Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Église de Sainte-Marie

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Église de Sainte-Marie-de-Beauce
  • Église Le Saint-Nom-de-Marie

Région administrative :

  • Chaudière-Appalaches

Municipalité :

  • Sainte-Marie

Date :

  • 1857 – 1859 (Construction)
  • 1862 – 1866 (Décoration intérieure)
  • 1880 – 1881 (Agrandissement)
  • 1887 (Décoration intérieure)
  • 1918 (Incendie)
  • vers 1918 (Reconstruction)
  • 1987 (Restauration)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Églises, temples, synagogues et mosquées)

Éléments associés

Patrimoine mobilier associé (3)

Plaques commémoratives associées (2)

Groupes associés (2)

Personnes associées (12)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

L'église de Sainte-Marie est un lieu de culte de tradition catholique construit de 1857 à 1859. D'inspiration néogothique, l'édifice en pierre comporte un plan en croix latine composé d'une nef à trois vaisseaux, d'un transept et d'un choeur en saillie terminé par une abside polygonale. Sa façade comprend une imposante tour-clocher, et des contreforts ornent les angles du bâtiment. Un clocheton coiffe le faîte du toit à deux versants au-dessus de la croisée du transept. La sacristie en pierre d'un étage et demi, greffée à l'abside, présente un plan en « L » et est coiffée d'un toit à deux versants droits. L'église se situe au coeur du noyau de la ville de Sainte-Marie, à proximité de la rivière Chaudière.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain. Un objet patrimonial classé est associé au lieu.

Plan au sol :

Croix latine

Nombre d'étages :

3

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Maçonnerie en pierre

Annexes :

  • Autre
  • Garage
  • Sacristie

Saillies :

  • Cheminée
  • Clocher
  • Entrée de cave
  • Perron
  • Tambour

Fondations :

  • Pierre

Toit :

  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Tôle à la canadienne
  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Tôle à la canadienne

Porte principale :

  • bois, à panneaux, à imposte

Autre(s) porte(s) :

  • bois, à panneaux, à imposte
  • bois, à panneaux, à imposte
  • bois, à panneaux
  • bois, à panneaux
  • de garage

Fenêtre(s) :

  • à arc brisé
  • à arc brisé
  • carrée, À battants, à moyens ou grands carreaux
  • carrée, À battants, à moyens ou grands carreaux
  • circulaire, Fixe
  • circulaire, Fixe
  • Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux

Lucarne(s) :

  • À fronton

Éléments architecturaux :

  • Acrotère
  • Chambranle
  • Corniche moulurée
  • Épi
  • Pinacle

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2001-09-13

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
 
Désignation (Canada) Lieu historique national du Canada Commission des lieux et monuments historiques du Canada 2006-11-27
 
Proposition de statut national non retenue Aire de protection Ministre de la Culture et des Communications 2023-10-31

Statuts antérieurs

  • Proposition de délimitation, 2018-12-10
 
Proposition de statut national non retenue Aire de protection Municipalité (Sainte-Marie)
 

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Valeur patrimoniale

L'église de Sainte-Marie présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. L'édifice témoigne du courant néogothique, qui touche l'architecture religieuse québécoise dans les années 1850. Parmi les églises érigées hors des grands centres à cette époque, celle de Sainte-Marie est la plus monumentale. Elle illustre ainsi les ambitions du curé Louis Proulx (1804-1871), qui désire doter sa paroisse de l'une des plus grandes églises du diocèse de Québec. L'église de Sainte-Marie est construite de 1857 à 1859 selon les plans de Charles Baillairgé (1826-1906), l'un des premiers architectes québécois influencés par le style néogothique dans sa production religieuse. Baillairgé reprend ici le programme qu'il a utilisé pour l'église Saint-Patrice de Rivière-du-Loup, construite en 1855 et 1856. Il applique des éléments néogothiques, tels que des ouvertures en arc brisé et des contreforts, à un plan en croix latine et à une composition symétrique plus traditionnels. La tour-clocher au centre de la façade évoque celles des églises néogothiques Chalmers-Wesley de Québec et Saint-Michel de Sillery, respectivement élevées selon les plans de John Wells (1789-1864) en 1852 et 1853 et de Goodlatte Richardson Browne (1813-1855) de 1852 à 1854, deux architectes que Baillairgé respectait. L'église de Sainte-Marie constitue une oeuvre magistrale dans la production religieuse de l'architecte, qui en a également supervisé les travaux.

