Peinture (Portrait de Mgr Louis-Philippe Mariauchau d'Esgly)

La peinture est une huile sur toile réalisée en 1788. Ce portrait représente Monseigneur Louis-Philippe Mariauchau d'Esgly (1710-1788), curé de Saint-Pierre et évêque de Québec, vêtu des éléments caractéristiques du costume des évêques : une mosette à boutonnière rouge cramoisi portée par-dessus un rochet, un rabat, une étole et une croix pectorale suspendue par une chaîne autour du cou. Le sujet tient un livre contre sa poitrine et porte un anneau pastoral à son annulaire. Son buste se détache sur un fond sombre et son visage, aux traits angulaires, est marqué de rides. L'oeuvre insérée dans un cadre simple mesure 80 cm de hauteur et 65 cm de largeur.

Ce bien est classé objet patrimonial. Il est associé à l'ancienne église de Saint-Pierre, classée immeuble patrimonial.

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Statut	Catégorie	Autorité	Date
Classement	Objet patrimonial	Ministre de la Culture et des Communications	1965-09-08
Classement	Objet patrimonial	Ministre de la Culture et des Communications	1958-11-05

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Ce portrait de Monseigneur d'Esgly est réalisé au moment où il exerce toujours les fonctions d'évêque de Québec, soit jusqu'en 1788. Avant de se voir accorder cette haute distinction, d'Esgly est d'abord ordonné prêtre, puis curé de Saint-Pierre-de-l'île-d'Orléans en 1734.

Les nombreuses années qu'il consacre à l'Église l'amènent à conjuguer avec des problématiques occasionnées par la victoire britannique suite à la guerre de Conquête. Outre une pénurie de prêtres qu'il doit pallier, l'ecclésiastique traverse une époque marquée par l'instabilité de la succession épiscopale.

Ainsi, la décision de sa nomination comme coadjuteur s'effectue dans une période mouvementée. Alors que Monseigneur Briand souhaite désigner une personne plus jeune pour lui succéder, le gouverneur Guy Carleton préfère l'abbé d'Esgly. Plus vieux que Briand, il est néanmoins officiellement nommé coadjuteur en 1772 et reprend la succession en tant que tout premier évêque d'origine canadienne en 1784.

Malgré sa nouvelle fonction, Monseigneur d'Eslgy préfère rester à l'île d'Orléans plutôt qu'occuper les appartements qui lui sont réservés au Séminaire.

Suivant l'exemple de son prédécesseur Monseigneur Briand, Louis-Philippe Mariauchau d'Esgly fait exécuter son portrait en 1788. Cette année marque la fin de son court passage à l'évêché de Québec (1784-1788) et celle de sa vie, puisqu'il meurt à Saint-Pierre le 4 juin 1788. Le tableau, attribué à Louis-Chrétien de Heer (1760-avant 1808), s'inscrit dans la tendance initiée par le Supérieur du Séminaire du Québec.

Monseigneur Jean-Olivier Briand, évêque de Québec entre 1766 et 1784, souligne en effet que « la coutume est venue à Québec de se faire peindre ». D'ailleurs, plusieurs portraits de civils, de militaires et d'ecclésiastiques sont associés à de Heer, bien qu'aucun d'entre eux ne porte de signature.

À ce propos, il est possible d'observer des ressemblances stylistiques et iconographiques entre le portrait de Briand et d'Esgly : la position et le peu de profondeur du sujet, les couleurs, l'arrière-plan sombre, la représentation des mêmes éléments du costume. Plus tardivement, des tableaux sont réalisés d'après l'œuvre de Louis C. de Heer, comme l'huile sur carton d'Eugène Hamel produite en 1873.

Préservé entre les murs de l'église de Saint-Pierre, le portrait de Monseigneur Mariauchau d'Esgly est classé objet patrimonial en 1965.

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