Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Gare de Tring-Jonction

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Chaudière-Appalaches

Municipalité :

  • Tring-Jonction

Date :

  • 1914 (Construction)

Usage :

  • Transport, communication et services publics (Gares et autres structures ferroviaires)

Éléments associés

Groupes associés (2)

Images

Carte

Description

La gare de Tring-Jonction est une gare ferroviaire construite en 1914. Ce bâtiment en blocs de ciment imitant la pierre, de plan rectangulaire à un étage, est coiffé d'un imposant toit à croupes se prolongeant au-delà des murs. Ses larges avant-toits sont supportés par des consoles. Ses deux façades principales sont dotées d'un avant-corps central à deux niveaux coiffé d'un toit à deux versants droits. Un abri constitué du prolongement du toit et supporté par deux piliers forme l'une des extrémités du bâtiment. La gare est située en bordure de la route, sur un vaste terrain dégagé, au coeur de la municipalité de Tring-Jonction.

Ce bien est cité immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure du bâtiment.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Immeuble patrimonial Municipalité (Tring-Jonction) 2004-06-07

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 2004-04-05
 
Désignation (Canada) Gare ferroviaire patrimoniale Commission des lieux et monuments historiques du Canada 1991-01-01
 

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Valeur patrimoniale

La gare de Tring-Jonction présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le développement du réseau de chemin de fer de la compagnie Quebec Central Railway (QCR) est à l'origine de la municipalité de Tring-Jonction. En 1881, le QCR inaugure une voie ferrée entre Sherbrooke et Lévis. Celle-ci traverse le canton de Thetford, où l'exploitation minière s'est amorcée depuis la découverte d'amiante dans la région en 1876. Entre 1892 et 1894, une nouvelle voie ferrée est construite vers Lac-Mégantic, une région prisée pour ses ressources forestières, et prend pour point de départ la future municipalité de Tring-Jonction. Une première gare est bâtie en 1894 et constitue le point de jonction entre Sherbrooke, Lac-Mégantic et Lévis. La gare actuelle est construite en 1914 en remplacement de la précédente, un an après la location de la ligne de chemin de fer de la QCR au Canadien Pacifique (CP). Au cours du premier quart du XXe siècle, la gare de Tring-Jonction est le lieu d'une intense activité en raison du transit des ressources minières et forestières, des marchandises et des passagers. Plusieurs édifices secondaires sont construits à proximité de la gare et forment un ensemble ferroviaire complet. Par ailleurs, Tring-Jonction se développe rapidement à proximité de la gare et le long de la voie ferrée. Sa population est surtout formée d'employés du QCR et de commerçants. Rattaché au village de Saint-Frédéric à ses débuts, Tring-Jonction est incorporé en municipalité en 1918. La crise économique de 1930, conjuguée à la concurrence du transport routier, marque le ralentissement du transport des marchandises par chemin de fer. Les activités de la gare s'en trouvent considérablement affectées et, dans ce contexte, plusieurs structures érigées à proximité de la gare disparaissent ou sont désaffectées. En 1968, le QCR procède à la fermeture de 22 de ses gares, dont celle de Tring-Jonction. La gare témoigne aujourd'hui des activités ferroviaires de la région et symbolise une période intense dans l'histoire de son économie.

La gare de Tring-Jonction présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Elle est représentative des gares du début du XXe siècle. Construite en 1914 d'après un plan élaboré par la compagnie QCR, son modèle s'inspire des plans standards conçus à la même époque par le CP. Elle se caractérise par un plan rectangulaire allongé, à un étage. Son toit à croupes possède des avant-toits débordants supportés par une série de consoles en bois. La gare possède toutefois des composantes distinctives. D'abord, ses deux façades principales sont dotées d'un avant-corps central à deux niveaux coiffé d'un toit à deux versants droits. De plus, un vaste abri formé par le prolongement du toit et supporté par des piliers est aménagé à l'une des extrémités du bâtiment. Il permet aux usagers de se protéger des intempéries. Le revêtement des murs extérieurs particularise également la gare. Composé de blocs de ciment moulés imitant la pierre, il est ignifuge en raison de l'ajout d'amiante, une ressource qui abonde dans la région. Très peu de bâtiments ferroviaires ont été construits d'après ce modèle du QCR. Outre la gare de Tring-Jonction, celles d'East Angus (1914) et de Vallée-Jonction (1917) adoptent un modèle semblable.

Source : Municipalité de Tring-Jonction, 2007.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la gare de Tring-Jonction liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation en bordure de la route, sur un vaste terrain dégagé, au coeur de la municipalité de Tring-Jonction;
- son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage, le toit à croupes et les avant-toits débordants;
- ses matériaux, dont les fondations en béton et en amiante ainsi que les murs en blocs de ciment et d'amiante moulés imitant la pierre à bossages;
- les deux avant-corps centraux, à deux étages et à toit à deux versants droits;
- l'abri formé par le prolongement du toit supporté par deux piliers;
- les ouvertures de forme rectangulaire, avec les linteaux et les appuis de quelques fenêtres en ciment;
- les éléments décoratifs, dont le bandeau en ciment soulignant le haut des fondations, les consoles en bois des avant-toits et la corniche moulurée;
- la souche de cheminée.