L'église de Sainte-Marie présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique liée à son décor intérieur. Réalisé de 1862 à 1866, le décor d'une grande richesse s'harmonise à l'extérieur. Baillairgé s'inspire notamment de l'ouvrage « Decorated Gothic », en référence au style qui caractérise l'architecture anglaise du XIVe siècle. L'élévation gothique est rendue par une fausse voûte à croisées d'ogives très élaborée, des piliers fasciculés élancés et de hautes fenêtres à rinceaux. Baillairgé fait réaliser, dans le même style, le maître-autel et les autels latéraux par son ancien élève, l'architecte et sculpteur François-Xavier Berlinguet (1830-1916). L'intérieur est complété par un décor peint remarquable exécuté en 1887 par François-Édouard Meloche (1855-1914), peintre-décorateur réputé de Montréal. Ces éléments forment un ensemble très homogène et confèrent à l'intérieur une somptuosité rare pour une église située hors des grands centres.

L'église de Sainte-Marie présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique liée à son implantation. Composantes distinctives de nombreuses municipalités du Québec, les églises forment des points de repère importants qui signalent la présence des paroisses et des noyaux villageois. L'église de Sainte-Marie est représentative de l'implantation des lieux de culte catholique par sa localisation au sein d'un ensemble institutionnel se trouvant au coeur de la municipalité. Ses dimensions imposantes, son clocher élancé et sa situation à proximité de la rivière Chaudière, contribuent également à augmenter sa visibilité et à souligner son importance dans la trame villageoise.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.

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Éléments caractéristiques

Les éléments clés de l'église de Sainte-Marie liés à ses valeurs architecturale, artistique et historique comprennent, notamment :
- sa situation dans un ensemble institutionnel au coeur de la ville de Sainte-Marie, à proximité de la rivière Chaudière;
- son volume, dont le plan en croix latine composé d'une nef à trois vaisseaux, d'un transept et d'un choeur en saillie terminé par une abside polygonale, le toit à deux versants droits souligné d'une large corniche ainsi que le clocheton d'inspiration néogothique surmontant la croisée du transept;
- ses matériaux, dont la maçonnerie en moellons, la couverture en tôle et la menuiserie des ouvertures;
- la façade d'inspiration néogothique, incluant la tour-clocher à demi hors-oeuvre au centre, la flèche ornée de crochets, les contreforts, les pinacles à fleurons, les ouvertures en arc brisé ainsi que la rose;
- les murs des longs-pans, du transept et du choeur ornés d'éléments d'inspiration néogothique, dont des contreforts, des pinacles à fleurons, des ouvertures en arc brisé ainsi que des roses;
- la sacristie de plan rectangulaire en moellons équarris dans le prolongement du choeur, son annexe de plan rectangulaire à abside polygonale appuyée en retour d'équerre sur le mur est, le toit à deux versants droits couvert de tôle à la canadienne et les ouvertures d'inspiration néogothique;
- le chemin couvert reliant la sacristie et le bras ouest du transept, incluant des ouvertures d'inspiration néogothique et une couverture en tôle à baguettes;
- le parvis;
- son décor architectural intérieur d'inspiration néogothique, dont la fausse voûte à croisées d'ogives très élaborée, les angelots dorés supportant les retombées de la voûte dans le choeur, les piliers fasciculés, les galeries latérales, les deux tribunes arrière (celle du haut logeant l'orgue), les plafonds à caissons sous les galeries et les tribunes, les portes en bois du transept ainsi que l'arcature aveugle du choeur;
- son décor peint, dont les quatre peintures murales du choeur représentant des scènes de la vie de la Vierge, les quatorze peintures murales en grisaille du transept et de la nef représentant des personnages de l'Ancien Testament, les motifs néogothiques peints au pochoir ainsi que le décor en trompe-l'oeil;
- le maître-autel et les autels latéraux d'inspiration néogothique ornés de statues ainsi que la chaire accessible par la galerie;
- les remplages des fenêtres.

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Informations historiques

L'organisation religieuse de Sainte-Marie commence avec la donation d'un terrain situé le long de la rivière Chaudière par le seigneur Thomas-Jacques Taschereau (1680-1749). Un cimetière y est aménagé en 1748 et une chapelle y est construite en 1754. Celle-ci comprend une chambre pour le prêtre missionnaire. Le premier curé résidant s'établit en 1766. Quatre ans plus tard, la paroisse est érigée canoniquement. La chapelle est remplacée par une église en pierre, construite de 1781 à 1784 par Louis et François Bergevin dit Langevin de Beauport.

