Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site patrimonial des Maisons-des-Cadres-de-la-Papeterie-de-Port-Alfred

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Site du patrimoine des Maisons-des-Cadres-de-la-Papeterie-de-Port-Alfred
  • SP-8

Région administrative :

  • Saguenay--Lac-Saint-Jean

Municipalité :

  • Saguenay

Usage :

  • Non applicable

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (19)

Groupes associés (5)

Personnes associées (3)

Images

Carte

Description

Le site patrimonial des Maisons-des-Cadres-de-la-Papeterie-de-Port-Alfred forme un rectangle irrégulier d'une superficie d'environ 3,5 hectares. Il est délimité par la 2e Avenue, la 3e Rue et la 4e Rue. Le site comprend un peu plus d'une vingtaine de résidences et des dépendances construites entre les années 1920 et aujourd'hui. Il inclut des maisons de cadres de la fin des années 1920 ainsi qu'un bâtiment servant de club de golf. Les terrains sont généralement de grandes dimensions avec environ 30 mètres de front et une profondeur allant de 30 à 60 mètres. Cependant, ceux de la 3e Rue adoptent plutôt les dimensions standards de Port-Alfred, soit 20 mètres de front par 30 mètres de profondeur. Le site patrimonial est borné au nord et au sud par les limites arrière des propriétés longeant la 2e Avenue, à l'ouest par le golf de Port-Alfred et à l'est par la suite des résidences de la 2e Avenue. Le site s'élève d'une quinzaine de mètres du nord au sud pour atteindre une cinquantaine de mètres d'altitude. À l'époque, c'est le point le plus élevé du Port-Alfred. La pente se poursuit jusqu'à une colline d'une centaine de mètres qui sépare l'ancienne ville de Port-Alfred et la rivière Ha! Ha! Localisé dans un endroit constitué de plusieurs secteurs patrimoniaux, le site patrimonial des Maisons-des-Cadres-de-la-Papeterie-de-Port-Alfred se trouve dans le secteur de Port-Alfred, dans l'arrondissement municipal de La Baie de la ville de Saguenay.

Ce bien est cité site patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure des bâtiments et aux terrains.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Site patrimonial Municipalité (Saguenay) 2005-02-22
 

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Valeur patrimoniale

Le site patrimonial des Maisons-des-Cadres-de-la-Papeterie-de-Port-Alfred présente un intérêt pour sa valeur historique. Avec ses terrains de grandes dimensions, ses résidences anciennes relativement opulentes et ses installations pour le golf, le site évoque l'implantation d'une enclave bourgeoise dans une ville ouvrière. Il marque une douce rupture dans l'espace urbain par l'introduction de résidences aux volumes plus imposants et d'une esthétique recherchée reflétant la présence d'une classe sociale plus aisée. La nature plus britannique d'une partie de son parc immobilier illustre aussi des références identitaires distinctes révélant la distanciation culturelle avec le Port-Alfred ouvrier. Par la signification sociale de son environnement urbain, le site patrimonial des Maisons-des-Cadres-de-la-Papeterie-de-Port-Alfred témoigne de la présence des élites dans une ville modèle ouvrière.

Le site patrimonial des Maisons-des-Cadres-de-la-Papeterie-de-Port-Alfred présente aussi un intérêt pour sa valeur architecturale. Le site comprend près d'une dizaine de résidences en brique des années 1920. Celles-ci contrastent avec les maisons en bardeau de cèdre et en planche à clins du reste du secteur. Trois modèles soignés s'y retrouvent. Les maisons de la 3e Rue avec un haut toit brisé et des arcades soutenant un toit en appentis se rencontrent parfois dans d'autres secteurs de Port-Alfred. Cependant, les deux modèles de l'ensemble cossu de la 2e Avenue se révèlent uniques dans le paysage du secteur. Parmi ceux-ci, les vastes résidences de 12 pièces avec un haut toit brisé rappellent le courant « Dutch Colonial Revival ». Plusieurs exemples similaires se trouvent dans les catalogues de construction comme celui de l'entreprise Sears Roebuck. La forme du toit, qui ressemble à celui d'une grange, les trois lucarnes rampantes, le porche central et le solarium en rappellent les caractéristiques. Les trois maisons individuelles des cadres voisines relèvent davantage d'une formule hybride évoquant l'esprit Arts and Crafts et de rappels néogeorgiens et néotudor. La palette néogeorgienne (rouge, blanc, noir), les fenêtres en saillie, les petits porches, les colombages entourés de stuc, les fenêtres à guillotine à petits carreaux et la corniche à denticules de l'une des maisons illustrent ces influences. Mais l'asymétrie des résidences, où les ouvertures sont proportionnées en fonction des parties dans lesquelles elles s'insèrent, les toits complexes pentus et la disposition originale et artisanale des baies d'une des façades (1491, 2e Avenue) se rapprochent davantage d'une esthétique qu'on associe au mouvement Arts and Crafts. Par ses caractéristiques qui révèlent des influences architecturales diverses, les résidences du site patrimonial des Maisons-des-Cadres-de-la-Papeterie-de-Port-Alfred témoignent de la qualité des maisons réservées aux dirigeants de la Port Alfred Pulp and Paper Corporation.

