Maison McGinnis
Type :
Patrimoine immobilier
Autre(s) nom(s) :
- Maison MacDonald-Thibodeau
Région administrative :
- Montérégie
Municipalité :
- Saint-Jean-sur-Richelieu
Date :
- 1832 – 1841 (Construction)
- 1876 (Rénovation)
Période :
- Le Régime britannique (1760 à 1867)
Usage :
- Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)
Personnes associées (2)
- MacDonald, Duncan ( – après 1906) - Occupant(e)
- McGinnis, Richard Brodhead (vers 1786 – 1853) - Occupant(e)
Carte
Description
La maison McGinnis est une résidence bourgeoise construite entre 1832 et 1841 et modifiée en 1876 dans l'esprit Second Empire. De plan rectangulaire, l'habitation de pierre comprend un rez-de-chaussée et un étage supérieur logé dans un toit à la Mansart à deux eaux. Deux annexes sont disposées en retour d'équerre contre la façade ouest, l'une couverte d'un toit à deux versants droits et l'autre d'un toit plat. La maison McGinnis est située légèrement en retrait de la voie publique, au coeur d'une zone commerciale du secteur Saint-Jean de la ville de Saint-Jean-sur-Richelieu.
Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.
Plan au sol :
Irrégulier
Nombre d'étages :
2
Groupement :
Détaché
Structure :
- Maçonnerie en brique
- Maçonnerie en pierre
Annexes :
- Agrandissement
- Cuisine d'été
Saillies :
- Baie en saillie
- Cheminée
- Galerie
- Portique
Toit :
-
Forme : À deux versants droits
Matériau : Asphalte, bardeaux -
Forme : Mansardé
Matériau : Asphalte, bardeaux - Forme : Plat
Porte principale :
- bois, à panneaux et vitrage, à battants
Autre(s) porte(s) :
- bois, à panneaux et vitrage, à battants
- bois, à panneaux et vitrage, à battants
- bois, à panneaux et vitrage, à imposte
- bois, à panneaux et vitrage, à imposte et à baies latérales
- contemporaine, à battants
- métallique, à battants
Fenêtre(s) :
- carrée, À battants, à petits carreaux
- cintrée, À battants, à moyens ou grands carreaux
- cintrée, À guillotine
- cintrée, Fixe
- Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
- Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
- Rectangulaire, À battants, à petits carreaux
- Rectangulaire, À battants, à petits carreaux
- Rectangulaire, Fixe
Lucarne(s) :
- À fronton
- À pignon
Éléments architecturaux :
- Aisseliers
- Applique
- Colonne
- Corniche moulurée
- Fronton
- Retour de l'avant-toit
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Immeuble patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 2012-10-19 |
Catégories de conservation
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Statuts antérieurs
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Valeur patrimoniale
La maison McGinnis présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique découlant de son association avec deux personnalités, Richard Brodhead McGinnis et Duncan MacDonald. Cette résidence est construite entre 1832 et 1841 par Richard Brodhead McGinnis, qui a marqué l'histoire de la baronnie de Longueuil en tant qu'agent seigneurial du baron Charles William Grant (1782-1848), dont il a administré les concessions situées au sud du territoire. Elle est ensuite acquise par Duncan MacDonald, qui la transforme en 1876 pour lui donner son apparence actuelle. Maire de Saint-Jean de 1886 à 1889, ce dernier s'est associé avec son frère Edward dans de nombreuses entreprises locales, dont une banque privée et la St. John's Stone Chinaware Co., une importante manufacture de céramique à la fin du XIXe siècle. La résidence a donc appartenu à de grands notables de la localité.
La maison McGinnis présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Cette demeure cossue est l'une des rares maisons en pierre situées dans le secteur urbain de Saint-Jean-sur-Richelieu. À l'instar de nombreuses résidences bourgeoises, elle est modifiée en 1876 pour s'adapter au style Second Empire, dont l'influence marque la seconde moitié du XIXe siècle. Ainsi, un toit à la Mansart vient remplacer le toit à deux versants et une porte-fenêtre centrale surmontée d'un fronton cintré donnant sur un balcon est ajoutée. Elle est, de plus, dotée de deux spacieuses baies en saillie qui encadrent un porche central à plusieurs colonnes. Sa décoration intérieure s'agrémente d'un escalier principal en bois sculpté, de foyers en marbre et en fer ouvragé, de rosaces et de moulures aux motifs végétaux. Importé de France et diffusé en Amérique du Nord après 1850, le style Second Empire s'affirme comme référence en matière de bon goût au sein de la bourgeoisie.
