Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison Prévost

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Maison Blanche
  • Maison Jean-Prévost

Région administrative :

  • Laurentides

Municipalité :

  • Saint-Jérôme

Date :

  • 1891 (Construction)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Groupes associés (1)

Personnes associées (4)

Images

Carte

Description

La maison Prévost est une résidence bourgeoise d'esprit néo-Queen Anne érigée en 1891. Elle possède un corps de logis carré auquel se greffent, sur la façade principale, un avant-corps prolongé d'une tourelle semi-circulaire et, sur les façades sud et est, deux annexes. Couverts de planches de bois à clins, ses deux étages reposent sur un soubassement en pierre équarrie exhaussé du sol et sont surmontés d'une toiture aux volumes variés. De plus, une galerie couverte court le long de la façade principale et de la façade nord, où une baie en saillie s'élève sur les deux étages. La maison Prévost, aussi nommée la maison Blanche, se situe au coeur du noyau villageois de la ville de Saint-Jérôme, en bordure de la place du Curé-Labelle, à proximité de la cathédrale de Saint-Jérôme.

Ce bien est cité immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure du bâtiment.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Immeuble patrimonial Municipalité (Saint-Jérôme) 2005-04-19

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 2005-02-15
 

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Valeur patrimoniale

La maison Prévost présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur la multiplicité de ses fonctions, qui lui ont donné un rôle social, communautaire et culturel actif au sein de la ville de Saint-Jérôme. En plus de sa vocation résidentielle, la maison a occupé les fonctions d'hôtel de ville de Saint-Jérôme, de salle des Chevaliers de Colomb, d'hospice pour vieillards et orphelins, d'Unité sanitaire du comté de Terrebonne, de centre culturel et de centre de bienfaisance axé sur l'insertion sociale. Par ses diverses fonctions, la maison a répondu à de nombreux besoins sociaux et a contribué à la vitalité communautaire et culturelle de la ville de Saint-Jérôme.

La maison Prévost présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur la notoriété de ses deux premiers propriétaires, Wilfrid Prévost (1832-1898), l'un des fameux Lions du Nord, et son fils Jean Prévost (1870-1915). Ces deux avocats sont issus d'une famille qui a joué un important rôle public dans les Laurentides et qui a grandement contribué au développement et à l'organisation municipale de Saint-Jérôme. Politiciens redoutables au sein du Parti libéral, ils sont renommés pour leur talent d'orateur. Wilfrid est notamment maire de Sainte-Scholastique, député du comté de Deux-Montagnes (1872-1874) et conseiller législatif de la division de Rigaud (1888-1898). Il s'établit à Saint-Jérôme en 1891 et fait construire la maison qu'il nomme « villa Regina » la même année. Jean, qui a hérité de la passion de son père pour la politique, connaît une ascension politique rapide alors qu'il est élu député de Terrebonne en 1900, position qu'il conserve jusqu'à sa mort en 1915. Il occupe aussi le poste de ministre de la Colonisation, des Mines et des Pêcheries de 1905 à 1907. La maison Prévost évoque la présence de ces deux hommes politiques à Saint-Jérôme. En outre, la maison ituée dans le noyau historique de la ville témoigne de l'implantation de notables à la fin du XIXe siècle, où des familles bourgeoises telles que les Prévost et les Nantel construisent de luxueuses résidences. Elles créent ainsi le quartier le plus prestigieux du territoire de Saint-Jérôme. En 1893, la famille Prévost y détient au moins cinq propriétés, dont celle de Wilfrid et de Jean. Elle évoque aussi la célèbre rivalité politique qui oppose leur famille, associée aux Rouges, à la famille Nantel, associée aux Bleus.

La maison Prévost présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Cette résidence bourgeoise illustre la popularité du style néo-Queen Anne dans le dernier quart du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Ce style qui touche principalement l'architecture résidentielle bourgeoise s'inspire des maisons vernaculaires anglaises des XVIIe et XVIIIe siècles. L'imposante demeure est caractéristique de ce style, entre autres par son volume fractionné, son plan irrégulier, sa toiture composée de formes variées, sa tourelle semi-circulaire, sa grande galerie et sa baie en saillie. Aussi, l'ornementation des bâtiments inspirés de ce style est généralement sobre. Dans ce cas-ci, elle se réduit à la tourelle et à certains éléments tels que la porte principale. La maison Prévost constitue aujourd'hui l'unique résidence bourgeoise néo-Queen Anne du coeur de Saint-Jérôme.

