Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Parement d'autel

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Chaudière-Appalaches

Date :

  • 1822 (Production)
  • 1823 – 1824 (Dorure)
  • vers 1858 (Déménagement)
  • 1888 (Restauration)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme)

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Meuble religieux > Autel et son environnement

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (1)

Groupes associés (1)

Personnes associées (1)

Images

Description

Le parement d'autel est une pièce de mobilier liturgique réalisée en 1822. Fait de bois sculpté, peint et doré, le parement d'autel se caractérise par un médaillon central représentant une Vierge à l'Enfant soutenu par deux angelots en haut-relief et aux positions dynamiques. Deux brûle-parfums et des volutes de fumée sont placés aux extrémités de la composition et des festons de roses surmontent l'ensemble, qui est bordé d'un cadre godronné.

Ce bien est classé objet patrimonial.

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Capitale-Nationale > Québec

Matériaux :

  • Bois

Type de fabrication :

Artisanal

Technique de fabrication :

  • Présumé : Assemblé
  • Doré
  • Peint
  • Sculpté

Représentation iconographique :

  • Angelots
  • Brûle-parfum
  • Festons
  • Roses
  • Vierge à l'Enfant

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1986-10-15
 

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Valeur patrimoniale

Le parement d'autel présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Cette pièce de mobilier religieux, également appelée « antependium », témoigne de l'importance de la célébration de l'eucharistie dans les pratiques liturgiques catholiques. Le parement d'autel est un ornement placé devant la table d'autel. Au Québec, il peut être fait de tissu décoré de broderies ou de peinture, ou encore de bois sculpté. Cette pièce de mobilier liturgique est liée à la construction de la première église en pierre de la paroisse de Saint-François-d'Assise. Elle orne le maître-autel pendant près de 75 ans avant d'être réparée et intégrée au tombeau du nouveau maître-autel en 1888. S'y trouvant toujours aujourd'hui, le parement est en utilisation depuis près de deux siècles.

Le parement d'autel présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. Conçu par François Baillairgé (1759-1830), il est un témoin représentatif de la production de cet artiste, membre d'une grande lignée de menuisiers, de sculpteurs et d'architectes ayant marqué la production artistique du Québec des XVIIIe, XIXe et XXe siècles. Puisque François reçoit une formation classique à l'Académie royale de peinture et de sculpture de Paris, le néoclassicisme alors en vogue en Europe marque la majorité de sa production. Le parement d'autel de l'église de Saint-François-d'Assise présente plusieurs des caractéristiques du travail de cet artisan, telles que le rendu des personnages, le dynamisme de la position des angelots ou encore la symétrie et l'équilibre de l'ensemble. Ce parement a également inspiré d'autres artistes québécois tels Thomas Baillairgé (1791-1859), qui en reprend la composition pour orner le tombeau d'autel de la chapelle Notre-Dame-du-Sacré-Coeur à l'Hôpital général de Québec en 1827, ainsi que François Fournier (1790-1864), qui s'inspire du médaillon central de ce parement pour réaliser le dorsal du banc d'oeuvre de l'église de Saint-Joseph de Lauzon de 1832 à 1840. Fait de bois sculpté, l'antependium de l'église de Saint-François-d'Assise est l'un des rares exemples de parements d'autel sculptés subsistant dans les lieux de culte du Québec. Finalement, ce parement fait partie d'un ensemble sculpté unique au Québec. En effet, avec le cadre d'autel et l'ancien maître-autel fabriqués par François Baillairgé pour l'église de Saint-François-d'Assise, ce parement fait partie d'un ensemble composé de trois éléments fabriqués par le même artiste et se trouvant encore dans leur église d'origine.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2020.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du parement d'autel de l'église de Saint-François-d'Assise liés à ses valeurs historique et artistique comprennent, notamment :
- les matériaux, dont le bois, la peinture et la dorure;
- le médaillon central, représentant une Vierge à l'Enfant en bas-relief et reposant sur un drapé;
- les deux angelots sculptés en haut-relief aux postures dynamiques soutenant le médaillon central;
- les deux brûle-parfums et les volutes de fumée en bas-relief placés aux extrémités de la composition;
- les festons de roses sculptés dans le haut du parement;
- le cadre godronné bordant le parement.

