Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison François-Cherrier

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Maison Cherrier

Région administrative :

  • Montérégie

Municipalité :

  • Saint-Denis-sur-Richelieu

Date :

  • 1808 – 1811 (Construction)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Événements associés (1)

Personnes associées (3)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

La maison François-Cherrier est une habitation d'inspiration française et d'influence urbaine construite au début du XIXe siècle. Cette maison en pierre de plan rectangulaire est coiffée d'un toit à deux versants droits. Elle possède un étage et demi en façade et deux étages et demi à l'arrière, en raison de la dénivellation du terrain. Parallèle à la rivière Richelieu et à la route, la maison François-Cherrier est située dans le noyau villageois de la municipalité de Saint-Denis-sur-Richelieu.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.

La maison est situé à proximité de la maison Jean-Baptiste-Mâsse, également classée immeuble patrimonial.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

1 ½

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Maçonnerie en pierre

Saillies :

  • Cheminée
  • Galerie
  • Mur coupe-feu
  • Vestibule

Fondations :

  • Pierre

Toit :

  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Tôle à la canadienne

Porte principale :

  • bois, à panneaux et vitrage, à battants

Autre(s) porte(s) :

  • bois, à panneaux et vitrage, à battants
  • bois, à panneaux et vitrage, à battants
  • bois, à panneaux et vitrage, à battants

Fenêtre(s) :

  • Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
  • Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
  • Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
  • Rectangulaire, À battants, à petits carreaux
  • Rectangulaire, Soupirail

Lucarne(s) :

  • À pignon

Éléments architecturaux :

  • Balustrade en bois
  • Chaîne d'angle
  • Chambranle
  • Corbeau
  • Esse

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2012-10-19

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel

Statuts antérieurs

  • Reconnaissance, 1980-02-22
  • Avis d'intention de classement échu, 1977-04-20
 

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Valeur patrimoniale

La maison François-Cherrier présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Cette habitation est construite entre 1808 et 1811 par le maître maçon Pierre Ménard dit Bellerose. Elle est représentative de la maison rurale d'inspiration française par son corps de logis massif en maçonnerie de pierre, son toit aigu à deux versants droits aux larmiers peu saillants et la charpente complexe de sa toiture assemblée à tenons et mortaises et formée de pièces d'une grosseur peu commune. La demeure emprunte aussi certains traits de l'habitation urbaine, ce qui est fréquent dans les contextes villageois et ruraux de la région de Montréal et des régions avoisinantes. En Nouvelle-France, le modèle de la maison urbaine s'impose surtout après la promulgation des ordonnances des intendants Michel Bégon de la Picardière (1667-1747) et Claude-Thomas Dupuy (1678-1738) en 1721 et 1727, qui instaurent de nouvelles mesures de prévention contre les incendies. Son rayonnement dans la région montréalaise s'explique par l'activité des nombreux artisans ayant participé à la reconstruction de la ville de Montréal, détruite par une conflagration en 1721, et par la dimension esthétique et symbolique associée à l'architecture urbaine. Extraits de leur environnement d'origine, des éléments comme les murs coupe-feu, par exemple, perdent leur fonction initiale, qui est de prévenir la propagation des incendies, et témoignent d'une volonté de représentation sociale des villageois et des ruraux. Dans le cas de la maison François-Cherrier, les caractéristiques de la maison urbaine se retrouvent notamment dans les murs coupe-feu et les souches de cheminée à deux têtes reliées par un muret au-dessus des murs pignons. Malgré certains ajouts, la maison François-Cherrier demeure un bâtiment exceptionnel en raison de la qualité de son architecture et de son état de conservation.

La maison François-Cherrier présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique découlant de son association avec François Cherrier (1745-1809), homme d'Église influent de la rive sud de Montréal au tournant du XIXe siècle. Cherrier est issu d'une importante famille montréalaise, apparentée aux Papineau, Viger et Lartigue. Ordonné prêtre en 1769, il devient curé de la paroisse de Saint-Denis-sur-Richelieu cinq ans plus tard. En 1797, il est nommé vicaire général des paroisses situées au sud de Montréal. Pendant son sacerdoce, Cherrier est un conseiller estimé des hautes instances du clergé catholique en raison de ses connaissances et de ses relations avec les autorités coloniales.

