Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Instrument de paix

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Baiser de paix
  • Osculatoire

Région administrative :

  • Montérégie

Date :

  • vers 1808 – vers 1809 (Production)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Arts décoratifs > Orfèvrerie
  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Objet religieux > Objet de dévotion

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (1)

Personnes associées (1)

Inventaires associés (1)

Images

Description

L'instrument de paix est une pièce d'orfèvrerie liée à la liturgie catholique probablement exécutée vers 1808 ou 1809 pour l'église de Saint-Michel. L'objet en argent, d'une hauteur de 10,5 cm et d'une largeur de 7,6 cm, a la forme d'une fleur de lys. Son contour est gravé de traits fins disposés à égale distance, et sa surface, appelée champ, est gravée d'une croix en son centre. Une figure du Christ en relief est fixée sur cette croix. L'endos de la pièce est doté d'une poignée verticale facilitant sa manipulation.

Ce bien est classé objet patrimonial. Il est associé à l'église de Saint-Michel, classée immeuble patrimonial.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'inventaire : 92900.331

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Montréal

Dimensions :

  • Hauteur : 10,5 centimètre(s)
  • Largeur : 7,6 centimètre(s)
  • Profondeur : 3,3 centimètre(s)

Matériaux :

  • Métal (Argent)

Technique de fabrication :

  • Assemblé
  • Ciselé
  • Martelé
  • Plié
  • Poinçonné
  • Soudé

Représentation iconographique :

  • Croix latine
  • Fleur de lis
  • Jésus-Christ

Poinçon :

  • Sur la poignée : lettres P et H, dans un rectangle

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1965-04-09
 

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Valeur patrimoniale

L'instrument de paix présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique découlant de son association avec l'atelier d'orfèvre le plus important de Montréal à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, celui de Pierre Huguet, dit Latour (1749-1817). Ce dernier fait son entrée dans le domaine de l'orfèvrerie vers 1781 en tant que marchand. Dans sa boutique située sur Notre-Dame, il gère une entreprise où travaillent plusieurs apprentis ainsi que des orfèvres engagés sous contrat. Parmi ceux-ci figurent Salomon Marion (apprenti de 1798 à 1803, puis engagé vers 1809-1810) et Paul Morand (apprenti de 1802 à 1805). Les employés de Huguet, dit Latour, produisent surtout dans les premiers temps des objets destinés à la traite des fourrures, comme des pendants d'oreilles. Dans les années 1790, ils font la réparation d'objets en argent appartenant à la paroisse de Notre-Dame. À partir de 1803, l'atelier produit des pièces d'orfèvrerie religieuse. L'instrument de paix de l'église de Saint-Michel, probablement réalisé vers 1808 ou 1809, correspond à cette période prospère où l'atelier de Huguet, dit Latour, domine le marché montréalais.

L'instrument de paix présente également un intérêt patrimonial pour ses valeurs historique, ethnologique et artistique. L'objet est associé à un rite catholique ancien d'usage peu répandu aujourd'hui, et sa forme originale le distingue des autres pièces à fonction similaire. L'instrument de paix, ou baiser de paix, est aussi nommé « osculatoire » dans la liturgie catholique. L'objet de petite taille et fait d'un matériau noble présente une image divine sur sa face principale et une poignée à l'endos. Lors de la célébration de l'eucharistie, avant la communion, le célébrant souhaite la paix aux fidèles et leur présente l' « osculatoire », que chacun embrasse. Pratiqué de manière facultative et selon diverses modalités depuis le Moyen Âge, ce rituel a été introduit en Nouvelle-France au XVIIe siècle. Des « osculatoires » ont été fabriqués au Québec jusque dans les années 1950. L'instrument de paix de l'église de Saint-Michel comporte une représentation du Christ en croix, scène religieuse parmi les plus couramment reproduites sur ce type de pièce. Sa forme de fleur de lys est toutefois inusitée. En effet, la plupart des « osculatoires » conservés au Québec ont la forme d'une plaquette rectangulaire cintrée dans sa partie supérieure ou l'aspect d'un portique à colonnes miniature. Les ateliers d'orfèvrerie de Montréal, comme celui de Huguet, dit Latour, ont produit des instruments de paix plus originaux en raison de la forte concurrence et de leur expérience dans le domaine de l'orfèvrerie de traite, qui encourageait la diversité formelle. Cette oeuvre constitue un objet rare témoignant de particularités locales dans la pratique de l'orfèvrerie au Québec au début du XIXe siècle.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2011.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'instrument de paix liés à ses valeurs historique, ethnologique et artistique comprennent, notamment :
- ses dimensions, dont la hauteur de 10,5 cm et la largeur de 7,6 cm;
- le matériau, soit l'argent massif;
- les éléments ornementaux, dont le champ en forme de fleur de lys au contour gravé de traits fins, la croix gravée au centre et la figure du Christ en relief fixée sur la croix;
- la poignée verticale à l'endos de la pièce.

