Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Ancien hôtel de ville de Saint-Jérôme

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Hôtel de ville de Saint-Jérôme

Région administrative :

  • Laurentides

Municipalité :

  • Saint-Jérôme

Date :

  • 1874 (Construction)

Usage :

  • Services et institutions (Bureaux de poste)
  • Services et institutions (Hôtels de ville et salles des habitants)
  • Services et institutions (Palais de justice et bureaux d'enregistrement)

Éléments associés

Plaques commémoratives associées (1)

Personnes associées (3)

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Carte

Description

L'ancien hôtel de ville de Saint-Jérôme est un bâtiment d'inspiration néoclassique. Il est construit en 1874 pour servir de palais de justice de comté. L'édifice en brique rouge de plan rectangulaire, à deux étages, est coiffé d'un toit à croupes surmonté d'un lanternon. Un avant-corps terminé par un fronton est aménagé au centre de la façade. La dénivellation du terrain dégage un étage supplémentaire à l'arrière. L'hôtel de ville se situe au centre du noyau institutionnel et historique de Saint-Jérôme, sur le bord de la rivière du Nord.

Ce bien est cité immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure du bâtiment.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Immeuble patrimonial Municipalité (Saint-Jérôme) 2005-04-19

Statuts antérieurs

  • Abrogation de règlement, 2005-04-19
  • Citation, 1999-07-12
 

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Valeur patrimoniale

L'ancien hôtel de ville de Saint-Jérôme présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. L'ancien palais de justice de comté est érigé selon les plans de Godfroi Laviolette (1826-1895). Il constitue un exemple tardif d'architecture publique d'esprit néoclassique. Le néoclassicisme est introduit au Québec au début du XIXe siècle. Le gouvernement colonial l'adopte pour la construction de la plupart des édifices publics durant la première moitié de ce siècle. Les bâtiments plus modestes, comme le palais de justice de Saint-Jérôme, retiennent souvent que ses éléments essentiels, dont la composition symétrique de la façade, l'ordonnance régulière des ouvertures, le toit à croupes de faible pente ainsi que l'ornementation. Durant la seconde moitié du siècle, de nouveaux apports formels influencent la composition des édifices publics. Ainsi, cet édifice de comté comporte des détails inspirés de l'architecture néo-italienne, dont sa large corniche à consoles jumelées, ses ouvertures cintrées ainsi que son lanternon octogonal.

L'ancien hôtel de ville de Saint-Jérôme présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. En vertu de la loi judiciaire de 1857, préparée par George-Étienne Cartier (1814-1873), 13 nouveaux districts sont créés au Québec entre 1856 et 1859. Le nombre total de districts est ainsi porté à 21, confirmant le système des cours dites supérieures et des cours dites inférieures. Leur création vise la répartition des établissements judiciaires, de Montréal et Québec, vers les nouvelles régions colonisées. Cette loi, de pair avec la loi des municipalités et des chemins du Canada votée en 1855, prévoit la construction dans chaque comté d'un palais de justice pour la cour supérieure et d'un palais de justice de comté. Celui-ci loge la cour de circuit, le bureau d'enregistrement et le conseil de comté. Le nouveau comté de Terrebonne instaure son chef-lieu au centre de son territoire, dans la municipalité de Sainte-Scholastique. Il établit une cour de circuit à Saint-Jérôme. Cette dernière se dote, en 1874, d'un palais de justice de comté abritant la cour de circuit et un bureau de poste. Il s'agit du seul palais de justice de comté qui sert, à l'origine, de bureau de poste. Le palais de justice de comté de Saint-Jérôme témoigne de la réorganisation des comtés judiciaires au milieu du XIXe siècle et de la période intensive de construction qui s'ensuit. La valeur historique de l'ancien hôtel de ville de Saint-Jérôme repose aussi sur la continuité de sa fonction publique. L'édifice maintient sa vocation d'origine jusqu'en 1924, alors que l'ancien hôtel de ville de Saint-Jérôme y est aménagé. En 1996, la municipalité déménage ses bureaux dans un bâtiment neuf, situé en face de l'ancien hôtel de ville. L'ancien édifice loge maintenant la cour municipale de la ville de Saint-Jérôme, ce qui perpétue la fonction publique du bâtiment. En outre, l'ancien hôtel de ville témoigne de l'importance de Saint-Jérôme dans l'ancien comté de Terrebonne. L'ancien hôtel de ville est construit sur la rive est de la rivière, sur le site de l'ancienne forge du village, voisine du moulin à farine, démoli depuis. Il est au nombre des plus vieux bâtiments du territoire jérômien et témoigne également de son importance et de sa prospérité au tournant du XXe siècle.

Source : Ville de Saint-Jérôme, 2007.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'ancien hôtel de ville de Saint-Jérôme liés à ses valeurs architecturale et historique comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan rectangulaire, l'avant-corps central terminé par un grand fronton, l'élévation de deux étages (la déclivité du terrain dégageant un étage supplémentaire à l'arrière), le toit à croupes;
- les matériaux, dont la maçonnerie en brique d'un ton de rouge orangé (murs, souches de cheminée, ornementation), la couverture en tôle à baguettes, les éléments architecturaux en bois (ornementations, portes, fenêtres), le soubassement en pierre;
- les ouvertures, dont la porte à panneau vitré surmontée d'une imposte séparée en trois parties par des meneaux, les fenêtres cintrées (étage de la façade), les fenêtres à arc surbaissé, les appuis en pierre;
- l'ornementation, dont la large corniche à consoles (jumelées en façade), les caissons cloisonnant les murs de la façade et de l'avant-corps créés par l'appareil de la brique, les arcs en brique au-dessus des ouvertures;
- le lanterneau octogonal au centre du toit;
- les souches de cheminée à caissons situées de part et d'autre du lanternon;
- sa situation dans le noyau institutionnel et historique de Saint-Jérôme;
- son emplacement sur l'une des deux principales artères de la ville;
- sa position sur la rive est de la rivière du Nord;
- les armoiries de la Ville au centre du fronton.