Source : Ville de Saguenay, 2007.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site patrimonial des Maisons-des-Cadres-de-la-Papeterie-de-Port-Alfred liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- la situation à l'extrémité sud-ouest du périmètre initial de la ville de Port-Alfred, maintenant située dans l'arrondissement municipal de La Baie de la ville de Saguenay;
- la localisation la plus élevée dans le périmètre initial de Port-Alfred;
- les grandes dimensions des terrains;
- le tracé rectiligne des rues;
- les marges de recul importantes par rapport à la rue;
- les maisons à toits brisés de type « Dutch Colonial Revival » du 842 et 862, 3e Rue, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage et demi, le demi-sous-sol, la longue galerie avec toit en appentis, le parement en brique rouge, la lucarne en stuc, les larmiers retroussés, les piliers en brique et en bois de la galerie, les arcades sur la façade principale, la main courante en bois de la galerie, l'asymétrie de la disposition des ouvertures, les fenêtres à guillotine et à petits carreaux, les doubles baies des lucarnes en bois, les chambranles en bois, les plates-bandes en brique, la cheminée à une extrémité du faîtage, le revêtement du toit en bardeau;
- les maisons à toits brisés de type « Dutch Colonial Revival » du 882 et 891, 4e Rue, dont le plan rectangulaire de grandes dimensions, l'élévation de deux étages et demi, le soubassement dégagé, le porche avec toit en pavillon, la véranda de deux étages, les trois lucarnes rampantes en stuc, le parement en brique rouge, les larmiers débordants, le petit avant-toit de la façade principale, l'asymétrie des ouvertures, les plates-bandes en brique, les appuis en pierre de taille lisse des baies du rez-de-chaussée, la frise en bois au-dessus des baies du rez-de-chaussée, les colonnes et pilastres doriques en bois du porche, la cheminée à une extrémité du faîtage, la couverture en bardeau;
- les maisons du 1491, 1531 et 1551, 2e Avenue, dont le plan irrégulier, l'élévation de deux étages et demi, le demi-sous-sol, les petits porches en bois, les lucarnes à croupe et à pignon dans la rive du toit, le parement en brique rouge, le colombage d'une résidence avec stuc noir, l'asymétrie de la disposition des ouvertures, les cheminées, les éléments en bois blanc, la couverture en bardeau;
- la maison dessinée par Alfred Lamontagne du 802, 3e Rue, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage et demi, le toit à deux versants assez pentu, la lucarne rampante avec deux fenêtres, la petite galerie avec toit en appentis, le lambris en bois autour de l'entrée, le larmier débordant et retroussé, l'asymétrie des ouvertures, les trois ouvertures de la façade principale, la couverture en bardeau.

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Informations historiques

En 1915, l'industriel et futur homme politique Julien-Édouard-Alfred Dubuc (1871-1947) lance le projet d'un port en eau profonde sur la rive droite de la rivière à Mars, à côté du petit port de Bagotville. Il veut y construire une usine de pâte à papier alimentant directement le marché européen. À cette fin, il fonde en 1916, avec des associés, la société The Ha! Ha! Bay Sulphite Company Limited. Le mandat de la compagnie ne se limite pas au commerce et à la transformation du bois. Elle compte aussi construire des maisons pour les ouvriers, une tâche qu'elle confie à la Société de construction ouvrière. Ainsi, une ville de compagnie voit le jour.

La construction de l'usine de pâte chimique, essentielle à la fabrication du papier, commence en 1916. Elle se termine vers la fin de l'année 1917. Parallèlement, la nouvelle ville prend forme. La grille orthogonale proposée par l'arpenteur Rodolphe-E. Joron en 1916 est ainsi mise en place, quelques rues en moins. La nouvelle ville constitue presque un carré comprenant sept avenues du nord au sud et cinq rues d'est en ouest. L'actuel site patrimonial est localisé alors à l'extrémité sud-ouest de la ville.