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Informations historiques

Ce parement d'autel est sculpté en 1822 par François Baillairgé (1759-1830), possiblement aidé de son fils Thomas (1791-1859), pour l'église de Saint-François-d'Assise, située dans l'actuelle municipalité de Beauceville.

La première église en pierre de la paroisse de Saint-François-d'Assise est construite en 1803 afin de remplacer l'ancien bâtiment en bois, trop petit et en mauvais état. Un nouveau maître-autel est commandé pour l'occasion au sculpteur François Baillairgé afin de meubler le nouveau lieu de culte. Le tabernacle est sculpté en 1815 par l'artisan, qui réalise également le tombeau du maître-autel au même moment, utilisant la forme traditionnelle du tombeau rectangulaire. Quelques années plus tard, en 1822, Baillairgé sculpte un parement d'autel pour orner le tombeau qu'il a précédemment réalisé. Le parement d'autel se caractérise par un médaillon central représentant une Vierge à l'Enfant soutenu par deux angelots en haut-relief et aux positions dynamiques. Deux brûle-parfums et des volutes de fumée sont placés aux extrémités de la composition et des festons de roses surmontent l'ensemble, qui est bordé d'un cadre godronné. Le parement est doré par les Augustines de la Miséricorde de Jésus à l'Hôpital général de Québec en 1823 et en 1824.

François Baillairgé est issu d'une famille d'artistes et d'artisans ayant marqué la production artistique du Québec du XVIIIe au XXe siècle. Après trois années d'études à Paris, François revient à Québec en 1781 et se joint à l'atelier de son père, Jean (1726-1805), où il se spécialise dans la production de sculptures. Sa formation classique transparaît d'ailleurs dans toute sa production. Il assiste son père, entre autres, dans la décoration de la cathédrale de Notre-Dame-de-Québec (1787-1793). Il enseigne la sculpture à son fils Thomas, qui gère l'atelier de son père à partir de 1812. Thomas s'inspire d'ailleurs du parement conçu par son père en 1822 pour orner le tombeau d'autel de la chapelle Notre-Dame-du-Sacré-Coeur à l'Hôpital général de Québec en 1827. François Fournier (1790-1864) reprend également le modèle du médaillon central de ce parement d'autel pour réaliser le dorsal du banc d'oeuvre de l'église de Saint-Joseph-de-Lauzon de 1832 à 1840.

Un nouveau lieu de culte remplace l'église de pierre de Saint-François-d'Assise en 1857-1858. Le maître-autel, comprenant le parement d'autel, est alors déménagé dans la nouvelle église où il sert jusqu'en 1888. À ce moment, trois nouveaux autels sont commandés au sculpteur et architecte Ferdinand Villeneuve (1831-1909) et l'ancien maître-autel est placé dans la sacristie. Le parement d'autel est alors réparé, puis intégré au tombeau d'autel du nouveau maître-autel.

Le parement d'autel est classé en 1986.

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • BELISLE, Jean et John R. PORTER. La sculpture ancienne au Québec : trois siècles d'art religieux et profane. Montréal, Éditions de l'Homme, 1986. 503 p.
  • Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999. 428 p.
  • FECTEAU, Chantal. Le patrimoine religieux de Saint-François d'Assise [En Ligne]. https://www.patrimoine-beauceville.ca/chantal
  • KAREL, David, Luc NOPPEN et Magella PARADIS. « Baillairgé, François ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • TRUDEL, Jean, dir. Le Grand héritage : L'Église catholique et les arts au Québec. Québec, Musée du Québec, 1984. 369 p.
  • VILLENEUVE, René. Du baroque au néo-classicisme. La sculpture au Québec. Ottawa, Musée des beaux-arts du Canada, 1997. 220 p.

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