Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Décor intérieur de la chapelle de l'archevêché de Sherbrooke

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Oeuvres d'art de la chapelle de l'archevêché de Sherbrooke

Région administrative :

  • Estrie

Date :

  • 1922 – 1932 (Production)
  • 1996 (Restauration)

Thématique :

  • Patrimoine religieux

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Beaux-arts

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (20)

Groupes associés (1)

Personnes associées (4)

Description

Le décor intérieur de la chapelle de l'archevêché de Sherbrooke est un ensemble de 17 biens regroupant 34 ornements muraux, dont des peintures, des vitraux et des boiseries. Les quatre grands tableaux de la nef, peints à l'huile sur des toiles marouflées, occupent une surface d'environ 4,5 mètres de hauteur par 2,5 mètres de largeur et s'inscrivent dans un arc brisé. Les trois vitraux situés dans le choeur comprennent chacun deux panneaux principaux à arc trilobé surmontés d'un quadrilobe, ainsi que deux panneaux inférieurs plus petits. Les tableaux et les vitraux participent au thème principal étant la Vierge Marie. Le mur arrière de la chapelle est orné d'une fresque peinte directement sur le mur et représentant l'arbre de Jessé. Les différentes scènes figuratives sont liées par des éléments décoratifs peints sur les murs, la voûte, les arcs et les colonnettes. L'ensemble est complété par des boiseries comprenant des portes, une tribune et 14 croix symbolisant les stations du chemin de croix.

Ces biens sont classés comme un ensemble patrimonial.

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Estrie > Sherbrooke

Matériaux :

  • Peinture (Huile)

Médium :

  • Peinture

Support :

  • Toile marouflée

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Ensemble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1993-10-21
 

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Valeur patrimoniale

Le décor intérieur de la chapelle de l'archevêché de Sherbrooke présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique découlant de son association avec l'artiste Ozias Leduc (1864-1955) qui a réalisé les peintures et qui est une figure majeure de l'art canadien, et en particulier de l'art sacré. Originaire de Saint-Hilaire, Leduc s'initie à la peinture murale en travaillant à Montréal comme assistant auprès d'Adolphe Rho (1839-1905) et de Luigi Cappello (1843-1902) dans les années 1880. Même s'il peint aussi des oeuvres de chevalet qu'il expose à l'Art Association de Montréal, Leduc mène toute sa vie une carrière prolifique comme peintre décorateur d'églises. Plus d'une trentaine de lieux de culte québécois, canadiens et étatsuniens sont ornés de ses peintures, notamment l'église de Saint-Hilaire, dont l'ornementation est réalisée de 1896 à 1900, et l'église de Notre-Dame-de-la-Présentation à Shawinigan-Sud, dont le décor a été exécuté de 1942 à 1956. Le décor de la chapelle de l'archevêché de Sherbrooke, produit par étapes entre 1922 et 1932, est une oeuvre de maturité qui s'insère entre ces deux créations constituant respectivement le point de départ et le point culminant de la peinture religieuse de Leduc. Il s'agit d'une composition unique dans la carrière de l'artiste, qui la considère lui-même comme son oeuvre majeure. Le caractère privé de la chapelle, utilisée par l'évêque et quelques membres du clergé, ainsi que les petites dimensions du lieu facilitent le travail du peintre. Ces conditions lui permettent d'élaborer une création personnelle où s'affirment son style pictural et son penchant pour la peinture du mouvement symboliste. À la différence des décors d'églises paroissiales de Leduc, qui affichent des sujets plus conventionnels pouvant être facilement décodés par un large public, les oeuvres de cette chapelle font appel aux éléments symboliques les plus complexes de l'iconographie chrétienne. Par exemple, la scène représentant à la fois Adam et Ève chassés du paradis et la Vierge matérialisant la promesse divine de rédemption est peu fréquente dans les décors d'églises. Ce travail d'envergure a nécessité de longues recherches. L'ensemble forme l'une des oeuvres les plus denses de l'artiste.

