Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Séminaire de Nicolet

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Centre-du-Québec

Municipalité :

  • Nicolet

Date :

  • 1827 – 1836 (Construction)
  • 1903 (Agrandissement)
  • 1973‑03‑27 (Destruction partielle par incendie)
  • 1987 (Démolition)
  • 2002 – 2003 (Restauration)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine institutionnel et civil

Usage :

  • Services et institutions (Collèges, séminaires et universités)
  • Services et institutions (Collèges, séminaires et universités > Collèges classiques et séminaires)

Éléments associés

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Carte

Description

Le séminaire de Nicolet est un imposant édifice à vocation éducative construit entre 1827 et 1836. L'immeuble présente un plan en « H » composé d'un corps de bâtiment encadré de deux ailes. La façade principale comprend un avant-corps central surmonté par un fronton triangulaire. L'édifice en pierre, de trois étages et demi, est coiffé d'un toit à deux versants terminé en croupe sur les ailes. Le séminaire domine le centre-ville et les environs de la ville de Nicolet. La longue allée bordée d'arbres qui y mène débouche dans un parc longeant la rivière Nicolet.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.

Plan au sol :

En «H»

Nombre d'étages :

3 ½

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Bois, ossature en bois
  • Maçonnerie en pierre
  • Métal, ossature métallique

Annexes :

  • Agrandissement

Saillies :

  • Avant-corps
  • Cheminée
  • Marquise
  • Mur coupe-feu
  • Perron
  • Vestibule

Fondations :

  • Béton
  • Pierre

Toit :

  • Forme : À croupes
    Matériau : Tôle à baguettes
  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Tôle à baguettes

Porte principale :

  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte

Autre(s) porte(s) :

  • bois, à panneaux, à imposte
  • entièrement vitrée, à baies latérales
  • métallique, à imposte et à baies latérales

Fenêtre(s) :

  • Rectangulaire, À battants, à petits carreaux
  • Rectangulaire, Fixe

Lucarne(s) :

  • À fronton

Éléments architecturaux :

  • Applique
  • Appui
  • Chaîne d'angle
  • Chambranle
  • Corniche moulurée
  • Fronton
  • Pilastre
  • Portail
  • Tympan

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2012-10-19

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 6 - Intérieur notable

Statuts antérieurs

  • Reconnaissance, 1973-10-24
 

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Valeur patrimoniale

Le séminaire de Nicolet présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Constituée en 1803, l'institution est la troisième du genre au Québec, après le Séminaire de Québec et celui des Sulpiciens de Montréal, et la première à être fondée en dehors d'un grand centre urbain. Elle témoigne d'une période importante dans l'histoire de l'éducation au Québec durant laquelle les collèges et séminaires catholiques dispensent une formation classique complète. Ces maisons d'enseignement donnent entre autres des cours de théologie, de philosophie, de mathématiques, de sciences, de grammaire, de lettres, de latin et de grec, dans le but premier de former les futurs membres du clergé. Le Séminaire de Nicolet offre aussi un cours commercial. La fondation de ce séminaire est tributaire de plusieurs facteurs. Au début du XIXe siècle, l'Église catholique du Bas-Canada souhaite conserver le rôle de premier plan qu'elle jouait dans le domaine de l'éducation et remédier à la stagnation du recrutement des prêtres à Québec et à Montréal. Pour ce faire, elle encourage la scolarisation du milieu rural, où vit la majorité de la population, et fonde entre 1803 et 1832 sept collèges et séminaires. Nicolet s'impose comme un lieu tout désigné pour l'implantation d'une telle institution. La localité, située en milieu rural à l'abri des tentations de la vie urbaine, est à mi-chemin entre Québec et Montréal et dessert les comtés de Nicolet et de Yamaska. D'abord logé dans un bâtiment plus modeste aujourd'hui disparu, le Séminaire emménage dès 1831 dans cet édifice dont la construction s'échelonne de 1827 à 1836.