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Informations historiques

L'instrument de paix a vraisemblablement été réalisé vers 1808 ou 1809. Il est possible que l'oeuvre soit plus ancienne, puisque deux instruments de paix ont été inventoriés dans les archives de la paroisse en 1788.

Cette pièce a été exécutée par l'atelier d'orfèvre le plus important de Montréal à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, celui de Pierre Huguet, dit Latour (1749-1817). Ce dernier gère à partir de 1781 une entreprise d'orfèvrerie située rue Notre-Dame, où travaillent plusieurs apprentis et des orfèvres engagés. À ses débuts, l'atelier produit surtout de l'orfèvrerie de traite, dont un grand nombre de pendants d'oreilles, mais ses employés se familiarisent avec l'orfèvrerie religieuse dans les années 1790 en faisant la réparation d'objets liturgiques de la paroisse de Notre-Dame. L'entreprise produit des pièces d'orfèvrerie religieuse à partir de 1803. L'instrument de paix de l'église de Saint-Michel semble avoir été réalisé durant cette période prospère où l'atelier domine le marché montréalais. L'oeuvre fait partie d'un ensemble d'objets liturgiques commandés successivement par la paroisse de Saint-Michel-de-Vaudreuil à divers orfèvres influents de la région montréalaise.

L'objet, désigné sous le nom d'« osculatoire » dans la liturgie catholique, est associé à un rite ancien d'usage peu répandu aujourd'hui. Lors de la célébration de l'eucharistie, avant la communion, le célébrant souhaite la paix aux fidèles et leur présente l'instrument de paix, que chacun embrasse. Des « osculatoires » ont été fabriqués au Québec jusque dans les années 1950. Celui de l'église de Saint-Michel présente une forme inusitée, la fleur de lys. Cette conception formelle différente est une particularité des ateliers d'orfèvre de Montréal, encouragés à la diversité par la forte concurrence et par le marché de l'orfèvrerie de traite.

L'instrument de paix est classé en 1965, en même temps que 21 autres biens mobiliers de l'église de Saint-Michel, dont certaines pièces d'orfèvrerie et de mobilier ainsi que des tableaux.

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Références

Gestionnaires des données :

Société des musées québécois

Notices bibliographiques :

  • BÉLISLE, Michel. Saint-Michel de Vaudreuil : une église seigneuriale. Vaudreuil, Centre d'histoire La Presqu'Île, 1993. 16 p.
  • DEROME, Robert et Norma MORGAN. « Huguet, dit Latour, Pierre ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca
  • KAREL, David. Dictionnaire des artistes de langue française en Amérique du Nord : peintres, sculpteurs, dessinateurs, graveurs, photographes et orfèvres. Québec, Musée du Québec / Les Presses de l'Université Laval, 1992. 962 p.
  • RAUDSEPP, Karl J. et René VILLENEUVE. « Oeuvres d'art de l'église de Saint-Michel ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999, p. 45-54.

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