Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site patrimonial de l'Église-de-Saint-Esprit-de-Rosemont

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Site du patrimoine de l'Église-de-Saint-Esprit-de-Rosemont

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Usage :

  • Non applicable

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (12)

Images

Carte

Description

Le site patrimonial de l'Église-de-Saint-Esprit-de-Rosemont est un ensemble institutionnel en milieu urbain, formé de douze bâtiments. Construits au cours des années 1920 et 1930, les édifices sont revêtus de pierre de taille grise ou de brique. En plus de l'église et de son presbytère, le site englobe des immeubles à vocation mixte comprenant des commerces, des bureaux, des banques ainsi que des logements. Les bâtiments qui composent le site patrimonial de l'Église-de-Saint-Esprit-de-Rosemont sont disposés autour du parvis de l'église, sur le tronçon de la rue Masson compris entre la 5e et la 6e Avenue. Le site patrimonial de l'Église-de-Saint-Esprit-de-Rosemont est situé dans un ancien quartier ouvrier, dans l'arrondissement municipal de Rosemont-La Petite-Patrie de la ville de Montréal.

Ce bien est cité immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure des bâtiments ainsi qu'aux terrains.

Haut de la page

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Site patrimonial Municipalité (Montréal) 1991-01-29
 

Haut de la page

Valeur patrimoniale

Le site patrimonial de l'Église-de-Saint-Esprit-de-Rosemont présente un intérêt pour sa valeur historique. En effet, le site est étroitement associé au développement du quartier Rosemont. Au XVIIIe siècle, les Sulpiciens, seigneurs de Montréal, concèdent des terres de part et d'autre de la côte de la Visitation. En 1870, le village de la Côte-de-la-Visitation est fondé et en 1895, il devient la municipalité du Village de la Petite-Côte. Au début du XXe siècle, la compagnie de chemin de fer Canadien Pacifique érige les usines Angus dans ce secteur. Ce développement industriel entraîne l'achat des terres agricoles environnantes par des promoteurs immobiliers à des fins de lotissement. En 1905, devant l'urbanisation grandissante du territoire et l'augmentation du nombre de ses habitants, le secteur devient le village de Rosemont; celui-ci est annexé à la ville de Montréal en 1906. L'année 1905 marque également l'érection de la paroisse Sainte-Philomène de Rosemont. L'église de Saint-Esprit-de-Rosemont et son presbytère ont joué un rôle important comme pôle de développement dans le quartier. Les banques, les immeubles commerciaux et les bureaux construits à proximité dans les années 1920 et 1930 témoignent de la vitalité du quartier. Le tronçon de la rue Masson compris entre la 5e et la 6e Avenue correspond au coeur institutionnel et commercial de l'ancien quartier ouvrier de Rosemont.

Le site patrimonial de l'Église-de-Saint-Esprit-de-Rosemont présente aussi un intérêt pour sa valeur architecturale. Les bâtiments qui composent le site se caractérisent par la diversité et la qualité de leur architecture, reflet des influences stylistiques propres à la première moitié du XXe siècle. L'église de Saint-Esprit-de-Rosemont, qui a été construite en 1922-1923 et 1931-1933, en deux étapes distinctes, d'après les plans de l'architecte Joseph-Égide-Césaire Daoust (1881-1946), s'inscrit dans la tradition du style Beaux-Arts. Ce style architectural fait une utilisation abondante du vocabulaire classique, mais affirme un intérêt particulier pour la modernité qui se traduit notamment dans les matériaux utilisés et le mode de construction. Les principes de base défendus par cette architecture sont la clarté du plan, l'équilibre des proportions et le caractère monumental soulignant l'importance du bâtiment dans son environnement. Le volume de l'église, l'agencement de ses diverses composantes et l'utilisation d'ouvertures cintrées, notamment, sont des éléments qui la rattachent à ce style. Par ailleurs, la façade de l'église puise abondamment au répertoire Art Déco, entre autres par les motifs sculptés et l'utilisation de pilastres stylisés, ce qui en fait le seul lieu de culte à Montréal arborant une façade de style Art Déco. L'édifice de la Banque de Montréal est construit en 1927 et 1928 d'après les plans des architectes Lawson et Little. Son volume cubique se distingue par une ornementation de style Beaux-Arts composée notamment d'un soubassement, d'un portail d'entrée et d'une corniche en pierre de taille grise. Quant aux autres bâtiments compris dans le site, leur architecture témoigne davantage de l'influence rationaliste avec leur volume cubique en brique, leur toit plat et leur ornementation concentrée au niveau du couronnement.

