Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Décor peint de l'église de Saint-Hilaire

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Oeuvres d'art de l'église de Saint-Hilaire

Région administrative :

  • Montérégie

Date :

  • 1896 – 1900 (Production)

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Beaux-arts

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (19)

Personnes associées (2)

Voir la liste

Images

Description

Le décor peint de l'église de Saint-Hilaire est un ensemble de 17 biens regroupant 30 tableaux exécutés de 1896 à 1900. Seize tableaux de dimensions et de formats variés, peints à l'huile sur des toiles marouflées, sont inscrits dans des arcs brisés, lancéolés ou surbaissés. Les deux plus grandes oeuvres occupent une surface de 6 mètres de hauteur sur 2,5 mètres de largeur dans le choeur de l'église. Les autres toiles ornent l'espace au-dessus des autels latéraux ainsi que la nef et la section sous la tribune arrière. L'ensemble comprend des représentations de passages du Nouveau Testament symbolisant les sept sacrements, le portrait des quatre évangélistes et l'illustration d'autres thèmes fondamentaux du christianisme. Il est complété par les 14 stations du chemin de croix représentées dans de petits tableaux rectangulaires. Les compositions sont réalisées dans une palette de couleurs pastel lumineuse.

Ces biens sont classés comme un ensemble patrimonial.

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Montérégie > Mont-Saint-Hilaire

Technique de fabrication :

  • Peint

Haut de la page

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Ensemble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1976-08-05
 

Haut de la page

Valeur patrimoniale

Le décor peint de l'église de Saint-Hilaire présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique découlant de son association avec l'artiste Ozias Leduc (1864-1955) qui l'a réalisé et qui est une figure majeure de l'art canadien, et en particulier de l'art sacré. Originaire de Saint-Hilaire, Leduc s'initie à la peinture murale en travaillant à Montréal comme assistant auprès des décorateurs d'églises Adolphe Rho (1839-1905) et Luigi Cappello (1843-1902) dans les années 1880. Même s'il peint aussi des oeuvres de chevalet qu'il expose à l'Art Association de Montréal, il mène toute sa vie une carrière prolifique comme peintre décorateur d'églises. Plus d'une trentaine de lieux de culte québécois, canadiens et étatsuniens sont ornés de ses peintures, notamment la chapelle de l'archevêché de Sherbrooke, dont l'ornementation est réalisée de 1922 à 1932, et l'église de Notre-Dame-de-la-Présentation à Shawinigan-Sud, dont le décor a été exécuté de 1942 à 1956. Les 16 grands tableaux de l'église de Saint-Hilaire constituent la première commande d'oeuvres originales obtenue par l'artiste. Ce projet d'envergure revêt une importance particulière pour Leduc, puisqu'il doit décorer l'église paroissiale du village où il est né et où il participe activement à la vie communautaire. Dès sa réalisation à la fin des années 1890, ce décor est considéré comme une réussite, et il étend la renommée de l'artiste. Il est le point de départ d'une série de peintures religieuses produites par Ozias Leduc sur plus de soixante ans de carrière.

Le décor peint de l'église de Saint-Hilaire présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. La qualité d'exécution des peintures, l'originalité de certains thèmes et l'harmonie d'ensemble en font une réalisation marquante de l'histoire de l'art québécois. Le programme décoratif traite des thèmes fondamentaux du christianisme et de la pratique de la vie chrétienne. Le sujet des sept sacrements symbolisés par des passages du Nouveau Testament s'avère novateur dans la peinture religieuse au Québec. Le décor comprend aussi une toile représentant l'assomption de la Vierge qui est la composition la plus célèbre de l'ensemble. Ce modèle sera réutilisé par Leduc et servira aussi à d'autres peintres. Plusieurs tableaux exécutés après un séjour d'Ozias Leduc à Paris et à Londres en 1897 témoignent de l'influence de créateurs et de groupes d'artistes européens sur le peintre de Saint-Hilaire. Par exemple, les portraits des quatre évangélistes, qui se trouvent sous le jubé, présentent une certaine parenté stylistique avec la peinture du mouvement préraphaélite que Leduc a pu observer dans la capitale anglaise. Par ailleurs, le style personnel du peintre est déjà perceptible à travers des éléments qui deviendront caractéristiques de son oeuvre, telle l'insertion discrète de pans du paysage local et de natures mortes. Les tableaux interpellent ainsi plus directement les paroissiens qui y reconnaissent la silhouette familière du mont Saint-Hilaire, des forêts d'érables et des objets usuels. La palette de couleurs pastel lumineuse unit les images, tandis que la forme des oeuvres épouse l'architecture intérieure du lieu de culte. L'ensemble est souvent vu comme une oeuvre phare. Il laisse notamment une profonde impression sur le peintre Paul-Émile Borduas (1905-1960), qui deviendra l'assistant d'Ozias Leduc en 1922.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2010.

