Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Manoir de la Baronnie-de-Portneuf

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Manoir Edward-Hale
  • Manoir Hale
  • Manoir Langlois

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Portneuf

Date :

  • après 1761 – avant 1789 (Construction)
  • 1846 (Agrandissement)
  • 1906 – 1907 (Agrandissement)
  • 1955 (Réaménagement intérieur)
  • vers 2000 (Restauration)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)
  • Fonction résidentielle (Manoirs seigneuriaux)

Éléments associés

Groupes associés (1)

Personnes associées (8)

Images

Carte

Description

Le manoir de la Baronnie-de-Portneuf est une ancienne maison de ferme devenue manoir seigneurial. Construite entre 1762 et 1788, et allongée en 1846, cette maison en pièce sur pièce de plan rectangulaire, à un étage et demi, est coiffée d'un toit à deux versants droits percé de lucarnes. Ses murs sont revêtus de planches à clins et pourvus de planches cornières. Le manoir de la Baronnie-de-Portneuf est situé sur un terrain de forme irrégulière, le long du tracé de l'ancien chemin du Roy, dans la municipalité de Portneuf.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, ainsi qu'au terrain.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2012-10-19

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 5 - Intérieur supérieur
  • 9 - Terrain notable
  • 12 - Potentiel archéologique significatif

Statuts antérieurs

  • Reconnaissance, 2005-06-23
 
Citation Immeuble patrimonial Municipalité (Portneuf) 1998-06-08
 

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Valeur patrimoniale

Le manoir de la Baronnie-de-Portneuf présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Ce manoir est le seul à subsister à l'intérieur des trois seigneuries érigées en baronnie pendant le Régime français, soit des Islets (1675), Portneuf (1681) et Longueuil (1700). René Robinau de Bécancour (vers 1625-1699), premier grand voyer de la Nouvelle-France, est fait baron par Louis XIV (1638-1715) en 1681, et sa seigneurie devient ainsi baronnie. Le manoir témoigne donc d'un type de propriété très rare dans le cadre du régime seigneurial. Cette demeure est construite entre 1762 et 1788, dans les limites du domaine seigneurial, pour le censitaire Jacques-Alexis Delisle (1739-1814). Elle acquiert une nouvelle vocation de 1845 à 1851, alors qu'elle devient le manoir d'Edward Hale (1789-1862), homme d'affaires prospère de Québec. Entre 1812 et 1826, Hale est le coseigneur emphytéote de la baronnie de Portneuf et de la seigneurie de Sainte-Croix, qui appartiennent aux Ursulines de Québec. En 1826, il devient le seul seigneur emphytéote de ces terres, jusqu'au terme du bail en 1851. Durant les dix années suivantes, Hale continue d'habiter le manoir et d'y percevoir des arrérages de redevances seigneuriales. Edward Hale fait partie du Conseil spécial du Bas-Canada, instance délibérante non élue créée en 1838 et dissoute avec la proclamation de l'Acte d'Union en 1841. Le manoir sera par ailleurs habité, de 1885 à 1929, par Marie-Joséphine Sandfield Macdonald (1844-1929), fille de John Sandfield Macdonald (1812-1872), premier ministre du Canada-Uni de 1862 à 1864 et de l'Ontario de 1867 à 1871. Le manoir de la Baronnie-de-Portneuf témoigne ainsi du passé seigneurial de la baronnie de Portneuf et de la vie de certains de ses occupants.

Le manoir de la Baronnie-de-Portneuf présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. La résidence est un bon exemple de maison d'inspiration française, comme en témoignent le carré en pièce sur pièce fait de madriers posés sur le cant et coulissés entre des poteaux corniers et intermédiaires, l'élévation d'un étage et demi, le toit à deux versants et la présence d'une cheminée au centre du carré initial. En 1845, la maison est allongée et quelques éléments d'inspiration britannique sont ajoutés, dont la galerie couverte. La charpente du toit témoigne aussi de son évolution. Celle du carré initial, plutôt complexe, est d'inspiration française, tandis que celle de l'allonge est d'inspiration britannique et de facture simplifiée. La résidence se distingue aussi par son intérieur, comprenant des foyers en pierre de taille, des plafonds à caissons, des poutres, des murs habillés de planches et des boiseries. Deux anciens caveaux aux murets en pierre sont présents dans l'entresol, le plus récent ayant un dallage en pierre. Grâce aux travaux de restauration, le manoir de la Baronnie-de-Portneuf, qui constitue un des rares exemples de manoir en bois, est dans un bon état de conservation.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2006.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du manoir de la Baronnie-de-Portneuf liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation sur un terrain de forme irrégulière, dans l'ancien domaine seigneurial de la baronnie de Portneuf, le long de l'ancien chemin du Roy;
- l'orientation de sa façade principale vers le sud;
- son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage et demi et le toit à deux versants;
- les matériaux, dont les fondations en pierre, la charpente en pièce sur pièce faite de madriers posés sur le cant et coulissés entre des poteaux corniers et intermédiaires, le revêtement en planches à clins, les planches cornières et les chambranles en bois ainsi que le toit couvert de tôle à la canadienne;
- les ouvertures disposées régulièrement, dont les deux portes du rez-de-chaussée de la façade principale, les fenêtres à battants ainsi que les lucarnes à pignon et à petits carreaux;
- la galerie couverte de la façade principale et ses poteaux en bois;
- les deux cheminées en pierre de taille bouchardée, l'une située au centre du carré initial et l'autre dans le prolongement du mur pignon de l'allonge;
- la charpente d'inspiration française du toit du carré initial, comportant quatre fermes composées de chevrons, d'un faux entrait, d'un entrait et d'un poinçon, des aisseliers de contreventement, un faîte, un sous-faîte et des pannes sur lesquelles reposent les planches posées à la verticale;
- la charpente d'inspiration britannique du toit de l'allonge, comportant trois fermes plus rapprochées composées de deux chevrons et d'un faux entrait, sans contreventement;
- les caractéristiques de l'espace intérieur, dont les foyers comportant des jambages et un sommier avec clé de voûte en pierre de taille piquée, les plafonds à caissons du rez-de-chaussée, les planches moulurées habillant les poutres, les revêtements à larges planches, les boiseries, la cloison de planches à couvre-joint, les portes d'armoire et les éléments de quincaillerie;
- les deux caveaux aux murets en pierre, le plus récent ayant un dallage en pierre.

