Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site archéologique de la Métabetchouane

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Saguenay--Lac-Saint-Jean

Municipalité :

  • Chambord

Date :

  • 1676 (Construction)

Période :

  • Sylvicole moyen ancien (2 400 à 1 500 AA)

Thématique :

  • Patrimoine autochtone (Patrimoine des Premières Nations)

Usage :

  • Fonction commerciale (Postes de traite)

Éléments associés

Groupes associés (3)

Personnes associées (1)

Images

Carte

Description

Le site archéologique de la Métabetchouane est l'emplacement d'un établissement préhistorique autochtone et d'un poste de traite en fonction durant les Régimes français et anglais. Le site se compose d'un vaste terrain dégagé et au relief plat d'une superficie d'environ 2 000 mètres carrés. Il présente les vestiges d'une cheminée en pierre et les traces carbonisées d'un mur en bois et torchis. Le site archéologique se situe sur la rive ouest de la rivière Métabetchouane, sur une pointe de terre s'avançant dans le lac Saint-Jean, et fait partie de la municipalité de Chambord.

Ce bien est classé site patrimonial. La protection s'applique au terrain et à ce qui s'y trouve.

Structure :

  • Bois

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Site patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1988-06-01

Catégories de conservation

  • 9 - Terrain notable
  • 10 - Bien classé pour son intérêt archéologique
 

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Valeur patrimoniale

Le site archéologique de la Métabetchouane présente un intérêt patrimonial pour sa valeur archéologique. Le site est un important lieu de passage, de rencontres et d'établissements autochtones et euroquébécois. Occupé depuis 2000 ans avant aujourd'hui (AA), ce lieu sert principalement de campement saisonnier pour les groupes autochtones nomades de la région. De nombreux objets et vestiges découverts lors des fouilles archéologiques sont associés à ces occupations domestiques et permettent d'en documenter les modes de vie selon les époques. Une des occupations particulièrement intéressante correspond aux quelque 250 ans englobant la fin de la préhistoire et le début de la période de contact, époque charnière où les modes de vie traditionnels sont confrontés aux apports extérieurs européens. Alors que les écrits des premiers explorateurs laissent penser que le site a jadis été le théâtre de rassemblements entre groupes autochtones pratiquant le commerce, la faible proportion d'objets exotiques accumulés durant ces deux millénaires sur le site laisse plutôt penser que ces interactions se sont plus effectuées à une échelle régionale.

Le site archéologique de la Métabetchouane présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique comme établissement servant au commerce des fourrures. La traite constitue une activité économique fondamentale en Nouvelle-France qui se poursuit après la Conquête (1760). Établie par le gouverneur Jean de Lauson (vers 1584-1666) en 1652, la Traite de Tadoussac, également nommée Ferme du roi, peut être définie comme le privilège exclusif de chasse, de pêche et de commerce sur un certain territoire. Ces terres faisaient partie du Domaine du roi, c'est-à-dire qu'elles n'étaient pas concédées pour la colonisation et que les profits tirés de leur exploitation revenaient en principe au roi. La concession de la Traite de Tadoussac était adjugée aux enchères à un particulier ou à une compagnie qui en avait la jouissance pour un temps donné. Les comptoirs, qui occupent des endroits stratégiques en bordure d'un cours d'eau important, servent au troc des fourrures avec les Autochtones ainsi qu'à l'entreposage, au triage et à l'emballage des pelleteries avant qu'elles soient acheminées vers les centres administratifs de la traite ou vers l'Europe. Fondé en 1676, ce poste secondaire se situe à un emplacement stratégique, à l'embouchure de la rivière Métabetchouane, l'un des pivots du réseau de communication de la région. Cet établissement dépend du poste de Chicoutimi qui est devenu le poste central du Domaine du roi. Mis en place par les Français pour éviter que les Autochtones du lac Saint-Jean n'aillent vendre leurs pelleteries aux concurrents britanniques, le poste de la Métabetchouane s'avère toutefois peu rentable et est abandonné à la fin du XVIIe siècle. L'intérêt économique du site renaît au lendemain de la Conquête (1760) à la suite de la réouverture du poste de traite, dont les activités se poursuivent jusqu'en 1880, année de son abandon définitif. Le site est aussi à l'époque française le lieu d'une mission jésuite pour l'évangélisation des Autochtones. La présence missionnaire dans la région débute en 1647, alors que Jean De Quen (1603-1659) se rend à l'embouchure de la rivière Métabetchouane assister des Autochtones malades. Il est alors le premier Européen à visiter la région. Les fonctions religieuse et commerciale évoquent des éléments importants des moeurs et de l'économie de l'époque et relatent les contacts entre les communautés autochtones et euroquébécoises.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2009.

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Éléments caractéristiques

Les éléments clés du site archéologique de la Métabetchouane liés à ses valeurs archéologique et historique comprennent, entre autres :
- sa situation sur la rive ouest de la rivière Métabetchouane, sur une pointe de terre s'avançant dans le lac Saint-Jean et à un carrefour de nombreuses voies navigables;
- les vestiges découverts et toujours en place, dont la base d'une cheminée en pierre et les traces carbonisées d'un mur en bois et torchis;
- la portion résiduelle du site renfermant encore des contextes archéologiques propices à la recherche et à l'interprétation du lieu.