Le site de l'Église-de-Saint-Esprit-de-Rosemont présente également un intérêt pour sa valeur urbanistique. Ce paysage urbain est formé d'une architecture mixte qui s'est développée autour de l'église et du presbytère, sur le tronçon de la rue Masson compris entre la 5e et la 6e Avenue. Ce paysage homogène, qui participe à la définition d'une place-parvis, est caractéristique des rues commerciales des quartiers montréalais. De plus, la plupart des immeubles ont un rez-de-chaussée destiné à des fins commerciales, alors que les étages sont réservés à la fonction résidentielle. Ce type d'organisation est représentatif des immeubles mixtes érigés au début du XXe siècle.

Source : Ville de Montréal, 2006.

Haut de la page

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site patrimonial de l'Église-de-Saint-Esprit-de-Rosemont liés à ses valeurs historique, architecturale et urbanistique comprennent, notamment :
- sa position au coeur d'un ancien quartier ouvrier de l'arrondissement municipal de Rosemont-La Petite-Patrie;
- la mitoyenneté de certains bâtiments;
- la disposition des bâtiments commerciaux, des édifices à bureaux et des banques autour de l'église et du presbytère, créant ainsi une place-parvis;
- les caractéristiques de l'église, dont le plan en croix latine, le revêtement en pierre de taille, la tour-clocher centrale, l'agencement des composantes et les ouvertures cintrées d'esprit Beaux-Arts, de même que les éléments Art Déco de la façade, dont les pilastres stylisés et les motifs sculptés;
- les caractéristiques du presbytère, dont le volume cubique, le toit plat, le revêtement en brique rouge, la frise décorative en brique jaune au niveau du couronnement ainsi que le porche d'entrée à colonnes doriques;
- les caractéristiques des immeubles commerciaux et de bureaux, dont leur volume cubique, le toit plat et l'ornementation concentrée au niveau du couronnement;
- les caractéristiques des banques, dont leur volume cubique, le toit plat ainsi que l'ornementation composée d'un portail néoclassique et de pilastres sur les façades;
- les bâtiments mitoyens, de gabarit et d'architecture semblables, aux fonctions mixtes, soit un rez-de-chaussée commercial et des étages réservés à l'habitation.

Haut de la page

Informations historiques

Au XVIIIe siècle, les Sulpiciens, seigneurs de Montréal, concèdent des terres de part et d'autre de la côte de la Visitation (l'actuel boulevard Rosemont). En 1870, le village de la Côte-de-la-Visitation est fondé et devient, en 1895, la municipalité du Village de la Petite-Côte. Les propriétés appartiennent alors majoritairement à des familles anglophones, comme les Crawford, les Molson et les Drummond.

Au début du XXe siècle, la compagnie de chemin de fer Canadien Pacifique érige les usines Angus dans le secteur. Dès l'annonce de la construction des usines, la compagnie Rosemount Land and Improvement Company (RLIC) achète les terres agricoles environnantes, dont celle des Crawford située immédiatement au nord du site industriel, dans le but de les subdiviser.

