Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Manoir Joly-De Lotbinière

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Maple House

Région administrative :

  • Chaudière-Appalaches

Municipalité :

  • Sainte-Croix

Date :

  • 1851 (Construction)
  • 1880 (Agrandissement)
  • 1911 (Rénovation)
  • 1933 (Réaménagement intérieur)
  • vers 1995 (Restauration)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Manoirs seigneuriaux)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Personnes associées (4)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

Le manoir Joly-De Lotbinière est une luxueuse résidence de villégiature d'inspiration néoclassique érigée en 1851 et agrandie vers 1880. Le bâtiment se compose d'un corps de logis et d'une annexe, tous deux en bois, peints en gris-bleu et agrémentés d'éléments décoratifs blancs. Le vaste corps de logis de plan rectangulaire, à deux étages et demi sur un solage surélevé, est coiffé d'un toit à deux versants retroussés dont les larmiers forment des avant-toits au-dessus des galeries. L'annexe, harmonisée au corps de logis, est disposée en retour d'équerre derrière le volume principal. Le manoir Joly-De Lotbinière se situe au coeur du domaine du même nom dans la municipalité de Sainte-Croix.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain. Un site archéologique inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec est associé au lieu.

Le manoir est situé dans le domaine Joly-De Lotbinière, un site patrimonial classé.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1999-06-03

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
 

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Valeur patrimoniale

Le manoir Joly-De Lotbinière présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique découlant de son association avec la famille qui l'a habité. La famille Joly de Lotbinière occupe une place importante dans l'histoire politique et économique du Québec. Au cours du XIXe siècle, elle s'engage dans la construction de voies ferrées et dans le commerce du bois. Elle montre aussi un intérêt marqué pour les sciences naturelles, surtout la foresterie, la sylviculture et certaines expérimentations d'ordre scientifique et technologique. Pierre-Gustave Joly (1798-1865) et sir Henri-Gustave Joly de Lotbinière (1829-1908) en sont les membres les plus illustres. Négociant originaire de Suisse, Pierre-Gustave Joly assure la gérance de la seigneurie de Lotbinière de 1829 à 1860 en vertu de son mariage avec Julie-Christine Chartier de Lotbinière (vers 1809-1860), héritière de cette seigneurie concédée en 1672 à son ancêtre, René-Louis Chartier de Lotbinière (vers 1641-1709). Pierre-Gustave Joly est aussi un pionnier du daguerréotype. Fils du précédent, sir Henri-Gustave Joly de Lotbinière est avocat et homme politique. Il est premier ministre de la province de Québec en 1878 et 1879, puis lieutenant-gouverneur de la Colombie-Britannique de 1900 à 1906. Tout au long de sa vie, Joly de Lotbinière se fait un ardent protecteur et promoteur du patrimoine naturel. La famille Joly fait construire le manoir en 1851 et en demeure propriétaire jusqu'en 1967. Pendant ces années, la résidence est le coeur du domaine, lieu de villégiature de la famille.

Le manoir Joly-De Lotbinière présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Construit en 1851 et agrandi en 1880, celui-ci constitue un exemple achevé de résidence de villégiature bourgeoise établie à la campagne. Ce type s'inscrit, de manière plus large, dans le mouvement pittoresque. D'origine britannique, ce courant se traduit par l'intégration harmonieuse de l'architecture à la nature. Le manoir en est une illustration, entre autres, par sa structure en bois lambrissée de planches à clins, les deux étages de galeries et les nombreuses fenêtres, surtout en façade principale, qui favorisent le contact avec la nature. Les garde-corps en bois aux motifs de feuille d'érable découpés sont à l'origine de son nom de « Maple House ». Les divisions intérieures témoignent aussi des habitations bourgeoises. Au début des années 1910, le manoir subit des rénovations intérieures et extérieures qui lui donnent l'apparence qu'il conserve depuis. En 1933, la famille Joly modifie les divisions intérieures de l'annexe. Le manoir est dans un bon état de conservation et est maintenant un lieu d'interprétation du patrimoine naturel et culturel.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.