Source : Ville de Saint-Jérôme, 2005.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la maison Prévost liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- son volume imposant et fractionné, dont le plan irrégulier (composé d'un corps de logis carré, d'un avant-corps prolongé d'une tourelle semi-circulaire sur la façade principale, d'une annexe sur la façade sud, d'un solarium et d'une annexe sur la façade est), les deux étages, la toiture composée de formes variées et la galerie courant sur les façades principale et nord;
- ses matériaux, dont les fondations exhaussées en pierre équarrie et couronnées d'un bandeau en pierre de taille, les murs couverts de planches de bois à clins, la tôle pincée couvrant toutes les toitures à l'exception de l'ardoise sur le toit de la tourelle et la cheminée de brique rouges avec un couronnement en pierre de taille;
- ses nombreuses ouvertures, dont la baie en saillie sur la façade nord, la porte d'entrée en bois à double ventail surmontée d'une large imposte sur la façade principale, les fenêtres en bois à battant surmontées d'une large imposte, les fenêtres en bois à guillotine parmi lesquelles des fenêtres jumelées et les fenêtres convexes de la tourelle;
- son ornementation, dont les moulures et les caissons sur la tourelle et la porte principale, les écailles couvrant le toit conique de la tourelle, l'épi surmontant la tourelle, la corniche, les planches cornières, les chambranles, la moulure proéminente sur la toiture, les consoles soutenant la galerie et le toit de la porte sur l'annexe de la façade sud;
- sa charpente composée d'un carré en pièce sur pièce érigé contre un colombage à claire-voie;
- sa situation au coeur du noyau villageois de la ville de Saint-Jérôme, sur le coin des rues Labelle et Parent, en face de la place du Curé-Labelle.

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Informations historiques

Située dans le noyau historique de la ville de Saint-Jérôme, la maison Prévost, aussi nommée la maison Blanche, est érigée en 1891. La maison est construite sur un terrain concédé en 1838 par le seigneur Nicolas-Eustache Lambert-Dumont (1767-1835) au premier notaire de Saint-Jérôme et patriote, André Bouchard, dit Lavallée. Avant la construction de la maison Prévost, ce terrain est occupé par une maison, une écurie et une dépendance, tel qu'il appert sur une reproduction de Saint-Jérôme réalisée en 1881. La maison Prévost est vraisemblablement conçue par les architectes Resther père et fils (Jean-Baptiste, 1830-1896, et Jean-Zéphyrin, 1857-1910). Associés de 1878 à 1896, ils ont réalisé à Montréal de nombreux édifices pour les communautés religieuses, dont le Mont-Saint-Louis. La maison Prévost se rattache au style néo-Queen Anne, populaire dans le dernier quart du XIXe siècle et au début du XXe siècle.

Le propriétaire constructeur est Wilfrid Prévost (1832-1898), l'un des quatre frères surnommés les Lions du Nord, qui sont étroitement associés au Parti libéral. Les autres sont Mélasippe (1817-1887), Melchior (1819-1897) et Jules-Édouard (1828-1903). Célèbres dans les Laurentides, ils portent ce surnom en raison de leur force physique et de leur détermination. Outre Mélasippe, ils s'installent à Saint-Jérôme où ils s'impliquent socialement et, en tant que Rouges, entretiennent une rivalité politique avec la famille Nantel, associée aux Bleus. Avocat, Wilfrid se démarque en politique comme maire de Sainte-Scholastique, comme préfet et député du comté des Deux-Montagnes (1872-1874) et comme conseiller législatif de la division de Rigaud (1888-1898). Brillant orateur, il s'installe en 1891 dans le coeur de Saint-Jérôme et fait construire la maison qu'il nomme « Villa Regina », à proximité des propriétés de ses frères et de quelques neveux. Ce quartier composé de résidences cossues accueille à la fin du XIXe siècle plusieurs familles bourgeoises qui viennent s'établir à Saint-Jérôme. Aussi, à cette époque, la place du Curé-Labelle, en bordure de laquelle s'élève la maison, est occupée par la première église de Saint-Jérôme, démolie en 1901.

