Tabernacle
Type :
Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)
Autre(s) nom(s) :
- Tabernacle du maître-autel de l'église Sainte-Louise
Région administrative :
- Chaudière-Appalaches
Date :
- 1792‑01‑12 – 1793 (Production)
- vers 1800 (Modification ou transformation de l'objet)
- 1818 (Modification ou transformation de l'objet)
- 1822 (Modification ou transformation de l'objet)
- vers 1849 – vers 1853 (Déménagement)
- 1857 (Donation)
Période :
- Le Régime britannique (1760 à 1867)
Thématique :
- Patrimoine religieux (Culte)
Tradition religieuse :
- Christianisme (Catholicisme (rite latin))
Classification :
- Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Meuble religieux > Meuble lié à l'Eucharistie
Patrimoine immobilier associé (2)
Patrimoine mobilier associé (4)
Fait partie de :
Autres biens associés :
- Statuette (Saint Joachim) - Ancienne composante
- Statuette (Sainte Anne) - Ancienne composante
- Statuette (La Vierge) - Ancienne composante
Groupes associés (2)
- Augustines de la Miséricorde de Jésus de l'Hôtel-Dieu de Québec (1639 – ) - Doreur(euse)
- Ursulines de Québec (1639 – ) - Doreur(euse)
Personnes associées (4)
- Baillairgé, François (1759 – 1830) - Artiste / artisan(e)
- Baillairgé, Pierre-Florent (1761 – 1812) - Artiste / artisan(e)
- Baillairgé, Jean (1726 – 1805) - Artiste / artisan(e)
- Perrault, Chrysostôme (1793 – 1829) - Artiste / artisan(e)
Description
Le tabernacle du maître-autel de l'église de Sainte-Louise est une pièce de mobilier liturgique liée à la célébration de l'eucharistie. Ce meuble en bois de pin doré, réalisé entre 1792 et 1793, présente une largeur de 260,7 cm, une hauteur de 265,5 cm et une profondeur de 72 cm. Il est doté de trois gradins décorés de rinceaux et d'autres motifs végétaux. La réserve eucharistique, dont la porte est ornée d'un pélican, est encadrée de deux colonnettes cannelées d'ordre corinthien et chapeautée d'un fronton. L'étage intermédiaire, à ressauts, est rythmé par douze colonnettes torses géminées, placées de part et d'autre de quatre niches. Ces dernières ont des voûtes en coquille et sont supportées par des culs-de-lampe. Les niches abritent quatre statuettes moulées en plâtre et recouvertes de bronzine, soit un saint Joseph et une sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus qui se répètent sur les deux ailes. La porte de l'armoire centrale, quant à elle, est ornée d'un relief du Bon Pasteur. L'étage du couronnement est composé d'un attique à balustrade et est orné de quatre vases contenant des branches d'olivier fleuries et des roses. Ils sont positionnés de chaque côté de deux reliquaires coiffés d'une croix. Deux statuettes de plâtre moulées, représentant vraisemblablement saint Luc et saint Mathieu, sont placées de chaque côté du couronnement, qui prend la forme d'un dôme sur tambour ponctué de fausses lucarnes. Le dôme est surmonté d'une croix faîtière reposant sur un globe et d'une ancre de navire.
Lieu de production :
- Amérique du Nord > Canada > Québec > Québec
Dimensions :
- Hauteur : entre 265,7 et 260,7 centimètre(s)
- Largeur : 265,5 centimètre(s)
- Profondeur : 72 centimètre(s)
Matériaux :
- Bois (Pin)
- Plâtre
- Plastique (Mastic)
Technique de fabrication :
- Assemblé
- Chevillé
- Doré, à la feuille
- Moulé
- Sculpté
Représentation iconographique :
- Ancre
- Bon Pasteur
- Branche d'olivier
- Pélican
- Rose
- Saint Luc
- Saint Matthieu
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Inventorié | -- | ||
Informations historiques
Le contrat pour la conception du maître-autel est signé par les marguilliers, le curé de la paroisse de Saint-Roch-des-Aulnaies et Jean Baillairgé (1726 – 1805) le 12 janvier 1792, et la somme de 3 300 livres est payée. De 1792 à 1793, François Baillairgé (1759 – 1830) travaille avec son père Jean (1726 – 1805) et son frère Pierre-Florent (1761 – 1812) à la réalisation du meuble liturgique. Le programme iconographique ainsi que la composition sont inspirés de leur contrat précédent, un tabernacle conçu pour la paroisse de Saint-Joseph de Maskinongé deux ans plus tôt. Toutefois, les proportions sont légèrement plus petites et une systématisation de la production a lieu, puisque des appliques de mastic moulé sont utilisées pour orner les stylobates, les gradins, les piédestaux et l'entrecolonnement. Le meuble ainsi que les sculptures de François sont dorés chez les Ursulines de Québec, puis le tabernacle est livré à Saint-Roch-des-Aulnaies en 1793.
