Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Chandelier pascal

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Montérégie

Date :

  • 1847 (Production)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Meuble religieux > Meuble luminaire

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (1)

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Inventaires associés (1)

Images

Description

Le chandelier pascal est une pièce de mobilier liturgique réalisée en 1846 pour l'église de Sainte-Famille. L'oeuvre en bois sculpté et bronzé a la forme d'une lampe torchère et est composée d'une base tripode, d'un fût ainsi que d'une tête en forme de vase reposant sur un noeud. La base s'appuie sur des pattes de lion refermées sur des demi-sphères. Elle est ornée de bas-reliefs représentant l'agneau mystique. Chaque pan de la base est coiffé d'un chapiteau ionique supportant le fût. Ce fût possède six côtés, dont trois faces principales plus larges décorées de rinceaux. Il est lui aussi surmonté de chapiteaux ioniques. La tête en forme de vase est décorée de godrons et d'un treillis ponctué de pointes de diamant.

Ce bien est classé objet patrimonial.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'inventaire : 92696.152

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec

Dimensions :

  • Hauteur : 175 centimètre(s)
  • Largeur : 63 centimètre(s)
  • Longueur : 73 centimètre(s)

Matériaux :

  • Bois
  • Enduit
  • Peinture

Technique de fabrication :

  • Bronzé
  • Enduit
  • Peint
  • Sculpté

Représentation iconographique :

  • Agneau mystique
  • Fleur de lys
  • Livre
  • Raisin
  • Rayon
  • Sept Sceaux

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1964-04-15
 

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Valeur patrimoniale

Le chandelier pascal présente un intérêt pour sa valeur ethnologique. Il témoigne de l'importance accordée à la symbolisation de la résurrection du Christ dans la liturgie catholique. Le chandelier pascal est une pièce de mobilier servant à supporter le cierge pascal. Ce dernier représente le Christ ressuscité, considéré par les chrétiens comme la lumière du monde. Il est allumé la veille de Pâques et éteint après la célébration de la Pentecôte. Il est également utilisé lors des baptêmes et des funérailles pour symboliser l'espérance de la vie éternelle. Le chandelier pascal possède de grandes dimensions pour surélever le cierge et augmenter ainsi sa visibilité. Il est habituellement placé dans le choeur de l'église durant le temps pascal. Le chandelier pascal de l'église de Sainte-Famille, encore utilisé aujourd'hui, est donc associé à une importante pratique liturgique catholique qui s'est perpétuée jusqu'à nos jours.

Le chandelier pascal présente également un intérêt pour sa valeur historique découlant de son association avec Louis-Thomas Berlinguet (1789-1863), l'artiste qui l'a produit. Ce sculpteur et architecte a réalisé plusieurs intérieurs d'église dans les régions de Montréal et de Québec au cours de la première moitié du XIXe siècle. Berlinguet entreprend sa formation de sculpteur dans l'atelier des Écores. De 1806 à 1812, il est l'apprenti de Joseph Pépin (1770-1842), un associé de Louis Quévillon (1749-1823). En 1816, Berlinguet s'installe à Québec. Il réalise notamment la voûte de l'église de Saint-Augustin. Il retourne ensuite travailler quelque temps à Montréal. Berlinguet revient à Québec, où il établit en 1831 un atelier d'architecture, de sculpture et de dorure. Il est alors influencé par l'oeuvre de Thomas Baillairgé (1791-1859). En 1843, Berlinguet retourne travailler dans la région de Montréal. La même année, un incendie détruit partiellement l'église de Sainte-Famille à Boucherville. Berlinguet est engagé l'année suivante pour réaliser la voûte. En 1846, il produit également un chandelier pascal. Contrairement au décor de la voûte qui rappelle l'esthétique de Baillairgé, la pièce de mobilier se rattache plutôt au style de l'atelier des Écores. Le chandelier pascal de l'église de Sainte-Famille constitue un bon exemple de la production sculpturale de cet artiste dont l'oeuvre a été influencée par les deux principales écoles de sculpture et d'architecture de la première moitié du XIXe siècle.

