Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Calice

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Chaudière-Appalaches

Date :

  • 1810 – (Production)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Objet religieux > Objet lié à l'Eucharistie

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (1)

Personnes associées (3)

Description

Le calice de l'église de Notre-Dame-de-Bon-Secours est une pièce d'orfèvrerie liée à la liturgie catholique exécutée en 1810. L'objet en or, d'une hauteur de 24,1 cm et d'un diamètre de 14,2 cm, a la forme d'une coupe sur pied. La base est ornée de feuilles d'acanthe, tandis que la tige est décorée de collerettes et d'un noeud composé de trois têtes ailées posées en alternance avec trois roses en boutons. La coupe qui reçoit le vin est unie et polie. La partie inférieure, appelée fausse coupe, est ornée des mêmes motifs que le noeud. Elle est également décorée d'une frise de feuilles de laurier et de godrons.

Ce bien est classé objet patrimonial.

Dimensions :

  • Hauteur : 24,3 centimètre(s)

Matériaux :

  • Métal (Or)

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1966-11-30
 

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Valeur patrimoniale

Le calice de l'église de Notre-Dame-de-Bon-Secours présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son association avec François Ranvoyzé (1739-1819), l'artiste qui l'a réalisé. Ce dernier compte parmi les orfèvres les plus réputés de l'histoire du Québec. Natif de la ville de Québec, il fait son apprentissage chez Ignace-François Delezenne (1718-1790), un orfèvre d'origine française. Ranvoyzé termine sa formation vers 1760. Il travaille probablement ensuite avec son ancien maître. En 1771, l'artiste possède une boutique d'orfèvrerie. Il devient rapidement très en demande : Ranvoyzé aurait réalisé plus d'un millier d'objets d'orfèvrerie dont la majorité était destinée au culte. Il fait ainsi affaire avec de nombreuses paroisses partout dans la province, dont celle de Notre-Dame-de-Bon-Secours à L'Islet pour laquelle il exécute plusieurs pièces à partir de 1779. En 1810, le curé de cette paroisse, Jacques Panet (1754-1834), commande personnellement à l'orfèvre un ensemble de vases sacrés en or. Le calice est la première pièce réalisée. Cette coupe est utilisée par le prêtre pendant la messe pour consacrer le vin symbolisant le sang du Christ. Le calice de Notre-Dame-de-Bon-Secours se distingue dans la production de Ranvoyzé, puisqu'il s'agit d'une des trois seules pièces en or massif exécutées par cet artiste. L'objet est façonné à partir de pièces d'or amassées par Panet. Ranvoyzé, qui n'a jamais travaillé ce matériau, éprouve certaines difficultés techniques qui le conduisent à donner une épaisseur inhabituelle au métal. Le calice constitue ainsi un témoin important de la production de cet artiste prolifique et réputé. Cette pièce fait également partie du seul ensemble connu de vases sacrés en or massif exécuté au Québec au XIXe siècle.

