Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison Beaumont-Lefebvre

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Maison Maranda
  • Maison Pierre-Lefebvre

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Québec

Date :

  • après 1720 – avant 1773 (Construction)
  • 1838 (Rénovation)
  • vers 1975 (Réaménagement intérieur)
  • vers 2000 (Restauration)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Personnes associées (2)

Carte

Description

La maison Beaumont-Lefebvre est une ancienne maison de ferme érigée avant 1773. La demeure en pierre, de plan rectangulaire à un étage et demi, est coiffée d'un toit à deux versants droits percé de lucarnes. Une souche de cheminée en brique s'élève à une extrémité du faîte. Une annexe, plus basse que le corps de logis, est adossée au mur pignon est. La maison Beaumont-Lefebvre est implantée perpendiculairement à la voie publique, dans le secteur Lebourgneuf de l'arrondissement municipal Les Rivières, dans la ville de Québec.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.

Haut de la page

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2012-10-19

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 5 - Intérieur supérieur

Statuts antérieurs

  • Reconnaissance, 2007-04-12
 
Proposition de délimitation non retenue Aire de protection Ministre de la Culture et des Communications 2013-12-04

Statuts antérieurs

  • Proposition de statut national, 2013-06-05
 

Haut de la page

Valeur patrimoniale

La maison Beaumont-Lefebvre présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Cette ancienne maison de ferme constitue un exemple représentatif de la maison rurale d'inspiration française du milieu du XVIIIe siècle et de son évolution. L'habitation témoigne de la persistance des modèles et des savoir-faire français notamment par sa maçonnerie en pierre, son faible dégagement du sol et sa cheminée latérale. Elle témoigne aussi des procédés de construction du XVIIIe siècle, entre autres par la présence de pièces de charpente visibles dans la maçonnerie des murs pignons. La demeure présente également des caractéristiques rares pour une maison rurale de cette époque, dont ses imposantes dimensions d'origine, la disposition symétrique des ouvertures et l'utilisation de corbeaux en pierre de taille pour supporter la base du toit à versants droits. Ces attributs démontrent une influence du classicisme et de l'habitation urbaine, tout en évoquant la prospérité de la famille qui l'a fait bâtir. Le bâtiment rappelle, par ailleurs, le courant néoclassique, qui a marqué la première moitié du XIXe siècle, par certains de ses éléments intérieurs tels que les portes et les chambranles moulurés, ajoutés vraisemblablement en 1838. La maison Beaumont-Lefebvre offre donc une illustration originale de la maison d'inspiration française et reflète les modifications apportées aux modèles du Régime français à la suite de l'introduction de nouveaux styles par les architectes et les entrepreneurs britanniques.

La maison Beaumont-Lefebvre présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur ethnologique. Elle témoigne entre autres de la manière d'habiter la maison rurale aux XVIIIe et XIXe siècles. Suivant la tradition, la façade principale est orientée vers le sud pour profiter d'un ensoleillement maximum. Le rez-de-chaussée, qui conserve l'organisation spatiale du XVIIIe siècle, se compose de deux pièces : la cuisine, marquée par un très grand âtre, et la chambre à coucher, aujourd'hui utilisée comme salle de séjour. Les combles, qui ont d'abord servi de lieu d'entreposage, ont été transformés en espace habitable grâce à l'amélioration des techniques de chauffage et par l'ajout de lucarnes en 1838. La présence d'un four à pain dans l'annexe rappelle aussi la préparation domestique de cet aliment, à la base de l'alimentation traditionnelle. La maison Beaumont-Lefebvre évoque ainsi l'évolution des modes de vie en milieu rural.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2008.

Haut de la page

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la maison Beaumont-Lefebvre liés à ses valeurs architecturale et ethnologique comprennent, notamment :
- sa disposition perpendiculaire et en retrait de l'ancien chemin principal, sur un terrain paysager, dans le secteur Lebourgneuf de l'arrondissement municipal Les Rivières;
- le volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage et demi et le toit à deux versants droits;
- les matériaux, dont la maçonnerie en pierre, les éléments architecturaux et ornementaux en bois, les corbeaux en pierre de taille et les esses en fer forgé;
- les ouvertures, disposées symétriquement en façade, dont les fenêtres à battants à petits carreaux (avec contrefenêtres), l'entrée du caveau, les lucarnes à croupe, les portes à panneaux et à carreaux ainsi que les chambranles;
- les éléments ornementaux, dont les corbeaux et la pierre millésimée portant l'inscription « 1838 »;
- la souche de cheminée en brique sur le faîte du toit;
- la charpente à fermes avec leur poinçon et leur double entrait;
- les éléments intérieurs, dont les poutres apparentes, les plafonds et les planchers en planches, les portes à panneaux et les chambranles moulurés;
- l'annexe latérale plus basse que le corps de logis, de plan rectangulaire à un étage et coiffée d'un toit à deux versants aux larmiers retroussés;
- l'orientation de la façade principale vers le sud;
- la division du rez-de-chaussée en deux parties (cuisine et chambre) et l'aménagement de l'étage des combles;
- l'imposant foyer de la cuisine;
- le four à pain de l'annexe.