En 1918 et 1919, la Société de construction ouvrière construit les premières maisons des travailleurs - quatre modèles sont proposés - ainsi que les infrastructures de la ville naissante. Dubuc fonde une autre entreprise en 1919, la Ha! Ha! Bay Land and Building Co., qui introduit trois nouveaux modèles d'habitations. De cette époque, il n'y a qu'une résidence dans le site patrimonial, un modèle conçu par l'architecte Alfred Lamontagne. Port-Alfred comprend déjà plus d'une centaine de maisons au début des années 1920. Toutefois, le site du patrimoine n'en compte toujours qu'une seule. Ce secteur est le plus élevé de la municipalité. Il est situé au pied d'un escarpement qui atteint une altitude d'une centaine de mètres. L'emplacement se trouve réservé aux cadres de la compagnie.

En 1919, Port-Alfred obtient le statut de ville, ce qui facilite les emprunts colossaux que nécessitent les projets immobiliers des promoteurs. Les entreprises de Dubuc font faillite dès 1922 et 1923. La construction résidentielle redémarre dans la seconde moitié des années 1920 sous la tutelle de la Port Alfred Pulp and Paper Corporation. Contrairement aux entreprises de Dubuc, cette compagnie vend directement les maisons aux particuliers. Elle propose quatre nouveaux modèles de demeure. En 1926, quatre résidences en brique avec toit brisé sont ainsi construites sur le site à partir de deux modèles différents. Les deux résidences de la 3e Rue rappellent les modèles des catalogues américains. Par contre, les deux grandes résidences de la 2e Avenue introduisent la maison « bourgeoise » à Port-Alfred. Cette dernière tendance se poursuit en 1928 lorsque trois grandes maisons sont construites pour les cadres de la compagnie sur la 2e Avenue. À la même époque, un terrain de golf, réservé aux cadres, est aménagé aux côtés de ces maisons. La poursuite du lotissement résidentiel est interrompue par la crise des années 1930. Contrairement aux autres secteurs de Port-Alfred, l'occupation des terrains du site patrimonial est loin d'être complétée.

La Consolidated Paper Corporation reprend les actifs de l'usine en 1932, et la production redémarre lentement. Les installations portuaires sont optimisées avec la Seconde Guerre mondiale, favorisant ainsi la relance de la ville. Pourtant, les terrains inoccupés du site patrimonial restent, pour la plupart, libres de construction pendant de nombreuses années. Ils sont finalement comblés au fil du temps.

Le site du patrimoine des Maisons-des-Cadres-de-la-Papeterie-de-Port-Alfred est constitué en 1991. Depuis 2002, il fait partie de l'arrondissement municipal de La Baie de la ville de Saguenay. Ce bien est devenu un site patrimonial cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Saguenay--Lac-Saint-Jean

MRC :

  • Saguenay

Municipalité :

  • Saguenay

Arrondissement municipal :

  • La Baie

Adresse :

  • 2e Avenue

Localisation informelle :

Situé de part et d'autre de la deuxième avanue entre la troisième et la quatrième rue

Latitude :

  • 48° 19' 36.0"

Longitude :

  • -70° 52' 55.0"

Désignation cadastrale :

  • Lot 3 342 881 Ptie
  • Lot 3 342 882
  • Lot 3 343 299
  • Lot 3 343 300
  • Lot 3 343 301
  • Lot 3 343 302
  • Lot 3 343 303
  • Lot 3 343 304
  • Lot 3 343 305
  • Lot 3 343 306
  • Lot 3 343 307
  • Lot 3 343 308 Ptie
  • Lot 3 343 309
  • Lot 3 343 310
  • Lot 3 343 317
  • Lot 3 343 319
  • Lot 3 343 322
  • Lot 3 343 323
  • Lot 3 343 324
  • Lot 3 343 325
  • Lot 3 343 326
  • Lot 3 634 095 Ptie
  • Lot 3 634 111
  • Lot 3 634 112
  • Lot 3 634 113
  • Lot 3 634 124 Ptie

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • MORISSET, Lucie et Luc NOPPEN. Ville de La Baie : un héritage entre nature et culture. Guide d'excursion et d'interprétation du patrimoine. La Baie, Ministère de la culture et des communications, 1998. 127 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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