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Informations historiques

La gare de Tring-Jonction est issue du développement du réseau ferroviaire de la compagnie Quebec Central Railway (QCR). Celle-ci inaugure en 1881 la voie ferrée reliant Sherbrooke et Lévis. Elle traverse le canton de Thetford, où l'exploitation minière s'est amorcée depuis la découverte d'amiante en 1876.

À cette époque, deux gares sont construites par le QCR dans la municipalité de Saint-Frédéric (de laquelle se détache plus tard la municipalité de Tring-Jonction). Entre 1892 et 1894, une nouvelle voie ferrée est construite entre Tring-Jonction et Lac-Mégantic. C'est la richesse de la région en produits forestiers, et son exploitation facilitée par le chemin de fer, qui influence ce tracé au détriment de celui proposé dans la vallée de la rivière Chaudière.

Le nouvel embranchement de la voie ferrée est aménagé entre les deux gares existantes, dont l'une est transformée en entrepôt. Une nouvelle gare, la première station de Tring-Jonction, est alors construite à l'emplacement du nouvel embranchement dès 1894. Elle constitue le point de jonction entre Sherbrooke, Lac-Mégantic et Lévis. C'est le 24 septembre 1895 que la ligne entre Tring-Jonction et Lac-Mégantic est officiellement ouverte.

Dès 1913, le QCR loue sa ligne de chemin de fer à la compagnie Canadien Pacifique (CP). L'année suivante, soit en 1914, la gare actuelle est édifiée à Tring-Jonction. Située à l'emplacement de la précédente, elle est construite d'après un plan élaboré par le QCR qui comporte plusieurs similitudes avec les plans standards conçus à la même époque par le CP. Elle se caractérise, entre autres, par ses murs en blocs de ciment moulés. Ceux-ci renferment de l'amiante, une ressource locale utilisée pour ses propriétés ignifuges. Les gares d'East Angus (1914) et de Vallée-Jonction (1917) reprennent un modèle semblable à celui de Tring-Jonction.

La gare de Tring-Jonction est le lieu d'une intense activité en raison du transit des ressources minières et forestières, des marchandises et des passagers. Plusieurs édifices secondaires sont construits à proximité de la gare et forment un ensemble complet. Parmi eux se trouvent un entrepôt de marchandises, un hangar, deux réservoirs d'eau, une tour de charbon, une glacière, un enclos d'animaux, un atelier pour le nettoyage des locomotives et une résidence-dortoir. Par ailleurs, une agglomération se développe rapidement à proximité de la gare et le long des voies ferrées. Plusieurs habitants du village sont employés par la compagnie ferroviaire, alors que les autres sont attirés par le commerce. Jusque dans les premières décennies du XXe siècle, Tring-Jonction est rattaché au village de Saint-Frédéric. Il est officiellement constitué en municipalité en 1918.

La crise économique des années 1930, conjuguée à la concurrence du transport routier, marque le ralentissement du transport des marchandises par chemin de fer. Les activités de la gare de Tring-Jonction s'en trouvent considérablement affectées et, dans ce contexte, plusieurs structures ferroviaires situées à proximité disparaissent ou sont désaffectées.

En 1967, le QCR abandonne ses trains de passagers entre Sherbrooke et Québec. Il procède l'année suivante à la fermeture de 22 de ses gares, dont celle de Tring-Jonction. Puis, en 1972, le CP abandonne sa voie ferrée entre Tring-Jonction et Lac-Mégantic.

Au cours des années 1980, la Société du patrimoine des Beaucerons et le Musée Marius-Barbeau font des pressions auprès de la municipalité afin qu'elle entreprenne des démarches de conservation de la gare. Un comité de sauvegarde de la gare est mis sur pied en 1989. À la suite des démarches de ce comité, la gare de Tring-Jonction est désignée gare ferroviaire patrimoniale par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada en 1991.

La gare de Tring-Jonction est citée en 2004.

Le bâtiment est restauré en 2011 pour y accueillir une bibliothèque municipale.

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Emplacement

Region administrative :

  • Chaudière-Appalaches

MRC :

  • Robert-Cliche

Municipalité :

  • Tring-Jonction

Adresse :

  • 208, rue Principale

Latitude :

  • 46° 16' 10.0"

Longitude :

  • -70° 59' 39.3"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Beauce Paroisse de Saint-Frédéric Canton de Broughton 269 ptie

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • Ethnotech inc. Le patrimoine ferroviaire au Québec. Rapport synthèse. Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1991. 111 p.
  • s.a. Tring-Jonction, Beauce: 1918-1993.. Sherbrooke, Louis Bilodeau, 1993. 367 p.
  • s.a. « Typical Station on the Quebec Central Railway ». Canadian Railway and Marine World. Vol. janvier (1915), p. 53.

Multimédias disponibles en ligne :

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