Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Statue (Notre-Dame du Saguenay)

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Oeuvre d'art du Parc du Saguenay
  • Statue de Notre-Dame du Saguenay

Région administrative :

  • Saguenay--Lac-Saint-Jean

Date :

  • 1881 – (Production)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Beaux-arts > Sculpture

Éléments associés

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Description

« Notre-Dame du Saguenay » est une sculpture en ronde-bosse de très grande taille réalisée en 1881. L'oeuvre en pin recouverte de feuilles de plomb peintes, d'une hauteur de 7,5 mètres, représente la Vierge. Debout sur un socle, elle est couronnée d'une auréole étoilée et a les mains jointes. Elle est vêtue d'une tunique blanche et d'un manteau orné d'une bordure dorée. La sculpture se dresse à une hauteur de 180 mètres, sur la première des trois terrasses du cap Trinité, sur la rive sud de la rivière Saguenay.

Ce bien est classé objet patrimonial.

Dimensions :

  • Hauteur : 7,5 mètre(s)

Matériaux :

  • Bois (Pin)
  • Métal (Plomb)

Technique de fabrication :

  • Sculpté

Représentation iconographique :

  • Vierge Marie

Sujet :

  • Religion

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1965-12-22
 

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Valeur patrimoniale

« Notre-Dame du Saguenay » présente un intérêt patrimonial pour sa valeur ethnologique. Cette sculpture témoigne d'une pratique importante dans la religion catholique, celle des ex-voto. Il s'agit d'une offrande faite à un saint pour le remercier d'une grâce obtenue. Ces objets symboliques peuvent prendre différentes formes telles que des tableaux, des plaques ou encore des statues qui sont souvent déposés dans des lieux de culte. La sculpture de Notre-Dame du Saguenay a été commandée par Charles-Napoléon Robitaille (mort en 1897), un commis-voyageur qui aurait été miraculeusement sauvé par la Vierge en 1878 ou 1879. Cette oeuvre se distingue des ex-voto traditionnels par ses dimensions imposantes ainsi que par sa situation sur une élévation rocheuse naturelle. La statue de Notre-Dame du Saguenay rappelle également un courant de dévotion important envers la Vierge. Au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, le culte de la Vierge prend de l'importance dans la religion catholique, notamment à la suite de la proclamation du dogme de l'Immaculée Conception, en 1854, et des apparitions présumées de la Vierge à Lourdes, en France, en 1858. De nombreux lieux de dévotion dédiés à la Vierge sont ainsi créés partout dans le monde. L'installation de la sculpture monumentale de Notre-Dame sur le cap Trinité permet aux autorités religieuses québécoises de se doter d'un sanctuaire marial particulier qui se démarque par sa visibilité et son environnement naturel. De nombreux pèlerinages sont effectués à cet endroit dès la fin du XIXe siècle. Notre-Dame du Saguenay évoque ainsi l'importance du culte de la Vierge dans la religion catholique et constitue un élément important du patrimoine religieux québécois.

« Notre-Dame du Saguenay » présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. La sculpture est réalisée en 1881 par Louis Jobin (1845-1928). Ce dernier compte parmi les statuaires québécois les plus réputés de la fin du XIXe siècle et des premières décennies du siècle suivant. Bien qu'il ait créé plusieurs oeuvres profanes au début de sa carrière, il est surtout connu pour sa production religieuse. Il se spécialise, à partir de 1881, dans la confection de statues extérieures en bois recouvertes de métal, une technique répandue à l'époque. Il réalise ainsi plusieurs représentations de saints associés à des courants de dévotion populaire au Québec à la fin du XIXe siècle, dont la statue de Notre-Dame du Saguenay. Cette oeuvre est unique dans la production de Jobin : il s'agit de la plus grande ronde-bosse jamais commandée à un sculpteur québécois. Malgré les dimensions importantes de la sculpture, l'artiste a réalisé une Vierge gracieuse et élégante qui se distingue par ses proportions élancées et le rendu détaillé des drapés de sa tunique et de son manteau. La statue de Notre-Dame du Saguenay est ainsi un témoin important de la statuaire religieuse de la fin du XIXe siècle et constitue l'une des oeuvres les plus importantes produites par Louis Jobin. La sculpture, située en surplomb de la rivière Saguenay, se dresse à une hauteur de 180 mètres sur la première des trois terrasses du cap Trinité, une élévation naturelle qui domine la rive sud du fjord de la rivière. La statue de Notre-Dame du Saguenay, qui a contribué à la renommée du site où elle se trouve, est devenue un élément important du paysage saguenéen.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2010.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de « Notre-Dame du Saguenay » liés à ses valeurs ethnologique et artistique comprennent, notamment :
- ses dimensions, dont la hauteur de 7,5 mètres et la largeur d'environ 2 mètres;
- les matériaux, dont le pin recouvert de feuilles de plomb peintes ainsi que les feuilles d'or de la bordure du manteau;
- la position du personnage se tenant debout sur un socle, les mains jointes, la tête légèrement inclinée vers le bas;
- la représentation réaliste de la physionomie et des drapés de la tunique et du manteau blancs;
- l'auréole composée de douze étoiles.

