Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

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Meubles et outils de la chalouperie Godbout

Description

Les meubles et outils de la chalouperie Godbout forment un ensemble regroupant 266 objets liés à la fabrication d'embarcations. L'ensemble comprend une grande variété d'outils en fer ou en acier destinés au travail du bois et datant pour la plupart du dernier quart du XIXe siècle. Plus de la moitié de ces outils sont de facture artisanale. Certains articles portent un millésime ou des initiales. La collection est complétée par quelques objets à usages divers tels que des contenants et des meubles.

Ces biens sont classés comme un ensemble patrimonial.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Ensemble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1978-04-14
 

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Valeur patrimoniale

Les meubles et outils de la chalouperie Godbout présentent un intérêt patrimonial pour leur valeur historique. Ces objets évoquent une production importante pour plusieurs communautés implantées en bordure du fleuve Saint-Laurent, soit celle de bateaux ou d'embarcations diverses. Cette production constitue notamment l'activité économique principale du village de Saint-Laurent, à l'île d'Orléans, au XIXe siècle et au début du XXe siècle. De nombreuses chalouperies sont alors en activité. À l'époque, les insulaires se déplacent d'un village à l'autre au moyen de petites embarcations en bois non pontées, aussi nommées chaloupes. Parfois équipées de voiles, elles servent également à la pêche, à la promenade et au transport des marchandises sur une courte distance. Les chaloupes de Saint-Laurent sont alors très recherchées, notamment par les villégiateurs américains. La famille Godbout compte plusieurs générations de chaloupiers descendant de Nicolas Godbout, un pilote qui s'installe sur l'île au XVIIe siècle. La chalouperie Godbout est construite vers 1838 par François Godbout (décédé en 1893). Au décès de ce dernier, son fils David (décédé en 1936) hérite de l'atelier. Il le lègue à son tour à son fils David (décédé en 1962). Cette longue lignée de chaloupiers est interrompue au décès de ce dernier. La boutique familiale et les objets qu'elle contient rappellent la présence marquante de cette famille d'artisans dans la localité. L'ensemble constitue aussi l'un des derniers témoins d'une activité économique importante à Saint-Laurent jusqu'au milieu du XXe siècle.

Les meubles et outils de la chalouperie Godbout présentent également un intérêt patrimonial pour leur valeur ethnologique. Ces objets témoignant de savoir-faire anciens sont interprétés dans leur lieu d'usage initial. Ils permettent de comprendre les méthodes traditionnelles de fabrication des chaloupes. Ces techniques se transmettent de père en fils, comme dans la famille Godbout. La confection de ces embarcations comporte plusieurs étapes. D'abord, les chaloupiers de l'île d'Orléans choisissaient et coupaient eux-mêmes leur bois, ce dont témoignent les scies, haches et autres instruments liés à la coupe et au transport du bois. Le bois était scié selon les formes désirées et certains morceaux étaient mis à sécher. Pour faire les membres de la chaloupe, ou son ossature, les pièces de bois devaient être chauffées à la vapeur pour être manipulées plus aisément. Le chaloupier procédait ensuite à la pose du bordé, ou recouvrement, avec des planches horizontales. La dernière étape était le calfatage, qui assurait l'étanchéité de la chaloupe. Pour effectuer les travaux de menuiserie propres à chaque étape de la réalisation de l'embarcation, les chaloupiers se faisaient forger une panoplie de petits outils. Les meubles et outils de la chalouperie Godbout regroupent ainsi plus d'une centaine d'outils en métal de facture artisanale, forgés à la fin du XIXe siècle. À partir du milieu du XXe siècle, les chaloupes sont fabriquées industriellement. Ce changement technologique, combiné à la construction de ponts et de routes favorisant le transport terrestre, est l'un des facteurs ayant entraîné la disparition du métier de chaloupier. Ces savoir-faire anciens, qui constituent un aspect important du patrimoine maritime québécois, est documenté par les meubles et outils de la chalouperie Godbout.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2010.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques des meubles et outils de la chalouperie Godbout liés à ses valeurs historique et ethnologique comprennent, notamment :
- les 108 outils de facture artisanale et les 158 outils de fabrication industrielle;
- les 10 outils millésimés portant les dates 1837, 1870, 1887, 1890 ou 1920 ainsi que les 35 outils portant des initiales;
- les instruments servant à la coupe, au transport et au séchage du bois, dont des haches, des scies, des godendards, des égoïnes et des crochets;
- les instruments de menuiserie, dont des ciseaux, des poinçons, des équerres, des compas, des rabots, des varlopes et des tournevis;
- les articles destinés à divers usages, dont un banc, une cuillère à souder le plomb et une tasse servant de contenant;
- les matériaux, dont le fer, l'acier et le bois.

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Informations historiques

Les meubles et outils de la chalouperie Godbout proviennent d'une famille d'artisans de l'île d'Orléans. Ils sont utilisés de père en fils pour la confection de petites embarcations en bois pendant une centaine d'années. La famille Godbout se distingue par plusieurs générations de chaloupiers descendant de l'ancêtre Nicolas, un pilote qui s'installe sur l'île au XVIIe siècle. La chalouperie Godbout est érigée dans le village de Saint-Laurent vers 1838 par François Godbout (décédé en 1893). La construction navale constitue l'activité économique principale de ce village au XIXe siècle et au début du XXe siècle. De nombreuses chalouperies sont alors en activité. La chaloupe, petit bateau non ponté, est utilisée à l'époque par les insulaires pour se déplacer d'un village à l'autre. Parfois équipée de voiles, elle sert aussi à la pêche, à la promenade et au transport des marchandises sur une courte distance. Les chaloupes de Saint-Laurent sont alors très recherchées, notamment par les villégiateurs américains.

David Godbout (décédé en 1936), fils de François, hérite de la boutique familiale à la mort de son père. Il conserve et complète l'outillage, qui provient autant de forges locales que d'usines canadiennes et états-uniennes. Parfois, les artisans Godbout gravent leurs initiales sur les instruments qui leur appartiennent. David lègue à son tour la boutique à son fils. À la mort de ce dernier, en 1962, la chalouperie est laissée intacte mais inutilisée. Le métier de chaloupier est tombé en désuétude, les chaloupes étant désormais fabriquées industriellement.

La chalouperie Godbout et les objets qu'elle contient sont classés en 1977. Acquise en 1989 par la Municipalité de Saint-Laurent (aujourd'hui Saint-Laurent-de-l'Île-d'Orléans), la chalouperie est déménagée et devient l'élément central du Parc maritime de Saint-Laurent.

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • BÉLANGER, Diane. La construction navale à Saint-Laurent, île d'Orléans. s.l. Bibliothèque David Gosselin, 1984. 149 p.
  • DUBÉ, Françoise et Bernard GENEST. Chalouperie Godbout: boutique et instrumentation. [Québec], Ministère des Affaires culturelles, 1976. 169 p.
  • GENEST, Bernard et al. Les artisans traditionnels de l'Est-du-Québec. Québec, Publications du Québec, 1979. s.p.
  • GENEST, Bernard. « Chalouperie Godbout ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 287.
  • GENEST, Bernard. « Meubles et outils de la chalouperie Godbout ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999, p. 377-385.

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