Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Peinture (Portrait de l'abbé Deguire)

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • L'Abbé Jean-Baptiste Déguire

Région administrative :

  • Montérégie

Date :

  • après 1780 – avant 1815 (Production)

Thématique :

  • Patrimoine religieux

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Beaux-arts > Peinture

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Personnes associées (3)

Images

Description

La peinture intitulée « Portrait de l'abbé Déguire » est un tableau figuratif exécuté à la fin du XVIIIe ou au début du siècle suivant. Mesurant 55 cm de hauteur et 46 cm de largeur, cette huile sur toile représente l'abbé Jean-Baptiste Déguire (1744-1815), curé de la paroisse de Saint-Michel-de-Vaudreuil de 1780 à 1815. Peint en buste, l'homme est légèrement tourné vers la gauche. Il est vêtu d'un surplis et d'une étole rose brodée d'entrelacs. L'arrière-plan de la toile est gris sombre, tandis que le personnage est caractérisé par des couleurs claires.

Ce bien est classé objet patrimonial. Il est associé à l'église de Saint-Michel, classée immeuble patrimonial.

Dimensions :

  • Hauteur : 59,1 centimètre(s)
  • Largeur : 50,2 centimètre(s)

Médium :

  • Huile

Support :

  • Toile

Représentation iconographique :

  • Jean-Baptiste Déguire

Sujet :

  • Portrait
  • Religion

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1965-04-09
 

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Valeur patrimoniale

Le « Portrait de l'abbé Déguire » présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique découlant de son association avec l'artiste à qui la réalisation du tableau est attribuée, Louis-Chrétien de Heer (1760-avant 1808). Ce peintre d'origine alsacienne a produit des portraits d'ecclésiastiques, de civils et de militaires, ainsi que des tableaux religieux pour des paroisses du Québec. De Heer arrive aux États-Unis en 1776, durant la Guerre d'Indépendance américaine (1775-1783), comme mercenaire à la solde du gouvernement britannique. Il s'installe à Montréal vers 1783 et tente avec difficulté de s'établir en tant que peintre et portraitiste. Toutefois, la concurrence et le faible nombre de commandes l'incitent à tenter sa chance à Québec quelques années plus tard. À partir de 1787, de Heer exécute des commandes pour des paroisses catholiques bien qu'il soit protestant. Durant le reste de sa vie, il vit alternativement à Montréal et à Québec. Peu d'oeuvres témoignent aujourd'hui de la production de cet artiste. Parmi celles conservées figurent principalement des portraits, comme celui de l'abbé Jean-Baptiste Déguire (1744-1815). Le tableau a vraisemblablement été exécuté à la fin du XVIIIe ou au début du XIXe siècle à la demande de Déguire, curé de la paroisse de Saint-Michel-de-Vaudreuil de 1780 à 1815. La fabrique possède une autre oeuvre de l'artiste, soit une représentation de saint Louis adorant la couronne d'épines réalisée en 1792. Cette oeuvre et le portrait de l'abbé Déguire forment un ensemble exceptionnel qui documente la pratique du peintre.