En 1898, le fils de Wilfrid, Jean (1870-1915), hérite de l'opulente demeure, où il habite avec sa famille jusqu'à sa mort. Également avocat, il s'établit à Saint-Jérôme en 1895, où il exerce le droit avec son père, dont il tient la passion pour la politique et les talents d'orateur. Jean connaît une ascension politique rapide. Il est élu député du comté de Terrebonne en 1900, position qu'il conserve jusqu'à sa mort, et cumule de 1905 à 1907 le poste de ministre de la Colonisation, des Mines et des Pêcheries. Célèbre orateur, il affronte Henri Bourassa (1868-1952) dans un débat historique tenu le 20 octobre 1907 à Saint-Jérôme, qui attire 12 000 spectateurs.

Après la mort de Jean Prévost, la maison perd sa vocation résidentielle. La ville de Saint-Jérôme, d'abord locataire, puis propriétaire en 1922, y établit son hôtel de ville de 1918 à 1924. Elle est vendue aux Chevaliers de Colomb, qui y tiennent leurs activités de 1924 à 1932 et la louent de 1932 à 1935 aux Soeurs grises de la Croix, qui l'utilisent comme hospice pour vieillards et orphelins. De 1938 à 1956, la maison sert de résidence à Charles-Auguste Lorrain, qui fait construire le solarium et, à l'emplacement d'une cheminée, la baie en saillie. En 1956, le gouvernement du Québec transforme la maison en Unité sanitaire du comté de Terrebonne. Elle conserve cette fonction jusqu'en 1978 pour abriter ensuite le centre culturel de la Ville, qui l'achète à nouveau, pour une durée de dix ans. Vendue à la caisse populaire en 1988, elle est louée de 1990 à 2002 à la Fondation Clara-Bourgeois, un organisme de bienfaisance oeuvrant à l'insertion sociale. En 2002, la Ville acquiert la maison pour une troisième fois, en vue de la restaurer.

La maison Prévost est citée par la Ville de Saint-Jérôme en 2005.

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Emplacement

Region administrative :

  • Laurentides

MRC :

  • La Rivière-du-Nord

Municipalité :

  • Saint-Jérôme

Adresse :

  • 349, rue Labelle

Latitude :

  • 45° 46' 38.0"

Longitude :

  • -74° 0' 13.0"

Désignation cadastrale :

  • Lot 2 141 565

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • Assemblée nationale du Québec. Histoire: Dictionnaire des parlementaires du Québec de 1792 à nos jours [En Ligne]. http://www.assnat.qc.ca/
  • LAURIN, Serge. « Prévost, Jean ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • s.a. Étude patrimoniale et de mise en valeur de résidences du secteur historique de la Ville de Saint-Jérôme. Travail dirigé. Montréal, Université de Montréal, Faculté de l'Aménagement, 2004. 99 p.
  • s.a. Historique de la maison Jean-Prévost. Saint-Jérôme, Société d'histoire de la Rivière-du-Nord, 2002. s.p.
  • s.a. « Jean Prévost ». Assemblée nationale du Québec. Histoire: Dictionnaire des parlementaires du Québec de 1792 à nos jours [En ligne]. http://www.assnat.qc.ca/fra/membres/notices/o-p/PREVJ.htm
  • s.a. Maison Prévost, 349, rue Labelle, Saint-Jérôme : rapport d'évaluation sur l'état du bâtiment. Saint-Jérôme, Ville de Saint-Jérôme, 2003. 82 p.
  • s.a. Rouge, Bleu : la Saga des Prévost et des Nantel : chronique d'un siècle d'histoire politique dans la région des Laurentides. Québec, Les Presses de l'Université Laval, 1999. 284 p.
  • s.a. Ville de Saint-Jérôme : une étude morphologique de mise en valeur de l'ensemble d'un secteur patrimonial. Travail dirigé. Montréal, Université de Montréal, Faculté de l'Aménagement, 2003. 51 p.
  • s.a. « Wilfrid Prévost ». Assemblée nationale du Québec. Histoire: Dictionnaire des parlementaires du Québec de 1792 à nos jours [En ligne]. http://www.assnat.qc.ca/fra/membres/notices/o-p/PREVW.htm

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