En 1903, la RLIC adopte un plan de lotissement orthogonal où les avenues de l'axe nord-sud sont réservées aux habitations et les voies de l'axe est-ouest, aux commerces et aux institutions. L'influence des promoteurs immobiliers est énorme et, en vendant des lots, ces derniers encouragent l'urbanisation du secteur. En 1905, devant l'urbanisation sans cesse grandissante du territoire et l'augmentation du nombre des habitants, le secteur devient le village de Rosemont. L'année 1905 marque l'érection de la paroisse de Sainte-Philomène de Rosemont par monseigneur Paul Bruchési (1855-1939), archevêque de Montréal. Le nom de la paroisse est choisi en l'honneur de l'épouse de Pierre Desforges, le donateur des terrains destinés à la construction d'une église. Le village de Rosemont est annexé à la ville de Montréal en 1906.

Entre 1910 et 1915, la population de Rosemont augmente considérablement et compte près de 500 familles. Par ailleurs, la rue Masson commence à se commercialiser avec la construction de ses premiers bâtiments à fonction mixte. Une première chapelle avait été érigée en 1905. Le presbytère actuel est construit en 1914.

La chapelle devenue trop exiguë pour les besoins de la paroisse, le projet de construire une église se fait de plus en plus pressant. Cette dernière est réalisée en deux étapes. Dans un premier temps, le soubassement est érigé en 1922 et 1923 d'après les plans de Joseph-Égide-Césaire Daoust (1881-1946). Puis l'église est complétée entre 1931 et 1933 par le même architecte.

Joseph-Égide-Césaire Daoust, originaire de Montréal, est associé depuis 1904 à Louis-Zéphirin Gauthier (1842-1922). La firme Gauthier & Daoust réalise un grand nombre d'édifices religieux et institutionnels parmi lesquels figurent l'École des Hautes Études Commerciales (1908), l'église Saint-Viateur d'Outremont (1911) et l'Institut des Sourds-muets (1916-1921).

Durant les années 1920 et 1930, la rue Masson, alors desservie par le tramway, s'affirme comme le centre des services et du commerce. De nombreux immeubles commerciaux et de bureaux sont construits, de même que des banques, dont la Banque de Montréal (1927-1928). Conçus par les architectes Harold Lawson et Harold Little, ce bâtiment reflète l'expansion démographique et la prospérité économique du quartier Rosemont des trente premières années du XXe siècle. En outre, de nombreux commerces s'établissent sur la rue Masson, tels ceux des marchands Elzéar Tétreault (1914) et J.-Alcide Gauthier (1925), du médecin Joseph Millier (1913) et du dentiste Armand Sarrasin (1928-1929).

L'essor du village de Rosemont est concentré principalement autour de l'église, intimement liée au développement de la rue Masson et du quartier Rosemont au début du XXe siècle.

En 1961, l'église prend le nom de Saint-Esprit-de-Rosemont.

Le site du patrimoine de l'Église-de-Saint-Esprit-de-Rosemont est constitué en 1991. Il est devenu un site patrimonial cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

Haut de la page

Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Rosemont - La Petite-Patrie

Adresse :

  • rue Masson

Latitude :

  • 45° 32' 52.0"

Longitude :

  • -73° 34' 31.0"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 587 598
  • Lot 1 587 606
  • Lot 1 587 607
  • Lot 1 587 842
  • Lot 1 587 844
  • Lot 1 587 847
  • Lot 1 587 848
  • Lot 1 587 849
  • Lot 1 587 877
  • Lot 1 587 878
  • Lot 1 587 883
  • Lot 1 587 884
  • Lot 1 587 885
  • Lot 1 587 886
  • Lot 1 591 109 Ptie
  • Lot 1 591 381 Ptie
  • Lot 1 591 383 Ptie
  • Lot 1 591 393 Ptie
  • Lot 1 591 426 Ptie
  • Lot 1 591 602 Ptie
  • Lot 1 591 606 Ptie

Haut de la page

Références

Notices bibliographiques :

  • BENOÎT, Michèle et Roger GRATTON. Pignon sur rue : les quartiers de Montréal. Montréal, Guérin littérature, 1991. 393 p.
  • BERGERON, Claude. Architecture des églises du Québec : 1940-1985. Québec, Presses de l'Université Laval, 1987. 383 p.

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013