Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Peinture (Sainte Philomène)

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Bas-Saint-Laurent

Date :

  • 1843 – (Production)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Beaux-arts > Peinture

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Personnes associées (1)

Images

Description

« Sainte Philomène » est une huile sur toile réalisée en 1843 pour orner l'intérieur de l'église de Saint-André. L'oeuvre, de 259 cm de hauteur sur 178 cm de largeur, représente sainte Philomène vêtue d'une tunique blanche ainsi que d'un manteau bleu au revers rouge, et agenouillée dans un paysage montagneux. La jeune femme placée au centre de la composition a les mains jointes et le regard dirigé vers le ciel. À ses pieds se trouvent une couronne de fleurs, un carquois, des flèches, un arc et une ancre. Deux chérubins sont représentés dans le coin supérieur droit où est également peinte une source de lumière dirigée vers la femme. Un angelot tenant dans ses mains des fleurs, une palme, une flèche et une épée est situé dans le coin supérieur gauche.

Ce bien est classé objet patrimonial. Il est associé à l'église de Saint-André, classée immeuble patrimonial.

Dimensions :

  • Hauteur : 259 centimètre(s)
  • Largeur : 178 centimètre(s)

Médium :

  • Huile

Support :

  • Toile

Représentation iconographique :

  • Sainte Philomène

Sujet :

  • Religion

Haut de la page

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2004-08-05
 

Haut de la page

Valeur patrimoniale

« Sainte Philomène » présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son association avec Antoine Plamondon (1804-1895), l'artiste qui a réalisé cette peinture. Ce dernier compte parmi les grandes figures de l'histoire de la peinture canadienne du XIXe siècle. Natif de L'Ancienne-Lorette, Plamondon s'initie à la peinture en travaillant comme apprenti chez Joseph Légaré (1795-1855). En 1826, il quitte Québec pour parfaire sa formation en Europe, notamment dans l'atelier du peintre français Jean-Baptiste Guérin, dit Paulin-Guérin (1783-1855). Plamondon revient à Québec en 1830. À son retour, il effectue plusieurs copies de tableaux religieux et de nombreux portraits. Plamondon critique souvent les oeuvres de ses compétiteurs dans les journaux locaux afin de faire de la peinture sa chasse gardée. Il devient rapidement l'artiste le plus en demande au Bas-Canada. De nombreuses paroisses lui commandent des tableaux pour orner l'intérieur de lieux de culte. Il exécute à cet effet plusieurs copies de grands maîtres européens en se basant notamment sur des gravures et des tableaux importés. Cette technique est pour lui une manière d'affirmer la maîtrise de son art. En 1838, un peintre concurrent met en doute sa capacité à réaliser des tableaux historiques de sa propre composition. En 1842, Plamondon peint son premier tableau religieux original pour l'église de Sainte-Luce de Rimouski. En 1843, il prouve encore une fois sa capacité à composer lui-même des tableaux en réalisant une représentation de sainte Philomène pour l'église de Saint-André. Deux journalistes vanteront d'ailleurs les qualités de cette oeuvre après l'avoir observée dans l'atelier de l'artiste. La peinture de sainte Philomène constitue l'une des rares compositions religieuses originales d'Antoine Plamondon et se démarque ainsi dans l'abondante production de l'artiste.

Cette peinture présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. L'oeuvre est représentative des tableaux d'église du XIXe siècle où est souvent illustré un saint personnage en prière. Le thème choisi pour cette huile sur toile dénote une certaine originalité, puisque la dévotion envers la jeune vierge martyre était, au moment de la réalisation du tableau, assez récente. La présumée tombe de sainte Philomène a en effet été découverte au début du XIXe siècle et la jeune martyre est canonisée en 1837. Les attributs de la sainte sont représentés sur le sol, soit l'ancre, les flèches, le carquois et l'arc, tous instruments de son martyre, ainsi qu'une couronne de fleurs évoquant la pureté. Certains de ces éléments sont repris dans le coin supérieur gauche, où un angelot tient une palme, des fleurs, une flèche et une épée. La peinture de sainte Philomène se distingue aussi par la qualité de son exécution. Le paysage, la physionomie de la figure centrale ainsi que le rendu des drapés sont très réalistes. L'oeuvre présente également un subtil jeu d'ombre et de lumière. « Sainte Philomène » constitue ainsi un témoin important de la peinture religieuse du XIXe siècle.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2010.