Le séminaire de Nicolet présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique découlant de son association avec l'abbé Jérôme Demers (1774-1853) et l'architecte Thomas Baillairgé (1791-1859), concepteurs du bâtiment. Vicaire général du diocèse de Québec et porte-parole de l'évêché, Jérôme Demers est un homme influent de son époque. Conseiller de l'élite religieuse et laïque, supérieur, directeur, procureur du Séminaire de Québec et professeur à la même institution, il a contribué à l'excellence de l'enseignement au Bas-Canada. Responsable de la construction des bâtiments religieux dans le diocèse de Québec, il confie la majorité des contrats à son protégé Thomas Baillairgé. Ce dernier appartient à une célèbre famille d'artisans, d'architectes et d'artistes établie à Québec depuis 1741. Concepteur d'un nombre important d'églises, de presbytères, d'édifices publics et de maisons situées dans le diocèse de Québec, Thomas Baillairgé a su répondre de manière inventive aux attentes de l'abbé Demers. Produit de deux esprits savants, l'imposant séminaire de Nicolet constitue l'oeuvre maîtresse de ce duo.

Le séminaire de Nicolet présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Le bâtiment témoigne de l'influence du néoclassicisme anglais sur l'architecture traditionnelle et constitue aussi l'un des exemples les plus achevés d'édifice à vocation éducative au Québec. Le néoclassicisme est introduit au Bas-Canada par les architectes britanniques, les traités et livres de modèles. L'intérêt de Baillairgé pour ce courant architectural influence ses créations. Ainsi, la composition symétrique du plan en « H », l'ordonnance régulière des ouvertures et les élévations dépouillées d'ornements rendent la rigueur architecturale et le caractère monumental recherchés dans le néoclassicisme. L'aménagement intérieur conçu par Jérôme Demers est fonctionnel, conformément à la tradition établie dans l'architecture institutionnelle et conventuelle. En outre, le séminaire serait le premier édifice situé à l'extérieur de Montréal à utiliser le plan en « H », qui a fréquemment été employé pour les ensembles institutionnels dans cette ville au XVIIIe siècle.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.

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Éléments caractéristiques

Les éléments clés du séminaire de Nicolet liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation, dominant le centre-ville et les environs de la ville de Nicolet;
- son emplacement au débouché d'une allée bordée d'arbres menant à un parc longeant la rivière Nicolet;
- son volume monumental, dont les trois étages et demi, le toit de pente moyenne à deux versants couvert de tôle à baguettes et terminé en croupe sur les ailes, l'avant-corps central au toit plus élevé et encadré de murs coupe-feu;
- ses matériaux, dont la maçonnerie en pierre et les cheminées en brique;
- sa composition symétrique, dont le plan en « H » formé de deux ailes latérales encadrant le corps de bâtiment;
- la rigueur classique, dont l'ordonnance régulière des ouvertures comprenant des fenêtres à battants à petits carreaux et des lucarnes à fronton, la sobriété des éléments décoratifs tels que les chaînages d'angles et l'encadrement des ouvertures en pierre de taille ainsi que le portail sculpté en pierre et le fronton triangulaire en bois orné d'une fenêtre ovale de l'avant-corps central.

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Informations historiques

Le Séminaire de Nicolet est fondé en 1803. Il loge alors dans la maison de l'ancien curé de Nicolet, Louis-Marie Brassard (1726-1800). Le bâtiment d'un étage, aujourd'hui disparu, accueillait déjà depuis 1801 l'école paroissiale établie selon les voeux de l'abbé Brassard. Le Séminaire naît avec l'instauration des classes latines par l'évêque Pierre Denaut (1743-1806), à la demande de l'évêque Joseph-Octave Plessis (1763-1825). Ce dernier achète le collège en 1806 et, entre 1807 et 1813, le fait agrandir. Le Séminaire est incorporé en 1821 et son administration est confiée à une corporation de prêtres séculiers, sous la présidence de l'évêque diocésain. Rapidement, le collège est trop petit pour répondre à l'augmentation de sa clientèle. En 1826, l'évêque de Québec Bernard-Claude Panet (1753-1833) choisit l'emplacement pour un nouvel édifice. Parmi les projets proposés, il retient celui de l'abbé Jérôme Demers (1774-1853), qui fait appel à l'architecte Thomas Baillairgé (1791-1859). Amorcée en 1827, la construction se termine en 1836, soit cinq ans après l'arrivée des premiers occupants.