Le décor intérieur de la chapelle de l'archevêché de Sherbrooke présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. L'élaboration de ce riche environnement est le fruit d'une collaboration entre l'évêque Paul La Rocque (1846-1926), Ozias Leduc, son assistant Paul-Émile Borduas (1905-1960) et l'architecte du lieu de culte Louis-Napoléon Audet (1881-1971). Les espaces réservés aux peintures par Audet ainsi que la présence de délicates boiseries, de vitraux aux coloris chatoyants, de nervures et de colonnettes élancées forment une sorte d'écrin destiné à recevoir les tableaux. Les éléments architecturaux, la voûte et les murs sont peints de 26 motifs différents tracés au pochoir. Une partie de cette décoration complémentaire est exécutée par le jeune Borduas, alors âgé de 17 ans. Les vitraux, réalisés dans les ateliers Perdriau et O'Shea et installés dès 1921, sont à l'origine du choix du sujet des oeuvres peintes. En réalisant les toiles, Leduc tient également compte des portes et de la tribune de la chapelle et dispose adéquatement ses personnages autour de ces composantes. Les quatre grandes toiles représentant des apparitions de la Vierge et des scènes de sa vie partagent une structure similaire. L'axe central, les formes triangulaires créées par la position des figures dans le tableau, les nuées ondulantes de l'arrière-plan et les couleurs vives inspirées de la Sainte-Chapelle de Paris sont repris d'une oeuvre à l'autre. Tous ces détails soigneusement planifiés créent un ensemble particulièrement harmonieux.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2010.

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Éléments caractéristiques

Les éléments clés du décor intérieur de la chapelle de l'archevêché de Sherbrooke comprennent, notamment :
- les matériaux, dont la peinture à l'huile, les toiles marouflées, le verre coloré et le bois de chêne vernis;
- les quatre tableaux de grandes dimensions inscrits dans un arc brisé et représentant des apparitions de la Vierge et des scènes de sa vie, soit « L'annonce de Marie corédemptrice à Adam et Ève », « L'annonciation », « Le recouvrement de Jésus au temple » et « La crucifixion », leur palette de couleurs vives ainsi que la signature du peintre constituée des initiales O.L. imbriquées;
- la fresque du mur arrière représentant l'arbre de Jessé;
- les peintures décoratives des murs, de la voûte et des éléments architecturaux, dont les 26 motifs géométriques et végétaux;
- les trois vitraux du choeur, dont leurs deux panneaux principaux à arc trilobé surmontés d'un quadrilobe, leurs deux panneaux inférieurs plus petits, leurs couleurs vives et les thèmes articulés autour des mystères du rosaire;
- les boiseries, dont la porte à fenêtre plombée du mur latéral sud, les quatre portes principales à remplage surmontées d'une imposte à arc surbaissé, les deux portes à arc surbaissé de la tribune, ainsi que la tribune;
- les 14 petites croix en bois représentant les stations du chemin de croix et disposées par paires sur les murs latéraux.

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Informations historiques

Le décor intérieur de la chapelle de l'archevêché de Sherbrooke est réalisé peu après la construction du lieu de culte aménagé en 1920 à l'intérieur du palais épiscopal selon les plans de l'architecte Louis-Napoléon Audet (1881-1971). En créant cet environnement néogothique enrichi de boiseries, Audet prévoit des espaces destinés à recevoir des tableaux. Des vitraux, conçus par la maison montréalaise Perdriau et O'Shea et s'articulant autour du thème des mystères du rosaire, sont mis en place dans le choeur dès 1921. C'est à partir des sujets représentés dans ces vitraux que s'élabore le choix du thème des peintures murales réalisées par Ozias Leduc (1864-1955), l'une des figures majeures de l'art canadien, et en particulier de l'art sacré.

La première étape de réalisation du décor consiste à orner la voûte, les murs et les colonnettes de la chapelle de peintures décoratives tracées au pochoir. Une partie de ce travail est exécutée en 1922 par l'assistant d'Ozias Leduc, le peintre Paul-Émile Borduas (1905-1960), alors âgé de 17 ans. Les quatre grandes toiles des murs latéraux représentant des apparitions de la Vierge et des scènes de sa vie, ainsi que la fresque du mur arrière représentant l'arbre de Jessé, sont réalisées entre 1922 et 1932 par Leduc, qui y consacre de nombreuses recherches. Le caractère privé de la chapelle et ses petites dimensions permettent à l'artiste d'élaborer une création personnelle où s'affirment son style pictural et son penchant pour la peinture du mouvement symboliste. Il s'agit d'une composition unique dans la carrière de Leduc, qui la considère lui-même comme son oeuvre majeure.

Les 17 biens composant le décor intérieur de la chapelle de l'archevêché de Sherbrooke sont classés en 1993. Les oeuvres font l'objet d'une restauration à la fin des années 1990.

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • LACROIX, Laurier, dir. Ozias Leduc : une oeuvre d'amour et de rêve. Québec / Montréal, Musée du Québec / Musée des beaux-arts de Montréal, 1996. 318 p.
  • LACROIX, Laurier. « Décor intérieur de la chapelle de l'archevêché de Sherbrooke ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999, p. 294-296.
  • LACROIX, Laurier. « La chapelle de l'évêché de Sherbrooke : quelques dessins préparatoires d'Ozias Leduc ». Bulletin annuel du Musée des beaux-arts du Canada. Vol. 30 (1977), s.p.

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