Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site du patrimoine de l'Église-et-du-Presbytère-de-Saint-Jean-Chrysostome

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Site patrimonial de l'Église-et-du-Presbytère-de-Saint-Jean-Chrysostome

Région administrative :

  • Chaudière-Appalaches

Municipalité :

  • Lévis

Usage :

  • Non applicable

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (3)

Personnes associées (8)

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Carte

Description

Le site du patrimoine de l'Église-et-du-Presbytère-de-Saint-Jean-Chrysostome est un ensemble religieux villageois planifié en 1829 et mis en place durant la seconde moitié du XIXe siècle. Il comprend l'église d'inspiration néoclassique construite entre 1848 et 1850, le presbytère bâti en 1871, le cimetière paroissial, une statue du Christ et une place publique. L'environnement immédiat du site est surtout constitué d'édifices d'intérêt patrimonial, dont certains figurent parmi les plus anciens et les mieux conservés du Vieux-Saint-Jean-Chrysostome. Le site du patrimoine est localisé dans l'arrondissement municipal des Chutes-de-la-Chaudière-Est de la ville de Lévis.

Ce bien est cité site patrimonial. La protection s'applique aux terrains et à l'enveloppe extérieure des bâtiments et des structures qui s'y élèvent.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Site patrimonial Municipalité (Lévis) 2001-08-20

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 2001-05-07
 

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Valeur patrimoniale

Le site du patrimoine de l'Église-et-du-Presbytère-de-Saint-Jean-Chrysostome présente un intérêt pour sa valeur historique. Il s'agit du plus vieil ensemble religieux de Lévis. En effet, même si une autre église de la ville (l'église Saint-Joseph construite de 1830 à 1832) est plus âgée, Saint-Jean-Chrysostome est la seule paroisse où l'église et le presbytère sont antérieurs à 1875. Aussi, le site du patrimoine renferme le seul presbytère de Lévis issu de l'architecture traditionnelle québécoise. L'ancienneté de l'ensemble et la rareté, à l'échelle locale, du presbytère en font un site d'exception. Par ailleurs, le site est représentatif de l'histoire des ensembles religieux traditionnels. L'organisation spatiale que définissent l'église, le presbytère et le cimetière de Saint-Jean-Chrysostome est peu conforme aux pratiques usuelles que tendent à cristalliser les autorités ecclésiastiques. De fait, rares sont les lieux au Québec où l'église tourne le dos à la rue principale. Dans les moments précédant la construction, suivant une saga colorée, les paroissiens se sont opposés au pouvoir religieux qui souhaitait une présence marquante de l'église sur la rue principale. La disposition retenue pour l'église montre l'importance des connaissances des citoyens et des artisans locaux par rapport aux souhaits des autorités religieuses. Pour une majorité de paroissiens, la façade devait être au sud-est par crainte des vents en provenance du nord-est; ils prétendaient en outre que les fondations au sud-est seraient plus solides et moins dispendieuses. Cette logique, notamment climatique, va permettre la création d'une place structurée en pourtour par l'église, le cimetière, le presbytère et quelques habitations sises du côté sud-est. Cette disposition particulière a eu comme mérite de créer une place, devenue une alcôve de paix, constituant un jalon dans l'histoire des ensembles religieux traditionnels au Québec.

Le site présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. L'église, dont les plans sont tracés par l'architecte Thomas Baillairgé (1791-1859) en 1835, n'est construite qu'à partir de 1848, après que les plans sont retouchés par un élève de Baillairgé, Thomas Fournier. Selon la volonté des paroissiens et de leur prêtre, l'église Saint-Patrice de la ville de Québec, exécutée selon les plans de Thomas Baillairgé en 1831, sert de modèle pour la façade. La façade de l'église Saint-Patrice présente une division tripartite qui exprime, par un avant-corps central et un jeu de pilastres, l'emplacement du vaisseau central. D'autres éléments de décor créent une façade très articulée. À Saint-Jean-Chrysostome, la façade est totalement dépourvue d'ornementation et de relief; elle est dotée du même parement que les murs latéraux. En fait, seules les ouvertures animent la façade, où le néoclassicisme s'exprime avec ténuité par la fenêtre serlienne, associée au style palladien, au-dessus de la porte centrale. Le fronton à base interrompue du pignon, toujours en façade, représente également très bien le néoclassicisme. Le presbytère, construit en 1871 sur les ruines d'un presbytère-chapelle érigé 42 ans auparavant, à partir des plans de Thomas Baillairgé, est assez similaire au bâtiment initial. L'édifice au gabarit imposant, dont la qualité architecturale s'apparente davantage à celle des maisons des notables qu'à celles des paroissiens en général, est conforme à la typologie dévolue aux presbytères au XIXe siècle au Québec. En effet, le rez-de-chaussée élevé sur un haut soubassement, pourvu d'une galerie avec larmier incurvé s'étirant sur toute la façade, est percé d'ouvertures organisées symétriquement à partir d'une porte centrale. L'importance de cette dernière est rehaussée par des baies latérales et une imposte, ainsi que par des pilastres et une corniche. L'église et le presbytère de Saint-Jean-Chrysostome forment un ensemble stylistiquement cohérent.

