Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site patrimonial d'Aylmer

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Description

Le site patrimonial d'Aylmer est un secteur urbain comptant plus de 80 bâtiments. Il se compose de grandes résidences bourgeoises, de demeures plus modestes, de commerces ainsi que d'édifices institutionnels et religieux, construits aux XIXe et XXe siècles. Son périmètre irrégulier présente une forme allongée et comprend les bâtiments de chaque côté de la rue Principale ainsi que ceux bordant des sections de rues transversales, entre le boulevard Wilfrid-Lavigne et la rue Bordeaux, à l'est, et la rivière des Outaouais, à l'ouest. Le site inclut un parc urbain et divers aménagements paysagers. Il est situé dans le secteur d'Aylmer, dans la ville de Gatineau.

Ce bien est cité site patrimonial. La protection s'applique aux terrains et à l'enveloppe extérieure des bâtiments qui s'y élèvent. Le périmètre du site inclut un immeuble patrimonial classé, soit l'auberge Charles-Symmes, et plusieurs immeubles patrimoniaux cités.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Site patrimonial Municipalité (Gatineau) 1990-08-03
 

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Valeur patrimoniale

La valeur patrimoniale du site patrimonial d'Aylmer repose sur son intérêt historique. Il témoigne des origines du secteur d'Aylmer. Les environs sont d'abord fréquentés par les Autochtones, qui tracent trois sentiers de portage pour franchir les rapides de la rivière des Outaouais. Au tournant du XIXe siècle, Philemon Wright (1760-1839) obtient la concession du canton de Hull. Il établit notamment une ferme en bordure du lac Deschênes, que son neveu Charles Symmes (1798-1868) gère à partir de 1821. Symmes achète en 1828 la terre qu'il occupe et la fait arpenter pour la vendre en lots. Le premier véritable noyau d'habitations d'Aylmer se forme ainsi au tournant des années 1830. Le chemin d'Aylmer, correspondant aux anciens sentiers de portage et dont une partie est aujourd'hui nommée rue Principale, est peu à peu amélioré. Des résidences, des hôtels et plusieurs commerces s'établissent le long de cette route importante. Les églises liées à diverses traditions religieuses rappellent les origines diversifiées de ceux qui s'y installent. La localité obtient la cour de district en 1842, ce qui consacre son rôle de centre institutionnel régional. Des édifices comme l'ancien palais de justice, datant de 1852, témoignent de cette période de prospérité. Aylmer perd peu à peu son importance au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle. La ville demeure néanmoins un lieu de villégiature recherché. Par ailleurs, des résidences parfois cossues continuent d'être construites près de la rue Principale. Un incendie en détruit une centaine en 1921. Ce secteur renaît rapidement de ses cendres. Au fil des décennies, des bâtiments modernes sont insérés dans la trame urbaine ancienne afin de répondre à de nouveaux besoins. Le site du patrimoine d'Aylmer constitue donc un témoin précieux de l'évolution de ce secteur ancien, des origines à aujourd'hui.

La valeur patrimoniale du site patrimonial d'Aylmer repose aussi sur son intérêt architectural. Il se caractérise par la diversité des influences stylistiques représentées. Les plus anciennes constructions du site montrent l'influence des formes classiques et du mouvement pittoresque jusqu'au milieu du XIXe siècle. Elles se caractérisent par la disposition symétrique des ouvertures et des souches de cheminées, ainsi que, parfois, par les grandes galeries couvertes et la présence de larmiers retroussés. Certains bâtiments témoignent aussi de cette influence par un avant-corps central coiffé d'un fronton. D'autres styles apparaissent au fil des décennies, dont le néogothique. Celui-ci se manifeste notamment dans l'architecture religieuse par l'utilisation des arcs brisés et de détails ornementaux comme les pinacles et les parapets crénelés. Les résidences bourgeoises de la fin du XIXe siècle se démarquent par des plans irréguliers, de nombreuses saillies et une ornementation abondante. Les maisons plus modestes présentent généralement des plans rectangulaires et sont souvent coiffées de toits à deux versants droits. Au tournant du XXe siècle, l'architecture s'industrialise de plus en plus, avec l'arrivée sur le marché de matériaux et d'éléments préfabriqués ainsi que par la diffusion de plans par catalogue. L'utilisation de matériaux nouveaux et la popularité de certains modèles en témoignent. L'architecture commerciale se distingue de l'architecture résidentielle par la présence de larges vitrines au rez-de-chaussée et par les toits plats qui surmontent les édifices. Au cours du XXe siècle, l'ornementation est de plus en plus dépouillée. Le site du patrimoine d'Aylmer rappelle donc les styles populaires au XIXe siècle et les effets de l'industrialisation sur l'architecture du XXe siècle.

Source : Ville de Gatineau, 2009.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site patrimonial d'Aylmer liés à son intérêt historique comprennent, notamment :
- sa localisation à proximité de la rivière des Outaouais, près du lac Deschênes, le long de la rue Principale (correspondant à une portion du chemin d'Aylmer) et de sections de rues transversales, dans le secteur d'Aylmer;
- la présence de résidences, de commerces, d'établissements hôteliers (dont l'auberge Charles-Symmes et l'ancien hôtel British), d'édifices institutionnels (dont l'ancien palais de justice), de lieux de culte (dont l'église Christ Church, l'église Unie d'Aylmer et l'église de Saint-Mark-the-Evangelist), d'un parc urbain et d'aménagements paysagers;
- l'implantation des bâtiments en bordure de la voie publique.

