Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site patrimonial de l'Église-d'Odelltown

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Site historique de l'Église-d'Odelltown

Région administrative :

  • Montérégie

Municipalité :

  • Lacolle

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Protestantisme (Méthodiste))

Usage :

  • Non applicable

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (2)

Plaques commémoratives associées (1)

Événements associés (1)

Groupes associés (2)

Personnes associées (13)

Images

Carte

Description

Le site patrimonial de l'Église-d'Odelltown est un ancien ensemble religieux de tradition méthodiste érigé à partir de 1823. Il se compose de l'église Odelltown United et d'anciennes écuries. L'église en pierre, élevée de 1823 à 1825, présente un plan rectangulaire. Sa façade dépouillée comprend des retours de corniches suggérant un fronton et est percée d'ouvertures rectangulaires et en arc brisé. Un campanile couronne à l'avant le faîte du toit à deux versants droits. Les anciennes écuries en bois, construites vers 1845 derrière l'église, présentent un plan en « L ». Le site patrimonial de l'Église-d'Odelltown se situe dans un secteur agricole de la municipalité de Lacolle.

Ce bien est classé site patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur des bâtiments et au terrain.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Site patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1984-06-18

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 8 - Terrain supérieur
  • 12 - Potentiel archéologique significatif
 

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Valeur patrimoniale

Le site patrimonial de l'Église-d'Odelltown présente un intérêt pour sa valeur historique. Ce lieu a été le théâtre d'un événement marquant dans l'histoire des rébellions de 1837 et 1838, soit la bataille d'Odelltown. Lors de cette bataille, qui s'est tenue le 9 novembre 1838, un groupe de patriotes formé de près de 600 hommes se dirige vers Odelltown, commandé entre autres par Robert Nelson (1794-1873), Médard Hébert et Charles Hindelang (1810-1839). Prévenus de leur arrivée, les volontaires loyaux se réfugient dans l'église. Ils sont près de 200, dirigés par le colonel Taylor et le lieutenant-colonel Lewis Odell (1784-1843). Le siège dure quelques heures, jusqu'à ce que des volontaires de Caldwell's Manor arrivent en renfort et provoquent la fuite des patriotes. Le site évoque ainsi la dernière bataille ayant marqué ces rébellions.

Le site patrimonial de l'Église-d'Odelltown présente également un intérêt pour sa valeur architecturale. Le lieu de culte a été construit de 1823 à 1825 d'après les plans de l'architecte-entrepreneur John Graves. Il présente une architecture dépouillée caractéristique des églises des religions réformées, notamment par son plan rectangulaire, le campanile sur le faîte à l'avant et l'absence d'ornements. La faible pente du toit ainsi que les retours de corniche en façade suggérant un fronton témoignent d'une certaine influence palladienne. Par ailleurs, les ouvertures en arc brisé de la façade, probablement tributaires de travaux réalisés dans les années 1860, empruntent au style néogothique en vogue dans la seconde moitié du XIXe siècle. Quant aux grandes fenêtres des longs-pans, elles sont typiques des lieux de culte des religions réformées et procurent l'éclairage nécessaire à la lecture individuelle des Écritures, qui constitue la base de la pratique.

Le site patrimonial de l'Église-d'Odelltown présente également un intérêt pour sa valeur historique liée à son aménagement traditionnel. Jusqu'au début du XXe siècle, plusieurs églises paroissiales sont dotées d'écuries qui permettent aux fidèles d'abriter leurs chevaux durant l'office religieux. L'église d'Odelltown est pourvue d'écuries vers 1845. De plan en « L », ces dernières sont situées derrière le temple et se distinguent par leurs dimensions importantes. Ces écuries comptent aujourd'hui parmi les rares exemples d'un usage traditionnel révolu.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.

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Éléments caractéristiques

Les éléments clés du site patrimonial de l'Église-d'Odelltown liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation en bordure de la route, dans un secteur agricole;
- la présence d'une église et d'écuries derrière;
- les caractéristiques de l'église, dont le plan rectangulaire, le toit à deux versants droits couvert de tôle, la maçonnerie en moellons, le campanile sur le faîte à l'avant, la façade dépouillée (dotée d'une porte en bois et d'une fenêtre en arc brisé), les fenêtres rectangulaires, la corniche moulurée, les retours de corniche à la base du pignon et la souche de cheminée en brique;
- les caractéristiques des écuries, dont le plan en « L », le toit à deux versants droits, les murs en bois, la couverture en tôle et les arcades formées d'arcs polygonaux.

