Noyau institutionnel de Saint-Pierre-de-Véronne

Le noyau institutionnel de Saint-Pierre-de-Véronne est un ensemble de bâtiments érigé en plusieurs chantiers, entre 1907 et 1923. Il se compose de trois édifices revêtus de briques rouges, implantés en enfilade le long d'une route. Ces édifices sont l'église Saint-Pierre-de-Véronne, l'ancien presbytère et l'ancien couvent. Ce site est bordé d'un grand espace vert attenant à la rivière aux Brochets et situé au coeur de la municipalité de Saint-Pierre-de-Véronne-à-Pike-River.

Ce bien est cité site patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure des bâtiments ainsi qu'aux terrains.

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Statut	Catégorie	Autorité	Date
Citation	Site patrimonial	Municipalité (Pike River)	1992-07-06

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Le noyau institutionnel de Saint-Pierre-de-Véronne présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur sa représentativité par rapport aux ensembles institutionnels des petites municipalités du Québec. Ces ensembles sont généralement formés de bâtiments aux fonctions religieuse et éducative. Ils forment le coeur villageois de plusieurs municipalités de la vallée du Saint-Laurent, ce qui montre l'importance de ces institutions au sein de la collectivité locale. Saint-Pierre-de-Véronne est fondée comme desserte religieuse en 1892 par l'évêque du diocèse de Saint-Hyacinthe, Monseigneur Louis-Zéphirin Moreau (1824-1901). Trois ans plus tard, ce lieu est érigé canoniquement en paroisse. Progressivement, Saint-Pierre-de-Véronne est doté d'une église (1907-1908), d'un presbytère (1907-1908) et d'un couvent (1923), qui forment le noyau institutionnel de la municipalité. Cet ensemble est représentatif des noyaux institutionnels des petites municipalités du Québec.

Le noyau institutionnel de Saint-Pierre-de-Véronne présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Les trois édifices qui composent le site présentent une unité de forme et de matériaux. Ils ont un volume imposant, sont revêtus de briques rouges et sont implantés en enfilade. Les trois édifices sont inspirés de courants architecturaux représentatifs de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. L'église Saint-Pierre-de-Véronne, construite selon les plans des architectes Louis-Zéphirin Gauthier (1842-1922) et Joseph-Elgide-Césaire Daoust (1881-1946), présente une architecture plutôt éclectique. La composition symétrique et ordonnée de sa façade, ses fenêtres cintrées et ses contreforts témoignent de diverses influences stylistiques. L'ancien presbytère, quant à lui, est représentatif à la fois, du mouvement Arts and Crafts et de l'architecture pittoresque. La volumétrie imposante, la toiture à demi-croupe et la grande galerie couverte ceinturant le bâtiment traduisent ces influences. Enfin, l'ancien couvent est construit selon l'esthétique néoclassique qui privilégie la monumentalité, l'ordonnance et la symétrie de la composition. Les trois bâtiments du noyau institutionnel de Saint-Pierre-de-Véronne présentent une unité qui est redevable à leurs formes, leurs matériaux et leur architecture inspirée des courants de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Par ailleurs, les trois bâtiments du site occupent un emplacement bordé d'un grand espace vert, à proximité de la rivière aux Brochets. L'ensemble bénéficie ainsi d'un milieu naturel qui contribue à sa mise en valeur.

Source : Municipalité de Pike River, 2006.