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Informations historiques

Le site archéologique de la Métabetchouane est occupé depuis 2000 ans avant aujourd'hui (période du Sylvicole moyen ancien). La présence autochtone se traduit par des campements saisonniers où l'on pratique la chasse, la cueillette et la pêche. Cette occupation est possiblement continue, et ce, jusqu'à la période historique où les premiers contacts sont établis entre les Autochtones et les Européens.

En 1647, la maladie frappe durement les Autochtones circulant sur le territoire du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Ils requièrent les services du père jésuite Jean De Quen (1603-1659) qui se rend auprès des malades au cours de l'été. De Quen devient ainsi le premier Européen à visiter la région. Les Jésuites font d'autres incursions en ce territoire dans les années suivantes, avant la fondation, en 1676, d'un poste de traite et d'une mission à l'embouchure de la rivière Métabetchouane. La pointe de terre s'avançant dans le lac Saint-Jean sur laquelle sont implantés le poste et la mission constitue un emplacement propice : ce lieu est connu et fréquenté par les Autochtones, sa topographie en fait un petit havre naturel à l'abri des vagues et des vents, et il se trouve à la confluence d'importantes voies de communication empruntées par les Autochtones.

Le poste de la Métabetchouane est rattaché à la Traite de Tadoussac, établie par le gouverneur Jean de Lauson (vers 1584-1666) en 1652. La Traite de Tadoussac, également nommée Ferme du roi, peut être définie comme le privilège exclusif de chasse, de pêche et de commerce sur un certain territoire. Ces terres faisaient partie du Domaine du roi, c'est-à-dire qu'elles n'étaient pas concédées pour la colonisation et que les profits tirés de leur exploitation revenaient en principe au roi. La concession de la Traite de Tadoussac était adjugée aux enchères à un particulier ou à une compagnie qui en avait la jouissance pour un temps donné. Les comptoirs, qui occupent des endroits stratégiques en bordure d'un cours d'eau important, servent au troc des fourrures avec les Autochtones ainsi qu'à l'entreposage, au triage et à l'emballage des pelleteries avant qu'elles soient acheminées vers les centres administratifs de la traite ou vers l'Europe.

Le poste de la Métabetchouane dépend quant à lui du poste de Chicoutimi, devenu le poste central du Domaine du roi. Combinant les fonctions de poste et de mission, l'établissement a regroupé une maison, une chapelle et une croix, construites dès 1676. Cependant, ce poste est abandonné en 1697 ou en 1700, principalement en raison de son incapacité à rivaliser avec la forte concurrence.

Après la Conquête (1760), le système de la Traite de Tadoussac est maintenu par les autorités britanniques et un nouveau poste est érigé à l'embouchure de la Métabetchouane. En 1802, il passe aux mains de la Compagnie du Nord-Ouest, puis dans celles de la Compagnie de la Baie d'Hudson en 1821. Le site est finalement abandonné en 1880 au profit d'un établissement situé à Pointe-Bleue (Mashteuiatsh).

Les premières recherches archéologiques sur ce site remontent aux années 1960. De nouvelles fouilles sont effectuées en 1983. Des recherches plus récentes (2000 à 2002) ont également fait ressortir la richesse archéologique de cet emplacement. Les vestiges architecturaux découverts correspondent à la base en pierre d'une cheminée associée à des murs carbonisés faits de bois et de torchis.

Le site archéologique de la Métabetchouane est classé en 1988.

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Emplacement

Region administrative :

  • Saguenay--Lac-Saint-Jean

MRC :

  • Le Domaine-du-Roy

Municipalité :

  • Chambord

Localisation informelle :

Situé sur la rive ouest de la rivière Métabetchouane, sur une pointe de terre à l'embouchure de la rivière.

Latitude :

  • 48° 25' 19.2"

Longitude :

  • -71° 58' 2.8"

Désignation cadastrale :

  • Lot 5 527 919 Ptie
  • Lot 5 527 920 Ptie
  • Lot 5 556 642
  • Lot 5 556 886
  • Lot 5 556 889 Ptie
  • Lot 5 556 900
  • Lot 5 556 901 Ptie
  • Lot 6 267 218 Ptie
  • Lot 6 267 219
  • Lot 6 267 220
  • Lot 6 267 221
  • Lot 6 267 222
  • Lot 6 267 223
  • Lot 6 267 224
  • Lot 6 267 225 Ptie
  • Lot 6 267 226 Ptie

Code Borden

DcEx-1 DcEx-9    

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • BOUCHARD, Russel. Métabetchouane : du poste de traite à la ville. s.l. Société historique du Saguenay, 1986. 79 p.
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • GUITARD, Michelle. Des fourrures pour le Roi au poste de Métabetchouan. Chicoutimi, Ministère des Affaires culturelles, 1984. 244 p.
  • LANGEVIN, Érik. De nouvelles fouilles sur le site DcEx-1. Intervention de l'été 2000. Rivière Métabetchouane, Chambord, Lac-Saint-Jean. Chicoutimi / Métabetchouane, Laboratoire d'archéologie, Université du Québec à Chicoutimi / Centre d'histoire et d'archéologie de la Métabetchouane, 2001. 87 p.
  • s.a. « Site archéologique de la Métabetchouane ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Supplément 1987-1999. Québec, Les Publications du Québec, 2001, p. 5.

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