En 1853, en raison de l'accroissement de la population et du délabrement de l'église, les paroissiens demandent à l'archevêque de Québec, Pierre-Flavien Turgeon (1787-1867), l'autorisation de construire un nouveau lieu de culte. La requête est acceptée et l'archevêque donne des directives pour que le périmètre de la nouvelle église englobe l'ancienne, afin que cette dernière puisse servir au culte durant la construction, et pour que l'édifice soit doté d'une sacristie extérieure. Ambitieux, le curé Louis Proulx (1804-1871) désire construire la plus vaste église du diocèse de Québec. Les plans, inspirés des églises néogothiques Chalmers-Wesley de Québec et Saint-Michel de Sillery, sont conçus en 1854 par Charles Baillairgé (1826-1906). Les travaux débutent en 1857, sous la direction de l'architecte. La maçonnerie, la charpente du toit et les ouvrages de menuiserie de l'église et de la sacristie sont l'oeuvre des maîtres maçons Augustin Trépanier (1811-1865 ou 1866) et Antoine Gadoua, à qui Pierre Gauthier a cédé le contrat obtenu l'année précédente, et des frères Joseph (1825-1879) et Paul (1824-1905) Breton, maîtres charpentiers. En 1859, l'ancienne église est entièrement démolie, et la nouvelle est terminée.

Le curé Proulx, qui veut aussi doter l'intérieur de son église d'un décor prestigieux, demande à Baillairgé d'en exécuter les plans en 1861. Les travaux, toujours dirigés par l'architecte, débutent l'année suivante. Les frères Breton réalisent l'ensemble du décor architectural et sont chargés de peindre tout l'intérieur en blanc et de rehausser les détails de dorures. L'architecte et sculpteur François-Xavier Berlinguet (1830-1916) exécute le maître-autel et les autels latéraux en 1866, année qui marque la fin des travaux. Même si les avis sont partagés, certains considérant l'église prétentieuse, l'archevêque Charles-François Baillargeon (1798-1870) admet en 1867 qu'il s'agit d'un édifice remarquable. Quant à Baillairgé, il compte cette église parmi ses oeuvres majeures et considère son décor comme l'un des intérieurs gothiques les plus réussis au Canada.

En 1880 et 1881, la sacristie est dotée d'une annexe terminée par une abside. L'aspect actuel de l'intérieur de l'église est redevable à François-Édouard Meloche (1855-1914), peintre-décorateur réputé de Montréal, qui en 1887 réalise les peintures murales et repeint l'ensemble des surfaces avec des motifs au pochoir et un décor en trompe-l'oeil. De plus, les garde-corps d'origine en fer forgé des galeries et des tribunes sont remplacés par des balustrades en bois, et la tribune supérieure est agrandie. En 1891, cette dernière accueille un orgue de Napoléon Déry (1843-1908), qui sera remodelé par la maison Casavant et Frères en 1916. En février 1918, le clocher est incendié par la foudre et s'effondre. Il est reconstruit par les entrepreneurs Paquet et Godbout, selon les plans de l'architecte Georges-Émile Tanguay (1857-1923).

Le bas-relief en bois du XVIIIe siècle intitulé la « Vierge à l'Enfant dans un paysage » ou la « Madonne des croisades », situé à l'arrière de la nef, est classé en 1980. L'église est entièrement restaurée en 1987.

L'église de Sainte-Marie est classée en 2001. Elle est désignée lieu historique national du Canada en 2006.

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Emplacement

Region administrative :

  • Chaudière-Appalaches

MRC :

  • La Nouvelle-Beauce

Municipalité :

  • Sainte-Marie

Adresse :

  • 60, rue Notre-Dame Sud

Latitude :

  • 46° 26' 15.342"

Longitude :

  • -71° 1' 19.729"

Désignation cadastrale :

  • Lot 2 961 082

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • CAMERON, Christina. « Baillairgé, Charles ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • CAMERON, Christina. Charles Baillairgé: Architect & Engineer. Montréal / Kingston, McGill-Queen's University Press, 1989. 201 p.
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • CROTEAU, André. Les belles églises du Québec. Vol. 2, Québec et la vallée du Saint-Laurent. Saint-Laurent, Éditions du Trécarré, 1996. 222 p.
  • NOËL, Ginette, dir. et Annik FAUSSURIER. Inventaire analytique du Fonds Charles-Philippe-Ferdinand Baillairgé. Québec, Archives de la Ville de Québec / Archives nationales du Québec, 1981. 325 p.
  • PROVOST, Honorius. Sainte-Marie de la Nouvelle-Beauce. Québec, Société historique de la Chaudière, 1967. 625 p.
  • s.a. C. Baillairgé, Arct. Ing. : dessins architecturaux. Québec, Ministère des affaires culturelles / Archives nationales du Québec, 1979. 24 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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