Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site patrimonial de la Place-Saint-Frédéric

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Site du patrimoine de la Place-Saint-Frédéric
  • Site du patrimoine du centre-ville de Drummondville
  • Site du patrimoine du Parc-Saint-Frédéric
  • Site patrimonial du Parc-Saint-Frédéric

Région administrative :

  • Centre-du-Québec

Municipalité :

  • Drummondville

Usage :

  • Non applicable

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (12)

Groupes associés (1)

Personnes associées (1)

Inventaires associés (1)

Images

Carte

Description

Le site patrimonial de la Place-Saint-Frédéric est un ensemble à la fois institutionnel et commercial. Il se dresse autour d'un espace public aménagé en 1909. Le site comporte des bâtiments religieux de tradition catholique, soit l'église Saint-Frédéric ainsi que son presbytère, et de tradition anglicane, soit l'église Saint-George, son presbytère, la salle communautaire ainsi que le cimetière. Le parc Saint-Frédéric, ses monuments et les édifices à vocation commerciale, dont le bâtiment de l'hôtel Manoir Drummond et deux anciennes succursales bancaires, complètent l'ensemble. Le site patrimonial de la Place-Saint-Frédéric se situe à proximité de la rivière Saint-François, au centre-ville de Drummondville.

Ce bien est cité site patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure des bâtiments et aux terrains.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Site patrimonial Municipalité (Drummondville) 2005-11-21

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 2005-09-06
  • Citation, 2002-01-27
 

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Valeur patrimoniale

Le site patrimonial de la Place-Saint-Frédéric présente un intérêt pour sa valeur historique. Le site témoigne des origines de Drummondville et de son développement industriel au début du XXe siècle. Dès la fondation de la ville en 1815, les environs du parc Saint-Frédéric accueillent d'importants bâtiments. La paroisse catholique Saint-Frédéric, fondée en 1815, et la paroisse anglicane Saint-George, créée en 1822, y sont implantées. Bien que leur emplacement demeure le même, les lieux de culte ont été remplacés au fil du temps. En 1907, le premier hôtel Manoir Drummond est construit face à l'église Saint-Frédéric. Deux ans plus tard, le parc est aménagé, sur un terrain de la fabrique. Il devient alors un centre névralgique de la ville autant pour les activités organisées que pour celles de nature informelle. À partir de la Première Guerre mondiale, l'accessibilité à une source d'énergie favorise l'établissement de plusieurs industries. Des banques et des commerces (dont un appartenant à la Southern Canada Power) se construisent autour du parc Saint-Frédéric au tournant des années 1920. Le centre-ville se forme à proximité. Le site patrimonial de la Place-Saint-Frédéric rappelle un lieu grandement fréquenté de Drummondville.

Le site patrimonial de la Place-Saint-Frédéric présente également un intérêt pour sa valeur architecturale. Le site se distingue par sa diversité architecturale comprenant des édifices institutionnels et commerciaux. Différents styles architecturaux en vogue à l'époque de leur construction s'y trouvent. À cet égard, l'église Saint-George, érigée en 1855 et 1856 et reconstruite en 1863, ainsi que la quatrième église Saint-Frédéric, bâtie selon les plans de l'architecte Louis-Napoléon Audet (1881-1971) de 1922 à 1928, sont toutes deux inspirées du style néogothique. Populaire en architecture religieuse au XIXe siècle, ce style puise son inspiration dans les formes du Moyen Âge. Le presbytère de Saint-Frédéric, érigé en 1898 par François Gauthier, est caractéristique des maisons curiales monumentales de cette époque. Son volume imposant, agrémenté d'éléments marquant le paysage, permet de souligner l'importance du curé au sein de l'organisation sociale. Certaines de ses composantes rappellent le style Queen Anne, notamment les pignons, la galerie et la tourelle polygonale. Les bâtiments commerciaux du site utilisent des styles différents, mais demeurent tous très représentatifs de leur période de construction, c'est-à-dire les années 1910 et 1920. À ce moment, les commerces de deux à quatre étages à toit plat et en brique dominent. L'application d'éléments issus des styles divers tels le Queen Anne et le néo-classicisme permet de personnaliser les édifices. L'architecture des bâtiments du site patrimonial de la Place-Saint-Frédéric illustre différentes périodes du développement de Drummondville.

Le site patrimonial de la Place-Saint-Frédéric présente aussi un intérêt pour sa valeur urbanistique. Le site constitue un lien entre la haute-ville et la basse-ville où se regroupent plusieurs services. Situé au centre-ville de Drummondville, l'ensemble est érigé autour d'un espace vert. Il remplit une fonction communautaire par la présence du parc et des édifices institutionnels. Implantés sur une artère importante, les bâtiments commerciaux attirent une autre forme de fréquentation dans le secteur. L'ensemble comprend une végétation mature, qui se trouve particulièrement au parc et au cimetière. La localisation du centre-ville à proximité de la rivière Saint-François rappelle l'importance de cet élément naturel dans l'histoire de l'implantation de la ville et de son essor industriel. Le site patrimonial de la Place-Saint-Frédéric rappelle l'emplacement du noyau villageois depuis le début du XIXe siècle.

