Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Baldaquin

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Baldaquin d'autel

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Date :

  • vers 1695 (Production)
  • 1717 (Déménagement)
  • 1827 – 1828 (Restauration)
  • 1854 (Modification ou transformation de l'objet)
  • 1954 (Dorure)

Thématique :

  • Patrimoine de la Nouvelle-France
  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Meuble religieux > Autel et son environnement

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (2)

Patrimoine mobilier associé (1)

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Inventaires associés (1)

Description

Le baldaquin est une pièce de mobilier liturgique exécutée vers 1695 et ornant le choeur de l'église de Saint-François-de-Sales. L'oeuvre en bois peint et doré mesure près de dix mètres de hauteur. Elle comporte six colonnes à fût torsadé coiffées de chapiteaux corinthiens et reposant sur des piédestaux rectangulaires dotés de panneaux ouvragés. Ces colonnes supportent un entablement elliptique richement orné et interrompu dans la partie avant. Six branches en forme de volutes, reliées à leur base par une guirlande de roses sculptées, se rejoignent au centre du baldaquin autour d'un cul-de-lampe surmonté d'une croix. Deux statuettes dorées représentant saint Jean-Baptiste et saint Jean l'Évangéliste reposent chacune sur un socle au-dessus de l'entablement, à l'avant.

Ce bien est classé objet patrimonial.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'inventaire : 105496.2

Dimensions :

  • Hauteur : 950 centimètre(s)
  • Largeur : 620 centimètre(s)
  • Profondeur : 500 centimètre(s)

Matériaux :

  • Bois (Noyer)
  • Peinture

Technique de fabrication :

  • Doré
  • Peint
  • Sculpté

Représentation iconographique :

  • Croix
  • Feuille
  • Fleur
  • Rayon
  • Rose
  • Saint Jean
  • Saint Jean-Baptiste

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1965-10-06
 
Classement Situé dans un immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1957-01-03
 

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Valeur patrimoniale

Le baldaquin présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Conservé durant plus de trois siècles, il s'agit de l'un des plus anciens ouvrages sculptés subsistant au Québec. Ce type de pièce, destiné à mettre en valeur un trône ou un autel, était utilisé dans la décoration d'églises ou de chapelles importantes au XVIIe siècle. Exécuté vers 1695, le baldaquin a été commandé par Jean-Baptiste de La Croix de Chevrières de Saint-Vallier (1653-1727), deuxième évêque de Québec, afin d'orner la chapelle du palais épiscopal. En 1717, le baldaquin fait l'objet d'un échange avec la paroisse de Neuville contre du blé destiné à nourrir les pauvres de Québec souffrant de la famine. Depuis, l'ouvrage prestigieux prend place dans le choeur de l'église de Saint-François-de-Sales. Son transfert à Neuville a contribué à sa préservation, lui évitant probablement ainsi la destruction lors des bombardements de Québec en 1759. Les autres baldaquins anciens du Québec, dont ceux des paroisses de Notre-Dame de Montréal et de l'Immaculée-Conception de Trois-Rivières, ont tour à tour disparu. Le baldaquin de Neuville est aujourd'hui une pièce unique rappelant le faste des décors intérieurs de certains lieux de culte de la Nouvelle-France.

Le baldaquin présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. Cette oeuvre monumentale, d'une grande qualité d'exécution, témoigne de la transmission de modèles européens dans la sculpture en Nouvelle-France. Le décor somptueux du baldaquin de Neuville est caractéristique du courant baroque, particulièrement en vogue dans les milieux artistiques italien et français du XVIIe siècle. Les colonnes torses de l'oeuvre, son entablement richement orné, ses branches en forme de volutes et l'abondance de motifs floraux et végétaux sont notamment des éléments associés à la sculpture et à l'architecture baroques. La forme et le décor de l'ouvrage présentent plusieurs similitudes avec le baldaquin de l'église du Val-de-Grâce à Paris, créé en 1669 par l'architecte Gabriel Le Duc (1635-1696), et avec celui du lycée du Mans conçu à la même époque. Inspiré d'oeuvres européennes, le baldaquin de Neuville est toutefois une production locale. Il est exécuté avec du noyer cendré, une essence de bois nord-américaine privilégiée par les sculpteurs de la colonie française. Certains auteurs attribuent sa réalisation au peintre et sculpteur originaire de France, Jacques Leblond de Latour (1671-1715). Ce dernier arrive en Nouvelle-France en 1690, puis pratique et enseigne son art au Séminaire de Québec avant de devenir prêtre en 1706. Les statuettes de saint Jean-Baptiste et de saint Jean l'Évangéliste ornant la partie supérieure du baldaquin pourraient avoir été créées par un artiste différent, possiblement en Europe. Ces statuettes datent de la même époque que le baldaquin et leur modelé délicat témoigne d'une maîtrise artistique certaine. Le baldaquin, qui se compare en richesse à des ouvrages européens qui lui sont contemporains, constitue une oeuvre exceptionnelle dans l'histoire de l'art au Québec.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2011.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du baldaquin liés à ses valeurs historique et artistique comprennent, notamment :
- ses dimensions, dont la hauteur d'environ 10 mètres;
- les matériaux, dont le noyer cendré peint et doré pour le baldaquin, le chêne doré pour la statuette de saint Jean l'Évangéliste et le bouleau doré pour celle de saint Jean-Baptiste;
- les composantes du baldaquin, dont les six colonnes torses coiffées de chapiteaux d'ordre corinthien, les piédestaux ornés de panneaux sculptés, l'entablement elliptique interrompu du côté de la nef de l'église, les six branches en forme de volutes couvertes de feuillages et reliées à leur base par une guirlande de roses sculptées, le cul-de-lampe enserré par un anneau ouvragé, ainsi que la croix;
- la statuette représentant saint Jean-Baptiste vêtu d'une peau d'animal, doté de longs cheveux bouclés et d'une barbiche et tenant un livre supportant un agneau allongé;
- la statuette représentant saint Jean l'Évangéliste vêtu d'un costume drapé, doté de longs cheveux bouclés et tenant un calice dans sa main gauche.

