Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison Brignon-Dit-Lapierre

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • vers 1770 – (Construction)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Personnes associées (3)

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Description

La maison Brignon-Dit-Lapierre est une maison de ferme construite vers 1770. Son corps principal, de plan rectangulaire à un étage et demi, est coiffé d'un toit à deux versants droits d'où se dressent deux cheminées doubles. L'arrière est dégagé du sol en raison de la déclivité du terrain. Un corps secondaire d'un étage est implanté en retrait sur la façade latérale. La maison Brignon-Dit-Lapierre fait face à la rivière des Prairies, dans l'arrondissement municipal de Montréal-Nord de la ville de Montréal.

Ce bien est cité immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure du bâtiment ainsi qu'au terrain boisé d'arbres matures, intégré à un parc municipal.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Immeuble patrimonial Municipalité (Montréal) 2007-09-17

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 2007-05-28
 

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Valeur patrimoniale

La maison Brignon-Dit-Lapierre présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Cette maison de ferme témoigne d'abord de l'ancienne fonction agricole du secteur. Le terrain est concédé en 1722 par les Sulpiciens, alors seigneurs de l'île. L'activité agraire prend fin à la suite de l'urbanisation du secteur dans les années 1910. Situé au pourtour de l'île et composé d'espaces gazonnés et boisés d'arbres matures, le site contribue à mettre en valeur la maison et à rappeler sa vocation agricole. La maison Brignon-Dit-Lapierre témoigne aussi de la longue occupation du site par plusieurs familles de cultivateurs, notamment les Brignon dit Lapierre. Ceux-ci s'y sont succédé durant trois générations, pendant un peu moins d'un siècle. Deux d'entre eux, Luc Brignon dit Lapierre et son fils Pierre, sont des acteurs notables de l'administration locale de la paroisse. Joseph Arthur Champoux, propriétaire de la demeure à compter de 1913, participe également au développement de la municipalité de Montréal-Nord.

La maison Brignon-Dit-Lapierre présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur ethnologique. Elle évoque une pratique traditionnelle de transmission du patrimoine familial, soit la « donation entre vifs ». En échange des biens légués et pour s'assurer une retraite convenable, le donateur exige du donataire une série de conditions. Il s'agit notamment du versement d'une rente viagère, ainsi que du droit d'habiter la maison et d'utiliser les équipements domestiques et agricoles. La séparation de la maison Brignon-Dit-Lapierre en deux logements distincts est visible par la présence de deux portes d'entrée sur la façade. Elle témoigne de cette pratique autrefois courante en milieu rural.

La maison Brignon-Dit-Lapierre présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. La construction de cette résidence se situe vers 1770. Elle démontre l'adaptation progressive de savoir-faire et de modèles français aux conditions particulières du pays et de certaines influences stylistiques. Dans ce cas-ci, les caractéristiques de l'influence française s'incarnent notamment dans la maçonnerie en pierre du corps de logis, le plan rectangulaire et le toit à deux versants droits d'où se dressent deux imposantes cheminées doubles. Celles-ci sont communes à plusieurs maisons de la région de Montréal. Les modifications de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle illustrent l'adaptation des maisons de ferme aux nouveaux besoins de l'époque. Il s'agit notamment de l'ajout d'un parement de pierre de taille en façade, du prolongement du larmier afin de recouvrir une galerie et de l'addition de lucarnes continues afin de mieux éclairer les combles. La maison Brignon-Dit-Lapierre constitue donc un bel exemple de maisons rurales d'inspiration française adaptées au tournant du XXe siècle.

Source : Ville de Montréal, 2009.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la maison Brignon-Dit-Lapierre liés à ses valeurs historique, ethnologique et architecturale comprennent, notamment :
- la situation en bordure de la rivière des Prairies;
- l'implantation de la maison en retrait de la voie publique;
- le vaste terrain, dont les arbres matures;
- le volume du corps principal, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage et demi, la fondation dégagée du côté de la rivière, le toit à deux versants droits aux larmiers légèrement saillants, les deux murs pignons munis de deux cheminées doubles;
- les matériaux, dont la maçonnerie en moellon grossièrement équarri, le parement en pierre de taille bouchardée de la façade, ainsi que les ouvertures et les chambranles en bois;
- les ouvertures, dont leur disposition symétrique en façade et à l'arrière, les deux entrées, ainsi que les soupiraux;
- le corps secondaire, dont l'élévation à un étage et demi, le toit à deux versants, la maçonnerie en moellon grossièrement équarri, ainsi que les chambranles en pierre.

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Informations historiques

La maison Brignon-Dit-Lapierre est construite vers 1770 par Pierre Guibault, cultivateur et maître maçon alors propriétaire des lieux. Le terrain, concédé dès 1722 par les Sulpiciens et faisant front à la rivière des Prairies, lui est légué par son père en 1762. À son tour, Pierre Guibault cède la propriété par acte de donation en 1806. C'est en 1814 que Luc Brignon dit Lapierre en hérite à l'âge de 27 ans. En plus d'être cultivateur, il est un personnage en vue de la paroisse, car il occupe divers postes dans l'administration locale. Pour faciliter la cohabitation entre la famille du donateur et la sienne, une seconde porte est percée en façade. Dans les mêmes années, la façade est parée de pierre de taille bouchardée. Après le décès de Luc Brignon dit Lapierre, la propriété reste entre les mains de ses descendants par donation jusqu'en 1912. La maison témoigne donc de la présence, pendant près de cent ans, de trois générations de Brignon.

En 1912, la maison est acquise par un groupe immobilier. Celui-ci désire réaliser un projet de lotissement important dans le secteur, à la suite de l'allongement du boulevard Pie-IX jusqu'à la rivière des Prairies. Le projet n'obtient pas le succès escompté, car la crise économique de l'année suivante touche durement l'industrie de la construction.

La maison Brignon-Dit-Lapierre subit des travaux importants vers 1913, dont la construction d'une annexe en moellon contre le mur nord-est et l'ajout de lucarnes continues. Durant les décennies suivantes, la propriété change plusieurs fois de main. En 1987, la Ville de Montréal-Nord en fait l'acquisition. Le terrain est utilisé parfois pour des célébrations.

La maison Brignon-Dit-Lapierre est citée en 2007.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Montréal-Nord

Adresse :

  • 4251, boulevard Gouin Est

Latitude :

  • 45° 35' 58.0"

Longitude :

  • -73° 38' 36.0"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 412 318

Code Borden

BjFj-194      

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Références

Notices bibliographiques :

  • Communauté urbaine de Montréal. Architecture rurale. Répertoire d'architecture traditionnelle sur le territoire de la Communauté urbaine de Montréal, 13. Montréal, Communauté urbaine de Montréal, Service de la planification du territoire, 1986. 421 p.
  • D'AMOUR, Valérie et Alan M. STEWART. Étude historique de la maison Brignon dit Lapierre, 4251, boulevard Gouin Est. Montréal, Ville de Montréal, 2006. 73 p.
  • PINARD, Guy. Montréal, son histoire, son architecture. Vol. 4. Montréal, Éditions du Méridien, 1991. 504 p.
  • Ville de Montréal. Service de la mise en valeur du territoire et du patrimoine. Bureau du patrimoine et toponymie. Analyse patrimoniale de la maison des Brignon dit Lapierre. Montréal, Ville de Montréal, 2007. 11 p.

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