Source : Ville de Lévis, 2005.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site du patrimoine de l'Église-et-du-Presbytère-de-Saint-Jean-Chrysostome liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- les caractéristiques de l'église, entre autres le plan en croix latine, avec choeur et abside en saillie, le parement en pierre foncée, taillée en grands blocs, la sacristie reliée à l'église par un chemin couvert de pierres, le clocher disposé sur le toit, en retrait de la façade, composé d'un socle, d'une chambre des cloches et d'une flèche, le campanile disposé sur le toit, à la jonction de la nef et du ch¿ur, la symétrie et l'équilibre des proportions des différentes composantes, la fenêtre serlienne, le fronton à base interrompue et, en son centre, un oculus, les caractéristiques dénotant des ajustements effectués par l'architecte Thomas Fournier, dont l'arc en anse de panier et les fenêtres des murs latéraux ainsi que l'absence d'éléments de décor, le revêtement de couverture en tôle à baguettes;
- les caractéristiques du presbytère, entre autres son vaste plan rectangulaire, le toit à deux versants avec larmiers courbés, l'escalier central monumental, la large galerie à balustrade, la porte principale dotée de pilastres, d'un entablement, d'une imposte et de baies latérales, les fenêtres traditionnelles à battants à six carreaux, les lucarnes à pignon s'alignant aux ouvertures du rez-de-chaussée par souci de symétrie, ainsi que le rez-de-chaussée surélevé par rapport au sol;
- l'orientation est-ouest de l'église, en sens opposé à la rue principale;
- la définition d'une place publique structurée par l'implantation du cimetière, de l'église, du presbytère et de quelques habitations.

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Informations historiques

La fondation de ce qui est devenu Saint-Jean-Chrysostome s'amorce dès la fin du XVIIIe siècle avec l'ouverture à la colonisation des concessions Terrebonne et Taniatia, en périphérie du coeur actuel de la municipalité. Ce n'est toutefois pas avant le début du XIXe siècle que la population devient assez nombreuse pour justifier la construction d'une église.

L'histoire du site du patrimoine de l'Église-et-du-Presbytère-de-Saint-Jean-Chrysostome s'amorce avec la construction en 1829 d'un premier presbytère, qui sert également de chapelle. Le presbytère-chapelle est une adaptation de celui de Saint-Anselme de Dorchester, conçu la même année par l'abbé Jérôme Demers (1774-1853) et l'architecte Thomas Baillairgé (1791-1859). En 1830, une première sépulture inaugure le cimetière paroissial.

En 1835, l'architecte Thomas Baillairgé est mandaté pour exécuter les plans de l'église. Entre autres indications puisées dans ses oeuvres antérieures, on lui demande une façade fortement inspirée de celle de l'église Saint-Patrice de la ville de Québec, qui est assez ornementée. La construction du temple est retardée et ne s'amorce qu'en 1848, pour se terminer deux ans plus tard. Baillairgé s'étant retiré de la profession, la fabrique demande alors à Thomas Fournier, élève de Thomas Baillairgé, de revoir les plans. Les ajustements de Fournier auraient annihilé tous les effets de décor en plus de remplacer, en certains endroits, l'arc en plein cintre propre à Baillairgé pour un arc en anse de panier. La fabrique confie l'exécution de la maçonnerie à Augustin Trépanier (1811-vers 1865), maçon et tailleur de pierres.

À compter de 1850, Jean-Baptiste Saint-Michel et Louis Patry, maîtres-menuisiers, réalisent le décor intérieur selon les plans de Thomas Fournier. Ce dernier ne fait que se conformer aux exigences de la fabrique, qui puise dans l'oeuvre de Baillairgé pour tous les détails du décor et du mobilier.

Le presbytère est détruit par un incendie en 1871. Il est rebâti à même les fondations et certains murs encore sains. L'édifice diffère peu du précédent, sauf la toiture, dont le larmier se prolonge au-dessus d'une galerie qu'agrémente une balustrade. Le nombre d'ouvertures est diminué, passant de neuf à sept, et la porte est localisée au centre. Avant 1910, une statue du Christ est installée au centre de la place.

En 1914, la partie supérieure du clocher d'origine (celle au-dessus de la chambre des cloches) s'écroule. L'architecte David Ouellet (1844-1915) et son fils adoptif et associé, l'architecte Pierre Lévesque (1880-1955), sont mandatés pour réaliser les plans du nouveau clocher.

L'église et le presbytère ont tous deux conservé leur vocation d'origine.

Le site du patrimoine de l'Église-et-du-Presbytère-de-Saint-Jean-Chrysostome est constitué en 2001. Il est devenu un site patrimonial cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Chaudière-Appalaches

MRC :

  • Lévis

Municipalité :

  • Lévis

Arrondissement municipal :

  • Les Chutes-de-la-Chaudière-Est

Latitude :

  • 46° 43' 4.8"

Longitude :

  • -71° 11' 51.9"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Lévis Paroisse de Saint-Jean-Chrysostome Absent 152-2-P
158-A-1-P
158-B-1
158-P
159-1-1
159-2-1-P
159-4
159-4-1
159-4-P
159-5
159-P
185-B-1-1
185-B-2-P

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Références

Notices bibliographiques :

  • BERGERON, Claude. Inventaire et analyse du patrimoine. Évolution historique, étude du paysage architectural, du potentiel archéologique et historique. Élaboration du schéma d'aménagement. s.l. MRC des Chutes-de-la-Chaudière, 1984. 314 p.
  • Comité des fêtes du Cencinquantenaire de St-Jean Chrysostome. Mon village a 150 ans. 1828-1978, Cencinquantenaire de St-Jean Chrysostome. Scott-Jonction, Imprimerie Bo-Modèle, 1978. 372 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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Gouvernement du Québec

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