Les éléments caractéristiques du site patrimonial d'Aylmer liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- les volumes, dont les plans carrés, rectangulaires, irréguliers, en « L » ou en « T », les élévations de un à quatre étages, les toits de formes variées (à deux versants à larmiers retroussés, à deux versants droits, en pavillon, plats ou mansardés), les annexes latérales ou arrière, les avant-corps, les pignons, les porches, les galeries, les balcons ainsi que les baies en saillie;
- les matériaux, dont la maçonnerie en pierre ou en brique, les parements traditionnels ou d'origine (notamment la brique et la planche à clin), l'unité des parements des façades sur un même édifice ainsi que les couvertures d'origine;
- les ouvertures, dont leur disposition, leur forme et leurs dimensions d'origine, les portails rectangulaires, cintrés, à arc surbaissé ou à arc brisé, les impostes et les tympans, les baies en saillie, les lucarnes à pignon, en appentis ou engagées, les oculus, les contrevents et les chambranles menuisés ou en pierre;
- les éléments ornementaux, dont les parapets et les frises décoratives, les bandeaux, les corniches ouvragées, les retours de corniche, les frontons, les consoles, les modillons, les supports menuisés, les aisseliers, les garde-corps en bois ou en fer forgé, les appliques de bois menuisées, les chaînes d'angle, les planches cornières, les plates-bandes, les clés décoratives ainsi que les motifs en brique.

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Informations historiques

Le site patrimonial d'Aylmer est aménagé dans un secteur d'abord fréquenté par les Autochtones qui tracent trois sentiers de portage dans les environs pour franchir les rapides de la rivière des Outaouais. Après l'arrivée des Européens, les alentours sont visités sporadiquement par des explorateurs, des trafiquants de fourrure et des missionnaires. Le peuplement permanent des lieux s'amorce au tournant du XIXe siècle. Philemon Wright (1760-1839) obtient officiellement la concession du canton de Hull en 1806. Il établit notamment une ferme en bordure du lac Deschênes. Elle est gérée à partir de 1821 par son neveu, Charles Symmes (1798-1868). Après une brouille avec son oncle, Symmes achète en 1828 la terre qu'il occupe. Il la fait arpenter et diviser en lots destinés à la vente. Le premier véritable noyau d'habitations d'Aylmer se forme ainsi au tournant des années 1830.

La localité prend rapidement de l'importance. Un bureau d'enregistrement de comté et un bureau de poste y sont ouverts en 1831. Symmes s'associe, entre autres, à la construction du premier bateau à vapeur faisant la navette sur la rivière des Outaouais, le Lady Colborne. En 1831, il fait également construire près du quai une auberge pour les voyageurs, aujourd'hui connue sous le nom d'auberge Charles-Symmes. D'autres établissements hôteliers apparaissent rapidement, dont l'hôtel British.

Le chemin d'Aylmer, intégrant les anciens sentiers de portage et dont une section est ultérieurement nommée rue Principale, est peu à peu amélioré. Des résidences et des commerces variés s'établissent le long de cette route régionale importante. Les habitants de l'endroit sont de diverses origines : plusieurs églises liées à différentes traditions religieuses sont érigées, dont les lieux de culte des communautés anglicane, méthodiste et catholique. La localité obtient la cour de district en 1842, ce qui consacre son rôle de centre institutionnel régional. Un palais de justice, qui abrite pendant plusieurs décennies une prison, est construit en 1852.

Au milieu du XIXe siècle, Aylmer connaît une période de grande prospérité. De nombreux notables s'y établissent et font construire des résidences cossues. Toutefois, la ville perd peu à peu son importance comme centre régional au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, au profit d'Ottawa et de Hull. Le chemin de fer contourne Aylmer, qui cesse d'être la plaque tournante du transport dans la région. La ville demeure néanmoins un lieu de villégiature recherché pendant quelques décennies, notamment grâce à la proximité du lac Deschênes, à une piste de course et à un vaste parc récréatif de 80 acres.

En 1921, un violent incendie se déclenche sur la rue Principale, dans les écuries Holt. La conflagration détruit une centaine de résidences. Des commerces et des églises sont également touchés. Le secteur est rapidement reconstruit après la catastrophe.

Dans la seconde moitié du XXe siècle, des bâtiments résidentiels et commerciaux modernes sont insérés dans la trame urbaine, afin de répondre à de nouveaux besoins.

Le site patrimonial d'Aylmer est constitué en 1990 et modifié à quelques reprises par la suite. Il est devenu un site patrimonial cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Outaouais

MRC :

  • Gatineau

Municipalité :

  • Gatineau

Adresse :

  • rue Principale

Lieux-dits :

  • Aylmer

Latitude :

  • 45° 23' 41.0"

Longitude :

  • -75° 50' 46.0"

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Références

Notices bibliographiques :

  • BRAULT, Lucien. Aylmer d'hier / of Yesteryear. Aylmer, Institut d'histoire de l'Outaouais, 1981. 272 p.
  • DORION, Jacques. Découvrir Aylmer à pied. Aylmer, Ville d'Aylmer, Ministère des Affaires culturelles, 1989. 20 p.
  • SAINT-JACQUES, Lyne Blanche. Aylmer, Un passé riche, un avenir prometteur / A Rich Past, A Promising Future. Circuit patrimonial. Aylmer, Association du patrimoine d'Aylmer, 1993. 58 p.

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