Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Chandeliers d'autel

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Montérégie

Date :

  • 1792 (Production)
  • 1798 (Production)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Objet religieux > Objet lié à l'autel

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (2)

Personnes associées (1)

Inventaires associés (1)

Description

Les chandeliers d'autel composent un ensemble de dix-huit pièces réalisées en 1792 et en 1798. Six chandeliers sont destinés au maître-autel de l'église de Saint-Michel, tandis que les douze autres pièces sont conçues pour les deux autels latéraux. Les oeuvres en bois sculpté et doré, en forme de lampe torchère, sont composées d'une base tripode, d'un fût et d'une tête en forme de vase. Les bases des chandeliers s'appuient sur des pattes de lion et sont ornées de volutes et de médaillons historiés. Les fûts des chandeliers du maître-autel sont marqués de chapiteaux ioniques et possèdent six côtés, dont trois faces principales plus larges, décorées de rinceaux. Les fûts des douze chandeliers des autels latéraux ont la forme d'un balustre tourné et ponctué de noeuds et de collerettes. Les têtes en forme de vase des 18 pièces sont ornées de godrons et d'un rang d'oves.

Ces biens sont classés objets patrimoniaux. Ils sont associés à l'église de Saint-Michel, classée immeuble patrimonial.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'inventaire : 92900.229-235

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec

Matériaux :

  • Bois
  • Peinture

Technique de fabrication :

  • Peint
  • Sculpté

Représentation iconographique :

  • Angelot
  • Jésus-Christ
  • Saint Joseph
  • Vierge Marie

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1965-04-09
 

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Valeur patrimoniale

Les chandeliers d'autel présentent un intérêt patrimonial pour leur valeur historique découlant de leur association avec Philippe Liébert (1733-1804), l'artiste qui les a réalisés. Liébert figure parmi les sculpteurs les plus importants de la seconde moitié du XVIIIe siècle au Québec. Natif de Nemours en France, l'artiste arrive probablement en Nouvelle-France dans les années 1750 et s'établit dans la région de Montréal. Liébert réalise un premier grand ensemble sculpté pour l'église du Sault-au-Récollet à partir de 1764. Grâce à la qualité de ses ouvrages, il devient rapidement le sculpteur le plus demandé de la région montréalaise. Liébert quitte temporairement le Canada pour participer à la Guerre d'Indépendance américaine (1775-1783). Son retour au pays marque le début d'une nouvelle époque dans les formes et l'iconographie de la sculpture religieuse au Canada. L'artiste a renouvelé son art grâce aux livres qu'il a vraisemblablement consultés durant son séjour aux États-Unis. Liébert réalise à la fin du XVIIIe siècle de nombreuses pièces de mobilier liturgique pour des communautés religieuses et des paroisses de la grande région de Montréal, dont celles commencées en 1792 pour l'église de Saint-Michel de Vaudreuil. Les six chandeliers du maître-autel sont réalisés cette année-là, et les douze chandeliers des autels latéraux sont exécutés en 1798. Ces oeuvres sont des témoins importants de la seconde période de production de l'artiste.

