Monument funéraire de Louis Cyr
Type :
Patrimoine immobilier
Région administrative :
- Lanaudière
Municipalité :
- Saint-Jean-de-Matha
Date :
- vers 1912 – (Construction)
Thématique :
- Patrimoine religieux (Culte)
Tradition religieuse :
- Christianisme (Catholicisme (rite latin))
Usage :
- Services et institutions (Monuments funéraires)
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Carte
Description
Le monument funéraire de Louis Cyr est une stèle en pierre érigée vers 1912. Elle est constituée d'un piédestal surmonté d'une grande croix et repose sur une base carrée. Le piédestal comporte des inscriptions gravées à la mémoire des défunts sur deux des quatre faces. Le monument funéraire de Louis Cyr est situé dans un lieu de sépulture catholique où les pierres tombales sont disposées en rangées. Il est implanté sur un terrain comportant une légère dénivellation et bordé d'arbres matures dans le cimetière paroissial de la municipalité de Saint-Jean-de-Matha.
Ce bien est cité immeuble patrimonial.
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Citation | Immeuble patrimonial | Municipalité (Saint-Jean-de-Matha) | 2005-05-02 |
Statuts antérieurs
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Proposition de statut national non retenue | Immeuble patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | |
Valeur patrimoniale
Le monument funéraire présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son association avec Louis Cyr (1863-1912). Cet homme est reconnu vers la fin du XIXe siècle et le début du XXe comme le plus fort du Canada. Sa popularité s'étend bien au-delà du pays. Louis Cyr possède dès son jeune âge une force remarquable. De stature très imposante, il exerce plusieurs métiers au cours de sa vie, dont ceux de bûcheron, de policier et d'ouvrier agricole. Il établit toutefois sa renommée en tant qu'haltérophile et athlète d'exhibition. À l'époque, la lutte et les exploits physiques sont très populaires au Québec et sur le continent nord-américain. Louis Cyr remporte le titre d'homme le plus fort du Canada en 1886. Il effectue plusieurs tournées dans l'ensemble du pays et aux États-Unis. Il y réalise diverses prouesses de force physique et se mesure à d'autres hommes forts. Ses records le mènent jusqu'en Angleterre et contribuent à lui forger une réputation d'homme le plus fort du monde. Doué d'un sens du spectacle, Louis Cyr fait partie de différentes troupes et fonde son propre cirque. Celui-ci se produit pendant cinq ans au Canada et aux États-Unis. Au début du XXe siècle, sa santé défaillante l'oblige à se retirer à Saint-Jean-de-Matha, village d'origine de son épouse Mélina Comtois (vers 1863-1917). Le couple y possède sa résidence depuis 1882. Il reçoit des amis et continue parfois à réaliser quelques exploits et à se mesurer à des hommes qui souhaitent lui ravir son titre. Il meurt en visite à la résidence montréalaise de sa fille en 1912. Après une messe célébrée à Montréal, son corps est transporté au charnier du cimetière de Notre-Dame-des-Neiges. Par la suite, la dépouille mortelle est inhumée au cimetière de Saint-Jean-de-Matha; un monument funéraire y est érigé à sa mémoire. Des membres de la famille de Louis Cyr reposent également à proximité comme en témoignent les inscriptions de la stèle. Il s'agit de son épouse Mélina Comtois, de leur fille Émiliana (vers 1887-1935), de leur petit-fils Valmore Aumont (vers 1910-1937) et d'Éva Comtois (1900-1921), une nièce de Mélina Comtois.
Le monument funéraire de Louis Cyr présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique et ethnologique reposant sur sa représentativité comme stèle érigée au début du XXe siècle. Sa composition en pierre, ses dimensions, sa forme constituée d'un piédestal surmonté d'une croix ainsi que les inscriptions à la mémoire des défunts sont des caractéristiques courantes dans la production des pierres tombales de l'époque. Par ailleurs, l'alignement avec les autres stèles disposées en rangées est une pratique assez répandue dans les cimetières catholiques de la fin du XIXe siècle et de la première moitié du XXe.
Source : Municipalité de Saint-Jean-de-Matha, 2009.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques du monument funéraire de Louis Cyr liés à ses valeurs historique et ethnologique comprennent notamment :
- son implantation sur un terrain comportant une légère dénivellation et bordé d'arbres matures, dans le cimetière paroissial;
- son alignement avec les autres stèles disposées en rangées droites;
- les caractéristiques du monument en pierre, dont la base, le piédestal, la croix et les inscriptions.