La maison François-Cherrier présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Cette demeure est située dans le noyau villageois de la municipalité de Saint-Denis-sur-Richelieu, théâtre de l'une des rares victoires des patriotes sur les régiments britanniques, le 23 novembre 1837. Les habitants de Saint-Denis paient chèrement cette victoire. Une semaine plus tard, la majorité des bâtiments du village est incendiée par les soldats commandés par le colonel Charles Gore (1793-1869). Épargnée des flammes, la maison François-Cherrier aurait servi alors de résidence aux officiers britanniques qui supervisaient la suite des opérations. La maison François-Cherrier constitue ainsi, avec la maison Jean-Baptiste-Mâsse, un témoin silencieux de la rébellion de 1837.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.

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Éléments caractéristiques

Les éléments clés de la maison François-Cherrier liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- son implantation parallèle à la rivière Richelieu et à la route, dans le noyau institutionnel de la municipalité de Saint-Denis-sur-Richelieu;
- sa situation à proximité de la maison Jean-Baptiste-Mâsse, classée immeuble patrimonial;
- son volume caractérisé par le plan rectangulaire étiré, l'élévation d'un étage et demi en façade et deux étages et demi à l'arrière ainsi que le toit aigu à deux versants;
- ses caractéristiques associées à la maison rurale d'inspiration française, dont le corps de logis massif en maçonnerie de pierre, le toit aigu aux versants droits et aux larmiers peu saillants, la cheminée centrale en pierre, la charpente complexe de la toiture assemblée à tenons et mortaises composée de huit fermes (formées chacune de deux chevrons, de deux faux-entraits, d'un poinçon et de deux contrefiches) et constituée de grosses pièces de bois;
- ses caractéristiques associées à la maison urbaine, dont la couverture en tôle à la canadienne, les souches de cheminée à deux têtes reliées par un muret au-dessus des murs pignons, les murs coupe-feu, les chambranles en pierre de taille ainsi que la cave et ses soupiraux;
- ses ouvertures, dont les fenêtres à grands carreaux, une porte vitrée à imposte en façade et la porte au niveau de la cave à l'arrière;
- les ajouts ultérieurs, dont les quatre lucarnes à pignon sur chaque versant, la galerie arrière et celle du mur pignon nord-est ainsi que les portiques;
- ses caractéristiques intérieures, dont les planchers constitués de poutres accolées ainsi que le mur de refend dans la cave et le pan de mur maçonné perpendiculaire au mur de refend.

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Informations historiques

Cette maison, construite par le maître maçon Pierre Ménard dit Bellerose, est mise en chantier en 1808 pour le prêtre François Cherrier (1745-1809), homme d'Église influent de la rive sud de Montréal, issu d'une importante famille montréalaise, apparentée aux Papineau, Viger et Lartigue. Ordonné prêtre en 1769, Cherrier devient curé de la paroisse de Saint-Denis-sur-Richelieu cinq ans plus tard. En 1797, il est nommé vicaire général des paroisses situées au sud de Montréal. Pendant son sacerdoce, il est un conseiller estimé des hautes instances du clergé catholique en raison de ses connaissances et de ses relations avec les autorités coloniales. Cherrier meurt toutefois avant que la construction de la maison ne soit complétée et les travaux seront terminés en 1811 sous la supervision de Marie-Anne Cherrier, soeur du défunt et tante de Louis-Joseph Papineau (1786-1871), chef des patriotes.

Le 23 novembre 1837, la maison se trouve au coeur de la bataille de Saint-Denis, l'une des rares victoires des patriotes sur l'armée régulière britannique. Une semaine plus tard, la majorité des bâtiments du village est incendiée par les soldats commandés par le colonel Charles Gore (1793-1869). Épargnée des flammes, la maison François-Cherrier aurait servi alors de résidence aux officiers britanniques qui supervisaient la suite des opérations.

Au fil des années, la maison François-Cherrier change de mains et de fonctions à plusieurs reprises. Elle est utilisée comme résidence, abrite l'étude d'un notaire et loge un bureau de poste.

La maison François-Cherrier est reconnue en 1980. Ce bien est devenu classé à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montérégie

MRC :

  • La Vallée-du-Richelieu

Municipalité :

  • Saint-Denis-sur-Richelieu

Adresse :

  • 639, chemin des Patriotes

Latitude :

  • 45° 47' 0.717"

Longitude :

  • -73° 9' 40.155"

Désignation cadastrale :

  • Lot 190 Ptie

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Références

Notices bibliographiques :

  • CHAUSSÉ, Gilles. « Cherrier, François ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • LAFRAMBOISE, Yves. La maison au Québec : de la colonie française au XXe siècle. Montréal, Les Éditions de l'Homme, 2001. s.p.
  • NOPPEN, Luc. « Maison Cherrier ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 267.

Multimédias disponibles en ligne :

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