Homme influent, l'abbé Demers a tenu de multiples rôles. Il est considéré comme l'un des professeurs les plus marquants de son époque. Grâce à ses connaissances en mathématiques et en physique, il apporte un enseignement de qualité aux séminaires de Québec, de Nicolet et dans plusieurs collèges catholiques du Bas-Canada. De pair avec Thomas Baillairgé, qu'il qualifie de « premier architecte de tout le bas Canada », il conçoit le séminaire de Nicolet. L'aménagement intérieur est réalisé par Demers, alors que les élévations et les détails architecturaux sont dessinés par Baillairgé. Le bâtiment monumental présente un plan en « H », qui comprend une cour d'honneur en façade et permet des agrandissements vers l'arrière. L'aile nord est dotée d'une chapelle dont le décor intérieur a été réalisé par l'architecte Victor Bourgeau (1809-1888). Une nouvelle chapelle extérieure, conçue par l'architecte Louis Caron (1848-1917), est érigée en 1903.

Le Séminaire de Nicolet est la troisième institution du genre au Québec, après le Séminaire de Québec et celui des Sulpiciens de Montréal, et la première à être fondé en dehors d'un grand centre urbain. Au début du XIXe siècle, l'Église catholique du Bas-Canada souhaite conserver le rôle de premier plan qu'elle jouait dans le domaine de l'éducation et remédier à la stagnation du recrutement des prêtres à Québec et à Montréal. Pour ce faire, elle encourage la scolarisation du milieu rural, où vit la majorité de la population, et fonde entre 1803 et 1832 sept collèges et séminaires. Nicolet s'impose comme un lieu tout désigné pour l'implantation d'une telle institution. La localité, située en milieu rural à l'abri des tentations de la vie urbaine, est à mi-chemin entre Québec et Montréal et dessert les comtés de Nicolet et de Yamaska. Le Séminaire de Nicolet offre, outre le cours classique, un cours commercial. Sa clientèle est majoritairement composée de fils d'agriculteurs qui se destinent à la prêtrise ou aux professions libérales, ainsi que de fils de marchands, notables et professionnels venus s'établir dans les comtés de Nicolet et de Yamaska au début du XIXe siècle. La réforme de l'éducation dirigée par le gouvernement de Jean Lesage (1912-1980) au cours des années 1960 entraîne toutefois la fermeture de cette institution, l'une des plus renommées au Québec, qui a dispensé le cours classique pendant 166 ans. Depuis 1969, l'édifice abrite l'Institut de police du Québec.

En 1973, une partie du bâtiment est endommagée par un incendie. Le séminaire de Nicolet est reconnu la même année.

En 1987, la chapelle extérieure est démolie en raison d'une importante déformation. Au début des années 2000, un projet de restauration a contribué à protéger davantage l'intégrité du bâtiment.

Ce bien est devenu classé à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Centre-du-Québec

MRC :

  • Nicolet-Yamaska

Municipalité :

  • Nicolet

Adresse :

  • 350, rue Marguerite-D'Youville

Latitude :

  • 46° 13' 44.378"

Longitude :

  • -72° 37' 0.799"

Désignation cadastrale :

  • Lot 5 046 141

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Références

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • GALARNEAU, Claude. « Demers, Jérôme ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • GALARNEAU, Claude. Les collèges classiques au Canada français. Montréal, Fides, 1978. 287 p.
  • LESSARD, Claude. Le séminaire de Nicolet, 1803-1969. Trois-Rivières, Éditions du Bien public, 1980. 527 p.
  • NOPPEN, Luc. « Baillairgé, Thomas ». BENOIT, Jean. Dobell, Richard Reid [En ligne]. http://www.biographi.ca/fr/ShowBioPrintable.asp?BioId=37880
  • NOPPEN, Luc. « Séminaire de Nicolet ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 72-73.

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