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Informations historiques

Le site patrimonial de l'Église-d'Odelltown est situé dans l'ancienne seigneurie de Lacolle. Cette dernière a été formée par le regroupement des seigneuries concédées en 1733 par le gouverneur général de la Nouvelle-France Charles de Beauharnois de La Boische (1671-1749) et l'intendant Gilles Hocquart (1694-1783) à Louis Denys de La Ronde (1675-1741) et à Louis Liénard de Beaujeu de Villemonde (1716-1802).

En 1793, le gouvernement britannique offre une terre au Bas-Canada à Joseph Odell (1761-1824), un capitaine loyaliste de la Nouvelle-Angleterre, en guise de compensation pour des pertes subies lors de la guerre de l'Indépendance américaine (1775-1783). Odell s'y installe avec ses six fils. La localité, qui prend le nom d'Odelltown, se développe avec l'arrivée d'autres pionniers appartenant aux Églises réformées. Au début du XIXe siècle, des prédicateurs méthodistes parcourent la région et un premier missionnaire, James Booth, s'installe à Odelltown.

La communauté d'Odelltown entreprend la construction d'un lieu de culte méthodiste en 1823, d'après les plans de l'architecte-entrepreneur John Graves. Les travaux, réalisés par le menuisier John Wandby aidé de plusieurs bénévoles, sont terminés en 1825. Au cours des années suivantes, la communauté projette de construire des écuries à côté de l'église. Une souscription est organisée dès 1832.

Le 9 novembre 1838, un événement associé aux rébellions de 1837 et 1838 se déroule à l'église méthodiste. Ce jour-là, un groupe de patriotes formé de près de 600 hommes se dirige vers Odelltown, commandé entre autres par Robert Nelson (1794-1873), Médard Hébert et Charles Hindelang (1810-1839). Prévenus de leur arrivée, les volontaires loyaux se réfugient dans l'église. Ils sont près de 200 hommes, dirigés par le colonel Taylor et le lieutenant-colonel Lewis Odell (1784-1843). Le siège dure quelques heures, jusqu'à ce que des volontaires de Caldwell's Manor arrivent en renfort et provoquent la fuite des patriotes. Cette bataille, désignée sous le nom de bataille d'Odelltown, est la dernière ayant marqué les rébellions. Elle a fait des victimes dans chacun des camps, dont plus d'une dizaine de morts et autant de blessés.

Lors de cet affrontement, l'église subit des dommages. En 1839, grâce à une compensation provenant du gouvernement britannique, des travaux sont réalisés par George Wandby et Thomas Wilson. Puis, vers 1845, de grandes écuries sont érigées derrière le bâtiment.

À partir de 1861, la communauté d'Odelltown songe à se doter d'un nouveau lieu de culte, l'église nécessitant d'importants travaux. Au cours des années suivantes, le projet est abandonné. En 1867, la restauration de l'église est donc entreprise, et son intérieur est réaménagé. C'est probablement à ce moment qu'elle est dotée d'ouvertures en arc brisé d'esprit néogothique.

En 1924, la bataille d'Odelltown est désignée événement historique national du Canada par le gouvernement fédéral.

En 1925, les méthodistes s'unissent aux congrégationalistes et à une partie des presbytériens pour fonder l'Église unie du Canada, et l'église d'Odelltown devient une église unie.

L'église est restaurée en 1973. À l'extérieur, l'enduit recouvrant la maçonnerie est enlevé. Les ouvertures retrouvent leur forme originale, à l'exception de la porte et de la fenêtre la surmontant qui conservent leur forme en arc brisé. Le décor intérieur est également rétabli.

Le site patrimonial de l'Église-d'Odelltown est classé en 1984. L'église fait l'objet d'une restauration en 1997. Elle est encore ouverte au culte.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montérégie

MRC :

  • Le Haut-Richelieu

Municipalité :

  • Lacolle

Adresse :

  • 243, route 221

Lieux-dits :

  • Odelltown

Localisation informelle :

Situé à l'intersection de la route 221 et la montée d'Odelltown.

Latitude :

  • 45° 2' 33.0"

Longitude :

  • -73° 23' 13.0"

Désignation cadastrale :

  • Lot 4 938 038

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • BOURGET, Charles. « L'église méthodiste d'Odelltown ». Fondation du patrimoine religieux du Québec. Fondation du patrimoine religieux du Québec [En ligne]. http://www.patrimoine-religieux.qc.ca/odendmtcarmel/odendmtcarmelf.htm
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • FORTIN, Réal. La guerre des Patriotes: le long du Richelieu. Saint-Jean-sur-Richelieu, Québec, Mille Roches, 1988. 286 p.
  • SALOMON DE FRIEDBERG, Barbara. « Église méthodiste d'Odelltown ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 323-324.

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