Collection Ernest-Cormier

La collection Ernest-Cormier regroupe 39 meubles de style Art déco exécutés de 1922 à 1931 ainsi qu'un moulage en plâtre non daté d'une stèle de l'Antiquité grecque. La collection compte plusieurs types de sièges et de tables, des meubles de rangement, dont un bahut, un buffet et un cabinet, et d'autres pièces de mobilier à usage personnel, dont un lit et une coiffeuse. La plupart des pièces de la collection sont faites de noyer et d'ébène de Macassar et quelques autres sont en merisier teint. Des détails en tissu, en marbre ou en cuivre y sont ajoutés.

Cette collection est classée ensemble patrimonial.

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Statut	Catégorie	Autorité	Date
Classement	Ensemble patrimonial	Ministre de la Culture et des Communications	1974-06-11

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La collection Ernest-Cormier présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son association avec Ernest Cormier (1885-1980), architecte québécois de grande renommée, également ingénieur, artiste et décorateur. Cormier bénéficie d'une double formation à l'École polytechnique de Montréal et à l'École des beaux-arts de Paris. Il se distingue dès ses débuts par ses réalisations d'un classicisme épuré constituant une voie médiane entre l'historicisme et l'architecture d'avant-garde. Certaines de ses oeuvres occupent une place importante dans l'histoire de l'architecture québécoise, notamment le pavillon Roger-Gaudry de l'Université de Montréal, érigé de 1927 à 1943. En 1930 et 1931, Cormier conçoit à Montréal sa propre résidence, ultérieurement classée. Il réalise également la décoration intérieure et le mobilier de cette demeure. Une partie de ces meubles et de ces objets forme aujourd'hui la collection Ernest-Cormier. D'autres objets de l'ensemble, qui sont des acquisitions et non des oeuvres de Cormier, révèlent les préférences artistiques de ce dernier. Par exemple, le moulage de la stèle d'Éleusis, qui est une reproduction d'un relief de l'Antiquité grecque, rappelle l'intérêt marqué de cet homme pour l'art antique. L'ensemble témoigne donc du savoir-faire et des goûts personnels de l'architecte.

La collection Ernest-Cormier présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. La qualité d'exécution de chacune des pièces, les matériaux nobles utilisés et leur représentativité par rapport au style Art déco font de ces objets un ensemble exceptionnel dans l'histoire des arts décoratifs au Québec. Le courant nommé « art déco » tire son appellation de l'Exposition des Arts décoratifs et industriels modernes, qui a lieu à Paris en 1925. Cet événement, auquel assiste Ernest Cormier, réunit les oeuvres des plus importants créateurs français et européens du domaine de l'architecture et des arts décoratifs. Celles-ci se veulent à la fois classiques par leur forme héritée de meubles et d'objets anciens, et modernes par leurs lignes épurées et géométriques. Le mobilier Art déco est souvent destiné à une élite fortunée et, par conséquent, fait de matériaux précieux tel l'ébène. La collection Ernest-Cormier est constituée principalement de meubles conçus par Cormier selon les critères formels de l'art déco et réalisés par l'ébéniste montréalais Louis Pistono (1888-1976) avec du noyer et de l'ébène de Macassar. Ces meubles, comprenant une série de chaises, un divan et des tables de différentes formes, sont largement inspirés de modèles créés par des décorateurs français renommés comme Émile-Jacques Ruhlmann (1879-1933), artiste majeur du style art déco. L'autre partie de la collection est formée de pièces achetées par Cormier en France durant les années 1920. Ces créations sont notamment attribuées à Maurice Dufrène (1876-1955), autre décorateur associé à l'Art déco. Elles s'harmonisent aux meubles de Cormier pour créer un ensemble homogène. La collection Ernest-Cormier figure parmi les ensembles les plus complets de meubles art déco conservés au Québec.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2010.

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Les éléments caractéristiques de la collection Ernest-Cormier liés à ses valeurs historique et artistique comprennent, notamment :
- le moulage d'une stèle et les 39 meubles à divers usages, dont un bahut, un buffet, un cabinet d'artiste, une coiffeuse, une crédence, un divan, un fauteuil, un lit, des tables, des chaises et des tabourets;
- les matériaux, dont le bois et la racine de noyer, l'ébène de Macassar, le merisier teint, le cuivre, le marbre noir d'Italie, le marbre Boisjourdan, les tissus de diverses couleurs et le plâtre;
- les caractéristiques des meubles, dont leur forme épurée ainsi que leur ornementation dépouillée et géométrisée;
- les caractéristiques du moulage de la stèle d'Éleusis, dont sa forme rectangulaire, ses grandes dimensions et la représentation des divinités grecques Déméter, Perséphone et Triptolème.

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La collection Ernest-Cormier est constituée, en majeure partie, de pièces de mobilier conçues par l'architecte Ernest Cormier (1885-1980) pour son usage personnel. Figure marquante de l'architecture québécoise et canadienne, Cormier reçoit de nombreuses distinctions durant sa carrière. Certaines de ses oeuvres occupent une place importante dans l'histoire de l'architecture québécoise, comme le pavillon Roger-Gaudry de l'Université de Montréal, construit de 1927 à 1943.

Certaines pièces de la collection sont exécutées en 1922 et en 1923 afin de meubler le studio de travail de Cormier, situé sur la rue Saint-Urbain, à Montréal, alors que d'autres sont réalisées en 1930 et en 1931 pour meubler sa résidence, alors en construction. Dessinées par Cormier, ces pièces sont confectionnées par l'ébéniste montréalais Louis Pistono (1888-1976). Quelques meubles sont conçus par des artisans français dont, probablement, Maurice Dufrène (1876-1955) durant les années 1920 et acquis par l'architecte lors de ses nombreux voyages ou séjours d'études en France. L'ensemble s'inscrit dans le style Art déco, une esthétique associée à l'Exposition des Arts décoratifs et industriels modernes, qui a lieu à Paris en 1925, un événement auquel assiste Cormier.

Cormier conserve ces objets jusqu'en 1975. Par la suite, ils sont entretenus et restaurés par les deux propriétaires suivants de la maison Ernest-Cormier, soit le designer Denis Robert et l'homme politique Pierre Elliott Trudeau (1919-2000).

Les objets et les pièces de mobilier de la collection Ernest-Cormier sont classés en 1974, en même temps que la maison Ernest-Cormier.

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