Ministère de la Culture et des Communications
Répertoire du patrimoine culturel du Québec

Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Théâtre du cuivre de Rouyn-Noranda

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Centre culturel de Rouyn-Noranda

Région administrative :

  • Abitibi-Témiscamingue

Municipalité :

  • Rouyn-Noranda

Date :

  • 1964 – (Commande)
  • 1967 – 1968 (Construction)

Thématique :

  • Patrimoine de la modernité

Usage :

  • Fonction culturelle et récréative, loisir (Théâtres)

Éléments associés

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Inventaires associés (1)

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Description

Le Théâtre du cuivre s'érige dans le centre-ville de Rouyn-Noranda, sur un grand ilot bordé par la rue Taschereau Ouest, l'avenue Dallaire, la rue Monseigneur-Latulipe Ouest et l'avenue Mercier. Ce quadrilatère hors norme par ses dimensions, il le partage avec l'aréna Jacques-Laperrière et le terrain de baseball de même que plusieurs aires de stationnement.

Bâtiment isolé qui s'élève en retrait de l'alignement, le Théâtre du cuivre est implanté parallèlement à la rue Taschereau, son entrée principale donnant sur cette artère, tandis que l'accès de service ouvre sur l'avenue Mercier, un étage plus bas, le terrain étant en pente.

Trois volumes forment le bâtiment qui n'en comptait que deux à l'origine, d'imposants solides trapézoïdaux, l'un bas et long, à l'arrière duquel s'élève l'autre, plus compact et plus élevé, des masses largement opaques coiffées de cuivre sur une base en béton apparent. Au premier ont été greffés une grande verrière éclairant le foyer ainsi qu'un corps de bâtiment d'un étage qui s'avance vers la rue Taschereau. Le premier volume abrite la salle de spectacle de 715 places composée d'un parterre et d'un balcon et son foyer qui se développe sur deux étages, le second, la scène et son cintre. Le troisième, de construction plus récente, abrite le hall d'entrée et son vestiaire ainsi que les bureaux de l'administration. La couleur blanche des ajouts tranche avec les tons plus sombres des matériaux d'origine.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Le Théâtre du cuivre est l'un des cinq monuments commémoratifs de la région administrative de l'Abitibi-Témiscamingue réalisés dans le cadre du programme de subvention du Centenaire de la Confédération canadienne initié par le gouvernement fédéral.

Le Québec s'associe à cette initiative en votant en juillet 1963 la Loi pour collaborer à la célébration du Centenaire de la Confédération canadienne permettant au secrétaire de la province de conclure des ententes afin de réaliser des projets commémoratifs, notamment des centres communautaires. Dans la foulée, les municipalités sont encouragées à déposer des propositions.

En 1964, l'intention première de la municipalité de Rouyn est de construire un «Centre de la Jeunesse» sur la rue Taschereau Ouest, au coin de la rue Mercier, un secteur non loin du cœur de la ville situé plus à l'est, aux abords du croisement de la rue Perrault et de la rue Principale, qui concentre commerces, banques et salles de spectacle. Cette zone est alors en développement (le plan d'assurance de la Ville de Rouyn datant de 1951 le montre non construit), l'aréna municipal érigé en tant de Forum de Rouyn est la première installation occupant le terrain.

Le projet est ambitieux, le centre comprend un foyer, une salle de musique, une salle d'exposition et de lecture, une bibliothèque municipale et des bureaux administratifs. Plusieurs propositions sont dessinées par l'architecte local Roland Dupéré. Finalement, le programme est révisé pour un «centre culturel», doté d'une salle de spectacle de 465 sièges et d'un foyer, et l'agence Gauthier, Guité et Roy de Québec est engagée pour le concevoir.

Le projet suscite bien des oppositions, certains considérant qu'il ne répond à aucune attente, la présentation de spectacles étant très rares dans la région : il est qualifié d'«éléphant blanc». Pour le défendre, le maire Alex Leclerc souligne qu'il n'est pas onéreux pour la municipalité, la part du financement que celle-ci doit honorer étant assumée par l'entreprise privée, notamment par la Noranda Mines et la Lake Dufault Mines.

Aussi ce n'est qu'au milieu de l'année 1967 que les approbations définitives du projet sont obtenues du comité provincial et de la commission fédérale du Centenaire et que les plans sont approuvés par le Secrétariat de la province.

L'édifice conçu par Jean-Marie Roy se compose de deux solides volumes trapézoïdaux, des masses opaques coiffées de cuivre sur une base en béton apparent. Le premier abrite la salle de spectacle et le second la scène et son cintre. Telles des ouïes, trois entrées trouent la façade donnant sur le centre de l'ilot, permettant d'accéder directement au foyer.

En juin 1967, l'appel à soumissions est lancé pour sa construction dont le contrat sera accordé à l'entreprise Pamo inc. Débutant en octobre, les travaux se terminent un an plus tard.

En novembre 1968, un premier spectacle mettant en vedette Jean Duceppe est présenté par le théâtre populaire Molson. Quelques jours plus tard, le Théâtre du cuivre est inauguré en présence de représentants des gouvernements et des conseils municipaux de Rouyn et de Noranda.

