Hôtel de ville de La Sarre

Bâti pour abriter le centre culturel, l'hôtel de ville de La Sarre est implanté en léger retrait de la rue Principale, au coin de la 4e avenue Est, non loin de l'église Saint-André, dans un environnement immédiat peu dense, où les maisons individuelles prévalent.

Son seul étage couvert d'un toit plat bordé d'une large corniche métallique s'élève sur un sous-sol à demi enterré. Ses façades sont rythmées par l'entrecolonnement de l'ossature soulignée par d'étroits parements verticaux en béton blanc entre lesquels sont insérés deux séries de fenêtres en longueur séparées par une large allège en briques brunes, l'une éclairant le sous-sol, l'autre le bel étage. Précédée d'un perron en béton de trois marches, l'entrée principale entièrement vitrée et arborant le blason de la ville occupe toute la travée centrale, un second accès s'ouvrant sur la rue latérale, la 4e avenue. Par ailleurs, lui est adjacent au sud, la nouvelle Maison de la culture.

Haut de la page

Statut	Catégorie	Autorité	Date
Inventorié	--

Haut de la page

L'hôtel de ville de La Sarre édifié en tant que centre culturel est l'un des cinq monuments commémoratifs de la région administrative de l'Abitibi-Témiscamingue financés dans le cadre du programme du Centenaire de la Confédération canadienne initié par le gouvernement fédéral en 1961.

En janvier 1964, entre en vigueur la Loi pour collaborer à la célébration du Centenaire de la Confédération canadienne votée par l'Assemblée nationale le 3 juillet 1963, permettant au Secrétariat de la province de conclure des ententes avec les municipalités entre autres afin de réaliser des projets commémoratifs, notamment des centres culturels.

Le projet d'un centre culturel pour La Sarre est présenté dans l'ouvrage intitulé « Les projets du Centenaire au Québec/Québec Centennial Projects » publié par le Secrétariat de la Province, fin 1965, afin de présenter les 77 projets retenus en vue de commémorer le Centenaire de la Confédération. La perspective qui l'illustre préfigure l'édifice qui sera construit par l'architecte Valère Langlois. Le texte précise que l'édifice aura une emprise au sol de 110 pieds sur 129 pieds et qu'il abritera une piscine, un auditorium de 160 places avec scène, une salle d'exposition, une bibliothèque de 6000 volumes, des studios d'artisanat et de peinture, une salle de réception et une autre pour les répétitions de la fanfare.

Le terrain sur lequel il sera érigé donne sur la rue Principale, à l'angle de la 4e avenue Est. De l'autre côté de celle-ci, à l'ouest, s'élève le chevet de l'église Saint-André (1926) et, à l'est, l'Académie de l'Assomption (1955).

Le 7 août 1967, le centre culturel est inauguré par le maire Hector Gagné et béni par Monseigneur Benoît Desrosiers, curé de La Sarre, en présence de plusieurs dignitaires. Dans l'amphithéâtre prennent la parole Jean Chrétien, ministre d'État à Ottawa, délégué de la ministre Judy Lamarche responsable du programme, Simon-Pierre Rainville, directeur du service du Centenaire au Québec et représentant du ministre Yves Gabia, secrétaire de la province, et Gérard Laprise, député fédéral de Chapleau. À cette occasion, la plaque commémorative en bronze du Centenaire est dévoilée. L'événement est par ailleurs souligné par une série de manifestations, dont une exposition du Rotary Club local.

En sous-sol, l'édifice abrite les locaux administratifs municipaux. En 1982, à la suite de la fusion de la Ville et du Canton de La Sarre, les services administratifs sont à l'étroit. La bibliothèque est relocalisée. Par ailleurs, l'édification d'un nouveau centre culturel est envisagée par le comité culturel de la commission des loisirs de La Sarre. En avril 1985, la Ville reçoit une subvention pour construire le nouvel équipement en annexe à l'hôtel de ville, sur la rue Principale. Depuis lors, ce dernier occupe tout le bâtiment.

En 2019, l'hôtel de ville est rénové au coût de deux millions pour débarrasser le bâtiment de l'amiante, le mettre aux normes et rendre les bureaux plus fonctionnels et plus confortables. Les matériaux de parement et les châssis sont remplacés dans l'esprit de l'existant et la plaque commémorative en bronze du Centenaire est apposée sur la façade, à côté de l'entrée.

Haut de la page

Inventaire des projets du Centenaire de la Confédération canadienne réalisés au Québec (2014 - 2019)
DOCOMOMO Québec

La valeur patrimoniale l'hôtel de ville de La Sarre construit en tant que centre culturel réside dans son intérêt historique lié au développement culturel du Québec, d'une part, et à la célébration du Centenaire de la Confédération canadienne en 1967, d'autre part. Dans les années 1960, la population de la ville est en pleine croissance alors que l'économie est stimulée par la relance de l'activité forestière et l'ouverture de nouvelles mines de cuivre et de zinc au nord de l'agglomération. En regard des quelques milliers d'habitants que compte La Sarre, le programme fonctionnel du centre culturel est ambitieux, incluant à la fois un auditorium, une bibliothèque et des salles de pratique des arts. Il se conforme aux intentions du programme de subvention conjoint, fédéral et provincial, dont bénéficie le financement de sa construction qui conduit à doter bien des villes en région de leur premier équipement culturel public. À La Sarre, cet édifice vient compléter les nouveaux bâtiments scolaires et l'hôpital récemment construits.

La valeur patrimoniale de l'hôtel de ville de La Sarre construit en tant que centre culturel réside dans son intérêt architectural. L'architecte Valère Langlois qui œuvre principalement dans la région de l'Outaouais réalise deux centres culturels dans le cadre du programme de subvention du Centenaire, celui de La Sarre et celui de Ville-Marie, fort semblable au départ par les services offerts et leur architecture, simple et fonctionnelle. Récemment rénové, l'édifice a cependant perdu de son authenticité autant matérielle qu'immatérielle, étant maintenant voué uniquement à l'administration, les fonctions culturelles ayant été localisées ailleurs.

La valeur patrimoniale de l'hôtel de ville de La Sarre construit en tant que centre culturel réside dans son implantation urbaine. Sa localisation au cœur de la ville, et donc de la communauté, correspond à celle conseillée par l'architecte Hazen Sise dans le cadre de la préparation des célébrations du Centenaire afin d'orienter les comités locaux et les maîtres d'ouvrage lors de l'élaboration des projets.

Haut de la page

Haut de la page

Haut de la page