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Informations historiques

En vertu de la loi judiciaire de 1857, préparée par George-Étienne Cartier (1814-1873), 13 nouveaux districts sont créés au Québec entre 1856 et 1859. Le nombre total de districts est ainsi porté à 21, confirmant le système des cours dites supérieures et des cours dites inférieures. Leur création vise la répartition des établissements judiciaires, de Montréal et Québec, vers les nouvelles régions colonisées. Cette loi, de pair avec la loi des municipalités et des chemins du Canada votée en 1855, prévoit la construction dans chaque comté d'un palais de justice pour la cour supérieure et d'un palais de justice de comté. Ce dernier loge la cour de circuit, le bureau d'enregistrement et le conseil de comté. Le nouveau comté de Terrebonne instaure son chef-lieu au centre de son territoire, dans la municipalité de Sainte-Scholastique. Il établit sa cour de circuit à Saint-Jérôme.

La cour de circuit siège d'abord dans une ancienne forge du village. En 1856, l'Institut canadien des Artisans de Dumontville occupe les lieux. Cette société littéraire cesse ses activités en 1863. Ce n'est qu'en 1872, sous l'impulsion du maire, que la cour se dote d'un bâtiment qui lui est propre. Godfroi Laviolette (1826-1895), maire de Saint-Jérôme, préfet du comté et arpenteur provincial, dessine les plans du palais de justice de comté. Il signe un contrat avec son jeune frère, l'architecte Alfred Antoine Laviolette, pour la construction du palais de justice. La brique d'un ton rouge orangé vient probablement d'une compagnie de briques de Saint-Jérôme. Le nouvel édifice abrite le palais de justice de comté, la salle du conseil de comté et le bureau de poste. Il s'agit du seul exemple connu de bureau de poste dans un palais de justice de comté au Québec.

Durant le dernier quart du XIXe siècle, la ville de Saint-Jérôme connaît une progression fulgurante par rapport aux autres localités avoisinantes. Elle profite notamment de la présence dans sa paroisse du curé Antoine Labelle (1833-1891) entre 1868 et 1891. Au même moment, le curé occupe les fonctions de sous-commissaire de l'Agriculture et de la Colonisation et de sous-ministre. Plusieurs industries s'implantent aussi à la même époque sur les bords de la rivière du Nord, notamment, la papeterie Rolland.

Depuis la construction du palais de justice de comté, d'autres édifices institutionnels viennent se greffer au noyau villageois, dont la cathédrale de Saint-Jérôme (1897-1900). Le palais de justice de Saint-Jérôme est implanté sur la rue Labelle, une portion de la route 117, une des artères de la municipalité. Cette voie de communication est la seule qui relie Montréal aux Laurentides avant la construction de l'autoroute.

En 1911, Saint-Jérôme compte 3473 habitants, alors que Sainte-Scholastique, chef-lieu du comté de Terrebonne, n'en dénombre que 757. Il est dès lors convenu de nommer Saint-Jérôme chef-lieu et d'y construire un palais de justice et une prison. Le palais de justice de comté est récupéré par la Ville qui en fait son hôtel de ville en 1922.

Le bâtiment conserve sa fonction d'hôtel de ville jusqu'en 1996, alors que la municipalité déménage ses bureaux dans un nouveau bâtiment, face à l'ancien palais de justice de comté. Ce dernier retrouve donc sa fonction judiciaire et devient la cour municipale de la ville de Saint-Jérôme.

L'ancien hôtel de ville de Saint-Jérôme est cité en 1999. Il est restauré de 1999 à 2001. Les travaux visent notamment la réfection des murs de briques et la reconstruction d'une cheminée sur le versant droit de son toit.

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Emplacement

Region administrative :

  • Laurentides

MRC :

  • La Rivière-du-Nord

Municipalité :

  • Saint-Jérôme

Adresse :

  • 280, rue Labelle

Latitude :

  • 45° 46' 32.0"

Longitude :

  • -74° 0' 16.0"

Désignation cadastrale :

  • Lot 2 140 146

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Références

Notices bibliographiques :

  • Bergeron Gagnon, Inc. Étude sur le patrimoine bâti. s.l. Bergeron Gagnon Inc., 1999. 235 p.
  • BOILEAU, Gilles. « Sainte-Scholastique ne sera plus le chef-lieu ». Histoire Québec. Vol. 9, no 1 (2003), s.p.
  • BUIES, Arthur. Au portique des Laurentides : une paroisse moderne. Québec, s.é., 1891. 96 p.
  • CARTER, Margaret, dir. Les premiers palais de justice au Canada. Ottawa, Direction des lieux et des parcs historiques nationaux, 1983. 264 p.
  • GIROUX, André. Les palais de justice de la province de Québec de ses origines au début du vingtième siècle. Travail inédit (Parcs Canada. Direction des lieux et des parcs historiques nationaux) . Ottawa, Parcs Canada, 1977. s.p.
  • ROBERT, Jacques. Les palais de justice de comté de la région de Montréal. Montréal, Ministère des Affaires culturelles, 1983. s.p.
  • Société d'histoire de la Rivière-du-Nord et Ville de Saint-Jérôme. Saint-Jérôme : un circuit du patrimoine. Saint-Jérôme, s.é., 1997. s.p.
  • THIBAULT, Yves. Le vieux Saint-Jérôme en peinture. Saint-Jérôme, Société d'histoire de la Rivière-du-Nord, 1981. s.p.

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