Le calice présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. La pièce d'orfèvrerie témoigne de l'attention particulière portée à l'ornementation des objets liturgiques. Artiste habile et créatif, Ranvoyzé adopte plusieurs styles de décor au cours de sa carrière pour satisfaire les goûts de ses clients. Vraisemblablement à la demande de Panet, l'orfèvre s'inspire des motifs ornementaux français du début du XVIIIe siècle pour réaliser ce calice en or. La paroisse de Notre-Dame-de-Bon-Secours possède un calice exécuté par l'orfèvre français Gilles Gouel (mort en 1743) en 1701 et en 1702 et qui présente des similitudes avec l'oeuvre de Ranvoyzé. La frise de feuilles d'acanthe sur le pied ainsi que les motifs de têtes d'anges et de fleurs du noeud du calice réalisé par Ranvoyzé semblent ainsi avoir été inspirés par ce calice ancien. L'orfèvre fait toutefois preuve d'originalité dans le décor de la partie inférieure de la coupe, une composante appelée fausse coupe, qui est souvent absente des pièces d'orfèvrerie françaises. Ranvoyzé répète la composition du noeud en disposant trois têtes ailées en alternance avec des boutons de rose sur fond amati. L'artiste orne la partie inférieure d'une frise de feuilles de laurier et de godrons. Ces deux derniers éléments rappellent l'influence de l'orfèvre Laurent Amiot (1764-1839), un concurrent de Ranvoyzé, qui a introduit le style Louis XVI au Québec, à son retour de France en 1787. Le calice de l'église de Notre-Dame-de-Bon-Secours, qui est l'une des pièces les plus célèbres de l'histoire de l'orfèvrerie québécoise, montre l'utilisation de modèles anciens par les orfèvres du tournant du XIXe siècle. Cet objet témoigne également de la richesse du décor des vases sacrés produits à cette époque.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2010.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du calice liés à ses valeurs historique et artistique comprennent, notamment :
- son volume, dont la hauteur de 24,1 cm et le diamètre de 14,2 cm;
- les matériaux, dont l'or massif;
- les éléments ornementaux, dont le pied décoré de feuilles d'acanthe, la tige composée de collerettes et d'un noeud orné de trois têtes ailées posées en alternance avec trois boutons de rose, la fausse coupe décorée des mêmes motifs et ornée d'une frise de feuilles de laurier et de godrons sur fond amati ainsi que la coupe lisse;
- les inscriptions sous la base, dont les quatre poinçons composés des lettres F et R ainsi que la mention « L'Islet 1810 ».

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Informations historiques

Le calice de l'église de Notre-Dame-de-Bon-Secours est exécuté à la demande du curé de cette paroisse de L'Islet, Jacques Panet (1754-1834). Ce dernier commande à François Ranvoyzé (1739-1819) un ensemble de vases sacrés en or pour son usage personnel. En 1810, l'orfèvre livre un calice accompagné d'une patène ainsi qu'un ciboire réalisés à partir de pièces d'or amassées par Panet. Deux ans plus tard, l'artiste produit un ostensoir qui complète l'ensemble. Les vases en or sont légués à la paroisse Notre-Dame-de-Bon-Secours au décès de Panet.

Pour réaliser le décor de ces pièces, Ranvoyzé s'inspire notamment des motifs ornementaux français du début du XVIIIe siècle. L'orfèvre reprend des éléments du décor d'un calice faisant partie du trésor de l'église de Notre-Dame-de-Bon-Secours et exécuté par l'orfèvre français Gilles Gouel (mort en 1743) en 1701 et en 1702. Les motifs de feuilles d'acanthe, de têtes d'anges et de fleurs en boutons sont ainsi inspirés de cette pièce française. Ranvoyzé introduit dans le décor de la fausse coupe du calice des godrons et des feuilles de laurier qui témoignent de l'influence de l'orfèvre Laurent Amiot (1764-1839), un concurrent de Ranvoyzé, qui a introduit le style Louis XVI au Québec, à son retour de France en 1787.

Le calice est classé en 1966. Au même moment, le retable de l'église de Notre-Dame-de-Bon-Secours, le tombeau de l'autel ainsi que de nombreuses peintures et pièces d'orfèvrerie sont aussi classés. En 1974, la plupart de ces pièces d'orfèvrerie, dont le calice, sont envoyées en dépôt au Musée du Québec, renommé Musée national des beaux-arts du Québec en 2002.

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • DEROME, Robert et José MÉNARD. « Ranvoyzé, François ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • LAROCHE, Ginette et René VILLENEUVE. « Oeuvres d'art de l'église de Notre-Dame-de-Bonsecours ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999, p. 99-108.
  • MORISSET, Gérard. « Les vases d'or de l'église de L'Islet ». La Patrie, 12 mars 1950, p. 18, 42.
  • Musée du Québec. Le Musée du Québec, 500 oeuvres choisies. Québec, Gouvernement du Québec, 1983. 378 p.
  • SIMARD, Jean. Les arts sacrés au Québec. Boucherville, Éditions de Mortagne, 1989. 319 p.
  • VILLENEUVE, René. « François Ranvoyzé: le trésor de L'Islet ». CASTONGUAY, Denis, dir. et Yves LACASSE, dir. Québec, une ville et ses artistes. Québec, Musée national des beaux-arts du Québec, 2008, p. 86-97.

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