Informations historiques
Le monument funéraire de Louis Cyr est érigé dans le cimetière paroissial de la municipalité de Saint-Jean-de-Matha. Il est élevé à la mémoire de Louis Cyr (1863-1912), né à Saint-Cyprien-de-Napierville et d'abord baptisé Cyprien-Noé Cyr. Dès son jeune âge, celui-ci possède déjà une force remarquable. Il fait une première démonstration dans les camps de bûcherons vers l'âge de 12 ans. Sa famille déménage à Lowell au Massachusetts en 1878 et c'est à ce moment que Cyprien-Noé change de prénom pour celui de Louis. Le jeune homme, d'une stature très imposante, exerce différents métiers. Sa force exceptionnelle lui attire déjà une renommée; il participe à son premier concours de démonstration de force à Boston vers l'âge de 18 ans.
La famille Cyr revient au Québec en 1882. Louis Cyr épouse la même année Mélina Comtois (1863-1917), native de Saint-Jean-de-Matha. Cyr s'établit sur une ferme de cette localité et est réengagé dans un camp de bûcherons, où il fait à nouveau l'exhibition de sa force physique pour distraire ses compagnons. L'homme fort retourne toutefois à Lowell et tente d'effectuer une tournée de spectacles qui ne donne pas les résultats escomptés. Il revient alors au Québec et convainc sa famille de parcourir la province pour donner des spectacles où il exhibe sa force. Cyr réalise différents exploits en soulevant des poids et gagne en popularité auprès du public. Il y cultive aussi un sens du spectacle.
Louis Cyr est engagé comme policier à Sainte-Cunégonde (Montréal) en 1883, mais il reprend les tournées peu de temps après avec une troupe d'athlètes. En 1886, il affronte David Michaud (1856-1905) et lui ravit le titre d'homme le plus fort du Canada. Il fonde par la suite sa propre troupe et repart en tournée au Canada et aux États-Unis. Ses exploits et ses records lui valent la réputation d'homme le plus fort du monde; il se rend jusqu'en Angleterre pour faire valoir ce titre. À son retour au Canada en 1892, Cyr s'engage dans un cirque américain avant d'en mettre un sur pied deux ans plus tard. Ce nouveau cirque rassemble des acrobates, des hommes forts et des jongleurs. La troupe parcourt le continent nord-américain pendant cinq ans.
Au début du siècle, la santé de Louis Cyr se détériore sérieusement; il est atteint de la maladie de Bright et souffre d'embonpoint. Cette situation l'oblige à arrêter la compétition et les spectacles de démonstration de force. Il se retire dans sa maison à Saint-Jean-de-Matha. Il y reçoit des amis et affronte occasionnellement des compétiteurs qui souhaitent s'approprier son titre. Louis Cyr s'éteint dans la résidence montréalaise de sa fille Émiliana Cyr (vers 1887-1935) en 1912. La nouvelle fait la une des grands quotidiens. Une messe est célébrée à Montréal où des notables et admirateurs viennent lui rendre hommage. Le corps du défunt est placé dans le charnier du cimetière de Notre-Dame-des-Neiges. Par la suite, la dépouille mortelle est inhumée au cimetière de Saint-Jean-de-Matha; un monument funéraire est érigé à la mémoire de l'homme fort.
D'autres membres de la famille de Louis Cyr reposent également à proximité comme en témoignent les inscriptions sur la stèle. Il s'agit de son épouse Mélina Comtois (1863-1917), de leur fille Émiliana (décédée en 1935), de leur petit-fils Valmore Aumont (décédé en 1937) et puis d'Éva Comtois (1900-1921), la nièce de Mélina Comtois.
Le monument funéraire de Louis Cyr est cité en 2005.
Emplacement
Region administrative :
- Lanaudière
MRC :
- Matawinie
Municipalité :
- Saint-Jean-de-Matha
Localisation informelle :
Situé dans le cimetière de Saint-Jean-de-Matha.
Latitude :
- 46° 13' 22.4"
Longitude :
- -73° 32' 33.6"
Désignation cadastrale
Circonscription foncière | Division cadastrale | Désignation secondaire | Numéro de lot |
---|---|---|---|
Joliette | Paroisse de Saint-Jean-de-Matha | Absent | 309-P |
Références
Liens Internet :
Notices bibliographiques :
- CYR, Céline. « Cyr, Louis ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
- OHL, Paul. Louis Cyr, une épopée légendaire. Montréal, Les Éditions Libre Expression, 2005. 632 p.
- WEIDER, Ben. Les hommes forts du Québec. Montréal, Éditions du Jour, 1973. 242 p.