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Informations historiques

Le baldaquin est réalisé vers 1695 par un ou plusieurs artistes non identifiés à ce jour. Il s'agit d'une commande de Jean-Baptiste de La Croix de Chevrières de Saint-Vallier (1653-1727), deuxième évêque de Québec. L'objet, peint en noir et bleu à l'origine, est destiné à orner la chapelle du palais épiscopal. Le décor somptueux de ce meuble liturgique, dont ses colonnes torsadées et ses abondants motifs floraux, est inspiré du courant baroque alors en vogue dans les milieux artistiques italien et français. L'oeuvre présente plusieurs similitudes avec le baldaquin de l'église du Val-de-Grâce à Paris, créé en 1669 par l'architecte Gabriel Le Duc (1635-1696), et avec celui du lycée du Mans conçu à la même époque.

Il s'agit toutefois d'une production locale réalisée avec du noyer cendré, une essence de bois nord-américaine privilégiée par les sculpteurs de la Nouvelle-France. Certains auteurs attribuent sa création au peintre et sculpteur Jacques Leblond de Latour (1671-1715). Originaire de France, ce dernier arrive en Nouvelle-France en 1690, puis pratique et enseigne son art au Séminaire de Québec avant de devenir prêtre en 1706. Les statuettes de saint Jean-Baptiste et de saint Jean l'Évangéliste ornant la partie supérieure du baldaquin pourraient quant à elles avoir été exécutées par un artiste différent, mais à la même époque. Sculptées dans du chêne et du bouleau, il s'agirait, selon certains auteurs, d'importations européennes.

En 1717, le baldaquin fait l'objet d'un échange avec la paroisse de Neuville contre du blé destiné à nourrir les pauvres de Québec souffrant de la famine. Depuis cette date, l'ouvrage prestigieux prend place dans le choeur de l'église de Saint-François-de-Sales construit entre 1761 et 1763 et doté de son décor actuel en 1827 et 1828. Les auteurs de ce décor, François Normand (1779-1854), François Lafontaine et François Routhier, procèdent simultanément à la restauration du baldaquin. L'oeuvre est alors repeinte, et certaines parties détériorées sont remplacées.

La statue originale du couronnement du baldaquin, qui représentait la résurrection ou l'ascension du Christ, est remplacée par une croix en 1854. Les statuettes de saint Jean-Baptiste et de saint Jean l'Évangéliste, polychromes à l'origine, ont été dorées en 1954.

Le choeur de l'église de Saint-François-de-Sales est classé une première fois en 1957. Le classement de 1965 inclut le terrain.

Le baldaquin est classé en 1965, en même temps que le maître-autel réalisé par François Baillargé (1759-1830) et l'orgue.

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Références

Gestionnaires des données :

Société des musées québécois et Conseil du patrimoine religieux du Québec

Contributeur de données :

Corporation du tourisme et du patrimoine religieux de Québec

Notices bibliographiques :

  • BÉLAND, Mario, Antoine BOUCHARD et John R. PORTER. « Oeuvres d'art de l'église de Saint-François-de-Sales ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999, p. 84-88.
  • BELISLE, Jean et John R. PORTER. La sculpture ancienne au Québec : trois siècles d'art religieux et profane. Montréal, Éditions de l'Homme, 1986. 503 p.
  • BOURGET, Charles. « L'église Saint-François-de-Sales de Neuville. Le choeur et son baldaquin baroque ». Fondation du patrimoine religieux du Québec. Fondation du patrimoine religieux du Québec [En ligne]. http://www.patrimoine-religieux.qc.ca/sfrasalneuf/sfrasalneuff.htm
  • Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999. 428 p.
  • PAYER, Claude. « Trésor national sous examen ». Continuité. No 119 (2008), p. 11-13.
  • PORTER, John R. « L'ancien baldaquin de la chapelle du premier palais épiscopal de Québec, à Neuville ». Annales d'histoire de l'art canadien / Journal of Canadian Art History. Vol. VI, no 2 (1982), p. 180-201.
  • TRUDEL, Jean. « Leblond de Latour, Jaques ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/

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