Haut de la page

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de « Sainte Philomène » liés à ses valeurs historique et artistique comprennent, notamment :
- ses dimensions, dont la hauteur de 259 cm et la largeur de 178 cm;
- la peinture à l'huile et le support en toile;
- le personnage de sainte Philomène, placé au centre de la composition, représenté à genoux, les mains jointes, le regard dirigé vers le ciel et vêtu d'une tunique blanche et d'un long manteau bleu au revers rouge;
- les attributs situés sur le sol, dont le carquois, les flèches, l'arc et l'ancre, instruments de son martyre, ainsi que la couronne de fleurs;
- les deux chérubins situés dans le coin supérieur droit ainsi que l'angelot de gauche tenant dans ses mains des fleurs, une palme, une flèche et une épée;
- le paysage composé d'une étendue d'eau, de montagnes, d'arbres, de fleurs et d'un ciel ennuagé traversé par une lumière éclairant le personnage principal.

Haut de la page

Informations historiques

« Sainte Philomène » est une huile sur toile réalisée pour orner l'intérieur de l'église de Saint-André, construite entre 1805 et 1811. Au début des années 1840, les autorités de la paroisse entreprennent le décor des chapelles latérales. André Paquet (1799-1860) réalise les autels vers 1842. L'année suivante, deux tableaux sont commandés au peintre Antoine Plamondon (1804-1895) pour orner les retables latéraux. Les sujets représentés sont la Vierge remettant le scapulaire à saint Simon Stock et sainte Philomène, une jeune martyre de l'Antiquité dont le présumé tombeau a été découvert au début du XIXe siècle.

Natif de L'Ancienne-Lorette, Plamondon est formé à Québec chez Joseph Légaré (1795-1855), et en France auprès de Jean-Baptiste Guérin, dit Paulin-Guérin (1783-1855). Plamondon revient à Québec en 1830. Il devient rapidement l'artiste le plus en demande au Bas-Canada. De nombreuses paroisses lui commandent des tableaux pour orner l'intérieur de lieux de culte. Il exécute à cet effet plusieurs copies de grands maîtres européens en se basant notamment sur des gravures et des tableaux importés. Cette technique est pour lui une manière d'affirmer la maîtrise de son art. En 1838, un peintre concurrent met en doute sa capacité à réaliser des tableaux historiques de sa propre composition. En 1842, Plamondon peint son premier tableau religieux original pour l'église de Sainte-Luce de Rimouski. Il prouve à nouveau sa capacité à composer lui-même des tableaux en réalisant cette représentation de sainte Philomène pour l'église de Saint-André. Avant que la peinture de sainte Philomène ne soit livrée à la paroisse de Saint-André, deux journalistes ont l'occasion d'admirer l'oeuvre dans l'atelier de Plamondon situé à Québec. Les rédacteurs vantent, dans leurs journaux respectifs, les qualités picturales du tableau.

En 1879, le tableau de sainte Philomène est vraisemblablement restauré. C'est peut-être à ce moment que la toile est agrandie par un artiste anonyme. Par la suite, l'oeuvre change d'emplacement et est installée dans le choeur de l'église.

La peinture de sainte Philomène est classée en 2004, tout comme le tableau représentant le martyre de saint André, le tabernacle du maître-autel, l'orgue et la statue de saint André; l'église de Saint-André est classée au même moment.

Haut de la page

Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • Collectif. C'est notre histoire : Saint-André de Kamouraska de 1633 à 1991. s.l. Comité du bicentenaire, 1991. s.p.
  • MORISSET, Gérard. « L'église de Saint-André (Kamouraska) ». La Patrie, 19 novembre 1950, p. 26, 27 et 39.
  • PORTER, John R. « Antoine Plamondon (1804-1895) et le tableau religieux: perception et valorisation de la copie et de la composition ». Annales d'histoire de l'art canadien. Vol. VIII, no 1 (1984), p. 1-25.

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013