Source : Ville de Drummondville, 2009.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site patrimonial de la Place-Saint-Frédéric liés à ses valeurs historique, architecturale et urbanistique comprennent, notamment :
- son implantation au centre-ville, à proximité de la rivière;
- le regroupement de bâtiments religieux et commerciaux érigés autour d'un parc et traversé d'artères importantes;
- la présence d'une végétation mature, notamment au parc Saint-Frédéric et au cimetière anglican;
- les caractéristiques de l'église Saint-Frédéric, entre autres le volume, dont le plan en croix latine avec choeur en saillie et absides à pans coupés et le toit aigu à deux versants droits, la façade, dont la tour-clocher monumentale, la tour plus petite et le parvis, les matériaux, dont le soubassement de pierre, le parement de brique, le revêtement en cuivre du toit et les éléments ornementaux en pierre, les ouvertures, dont le portail formé de trois portes en bois surmontées d'impostes ogivales, les fenêtres à arc brisé, ainsi que l'ornementation, dont les contreforts, les pinacles, les statues, les vitraux, les croix, les clés de voûte, les bandeaux et les linteaux;
- les caractéristiques du presbytère de Saint-Frédéric, entre autres le volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation de deux étages et demi, le toit en pavillon complexe, les balcons et la tourelle polygonale, les matériaux, dont le soubassement en moellons, le parement en brique, la couverture en cuivre, le fer forgé ainsi que les éléments ornementaux et architecturaux en bois et en pierre, les ouvertures, dont la porte principale en bois avec imposte et baies latérales, les lucarnes en appentis arquées, les fenêtres rectangulaires avec imposte, ainsi que l'ornementation, dont la corniche à consoles, la galerie sur deux façades, les jeux de brique et les linteaux;
- les caractéristiques de l'église Saint-George, entre autres le volume, dont la nef de plan rectangulaire, le choeur en saillie, le chevet plat, la sacristie en appentis, le toit aigu à deux versants droits, la façade, dont la tour-clocher centrale hors-oeuvre, les matériaux, dont la maçonnerie en moellon des murs et de la tour, la couverture en ardoise, l'ornementation en pierre de taille et en bois, les ouvertures, dont la porte en bois à double vantail du portail surmontée d'un tympan menuisé, les fenêtres à arc brisé, le triptyque du chevet et les vitraux, l'ornementation, dont les voussures et l'ébrasement du portail, le crénelage de la tour et les contreforts, ainsi que le clocher, dont la chambre des cloches de plan carré percée d'arcades à arc brisé avec abat-son;
- les caractéristiques des bâtiments associés à l'église Saint-George, entre autres le volume, dont le plan rectangulaire ou en « L », les toits à deux versants droits, le porche et la galerie couverte, les matériaux, dont le parement et les éléments ornementaux en bois ainsi que le toit en bardeaux, les ouvertures, dont les fenêtres à battant à petits carreaux ou à guillotine, la lucarne à pignon, la porte à simple vantail vitré et la porte à double vantail, l'ornementation, dont les contrevents et les planches cornières, la souche de cheminée en brique, les annexes rectangulaires et leur toit en appentis;
- les caractéristiques des bâtiments commerciaux, entre autres leur volume, dont le plan rectangulaire simple, le toit plat ou à fausse mansarde, l'élévation de deux à quatre étages et les tours, les matériaux, dont le parement de brique ainsi que les éléments ornementaux en pierre, les ouvertures, dont les fenêtres rectangulaires ou rondes, les impostes et les vitrines du rez-de-chaussée, ainsi que l'ornementation, dont les jeux de brique, les linteaux, les pilastres, le fronton, les corniches à modillons, les parapets, les pignons, le faux colombage et les marquises.

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Informations historiques

Le site est localisé sur le lieu d'origine de la ville de Drummondville, fondée en 1815 par le lieutenant-colonel Frederick George Heriot (1786-1843) et un groupe de militaires. Après avoir été licenciés, ils sont envoyés par sir Gordon Drummond (1772-1854), administrateur du Bas-Canada, afin d'établir un poste militaire agricole près de la rivière Saint-François. Dès la fondation, la paroisse catholique Saint-Frédéric est créée alors que la paroisse anglicane Saint-George est constituée en 1822. L'actuelle église Saint-George est érigée en 1855-1856 afin de remplacer un premier lieu de culte. En 1861, le bureau d'enregistrement se joint au noyau institutionnel. Un incendie détruit partiellement l'église Saint-George en 1863. Elle est reconstruite à partir de murs subsistants. Au tournant du XXe siècle, le presbytère de Saint-Frédéric et un hôtel des postes sont construits. Le premier hôtel Manoir Drummond s'ajoute à l'ensemble en 1907. Deux ans plus tard, le parc est aménagé sur un terrain de la fabrique. Il devient un centre névralgique de la ville autant pour les activités organisées que pour celles de nature informelle.