À cette époque, le tabernacle fait partie de la première église de la paroisse, construite en 1724. L'église est modifiée entre 1802 et 1804, puis une nouvelle église, construite de 1849 à 1853 par Pierre Gauvreau (1813 – 1884), la remplace. Le début des travaux de ce nouveau bâtiment suit de près l'érection canonique de la paroisse de Saint-Roch-des-Aulnaies le 1er juillet 1845.
Le meuble est redoré en 1818 par les Augustines de l'Hôpital général de Québec. Des indices permettent de penser que le tabernacle subit des modifications importantes au cours du XIXe siècle : le dôme et son tambour ne seraient pas de l'atelier des Baillairgé, étant trop petits proportionnellement au meuble, ainsi que la balustrade. Deux des quatre reliquaires potentiellement présents à l'origine sur l'étage du couronnement sont remplacés par des statues de plâtre moulé. Un troisième gradin est ajouté par Christophe Perreau en 1822 et la réserve eucharistique est remplacée par une armoire plus grande. Le motif du pélican sculpté sur sa porte est comparable à la production de David Ouellet (1844 – 1915). La porte d'origine, représentant un ciboire sous un dais, est toutefois conservée, fixée à l'arrière de l'autel.
En 1857, dotée d'une nouvelle église plus majestueuse, la paroisse de Saint-Roch-des-Aulnaies fait don de son maître-autel à une nouvelle paroisse constituée d'une partie de son territoire : celle de Sainte-Louise. Érigée canoniquement en 1856, la construction d'une église débute l'année suivante selon les plans de Charles Bernier et se termine en 1859. Les statuettes en plâtre représentant les évangélistes auraient été ajoutées à l'étage du couronnement vers la fin du XIXe siècle.
En 1976, le tabernacle est dépouillé de ses quatre sculptures de l'étage de la colonnade (sainte Anne, saint Joachim, saint Joseph et la Vierge) qui sont vendues au Musée des beaux-arts du Canada. Elles sont remplacées par quatre nouvelles statuettes de plâtre moulé, de facture industrielle, entre 1976 et 1996, dont la bronzine est maintenant oxydée, donnant un aspect noirâtre.
En tout, un minimum de trois campagnes de dorures seraient réalisées sur le tabernacle : une sur bolus orangé (vraisemblablement la plus ancienne), deux sur bolus gris-bleuté et une autre sur mixtion. Les fonds des prédelles et des cloisons sont sablés, c'est-à-dire que du sable a été appliqué sur la surface avant de poser la feuille d'or.
Le tabernacle sert toujours au culte dans cette église.
Références
Liens Internet :
Notices bibliographiques :
- CAMERON, Christina. « Famille Baillairgé ». Historica Canada. L'encyclopédie canadienne [En ligne]. http://www.thecanadianencyclopedia.com/
- GAUTHIER, Raymonde. « Baillairgé Pierre-Florent ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
- KAREL, David, Luc NOPPEN et Magella PARADIS. « Baillairgé, François ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
- MAGNAN, Hormisdas. Dictionnaire historique et géographique des paroisses, missions et municipalités de la province de Québec. Arthabaska, Imprimerie d'Arthabaska, 1925. 738 p.
- MORISSET, Gérard. Sainte-Louise, L'Islet - Église. Rapport de l'inventaire des oeuvres d'art [document inédit], 1956. 41 p.
- NOPPEN, Luc. « Baillairgé, Jean ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
- PAYER, Claude et Daniel DROUIN. Les tabernacles du Québec des XVIIe et XVIIIe siècles. Québec, Les publications du Québec, 2016. 271 p.
- PAYER, Claude. Sainte-Louise-des-Aulnaies (Saint-Roch-des-Aulnaies). Maître-autel. 1986-2014.. s.l. s.d. s.p.
- s.a. « Notice historique sur Sainte-Louise-des-Aulnaies ». Bulletin de la Municipalité de Sainte-Louise, 20 juillet 1959, s.p.