Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Chaire

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Chaire à prêcher

Région administrative :

  • Montérégie

Date :

  • 1793 (Production)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Meuble religieux > Meuble lié à la prédication, à la lecture et au chant

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (1)

Personnes associées (1)

Inventaires associés (1)

Description

La chaire est une pièce de mobilier liturgique réalisée en 1793 pour l'église de Saint-Michel. L'oeuvre en bois sculpté peint et doré se compose d'une cuve et d'un abat-voix polygonaux. La cuve repose sur un cul-de-lampe. Ses panneaux sont ornés de médaillons, d'arabesques et de motifs floraux. L'abat-voix est constitué d'un entablement à modillons. Il est surmonté de consoles supportant une statue. Un escalier en bois verni complète l'ensemble.

Ce bien est classé objet patrimonial. Il est associé à l'église de Saint-Michel, classée immeuble patrimonial.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'inventaire : 92900.148-149

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec

Dimensions :

  • Hauteur : 117,5 centimètre(s)
  • Largeur : 136,8 centimètre(s)
  • Profondeur : 109,5 centimètre(s)

Matériaux :

  • Bois
  • Peinture
  • Métal (Fer)

Technique de fabrication :

  • Assemblé
  • Découpé
  • Peint, à la main
  • Sculpté

Représentation iconographique :

  • Colombe

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1965-04-09
 
Classement Situé dans un immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1957-02-27
 

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Valeur patrimoniale

La chaire présente un intérêt patrimonial pour ses valeurs historique et ethnologique. Cette pièce de mobilier religieux témoigne de l'importance de la prédication dans la liturgie catholique. Ce meuble, généralement surélevé et placé du côté gauche de la nef, sert de tribune au prêtre. La chaire est considérée comme un lieu d'enseignement. C'est notamment à cet endroit que le curé prononce ses sermons. Le meuble se compose habituellement d'un escalier qui mène à une cuve où se tient l'ecclésiastique. L'ensemble est souvent surmonté d'un abat-voix, une structure en forme de dais qui permet de rabattre le son vers l'assemblée. Les changements à la liturgie catholique, officialisés par les décrets du concile Vatican II (1962-1965), entraînent des modifications dans l'utilisation de certaines pièces de mobilier. Les chaires, notamment, ne sont plus utilisées. La prédication est désormais donnée sous forme d'homélie prononcée à l'entrée du choeur. Certaines paroisses, comme celle de Saint-Michel, ont néanmoins conservé leur ancienne chaire. Elle évoque ainsi d'anciennes pratiques catholiques et constitue un élément important du patrimoine religieux québécois.

La chaire présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique découlant de son association avec Philippe Liébert (1733-1804), l'artiste qui l'a réalisée. Ce dernier figure parmi les sculpteurs les plus importants de la seconde moitié du XVIIIe siècle au Québec. Natif de Nemours en France, l'artiste arrive probablement en Nouvelle-France dans les années 1750 et s'établit dans la région de Montréal. Grâce à la qualité de ses ouvrages, il devient rapidement le sculpteur le plus demandé de la région montréalaise. Liébert quitte temporairement le Canada pour participer à la Guerre d'Indépendance américaine (1775-1783). Pendant qu'il séjourne aux États-Unis, l'artiste renouvèle son art et, à son retour, il adopte de nouvelles formes. Liébert réalise à la fin du XVIIIe siècle de nombreuses pièces de mobilier liturgique pour des communautés religieuses et des paroisses de la grande région de Montréal, dont celles commencées en 1792 pour l'église de Saint-Michel de Vaudreuil. La chaire est réalisée en 1793. Cette pièce de mobilier est l'une des rares chaires subsistantes produites par Liébert, et elle constitue un témoin important de la seconde période de production de cet artiste.