À cette époque, Drummondville est modeste; elle compte 3 500 habitants et quelques manufactures. L'insuffisance de la force motrice constitue la principale raison freinant la prospérité et restreignant le développement de la ville. Ainsi, en 1913, la fondation de la Southern Canada Power agit comme catalyseur de l'établissement d'entreprises manufacturières. À partir de la Première Guerre mondiale, une période de croissance économique et industrielle s'amorce. Dès 1915, la Southern Canada Power permet de pourvoir en énergie les entreprises manufacturières, lesquelles sont de plus en plus nombreuses à venir s'y installer.

Ce contexte économique incite les banques et les commerces à s'établir à Drummondville, diversifiant ainsi les services. Dès 1916, la Banque Canadienne de Commerce ouvre une succursale à la demande de la Southern Canada Power, et déménage l'année suivante autour du parc Saint-Frédéric. En 1920, la Southern Canada Power aménage une salle de montre, le bureau des perceptions des comptes d'électricité et des bureaux pour la direction près de la banque. La même année, la Banque Provinciale fait construire un édifice à proximité. En 1921, la troisième église Saint-Frédéric est incendiée. Les murs et les fondations étant épargnés, la nouvelle église est édifiée à partir de ceux-ci de 1923 à 1928. L'amélioration de l'économie locale et la croissance démographique entraînent dans la même décennie l'établissement de petits commerces dont la Pharmacie Lafontaine et le Dentiste Lafontaine en 1923.

En 1927, l'hôtel Manoir Drummond est détruit par un incendie. Son propriétaire, la Southern Canada Power, le fait reconstruire. La compagnie désire un hôtel confortable pour accueillir les dirigeants d'entreprises qu'elle veut convaincre de s'établir à Drummondville. Mentionnons que la Banque Royale du Canada y occupe un local pendant environ 60 ans, de même que la Banque Canadienne Nationale. Au tournant des années 1960, le bureau d'enregistrement et l'hôtel des postes sont démolis. S'amorcent alors des changements dans le paysage du parc Saint-Frédéric. En 1987, l'hôtel Manoir Drummond devient un centre d'hébergement pour retraités. L'église Saint-George et son terrain sont cités en 1998.

Le site patrimonial comprenant l'église, le presbytère et le parc est constitué en 2002. Il est agrandi en 2005 pour y inclure l'église Saint-George et ses bâtiments associés, le cimetière ainsi que les bâtiments face à l'église Saint-Frédéric.

En 2006, le Musée populaire de la photographie ouvre ses portes dans le soubassement de l'église Saint-Frédéric. Ce partenariat cultuel-culturel permet de rentabiliser et de conserver les bâtiments des paroisses de la région de Drummondville.

Ce bien est devenu un site patrimonial cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Centre-du-Québec

MRC :

  • Drummond

Municipalité :

  • Drummondville

Adresse :

  • 219, rue Brock
  • 226, rue Heriot
  • 227, rue Heriot
  • 228, rue Heriot
  • 234, rue Heriot
  • 242, rue Heriot
  • 246, rue Heriot
  • 276, rue Heriot

Localisation informelle :

Le parc Saint-Frédéric et les immeubles adjacents

Latitude :

  • 45° 53' 3.0"

Longitude :

  • -72° 29' 17.0"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Drummond Ville de Drummondville (quartier sud) Absent 36-2
36-3
37-1
37-2
37-3
38
39
40
41
5
5-P
6
7
8

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • BÉLANGER, Jean-Pierre. Une bonne entente en dents de scie. Une histoire interculturelle de Drummondville 1815-1950. Drummondville, Société d'histoire de Drummondville, 1998. 296 p.
  • CHARLAND-RAJOTTE, Ernestine. Drummondville, 150 ans de vie quotidienne au coeur du Québec. Drummondville, Éditions des Cantons, 1972. 153 p.
  • FOURNIER, Jocelyn. Drummondville. Drummondville, Société historique du Centre du Québec, 1987. 128 p.
  • JANELLE, Thérèse. Saint-Frédéric de Drummondville (1815-1997). Drummondville, Société d'histoire de Drummondville, 1997. 72 p.
  • RIVARD, Adélard. La parole - Aspect de la vie quotidienne dans nos cantons de 1815 à 1965. Drummondville, 1965. 84 p.
  • SAINT-JEAN, Charles. Drummondville, 1815-1990 : ses origines et son développement . Drummondville, 1990. 103 p.
  • Société historique du Centre du Québec. Drummondville d'antan en photos. Drummondville, Société historique du Centre du Québec, 1980. 67 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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