Antependium (Parement d'autel de l'Enfant Jésus)
Type :
Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)
Autre(s) nom(s) :
- Parement d'autel
Région administrative :
- Capitale-Nationale
Date :
- vers 1730 (Production)
- 1862 – 1865 (Déménagement)
Période :
- Le Régime français (1534 à 1760)
Thématique :
- Patrimoine religieux (Culte)
Tradition religieuse :
- Christianisme (Catholicisme)
Classification :
- Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Meuble religieux > Autel et son environnement
Patrimoine immobilier associé (1)
Groupes associés (2)
- Compagnie de Jésus (1625 – ) - Propriétaire
- Ursulines de Québec (1639 – ) - Artiste / artisan(a) [Présumé(e)]
Personnes associées (1)
- Lemaire, Marie (1641 – 1717) - Artiste / artisan(e) [Présumé(e)]
Description
Le parement tire son nom du grand médaillon ovale en son centre qui contient une peinture à l'aiguille de Jésus enfant. Sous le médaillon se trouvent deux cornes d'abondance, remplies de fleurs et de rinceaux. De part et d'autre du médaillon se trouvent de grandes arabesques. De les coins supérieurs se trouvent des vases remplis de fleurs. Ces motifs sont brodés en relief.
Numéro de l'objet :
- Numéro d'accession : 1982.903
Lieu de production :
- Présumé : Amérique du Nord > Canada > Québec > Capitale-Nationale > Québec
Dimensions :
- Hauteur (Mesurée / intégral) : 86 centimètre(s)
- Largeur (Mesurée / intégral) : 182 centimètre(s)
Matériaux :
- Fibre (Laine)
- Fibre (Soie)
- Métal (Or)
- Métal (Argent)
- Fibre (Lin)
- Bois
Type de fabrication :
Artisanal
Technique de fabrication :
- Brodé, à la main
- Présumé : Cousu
Représentation iconographique :
- Arabesques
- Cornes d'abondance
- Enfant Jésus
- Fleurs
- Vases
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Objet patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 1967-10-04 |
Valeur patrimoniale
L'antependium présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Ce parement d'autel brodé à l'effigie de l'Enfant Jésus témoigne du rôle esthétique et didactique des ornements liturgiques en Nouvelle-France. À la fois oeuvre d'art et instrument d'évangélisation, cette pièce de tissu recouvrant le devant du tombeau d'autel, souvent assortie aux vêtements liturgiques et aux accessoires du prêtre, guide les fidèles dans leur dévotion. Vraisemblablement conçu vers 1730, l'objet est utilisé à la mission jésuite de Notre-Dame de la Jeune-Lorette (aujourd'hui Wendake), au moment où l'on y construit une nouvelle église en pierre. L'objet rappelle l'importance des ornements textiles dans les décors d'églises au temps de la colonie.
L'antependium présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. Son décor, fait de motifs floraux en arabesques et d'éléments en relief, de même que le médaillon représentant l'Enfant Jésus se rapprocheraient de plusieurs pièces brodées à la même époque par les Ursulines de Québec. La finesse d'exécution et la richesse de certains matériaux employés, comme l'or, l'argent et la soie, en font une pièce d'exception, probablement utilisée lors de solennités. Cette pièce pourrait former un ensemble avec une série d'ornements blancs faisant partie du trésor de l'église de Notre-Dame-de-Lorette, dont une chasuble au style très similaire. L'oeuvre démontre que la broderie est un art à la fois très estimé et bien implanté en Nouvelle-France.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2020.
Informations historiques
Cet antependium, ou parement d'autel, est vraisemblablement fabriqué vers 1730 par les Ursulines de Québec, en même temps qu'une série d'ornements destinés à la mission jésuite de la Jeune-Lorette (aujourd'hui Wendake).
En 1651, un groupe de 300 Hurons-Wendat fuyant les Iroquois se réfugient sur l'île d'Orléans sous la protection des Français. Ils rejoignent ensuite les Jésuites à la mission de Notre-Dame-de-Foy en 1668, mais, comme de nouveaux membres s'ajoutent constamment au groupe, la place vient rapidement à manquer. Le père Chaumonot (1611-1693) fonde alors la mission de Notre-Dame-de-Lorette en 1674, renommée L'Ancienne-Lorette en 1697 lorsque le groupe quitte le lieu pour s'établir à la nouvelle mission de la Jeune-Lorette. Une chapelle en bois est érigée en 1698 à Wendake grâce à un don de Mgr de Saint-Vallier (1653-1727). Cette dernière est remplacée par une église de pierre vers 1730.
Ce parement d'autel brodé et orné d'un médaillon représentant l'Enfant Jésus est probablement conçu à l'époque de la construction de l'église de pierre. Son décor, fait de motifs floraux en arabesques et d'éléments en relief, de même que l'image de l'Enfant Jésus se rapprocheraient de plusieurs pièces brodées à la même époque par les Ursulines. L'utilisation de la laine et de perles de verre laisse également supposer une production locale plutôt qu'une importation. Par ailleurs, la finesse d'exécution et la richesse de certains matériaux employés, comme l'or, l'argent et la soie, en font une pièce d'exception, probablement utilisée lors de solennités. Cette pièce pourrait former un ensemble avec une série d'ornements blancs faisant partie du trésor de l'église de Notre-Dame-de-Lorette, dont une chasuble au style très similaire.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les ornements textiles occupent une place essentielle dans les décors d'églises. À la fois oeuvre d'art et instrument d'évangélisation, l'antependium est une pièce de tissu recouvrant le devant du tombeau d'autel. Souvent assorti aux vêtements liturgiques et aux accessoires du prêtre, il guide les fidèles dans leur dévotion.
En 1862, l'église de Notre-Dame-de-Lorette est partiellement brûlée. Les membres de la paroisse réussissent toutefois à sauver la plus grande partie du mobilier et du trésor. Le lieu de culte est reconstruit trois ans plus tard selon le modèle de l'église précédente.
L'antependium est classé en 1967, en même temps qu'un ensemble d'objets faisant partie du trésor de l'église de Notre-Dame-de-Lorette, classée dix ans plus tôt.
Références
Contributeur de données :
Direction générale du patrimoine
Notices bibliographiques :
- BARBEAU, Marius. Trésor des anciens Jésuites. Bulletin, 153. Ottawa, Musée national du Canada, 1957. 242 p.
- Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999. 428 p.
- GROS-LOUIS, Charlotte et Céline GROS-LOUIS. Église Notre-Dame-de-Lorette, Village-des-Hurons. Village-des-Hurons, Comité du musée ethnologique Arouanne, 1983. 19 p.
- GROS-LOUIS, Charlotte et Céline GROS-LOUIS. La chapelle huronne de Lorette, 1730- 1980. s.l. 1980. 258 p.
- LINDSAY, Lionel. Notre-Dame de la Jeune-Lorette en la Nouvelle-France : étude historique. Montréal, Cie de publication de la Revue canadienne, 1901. 319 p.
- TRAQUAIR, Ramsay. « The Huron mission church and treasure of Notre Dame de la Jeune Lorette, Quebec ». Journal of the Royal Architectural Institute of Canada. No 17 (1930), s.p.
- TRAQUAIR, Ramsay. The old architecture of the province of Quebec. Toronto, Brigdens, 1925. 7 p.