Les chandeliers d'autel présentent également un intérêt patrimonial pour leur valeur artistique. L'ensemble de dix-huit pièces est représentatif des chandeliers d'autel produits à la fin du XVIIIe siècle. Ces pièces sont souvent réalisées en même temps que le tabernacle sur lequel elles seront déposées. Pour l'église de Saint-Michel, Liébert exécute d'abord les six chandeliers du maître-autel. Ces oeuvres présentent certaines formes nouvelles et une ornementation au goût du jour. Ces chandeliers se composent d'une base tripode munie de pattes de lion et de médaillons historiés, d'un fût hexagonal doté de trois faces principales plus larges surmontées de chapiteaux ioniques, ainsi que d'une tête en forme de vase décorée de godrons, de consoles et d'un rang d'oves. Liébert se serait inspiré des torchères françaises de style Louis XIV pour exécuter ces oeuvres. Il reprendra ce modèle pour la réalisation du chandelier pascal de l'église de Saint-Michel, puis ce type de chandelier sera largement copié et diffusé au début du XIXe siècle, notamment par les sculpteurs de l'atelier des Écores. L'ensemble de six chandeliers est complété par une croix d'autel assortie. Les douze chandeliers des autels latéraux sont sculptés quelques années après ceux du maître-autel, et ils présentent un décor plus modeste et de moindres dimensions. Liébert reprend le même type de base munie de pattes de lion et de médaillons historiés. Le fût présente une forme plus traditionnelle composée d'un balustre tourné et ponctué de noeuds et de collerettes. Aujourd'hui dorés, ces chandeliers étaient à l'origine vraisemblablement couverts de feuilles d'argent pour imiter les pièces d'orfèvrerie dont ces oeuvres s'inspirent. Cette technique permettait également d'obtenir un contraste de couleur entre les chandeliers argentés et les tabernacles dorés. Les chandeliers d'autel illustrent bien l'attention particulière portée à la réalisation de ces pièces de mobilier liturgique, et ils rappellent le renouvellement des formes que Liébert a apporté à la sculpture québécoise à la fin du XVIIIe siècle.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2011.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques des chandeliers d'autel liés à leurs valeurs historique et artistique comprennent, notamment :
- les caractéristiques des chandeliers du maître-autel, dont leur volume composé d'une base, d'un fût et d'une tête en forme de vase, et leur hauteur de 97 cm, le bois sculpté,
les bases tripodes (notamment les pattes de lion, les volutes, les médaillons historiés inscrits dans des cartouches, le feuillage et les chapiteaux ioniques coiffant chaque pan),
les fûts (notamment les parties inférieures ornées de feuilles d'acanthe renversées, les angles décorés de feuillage, les trois faces principales plus larges ornées de rinceaux ainsi que les chapiteaux ioniques), ainsi que les têtes en forme de vase supportées par un noeud, dont les panses ornées de godrons, les consoles et les rangs d'oves;
- les caractéristiques des chandeliers des autels latéraux, dont leur volume composé d'une base, d'un fût et d'une tête en forme de vase, et leur hauteur de 51 et 55 cm, le bois sculpté et doré, les bases tripodes (notamment les pattes de lion, les volutes et les médaillons historiés inscrits dans des cartouches), les fûts en forme de balustre tourné et ponctué de noeuds et de collerettes, ainsi que les têtes en forme de vase (notamment les panses ornées de godrons et les rangs d'oves).

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Informations historiques

Les chandeliers d'autel sont réalisés pour la paroisse de Saint-Michel, comprise dans le territoire de l'actuelle ville de Vaudreuil-Dorion. L'église paroissiale est érigée de 1783 à 1789. Après la fin des travaux, le curé Jean-Baptiste Déguire (1744-1815) confie la réalisation du décor intérieur à Philippe Liébert (1733-1804). Originaire de Nemours en France, il est l'un des sculpteurs les plus demandés de la grande région montréalaise dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Au cours de sa carrière, il exécute de nombreuses pièces de mobilier pour des communautés religieuses et des paroisses de la région. De 1792 à 1798, Liébert réalise pour l'église de Saint-Michel un maître-autel, des autels latéraux, une chaire, un banc d'oeuvre (aujourd'hui disparu) et un chandelier pascal.

Les six chandeliers du maître-autel sont exécutés en 1792. Liébert s'est inspiré des torchères françaises de style Louis XIV pour réaliser ces oeuvres. L'artiste reprendra d'ailleurs ce modèle pour exécuter le chandelier pascal de l'église de Saint-Michel. Ce type de chandelier sera aussi largement copié et diffusé dans la première moitié du XIXe siècle, notamment par l'atelier des Écores, dirigé par Louis Quévillon (1749-1823). En 1798, Liébert sculpte les douze chandeliers des autels latéraux. Ces chandeliers ont un décor plus modeste et de plus petites dimensions que les chandeliers du maître-autel. Le fût, de forme plus traditionnelle, est composé d'un balustre tourné et ponctué de noeuds et de collerettes. Les chandeliers, aujourd'hui dorés, étaient à l'origine vraisemblablement plutôt couverts de feuilles d'argent pour imiter les pièces d'orfèvrerie dont ces réalisations s'inspirent. Cette technique permettait également d'obtenir un contraste de couleur entre les chandeliers argentés et les tabernacles dorés. Ces pièces ont été peintes et dorées à plusieurs reprises au cours des XIXe et XXe siècles.

L'église de Saint-Michel est classée en 1957. Les chandeliers d'autel sont classés en 1965, en même temps que le maître-autel, les autels latéraux, la chaire, le chandelier pascal, des sculptures, des peintures et des pièces d'orfèvrerie.

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Références

Gestionnaires des données :

Société des musées québécois

Notices bibliographiques :

  • CAUCHON, Michel. « Liébert, Philippe ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. www.biographi.ca
  • Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999. 428 p.
  • Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991. 565 p.
  • KAREL, David. Dictionnaire des artistes de langue française en Amérique du Nord : peintres, sculpteurs, dessinateurs, graveurs, photographes et orfèvres. Québec, Musée du Québec / Les Presses de l'Université Laval, 1992. 962 p.
  • RAUDSEPP, Karl J. et René VILLENEUVE. « Oeuvres d'art de l'église de Saint-Michel ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999, p. 45-54.

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