Le chandelier pascal présente aussi un intérêt pour sa valeur artistique. L'oeuvre est représentative des chandeliers pascaux de la première moitié du XIXe siècle. Pour réaliser cette pièce de mobilier liturgique, l'artiste s'est inspiré d'un modèle largement diffusé au début du XIXe siècle. Ce type de chandelier pascal richement décoré s'inspire des torchères françaises de style Louis XIV. Il se compose d'une base tripode dotée de pattes de lions, d'un fût hexagonal doté de trois faces principales plus larges surmontées de chapiteaux ioniques, ainsi que d'une tête en forme de vase décorée de godrons et d'un treillis ponctué de roses. Le sculpteur Philippe Liébert (1733-1804) aurait été le premier à réaliser ce type de chandelier à la toute fin du XVIIIe siècle, notamment pour les églises de Saint-Michel de Vaudreuil et de Saint-Martin de l'île Jésus. Le modèle est ensuite fréquemment utilisé par l'atelier des Écores. Le chandelier pascal de l'église de Sainte-Famille reprend les principales composantes de ce modèle. L'oeuvre se distingue toutefois par les bas-reliefs de la base représentant l'agneau mystique allongé sur un livre aux sept sceaux. L'artiste a également substitué le motif de roses habituellement placé dans le treillis du vase par des pointes de diamant. Le chandelier pascal illustre l'attention particulière portée à la réalisation de cette pièce de mobilier liturgique.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2011.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du chandelier pascal liés à ses valeurs ethnologique, historique et artistique comprennent, notamment :
- son volume composé d'une base, d'un fût et d'une tête en forme de vase, et sa hauteur de 169 cm;
- les matériaux, dont le bois sculpté et bronzé;
- la base tripode, dont les pattes de lion refermées sur des demi-sphères, les bas-reliefs représentant l'agneau mystique allongé sur un livre aux sept sceaux, le feuillage, les grappes de raisin, les fleurs et les chapiteaux ioniques coiffant chaque pan;
- le fût, dont la partie inférieure ornée de feuilles d'acanthe renversées, les angles décorés de volutes, les trois faces principales plus larges ornées de feuillage, de rinceaux et de fleurs, ainsi que les chapiteaux ioniques;
- la tête en forme de vase supportée par un noeud décoré de feuillage, dont la panse ornée de godrons et surmontée d'un treillis ponctué de pointes de diamant, les consoles et le rang d'oves.

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Informations historiques

Le chandelier pascal a été exécuté pour la paroisse de Sainte-Famille à Boucherville. L'église de l'endroit est érigée en 1801 et 1802. Le décor intérieur est réalisé de 1803 à 1811 par l'atelier des Écores. Un incendie détruit partiellement le lieu de culte en 1843. La maçonnerie est sauvegardée, et l'église est aussitôt reconstruite. En 1844, les autorités de la paroisse engagent le sculpteur et architecte Louis-Thomas Berlinguet (1789-1863) pour faire la voûte de l'église. Ce dernier travaille dans la première moitié du XIXe siècle dans les régions de Montréal et de Québec, et il réalise plusieurs intérieurs d'église. L'oeuvre de Berlinguet témoigne de l'influence des deux principales écoles artistiques de l'époque, puisqu'il a été formé dans l'atelier des Écores et qu'il s'est également inspiré des ouvrages de Thomas Baillairgé. En 1847, il complète le décor intérieur avec l'aide de son fils Louis-Laurent-Flavien Berlinguet (vers 1821-après 1877).

Le chandelier pascal a été réalisé lors de la campagne de décoration menée par Louis-Thomas Berlinguet. Ce dernier reçoit un paiement en 1846 pour la pièce de mobilier. Pour cette oeuvre, le sculpteur reprend un modèle de chandelier pascal répandu à l'époque. Philippe Liébert (1733-1804) aurait été le premier sculpteur à réaliser ce type de chandelier à la fin du XVIIIe siècle, notamment pour les églises de Saint-Michel de Vaudreuil et de Saint-Martin de l'île Jésus. Le modèle aurait ensuite été largement diffusé par l'atelier des Écores dirigé par Louis Quévillon (1749-1823). Ce type de chandelier pascal en bois sculpté et richement décoré s'inspire des torchères françaises de style Louis XIV.

L'église de Sainte-Famille est classée en 1964. Au même moment, plusieurs biens mobiliers sont également classés, dont le chandelier pascal.

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Références

Gestionnaires des données :

Société des musées québécois et Conseil du patrimoine religieux du Québec

Contributeur de données :

Diocèse de Saint-Jean-Longueuil

Notices bibliographiques :

  • CHAGNON, Joanne et Laurier LACROIX. « Oeuvres d'art de l'église de la Sainte-Famille ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999, p. 26-33.
  • Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999. 428 p.
  • KAREL, David. Dictionnaire des artistes de langue française en Amérique du Nord : peintres, sculpteurs, dessinateurs, graveurs, photographes et orfèvres. Québec, Musée du Québec / Les Presses de l'Université Laval, 1992. 962 p.
  • s.a. Sainte-Famille de Boucherville. Boucherville, Société d'histoire des Îles-Percées, 1992. s.p.

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