La maison McGinnis présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur ethnologique. Son plan évoque le mode d'habiter de la société bourgeoise du XIXe siècle, qui considère la résidence privée à la fois comme le symbole de sa réussite sociale et le lieu de préservation de son intimité, deux éléments qui s'expriment notamment par la spécialisation des pièces, leur distribution hiérarchisée et leur décor. Ainsi, le rez-de-chaussée du corps de logis regroupe les pièces publiques qui illustrent par leur richesse le statut social des propriétaires. Elles sont situées de part et d'autre d'un hall central, lieu de transition occupé par un majestueux escalier menant à l'étage, où sont situées les chambres. À l'arrière, l'annexe nord, déjà construite en 1841, loge un escalier de service, la cuisine ainsi que les appartements des domestiques. Son appentis sert à entreposer le combustible et comprend aussi des chambres. Pour respecter les convenances, cette zone est séparée du corps de logis par une pièce et un couloir. Ayant échappé aux modifications de 1876, l'aménagement intérieur de la maison McGinnis témoigne toujours du statut social de ses premiers propriétaires.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.
Éléments caractéristiques
Les éléments clés de la maison McGinnis liés à ses valeurs historique, architecturale et ethnologique comprennent, notamment :
- ses matériaux, dont la maçonnerie en moellons recouverte d'une mince couche de ciment carrelé, donnant l'apparence de la pierre de taille;
- ses éléments inspirés du style Second Empire, dont le toit à la Mansart à deux eaux ainsi que la porte-fenêtre centrale surmontée d'un fronton cintré donnant sur un balcon, ses deux vantaux formant un arc surbaissé et ses deux fenêtres cintrées;
- le porche central à plusieurs colonnes en façade et les galeries couvertes longeant les murs latéraux;
- ses ouvertures disposées de manière symétrique en façade, dont les deux spacieuses baies en saillie ainsi que les lucarnes à fronton triangulaire percées d'une fenêtre à battants à grands carreaux formant un arc surbaissé;
- les portes-fenêtres du mur latéral sud;
- le plan du rez-de-chaussée du corps de logis comprenant notamment le hall central, le salon et la salle à manger en façade ainsi que le bureau et le cabinet à l'arrière;
- le plan de l'étage supérieur du corps de logis, divisé comme le rez-de-chaussée, comprenant notamment les chambres principales en façade et deux autres chambres à l'arrière;
- la décoration intérieure, dont l'escalier principal ornementé d'un pilastre en bois sculpté, de balustres tournés et d'un limon en bois découpé, les cinq foyers en marbre et en fer ouvragé, la porte monumentale du salon, le meuble encastré du côté nord de la pièce de service, les chambranles de porte moulurés et à joint d'angle emboîté, les rosaces et les moulures aux motifs végétaux ornant le salon et la salle à manger;
- l'annexe nord, comprenant notamment l'escalier de service et la cuisine au rez-de-chaussée ainsi qu'une chambre de domestique et une salle de bain au second niveau;
- l'appentis de l'annexe nord, comprenant notamment un entrepôt à combustible au rez-de-chaussée et deux chambres au second niveau.
Informations historiques
La maison McGinnis est construite entre 1832 et 1841 pour Richard Brodhead McGinnis, agent seigneurial de Charles William Grant (1782-1848), cinquième baron de Longueuil. Saint-Jean, qui porte à l'époque le nom de Dorchester, fait partie d'une des rares baronnies associées au régime seigneurial au Québec, celle de Longueuil. En 1876, Duncan MacDonald, alors propriétaire, donne à la demeure une allure Second Empire. Un toit à la Mansart vient remplacer le toit à deux versants et une porte-fenêtre surmontée d'un fronton cintré donnant sur un balcon est ajoutée au centre. En outre, elle est dotée de deux spacieuses baies en saillie qui encadrent un porche central à plusieurs colonnes. Sa décoration intérieure s'agrémente d'un escalier principal en bois sculpté, de foyers en marbre et en fer ouvragé, de rosaces et de moulures aux motifs végétaux. Maire de Saint-Jean de 1886 à 1889, Duncan MacDonald s'est associé avec son frère Edward dans de nombreuses entreprises locales, dont une banque privée et la St. John's Stone Chinaware Co., une importante manufacture de céramique à la fin du XIXe siècle. Au cours du XXe siècle, l'annexe sud-est ajoutée à l'arrière.
La maison McGinnis est reconnue en 1978. Ce bien est devenu classé à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.
Emplacement
Region administrative :
- Montérégie
MRC :
- Le Haut-Richelieu
Municipalité :
- Saint-Jean-sur-Richelieu
Adresse :
- 166, rue Jacques-Cartier Nord
Latitude :
- 45° 18' 17.5"
Longitude :
- -73° 15' 12.8"
Désignation cadastrale :
- Lot 4 270 292
- Lot 4 270 303
Références
Notices bibliographiques :
- Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
- GAUTHIER, Raymonde et Pierre LANDRY. Relevé, histoire et analyse de la maison Thibodeau, Saint-Jean-sur-Richelieu. Québec, ministère des Affaires culturelles, 1977. s.p.
- GAUTHIER, Raymonde. « Maison MacDonald-Thibodeau ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 311.