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Informations historiques

La seigneurie de Portneuf est concédée en 1647. Elle devient baronnie en 1681, lorsque son propriétaire, René Robineau de Bécancour (vers 1625-1699), premier grand voyer de la Nouvelle-France, est fait baron par Louis XIV (1638-1715). Il s'agit du seul manoir à subsister à l'intérieur des trois seigneuries érigées en baronnie pendant le Régime français, soit des Islets (1675), Portneuf (1681) et Longueuil (1700).

En 1744, la baronnie est vendue aux Ursulines de Québec et, par la suite, administrée par l'entremise d'agents seigneuriaux. La maison, qui deviendra le manoir de la Baronnie-de-Portneuf, est construite entre 1762 et 1788 pour le censitaire Jacques-Alexis Delisle (1739-1814), dans les limites du domaine seigneurial.

En 1801, les Ursulines louent, par bail emphytéotique de 50 ans, la baronnie de Portneuf, la seigneurie de Sainte-Croix ainsi que leurs moulins à Mathew MacNider (avant 1761-en ou après 1804), négociant de Québec et ancien député du comté de Hampshire à la Chambre d'Assemblée du Bas-Canada. En échange d'une rente annuelle, ce bail accorde à MacNider tous les privilèges seigneuriaux.

En 1812, le bail est repris par la société Coltman and Hale, issue de l'association des frères John Coltman (mort en 1812) et William Bacheler Coltman (mort en 1826) avec Edward Hale (1789-1862). Vivant alternativement à Québec et à Portneuf, ce dernier joue un rôle important dans l'administration et le développement de la baronnie. Homme d'affaires prospère, il devient le seul actionnaire de la compagnie et le seigneur emphytéote de Portneuf en 1826. Il fait aussi partie du Conseil spécial du Bas-Canada, instance délibérante non élue créée en 1838 et dissoute avec la proclamation de l'Acte d'Union en 1841.

En 1845, Edward Hale fait l'acquisition de la maison construite pour Delisle et habitée depuis 1837 par le notaire Paul Bigué (1787-1846). Elle devient alors le manoir de la baronnie de Portneuf. L'année suivante, Hale fait agrandir la résidence vers l'est et agrémente la façade principale d'une galerie aux motifs Regency. Il aménage son bureau dans la nouvelle partie, où il gère ses affaires et reçoit ses censitaires.

En 1851, au terme du bail, les Ursulines se départissent de la baronnie au profit de Angus McDonald (mort en 1887), un négociant de Québec recommandé par Hale. Trois ans plus tard, le régime seigneurial est aboli. Hale continue d'habiter le manoir jusqu'en 1861 et d'y percevoir les arrérages de redevances seigneuriales.

Entre 1885 et 1897, la maison est louée par Marie-Joséphine Sandfield Macdonald (1844-1929), fille de John Sandfield Macdonald (1812-1872), ancien premier ministre du Canada-Uni de 1862 à 1864 et de l'Ontario de 1867 à 1871. Elle est aussi la veuve de l'avocat Jean Langlois (1824-1886), député à la Chambre des communes. En 1897, Marie-Joséphine Sandfield Macdonald devient propriétaire des lieux et le demeurera jusqu'à son décès. En 1906 et 1907, la maison est modifiée, notamment par l'ajout d'une annexe de deux étages à l'arrière, maintenant disparue. Quant au décor de la galerie, il sera progressivement supprimé. Pendant ces années, la maison est connue sous le nom de manoir Langlois.

Après une période d'utilisation comme auberge, dans les années 1930 et 1940, le manoir est divisé en trois logements en 1955. À la fin du XXe siècle, il redevient une résidence unifamiliale, et des travaux de restauration sont effectués.

Le manoir de la Baronnie-de-Portneuf est cité en 1998. Il est reconnu en 2005. Comme tous les biens reconnus, il est devenu classé à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Portneuf

Municipalité :

  • Portneuf

Adresse :

  • 100, 1e Avenue

Latitude :

  • 46° 41' 39.676"

Longitude :

  • -71° 52' 41.203"

Désignation cadastrale :

  • Lot 2 981 010

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Documents

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Références

Notices bibliographiques :

  • CÔTÉ, Alain. Le manoir Hale de la baronnie de Portneuf. Québec, ministère de la Culture et des Communications, 2002. 50 p.
  • GALARNEAU, Claude. « McDonald, Angus ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/

Multimédias disponibles en ligne :

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