Haut de la page

Éléments caractéristiques

Les éléments clés des oeuvres d'art de l'église de Saint-Hilaire comprennent, notamment :
- l'ensemble composé de 30 tableaux, dont 16 tableaux de dimensions variés inscrits dans des arcs brisés, lancéolés ou surbaissés, ainsi qu'un chemin de croix comportant 14 stations de forme rectangulaire;
- les matériaux, dont la peinture à l'huile et les toiles marouflées;
- la palette de couleurs pastel lumineuse;
- les toiles représentant des thèmes fondamentaux du christianisme, dont l'adoration des mages, l'ascension et l'assomption de la Vierge;
- la toile représentant le patron de la paroisse et intitulée « Saint Hilaire rédigeant son traité sur la Trinité »;
- les représentations de passages du Nouveau Testament symbolisant les sept sacrements, dont « Le baptême du Christ », « Jésus et Marie-Madeleine », « Les disciples d'Emmaüs », « Le mariage de la Vierge », « La Pentecôte », « Le Christ remettant les clés à saint Pierre » et « La mort de saint Joseph »;
- les quatre tableaux représentant les évangélistes saint Matthieu, saint Marc, saint Luc et saint Jean;
- la toile représentant une tête d'ange.

Haut de la page

Informations historiques

Le décor peint de l'église de Saint-Hilaire est réalisé près de soixante ans après la construction du lieu de culte, érigé de 1830 à 1837. Le programme décoratif est entrepris à l'initiative du curé Joseph-Magloire Laflamme (1848-1926) et exécuté par le peintre Ozias Leduc (1864-1955). Ce dernier est une figure majeure de l'art canadien, et en particulier de l'art sacré. Plus d'une trentaine de lieux de culte québécois, canadiens et étatsuniens sont ornés de ses peintures. La quinzaine de grands tableaux qu'il réalise de 1896 à 1900 pour l'église de Saint-Hilaire constitue la première commande d'oeuvres originales obtenue par l'artiste. Ce projet d'envergure revêt une importance particulière pour Leduc, puisqu'il doit décorer l'église paroissiale du village où il est né et où il participe activement à la vie communautaire. En plus des grandes toiles représentant divers thèmes fondamentaux du christianisme et de la pratique de la vie chrétienne, l'artiste est aussi chargé de la conception de 14 petits tableaux illustrant les stations du chemin de croix. Il peint ces tableaux d'après des gravures d'Aloïs Petrak (1811-1888) reproduisant des oeuvres du peintre Joseph Ritter von Führich (1800-1876).

Pour financer les travaux, le curé Laflamme organise des loteries, des bazars, des fêtes et des collectes, qui sont annoncés dans divers journaux comme La Presse de Montréal et Le Courrier de Saint-Hyacinthe en 1896 et 1897. Les sommes amassées permettent notamment à Ozias Leduc d'effectuer un séjour de plusieurs mois à Paris et à Londres en 1897. Le peintre mène alors des recherches et fréquente les musées et les salons pour observer les oeuvres des maîtres européens, en plus de réaliser de nombreuses esquisses et des études préliminaires. Ces efforts portent fruit puisque le décor de l'église de Saint-Hilaire est considéré dès sa réalisation comme une réussite, et il procure une grande renommée à l'artiste.

Le décor peint de l'église est restauré à plusieurs reprises. La première restauration est supervisée par Leduc lui-même lors de travaux de rénovation effectués de 1928 à 1931. Les travaux comprennent notamment l'ajout de la grille du choeur et de vitraux exécutés par Guillaume Ernest Pellus d'après les cartons du peintre, qui a aussi dessiné le modèle des lampes électriques posées au même moment.

L'église de Saint-Hilaire est classée en 1965. Les 30 tableaux constituant le décor peint sont classés en 1976. Les oeuvres sont à nouveau restaurées en 1997.

Haut de la page

Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991. 565 p.
  • FAVREAU, Bernard. Au-delà de l'image : l'église de Mont-Saint-Hilaire et son peintre Ozias Leduc. Beloeil, Valiquette, 2000. 120 p.
  • GLADU, Paul. Ozias Leduc. La Prairie, Éditions M. Broquet, 1989. 103 p.
  • LACROIX, Laurier, dir. Ozias Leduc : une oeuvre d'amour et de rêve. Québec / Montréal, Musée du Québec / Musée des beaux-arts de Montréal, 1996. 318 p.
  • LACROIX, Laurier. « Oeuvres d'art de l'église de Saint-Hilaire ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999, p. 203-206.
  • MICHEL, André, dir. Ozias Leduc peintre et citoyen de St-Hilaire. Mont-Saint-Hilaire, Musée d'art de Mont-Saint-Hilaire, 1995. 32 p.
  • STIRLING, J. Craig. Ozias Leduc et la décoration intérieure de l'église de Saint-Hilaire. Civilisation du Québec, 33. Québec, Ministère des affaires culturelles, 1985. 279 p.

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013