Le « Portrait de l'abbé Déguire » présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. L'oeuvre témoigne de l'essor de l'art du portrait au Québec au tournant du XIXe siècle. À l'époque où de Heer débute sa carrière au Québec, dans les années 1780, il est de plus en plus coutume pour les ecclésiastiques et les personnes issues des classes aisées de commander des portraits peints. De Heer s'annonce publiquement comme portraitiste dans les journaux de Montréal et de Québec, et il semble tirer ses revenus principalement de ce genre de commande. Des portraits de Mgr Jean-François Hubert (1788), de Mgr Jean-Olivier Briand, du curé Augustin-David Hubert (1788) et de l'orfèvre François Ranvoyzé (vers 1790) lui sont notamment attribués. Comme ces oeuvres, le portrait de l'abbé Déguire n'est pas signé. L'exécution détaillée et réaliste du visage de l'abbé, le rendu minutieux de ses vêtements, les couleurs riches du tableau et l'expression légèrement souriante du personnage sont des éléments communs à plusieurs portraits exécutés par de Heer et autant de caractéristiques qui permettent de lui attribuer la réalisation de cette toile. En outre, Déguire était probablement familier avec le travail de l'artiste, puisque c'est pendant sa cure qu'ont été acquises ou léguées la plupart des oeuvres d'art de l'église de Saint-Michel, dont le tableau représentant saint Louis qui orne la chapelle seigneuriale. Par ailleurs, le portrait de l'abbé Déguire perpétue la mémoire de ce curé, bâtisseur important dans l'histoire de la paroisse.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2011.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du « Portrait de l'abbé Déguire » liés à ses valeurs historique et artistique comprennent, notamment :
- ses dimensions, dont la hauteur de 55 cm et la largeur de 46 cm;
- les matériaux, dont la peinture à l'huile et le support en toile;
- le personnage de l'abbé Déguire, représenté en buste, légèrement tourné vers la gauche et vêtu d'un surplis et d'une étole rose brodée d'entrelacs;
- les couleurs, dont les tons clairs du personnage et le gris sombre de l'arrière-plan.

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Informations historiques

Le « Portrait de l'abbé Déguire » est réalisé à la fin du XVIIIe ou au début du XIXe siècle, vraisemblablement par l'artiste d'origine alsacienne Louis-Chrétien de Heer (1760-avant 1808). Ce dernier arrive aux États-Unis en 1776 en tant que mercenaire à la solde du gouvernement britannique. Il travaille comme peintre et portraitiste à Montréal, puis à Québec à partir des années 1780. Il connaît des difficultés attribuables à la forte concurrence, mais réussit à obtenir quelques commandes de paroisses catholiques bien qu'il soit protestant. L'art du portrait prenant un certain essor au Québec à cette époque, de Heer peint également le portrait de plusieurs personnalités influentes, notamment des évêques, des militaires et des artistes.

Parmi les rares oeuvres témoignant aujourd'hui de la production de l'artiste figurent principalement des portraits d'ecclésiastiques, dont cette toile représentant l'abbé Jean-Baptiste Déguire (1744-1815), curé de la paroisse de Saint-Michel-de-Vaudreuil de 1780 à 1815. Cette paroisse possède un autre tableau du peintre exécuté en 1792 et illustrant saint Louis adorant la couronne d'épines. C'est d'ailleurs durant la cure de l'abbé Déguire qu'ont été acquises ou léguées la plupart des oeuvres d'art constituant le trésor de l'église de Saint-Michel.

L'oeuvre ne porte pas de signature, mais elle comporte plusieurs éléments formels permettant d'en attribuer la réalisation à de Heer. L'exécution détaillée et réaliste du visage de l'abbé, le rendu minutieux de ses vêtements, les couleurs riches du tableau et l'expression légèrement souriante du personnage sont notamment des caractéristiques communes à plusieurs portraits du peintre.

Le « Portrait de l'abbé Déguire » est classé en 1965, en même temps que 21 autres biens mobiliers de l'église de Saint-Michel, dont certaines pièces d'orfèvrerie et de mobilier ainsi que des tableaux.

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • BÉLISLE, Michel. Saint-Michel de Vaudreuil : une église seigneuriale. Vaudreuil, Centre d'histoire La Presqu'Île, 1993. 16 p.
  • HARPER, J. Russell. Early painters and engravers in Canada. Toronto, University of Toronto Press, 1970. 376 p.
  • KAREL, David. Dictionnaire des artistes de langue française en Amérique du Nord : peintres, sculpteurs, dessinateurs, graveurs, photographes et orfèvres. Québec, Musée du Québec / Les Presses de l'Université Laval, 1992. 962 p.
  • LACASSE-GALLES, Suzanne et Peter N. MOOGK. « Heer, Louis-Chrétien de ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • MORISSET, Gérard. La peinture traditionnelle au Canada français. Montréal, Cercle du livre de France, 1960. 216 p.
  • RAUDSEPP, Karl J. et René VILLENEUVE. « Oeuvres d'art de l'église de Saint-Michel ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999, p. 45-54.

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