Haut de la page

Informations historiques

La maison Beaumont-Lefebvre est située dans l'ancienne seigneurie des Islets, connue sous le nom de comté d'Orsainville depuis la fin du XVIIe siècle. L'endroit est aussi appelé village Saint-Joseph. Le terrain sur lequel elle est bâtie se situe le long du chemin menant de Charlesbourg à La Jeune Lorette, devenue Loretteville. Le lot a été concédé en 1673 à Pierre Mortrel. Ce dernier profite de la pente du terrain, qui favorise le drainage naturel, pour y installer une ferme. Il fait vraisemblablement bâtir une première habitation en bois, qui est reconstruite à une ou deux reprises. Le terrain est donné aux Augustines de l'Hôpital général de Québec en 1702. En 1709, il est vendu aux héritiers de Vincent Beaumont par l'entremise de leur tuteur, Jacques Bédard. La terre devient la propriété de Pierre Lefebvre (né en 1691), époux d'Élisabeth Beaumont (née en 1698), vers 1720.

Ceux-ci font construire, entre 1720 et 1773, une grande habitation en pierre complétée par une laiterie en appentis. La propriété est érigée en retrait du rang Saint-Joseph. Après le décès d'Élisabeth Beaumont, ses fils s'occupent de la ferme familiale. Le dernier survivant, Pierre Lefebvre (né en 1727), lègue la propriété à son beau-frère Joseph Bédard vers 1800. La famille de ce dernier habite la résidence pendant plusieurs générations.

Une pierre millésimée au-dessus de la porte portant la mention « 1838 » rappelle que la résidence a été mise au goût du jour cette année-là. Le toit a été modifié par l'ajout de larmiers retroussés et des lucarnes ont aussi été percées. La souche de cheminée latérale a peut-être aussi été reconstruite à ce moment. Plusieurs éléments du décor intérieur, dont les portes et les chambranles moulurés, ont probablement été exécutés à l'occasion de ces transformations.

En 1920, la maison passe aux mains de la famille Lessard. Celle-ci l'occupe pendant plus de 70 ans. Au milieu du XXe siècle, une cheminée centrale est ajoutée. Dans les années 1970, la demeure est divisée en logements et une partie du grenier est intégrée à l'espace habitable. En 1976, la laiterie appuyée sur le mur est s'effondre. Celle-ci est remplacée par une annexe coiffée d'un toit à deux versants aux larmiers retroussés s'harmonisant à la forme du toit du corps de logis. Dans les années 1970 et 1980, une fenêtre du mur nord est transformée en porte tandis qu'une nouvelle ouverture est percée à proximité de la cheminée du mur pignon.

La maison est restaurée par les nouveaux propriétaires à partir de la fin des années 1990. Les cloisons postérieures à la construction sont supprimées et on procède au curetage des murs extérieurs et intérieurs. L'ancienne chambre du rez-de-chaussée est à nouveau crépie. Les portes et fenêtres installées dans les années 1970 et 1980 sont remplacées par des éléments en bois de facture traditionnelle. Le toit retrouve sa forme d'origine à deux versants droits. La cheminée centrale, de construction récente, est retirée.

La maison Beaumont-Lefebvre est reconnue en 2007. Elle est devenue classée à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

Haut de la page

Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Québec

Municipalité :

  • Québec

Arrondissement municipal :

  • Les Rivières

Adresse :

  • 7865, rue Léo-Lessard

Lieux-dits :

  • Orsainville
  • Village de Saint-Joseph

Latitude :

  • 46° 51' 2.07"

Longitude :

  • -71° 17' 12.475"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 033 256

Haut de la page

Documents

Haut de la page

Références

Notices bibliographiques :

  • BLANCHET, Danielle et Denis MUNGER. Charlesbourg-Ouest : trois siècles d'architecture rurale. Québec, Ville de Québec : Service de l'urbanisme, 1985. 168 p.
  • TRÉPANIER, Paul. Le 7865, rue Léo-Lessard à Québec : l'histoire architecturale et la valeur patrimoniale. Québec, Ville de Québec/Ministère de la Culture et des Communications, 2004. 44 p.

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013