Gérin, Léon

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Né le 17 mai 1863 à Québec, Léon Gérin est le fils d'Antoine Gérin-Lajoie, auteur, poète, avocat et journaliste, et de Joséphine-Henriette Parent. Il est le neveu de Benjamin Sulte.

Gérin grandit à Ottawa dans une famille d'intellectuels. Enfant, il fréquente une école pour garçons dirigée par les sœurs grises, puis étudie au collège d'Ottawa (Université d'Ottawa). En 1877, il entre au séminaire de Nicolet, où il étudie jusqu'en 1882. À sa sortie du collège, il fréquente l'école de droit de l'Université Laval à Montréal (Université de Montréal) et obtient son diplôme en 1884. Il est admis au Barreau de la province de Québec en 1885. La même année, il part pour Paris, où il s'inscrit à des cours de botanique au Muséum national d'Histoire naturelle. Attiré par les sciences sociales, il abandonne ses cours de botanique pour entrer à l'École des sciences sociales et s'initier à la sociologie de Frédéric Le Play.

De retour au Canada en 1887, Gérin s'installe à Ottawa et devient fonctionnaire. Intéressé par l'agriculture, il achète une terre près de Coaticook, où il vient passer ses étés. Il occupe différents postes administratifs auprès de ministres du gouvernement fédéral ainsi qu'à la Chambre des communes. De 1892 à 1895, il est secrétaire du ministre de l'Agriculture, puis, en 1895, occupe le même poste au ministère de la Milice et, en 1896, il devient secrétaire du commissaire de l'Agriculture. En 1903, il agit comme traducteur des débats à la Chambre des communes et, en 1917, il devient chef de cette section jusqu'à sa retraite en 1936.

En parallèle à sa carrière de fonctionnaire, Gérin se consacre à sa passion, l'observation et l'analyse de la société canadienne-française. Il applique au Canada la méthode des sciences sociales qu'il a apprise à Paris et rédige de nombreuses études sociologiques sur la société rurale au Canada français, devenant ainsi le premier sociologue québécois. Il présente ses travaux à un cercle d'étude des sciences sociales fondé par Errol Bouchette, de même qu'à ses amis et ses anciens collègues de l'École des sciences sociales, avec qui il entretient une correspondance. Certains de ses écrits sont publiés dans la revue La Science sociale.

Gérin se bâtit une éminente réputation en donnant des conférences sur ses recherches et en publiant des articles dans de nombreuses revues au Canada, en France et en Angleterre. Il est considéré comme le père des sciences sociales au Canada français.

En 1898, Gérin entre dans la Société royale du Canada. Il devient président de la section francophone en 1900 puis président général en 1933. Ses travaux sont récompensés par la médaille Lorne Pierce en 1941. Il se retire de la Société l'année suivante.

Il a publié, outre de nombreux articles, Le type économique et social des Canadiens : milieux agricoles de traditions françaises (1937) et Aux sources de notre histoire : les conditions économiques et sociales de la colonisation en Nouvelle-France (1946).

Il est décédé à Montréal le 15 janvier 1951.

Il avait épousé à Ottawa, en 1904, Adrienne Walker, fille de John Walker et de Aimee Stanford.

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