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Éléments caractéristiques

Les éléments clés du manoir Joly-De Lotbinière liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation sur un vaste terrain paysager, à proximité du fleuve Saint-Laurent;
- son volume, dont le solage surélevé, le vaste corps de logis de plan rectangulaire, l'élévation de deux étages et demi et le toit à deux versants retroussés aux larmiers formant des avant-toits au-dessus des galeries;
- ses éléments rattachés au courant pittoresque, dont les deux étages de galeries de pleine longueur se prolongeant sur les façades latérales ainsi que les dentelles de bois et les garde-corps en bois aux motifs de feuille d'érable découpés;
- ses matériaux, dont le solage en pierre, le corps de logis entièrement en bois, le lambris de planches à clins, le parement des pignons en planches verticales, la couverture en bardeaux de cèdre et les trois cheminées en brique;
- ses nombreuses ouvertures, dont les grandes fenêtres à deux meneaux en façade, les fenêtres triptyques de la véranda et du fronton principal à frise, la grande lucarne à pignon, l'imposte en hémicycle à motif en éventail, les portes-fenêtres du hall, la porte principale en bois comprenant des baies latérales et une imposte ainsi que la porte donnant accès à la bibliothèque munie de fenêtres en arc brisé;
- les autres éléments d'ornementation, dont les frontons en encorbellement d'influence européenne, les motifs en losange et les galeries à frise décorée de gouttes et d'aisseliers;
- l'escalier central;
- les persiennes;
- l'aménagement intérieur du manoir, comprenant la cuisine, la salle à manger des employés et la chambre froide au sous-sol, le grand salon, la salle à manger et le vestibule au rez-de-chaussée, le vestibule, le boudoir, les quatre chambres et les deux salles de bain au deuxième étage, la chambre de la nurse, la salle de reprisage et de repassage et l'espace de rangement sous les combles;
- les caractéristiques du décor intérieur, dont le parquet du grand salon constitué de lattes de merisier et d'érable disposées en losanges, la rosace du plafond, les foyers, les boiseries vernies et un vitrail portant les armoiries de la famille;
- les caractéristiques de l'annexe disposée en retour d'équerre derrière le volume principal, dont le revêtement de planches à clins, l'élévation de deux étages et demi, le toit à deux versants, la cheminée, l'hémicycle de la frise et les galeries;
- l'aménagement intérieur de l'annexe, comprenant le grand hall, la bibliothèque et le bureau au rez-de-chaussée ainsi que les chambres de la nurse, des jeunes filles, des bébés et des adolescents.

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Informations historiques

La seigneurie de Lotbinière est concédée en 1672 à René-Louis Chartier de Lotbinière (vers 1641-1709), substitut du procureur général au Conseil souverain et descendant d'une famille de la noblesse française. En 1828, Julie-Christine Chartier de Lotbinière (vers 1809-1860), héritière de la seigneurie, épouse le négociant d'origine suisse Pierre-Gustave Joly (1798-1865). Elle conserve ses droits de propriété, mais cède à son mari ses droits de gérance.

En 1846, Pierre-Gustave Joly fait l'acquisition de la partie est de la pointe Platon, qui faisait partie de la seigneurie de Sainte-Croix. Il désire en faire un vaste domaine de villégiature pour sa famille, qui habite Québec. L'aménagement du domaine débute en 1851 avec la construction du manoir, appelé « Maple House », en raison de ses boiseries à motifs de feuille d'érable.

En 1860, Henri-Gustave Joly de Lotbinière (1829-1908) hérite du domaine et du manoir à la suite du décès de sa mère. Avocat et homme politique, il sera premier ministre de la province de Québec en 1878 et 1879, puis lieutenant-gouverneur de la Colombie-Britannique entre 1900 et 1906. Tout au long de sa vie, Joly de Lotbinière se fait un ardent protecteur et promoteur du patrimoine naturel, et notamment de la forêt. Sa réputation s'étend jusqu'aux États-Unis et en Europe. Il est d'ailleurs considéré, par certains auteurs, comme le père de l'arboriculture canadienne. Ses idées influenceront le gouvernement de la province de Québec dans la protection des forêts publiques; c'est ainsi que le parc des Laurentides verra le jour en 1895.

En 1880, le manoir est agrandi. En 1911, Alain Joly de Lotbinière le reçoit en héritage et entreprend plusieurs travaux à l'intérieur et à l'extérieur. L'aménagement intérieur de l'annexe est modifié en 1933.

En 1967, le gouvernement du Québec fait l'acquisition du domaine et du manoir. Dans les années 1990, le manoir est restauré avant d'être cédé à la Fondation du domaine Joly-De Lotbinière en 1998.

Le manoir et le domaine Joly-De Lotbinière sont classés en 1999. C'est maintenant un lieu d'interprétation du patrimoine naturel et culturel.

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Emplacement

Region administrative :

  • Chaudière-Appalaches

MRC :

  • Lotbinière

Municipalité :

  • Sainte-Croix

Adresse :

  • route de Pointe-Platon

Lieux-dits :

  • Pointe-Platon

Latitude :

  • 46° 40' 0.4"

Longitude :

  • -71° 50' 56.7"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Lotbinière Paroisse de Sainte-Croix Absent 193-P

Code Borden

CeEx-4      

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • LECLERC, Hélène. Domaine Joly-De Lotbinière. Montréal, Fides / Association des jardins du Québec, 2002. s.p.
  • MARTIN, Paul-Louis et Pierre MORISSET. Promenades dans les jardins anciens du Québec. Montréal, Boréal / B.L. Éditeur, 1996. s.p.
  • s.a. « Domaine Joly-De Lotbinière ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Supplément 1987-1999. Québec, Les Publications du Québec, 2001, p. 25.
  • s.a. « Domaine Joly-De Lotbinière ». s.a. s.t. [En ligne]. www.domainejoly.com/formulaires/frameset2.asp

Multimédias disponibles en ligne :

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