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Les éléments caractéristiques du noyau institutionnel de Saint-Pierre-de-Véronne liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- la situation de l'ensemble près d'un grand espace vert, en bordure de la rivière aux Brochets, au coeur de la municipalité de Saint-Pierre-de-Véronne-à-Pike-River;
- la position en enfilade de l'église Saint-Pierre-de-Véronne, de l'ancien presbytère et de l'ancien couvent;
- le volume imposant des bâtiments;
- les revêtements de briques rouges et les toits de tôle;
- les caractéristiques de l'église Saint-Pierre-de-Véronne, dont le plan rectangulaire, la nef rectangulaire terminée par un choeur en saillie et son abside en hémicycle, le toit à deux versants droits, la sacristie située dans le prolongement de l'église, l'ordonnance symétrique de la façade, les ouvertures cintrées et leurs motifs décoratifs, le clocher, dont le tambour ajouré à base carrée, son dôme et sa croix, les éléments décoratifs, dont les contreforts, les pinacles et les volutes, ainsi que la cheminée;
- les caractéristiques de l'ancien presbytère, dont le plan rectangulaire à deux étages et demi, les dimensions imposantes et le toit à demi-croupe, la galerie couverte ceinturant le bâtiment et son décor menuisé, le volume annexe, situé en retrait, dans le prolongement longitudinal, ainsi que les deux façades du bâtiment, l'une donnant sur la rue, l'autre sur l'église;
- les caractéristiques de l'ancien couvent, dont le plan rectangulaire, le soubassement dégagé du sol, l'élévation sur deux étages et le toit en pavillon, l'avant-corps central coiffé d'un clocheton, la disposition ordonnée et symétrique des ouvertures rectangulaires, ainsi que la façade principale orientée vers l'église.

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Le territoire de Saint-Pierre-de-Véronne est occupé depuis 1780 alors que des loyalistes fuyant la guerre de l'Indépendance américaine (1775-1783) viennent s'y établir. Dès le milieu du XIXe siècle, plusieurs francophones s'installent dans la région et contribuent à la diversification de la population locale.

Le 29 septembre 1892, monseigneur Louis-Zéphirin Moreau (1824-1901), évêque du diocèse de Saint-Hyacinthe, fonde une desserte religieuse sous le vocable de Saint-Pierre-de-Véronne, pour le bénéfice du village et de sa campagne environnante. À la suite de pressions populaires, monseigneur Moreau érige canoniquement la paroisse de Saint-Pierre-de-Véronne, en 1895.

En 1902, la solidité de l'église paroissiale est remise en question. Quatre ans plus tard, le nouvel évêque de Saint-Hyacinthe, monseigneur Alexis-Xyste Bernard (1847-1923), promulgue un décret permettant la construction d'une nouvelle église, d'une sacristie et d'un presbytère. La nouvelle église, conçue d'après les plans des architectes Louis-Zéphirin Gauthier (1842-1922) et Joseph-Elgide-Césaire Daoust (1881-1946), est érigée en 1907 et 1908 et coûte aux paroissiens la somme de 25 000 $. La maçonnerie est réalisée par Dubuc et Cie alors que les travaux de charpenterie sont confiés à Alexandre de Saurette. La cloche de l'église, installée en 1911, provient de la fonderie Piccard de France. Le presbytère est construit en même temps que l'église.

En 1921, les trois écoles de rang de la paroisse nécessitent toutes des rénovations. La municipalité opte plutôt pour la construction d'un nouveau bâtiment qui regroupera tous les niveaux d'enseignement. Le couvent est construit en 1923. Il est pris en charge par les Soeurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe, une communauté enseignante fondée en 1877 par Mgr Moreau. Jusqu'en 1961, ce sont les religieuses qui s'occupent de la formation des élèves de première jusqu'à la dixième année. Par la suite, des enseignantes laïques font leur entrée au couvent. Elles y restent jusqu'en 1968, année où le couvent ferme définitivement ses portes.

Le noyau institutionnel de Saint-Pierre-de-Véronne, formé par l'église, l'ancien presbytère et l'ancien couvent, est constitué site du patrimoine en 1992.

De nos jours, l'ancien couvent abrite l'hôtel de ville de Saint-Pierre-de-Véronne-à-Pike-River. Il a été acquis en 1970 par la municipalité. En plus des fonctions reliées à l'administration municipale, l'ancien couvent héberge des organismes communautaires. Quant au presbytère, inutilisé au début des années 1980, il est vendu en 1986 à la Corporation municipale de Saint-Pierre-de-Véronne. En 1991 et 1992, il est recyclé en Bureau d'information touristique. En 2006, l'église est vendue et désacralisée.

Ce bien est devenu un site patrimonial cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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