L'appropriation du théâtre par la population de la région est lente au départ¿; le lieu prend du temps à convaincre. Néanmoins, rapidement, la fosse d'orchestre est comblée pour ajouter des sièges. Avec le temps, il devient un pôle culturel central, accueillant des spectacles où se produisent des vedettes de réputation locale, nationale et internationale.

En 1987, le théâtre s'avère trop petit ; des travaux de rénovation sont entrepris sous la conduite de l'agence TRAME Architecture + Paysage établie à Rouyn-Noranda. La façade d'entrée est percée afin de greffer un haut volume vitré pour agrandir et inonder de lumière naturelle le foyer et l'entrée du public est relocalisée. Du côté de la rue Taschereau, un volume bas est construit afin d'aménager une entrée plus spacieuse et des bureaux.

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Évaluation d'inventaire

  • Inventaire des projets du Centenaire de la Confédération canadienne réalisés au Québec (2014 - 2019)
    DOCOMOMO Québec


  • La valeur patrimoniale du Théâtre du cuivre réside dans son intérêt historique lié, d'une part, au Centenaire de la Confédération canadienne célébré en 1967 et, d'autre part, au développement culturel du Québec. Avec la construction de centres culturels dans cinq villes, dans le cadre du programme de subvention du Centenaire, l'Abitibi-Témiscamingue se dote de ses premiers pôles de création et de diffusion. Au cours de la décennie, les municipalités voisines de Rouyn et de Noranda dont le développement est lié à l'industrie minière connaissent un premier apogée démographique, résultant d'une croissance continue de la population depuis une trentaine d'années. Le Théâtre du cuivre de Rouyn est à la fois un monument commémoratif et un premier équipement public moderne dans le domaine des arts d'interprétation. Dans la région, le théâtre populaire connait une grande vitalité depuis les années 1930, grâce aux troupes d'amateurs locales, nombreuses, ou de passage qui se produisent dans les salles commerciales ou celles des écoles placées sous l'autorité de l'Église et des communautés religieuses jusqu'aux années 1960, marquées par l'essor de la Révolution tranquille et l'élargissement de l'intervention de l'État.

    La valeur patrimoniale du Théâtre du cuivre réside dans son intérêt architectural lié au caractère novateur de son projet et à la notoriété de son architecte. L'édifice formé de deux volumes simples et dépouillés est représentatif de l'architecture moderne, car il renouvelle radicalement l'allure conventionnelle du type bâti, tout en conservant le plan du théâtre à l'italienne. Son entrée publique était des plus inhabituelles, par son positionnement donnant sur le centre de l'ilot et par sa forme, trois embrasures, trois trous au fond desquelles se trouvaient les portes, une disposition modifiée par la suite pour rapprocher l'accès de la rue, par l'ajout d'un volume. Le revêtement de cuivre de ses façades ajoute une touche traditionnelle, identitaire; posé selon la technique ancestrale de tôle à baguettes, ce matériau est un de ceux qui ont fait la prospérité d'une région minière, riche en gisements métalliques. Intervient encore la réputation de son concepteur, Jean-Marie Roy, le chargé du projet au sein de l'agence Gauthier, Guité et Roy, une des plus importantes firmes d'architectes des années 1960-1980 au Québec. Roy est un pionnier de la modernité architecturale, adoptant dès le début de sa carrière, en 1955, le langage nouveau pour les nombreuses écoles et nombreux lieux de culte qu'il dessine dès lors. Il est l'architecte en chef du campus Notre-Dame-de-Foy à Saint-Augustin-de-Desmaures, site patrimonial déclaré dans le cadre de la Loi sur le patrimoine culturel du Québec en 2018.

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    Emplacement

    Region administrative :

    • Abitibi-Témiscamingue

    MRC :

    • Rouyn-Noranda

    Municipalité :

    • Rouyn-Noranda

    Adresse :

    • 145, rue Taschereau Ouest

    Latitude :

    • 48° 14' 14.0"

    Longitude :

    • -79° 1' 22.0"

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    Références

    Notices bibliographiques :

    • BEAUCHAMP, Hélène, dir. et David GILBERT, dir. Théâtres québécois et canadiens-français au XXe siècle. Québec, Presses de l'Université du Québec, 2003. 436 p.
    • Bibliothèque et Archives nationales du Québec/ Fonds du Secrétariat de la province(E4) / Dossier du Centenaire de la Confédération du Canada, 1964-1969 (E4 1960-01-483) / Contenants (813 à 966).
    • Comité histoire et patrimoine de Rouyn-Noranda. Circuit Rouyn court. Rouyn-Noranda, Ville de Rouyn-Noranda, s.d. 9 p.
    • GOURD, Benoît-Beaudry. L’Abitibi-Témiscamingue. Les régions du Québec, histoire en bref. Québec, Les Presses de l’Université Laval, 2007. 196 p.
    • s.a. Les Projets du centenaire au Québec. Québec, Secrétariat de la province de Québec, 1965. 77 p.
    • s.a. « Rouyn-Noranda, historique de 1927 à aujourd'hui ». Ville de Rouyn-Noranda. Ville de Rouyn-Noranda [En ligne]. http://www.ville.rouyn-noranda.qc.ca/fr/fiche_quartier/rouyn-noranda/
    • VINCENT, Odette. Histoire de l'Abitibi-Témiscamingue. Les Régions du Québec. Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1995. 763 p.

    Multimédias disponibles en ligne :

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