La chaire présente en outre un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. L'oeuvre est représentative des chaires de la fin du XVIIIe siècle. Pour réaliser cette pièce de mobilier liturgique, Liébert adopte une forme traditionnelle de chaire composée d'une cuve et d'un abat-voix polygonaux. Le sculpteur a actualisé ce modèle en ornant la cuve de motifs sculptés davantage au goût du jour. Liébert a ainsi orné les panneaux de médaillons ovales entourés d'arabesques. Il a ajouté sur les arêtes des motifs floraux formant des guirlandes verticales. Le cul-de-lampe soutenant la cuve se termine par une pomme de pin. La partie supérieure est constituée d'un entablement à modillons orné d'un lambrequin et de glands sculptés. Ces éléments, qui évoquent les dais en tissu, sont fréquemment utilisés par les sculpteurs du XVIIIe et du début du XIXe siècle. La cuve et l'abat-voix ont probablement été dotés d'un décor polychrome par le peintre-décorateur François-Édouard Meloche (1855-1914), lors de la campagne d'ornementation de l'église, en 1883. La statue en plâtre au sommet du meuble est un ajout postérieur à la réalisation de la chaire, tout comme l'escalier en bois verni. La chaire de l'église de Saint-Michel représente la synthèse des formes traditionnelles de ce type de meuble et du vocabulaire ornemental en vogue à la fin du XVIIIe siècle.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2011.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la chaire liés à ses valeurs historique, ethnologique et artistique comprennent, notamment :
- son volume composé d'une cuve et d'un abat-voix à pans coupés;
- les matériaux, dont le bois sculpté peint et doré;
- la cuve, dont le cul-de-lampe orné de moulures et d'une pomme de pin, les panneaux décorés de médaillons ovales entourés d'arabesques ainsi que les arêtes dotées de motifs floraux;
- l'abat-voix, dont l'entablement à modillons, le lambrequin orné de glands sculptés, le soffite décoré d'une colombe en gloire et les consoles supportant une statue;
- l'escalier en bois verni.

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Informations historiques

La chaire est réalisée pour la paroisse de Saint-Michel, comprise dans le territoire de l'actuelle ville de Vaudreuil-Dorion. L'église paroissiale est érigée de 1783 à 1789. Après la fin des travaux, le curé Jean-Baptiste Déguire (1744-1815) confie la réalisation du décor intérieur à Philippe Liébert (1733-1804). Originaire de Nemours en France, il est l'un des sculpteurs les plus demandés de la grande région montréalaise dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Au cours de sa carrière, il exécute de nombreuses pièces de mobilier pour des communautés religieuses et des paroisses de la région. De 1792 à 1798, Liébert réalise pour l'église de Saint-Michel un maître-autel, des autels latéraux, un banc d'oeuvre (aujourd'hui disparu), un chandelier pascal et des chandeliers d'autel.

La chaire est exécutée en 1793. Liébert reprend une forme traditionnelle de chaire composée d'une cuve et d'un abat-voix à pans coupés. Le sculpteur a actualisé ce modèle en dotant la cuve de motifs sculptés au goût du jour. La statue d'ange en plâtre et l'escalier en bois verni sont ajoutés postérieurement. La cuve et l'abat-voix ont probablement été dotés d'un décor polychrome par le peintre-décorateur François-Édouard Meloche (1855-1914), lors de la campagne d'ornementation de l'église, en 1883.

L'église de Saint-Michel est classée en 1957. La chaire est classée en 1965, en même temps que le maître-autel, les autels latéraux, le chandelier pascal, les chandeliers d'autel, des sculptures, des peintures et des pièces d'orfèvrerie.

Les changements à la liturgie catholique, officialisés par les décrets du concile Vatican II (1962-1965), entraînent des modifications dans l'utilisation de certaines pièces de mobilier. Les chaires, notamment, ne sont plus utilisées. Celle de l'église de Saint-Michel est néanmoins conservée et se trouve toujours à sa place d'origine.

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Références

Gestionnaires des données :

Société des musées québécois

Notices bibliographiques :

  • CAUCHON, Michel. « Liébert, Philippe ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. www.biographi.ca
  • DAVIAU, Sébastien. « Jean-Baptiste Deguire (1744 - 1815), curé et père de famille ou l'aventure extraordinaire d'un homme ordinaire ». Au fil du temps. Vol. 15, no 1 (2006), p. 10-14.
  • KAREL, David. Dictionnaire des artistes de langue française en Amérique du Nord : peintres, sculpteurs, dessinateurs, graveurs, photographes et orfèvres. Québec, Musée du Québec / Les Presses de l'Université Laval, 1992. 962 p.
  • RAUDSEPP, Karl J. et René VILLENEUVE. « Oeuvres d'art de l'église de Saint-Michel ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999, p. 45-54.

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