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Informations historiques

« Notre-Dame du Saguenay » est située sur la première terrasse du cap Trinité qui domine la rivière Saguenay. Il s'agit d'une sculpture monumentale réalisée à la suite d'une grâce obtenue. À l'hiver 1878 ou 1879, Charles-Napoléon Robitaille (mort en 1897), un commis-voyageur, tente de traverser la rivière Saguenay. La glace cède sous le poids de l'attelage et l'homme tombe dans les eaux glacées de la rivière. Celui-ci aurait été miraculeusement sauvé par la Vierge après qu'il l'eut implorée et elle lui aurait redonné la santé par la suite. Pour remercier la Vierge de son intercession, Robitaille s'engage à lui dédier un ex-voto monumental.

Le commis-voyageur fait part de son idée à l'évêque de Chicoutimi, Mgr Dominique Racine (1828-1888), qui lui suggère d'ériger une statue sur le cap Trinité. À la fin de l'été 1880, Robitaille dévoile son projet et lance une souscription publique. Sans attendre les résultats de la campagne de financement, Robitaille rencontre le sculpteur Louis Jobin (1845-1928) et lui commande, en septembre 1880, une sculpture de la Vierge de 7,5 mètres de hauteur sur environ 2 mètres de largeur.

L'artiste, qui se spécialise dans la statuaire religieuse extérieure, s'inspire des attributs de l'Immaculée Conception pour concevoir cette oeuvre. La statue en pin a été réalisée en trois blocs distincts. Pour alléger la structure, Jobin a évidé le dos de la Vierge et fermé l'ouverture avec du lambris. L'ensemble, recouvert de feuilles de plomb peintes en blanc, est terminé au printemps 1881.

« Notre-Dame du Saguenay » est ensuite exposée à Montréal et à Québec avant d'être expédiée au cap Trinité. L'installation sur une montagne d'une statue de telles dimensions cause plusieurs problèmes. Les ouvriers chargés des travaux doivent enlever les feuilles de plomb et couper l'oeuvre en 14 morceaux pour les hisser jusqu'au sommet. La sculpture est réassemblée et tenue en place par des câbles d'acier. La bénédiction officielle a lieu le 15 septembre 1881. Dès lors, de nombreux pèlerinages sont effectués à cet endroit.

Exposée aux intempéries, la sculpture se détériore rapidement. Elle est restaurée en 1913 par une équipe dirigée par le fils de Charles-Napoléon Robitaille. Le socle en bois est alors remplacé par une base en béton. La statue est de nouveau restaurée en 1948. En 1954, la Société historique du Saguenay devient propriétaire de l'oeuvre.

« Notre-Dame du Saguenay » est classée en 1965. La sculpture est restaurée en 1977. C'est à ce moment qu'une partie des vêtements de la Vierge sont peints en bleu. L'oeuvre retrouve ses couleurs d'origine en 2008.

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • BÉLAND, Mario. Louis Jobin, maître-sculpteur. Québec / Montréal, Musée du Québec / Fides, 1986. 199 p.
  • BÉLAND, Mario. « Notre-Dame du Saguenay ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999, p. 92-93.
  • FRENETTE, François-Xavier-Eugène. Historique de la statue de la Sainte Vierge érigée sur le premier échelon du Cap-Trinité (Rivière Saguenay). Chicoutimi, s.n., 1949. 36 p.
  • MORISSETTE, Jérôme René. « Saga saguenéenne ». Continuité. No 120 (2009), p. 44-46.
  • s.a. « Notre-Dame du Saguenay : une statue colossale de Louis Jobin sur le cap Trinité ». Saguenayensia. Vol. 28, no 2 (1986), p. 58-69.

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