Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Église du Gesù

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Église du Gesu

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • 1864 – 1865 (Construction)
  • 1977 (Réaménagement intérieur)
  • 1983 – 1984 (Restauration)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Chapelles conventuelles)

Éléments associés

Patrimoine mobilier associé (3)

Groupes associés (3)

Personnes associées (8)

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Inventaires associés (1)

Carte

Description

L'église du Gesù est une ancienne chapelle conventuelle construite en 1864 et 1865. L'édifice en pierre grise présente un plan en croix latine composé d'une nef à trois vaisseaux, d'un transept et d'une abside polygonale. Des bas-côtés encadrent la nef et le transept, tandis que des chapelles latérales en appentis sont adossées aux bas-côtés de la nef. La façade, inspirée de la Renaissance, comporte deux étages sur un soubassement et est couronnée d'un fronton triangulaire percé d'une niche recevant une statue. Elle est flanquée de deux tours disposées symétriquement en diagonale. La sacristie entoure l'abside. De plan rectangulaire à un étage, elle est coiffée d'un toit mansardé. L'église s'élève sur un terrain à forte dénivellation, entre les rues Sainte-Catherine et René-Lévesque, dans un milieu urbain dense. Elle se situe dans l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain. Un site inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec lui est associé.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2012-10-19

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel

Statuts antérieurs

  • Reconnaissance, 1975-11-14
 

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Valeur patrimoniale

L'église du Gesù présente un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. Le décor peint ornant l'intérieur constitue l'un des premiers trompe-l'oeil en grisaille ornant une église québécoise; il a été réalisé par l'artiste d'origine new-yorkaise Daniel Müller. Ces fresques sont des copies d'oeuvres des grands maîtres de l'École allemande qui illustrent un programme iconographique typiquement jésuite, soit la vie du Christ. Elles couvrent l'ensemble des éléments architecturaux, comme les pilastres, les arcs et les panneaux, et empruntent des teintes imitant la pierre (gris, sable rose, beige pâle et brun foncé). Il s'agit de l'un des plus beaux décors en trompe-l'oeil sur plâtre au Québec. Le décor sculpté qui le complète comprend entre autres le maître-autel en érable de même que les seize autels des chapelles latérales et les huit confessionnaux. Ce mobilier a été exécuté par A.-J. Pigeon, tout comme le magnifique parquet en marqueterie du choeur composé de six essences de bois (érable, chêne, noyer, acajou, ébène et cèdre). Par ailleurs, la maison Champigneulle et Fils de Paris et le Royal Bavarian Art Institute for Stained Glass de Munich en Allemagne ont fabriqué les deux vitraux signés. Ces éléments du décor, inspirés de la Renaissance, forment un ensemble homogène d'une qualité exceptionnelle.

L'église du Gesù présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Le lieu de culte a été édifié à la demande de Mgr Ignace Bourget (1799-1885), évêque de Montréal, qui désire un temple catholique se démarquant des églises néogothiques alors très répandues. Patrick C. Keely (1816-1896), architecte d'origine irlandaise installé à Brooklyn, en a dessiné les plans. L'influence Renaissance se traduit notamment par la façade divisée en trois registres et couronnée d'un fronton triangulaire percé d'une niche, le portail composé de trois arcs cintrés, le soubassement en pierre à bossages (percé d'une entrée donnant accès à l'auditorium et flanqué d'escaliers) ainsi que les trois fenêtres surmontées d'un fronton cintré et inscrites dans une arcade. L'édifice est ainsi l'une des premières églises du Québec à s'inscrire dans le courant néo-Renaissance.

L'église du Gesù présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le lieu de culte, qui porte le nom de l'église mère de la Compagnie de Jésus à Rome (1568-1584), témoigne du retour des Jésuites au Québec au milieu du XIXe siècle. Les membres de la Compagnie de Jésus, disparus de la colonie depuis 1800 après s'être vu interdire le recrutement de nouveaux membres, reviennent à Montréal en 1842 sous la protection de Mgr Bourget. Ils ont pour mission d'enseigner aux jeunes garçons et font construire le collège Sainte-Marie. L'église du Gesù était à l'origine une chapelle collégiale, servant aux élèves et aux pères jésuites, ainsi qu'une chapelle publique. Elle rappelle ainsi le rôle joué par la communauté à Montréal. De plus, l'auditorium aménagé au sous-sol dès la construction a accueilli et accueille des spectacles et des événements culturels. À partir des années 1930, des troupes professionnelles ayant joué un rôle important dans l'histoire du théâtre québécois, comme Les Compagnons de Saint-Laurent, s'y produisent. Le Théâtre du Nouveau Monde y a également fait ses premières représentations dans les années 1950. Il s'agit donc d'un lieu d'importance, tout autant cultuel que culturel, dans l'histoire du Québec.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2007.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'église du Gesù liés à ses valeurs artistique, architecturale et historique comprennent, notamment :
- sa situation sur un terrain à forte dénivellation, entre les rues René-Lévesque et Sainte-Catherine, dans un milieu urbain dense;
- les fresques en trompe-l'oeil et en grisaille illustrant la vie du Christ;
- le maître-autel, les seize autels secondaires et les huit confessionnaux;
- le parquet en marqueterie du choeur composé de six essences de bois (chêne, érable, ébène, noyer, acajou et cèdre);
- les vitraux, dont celui de la maison Champigneulle et Fils de Paris et celui du Royal Bavarian Art Institute for Stained Glass de Munich;
- le volume de l'église, dont le plan en croix latine composé d'une nef à trois vaisseaux, d'un transept et d'une abside polygonale, le toit à deux versants droits (doté de croupes au transept et à l'abside), les bas-côtés en appentis encadrant la nef et le transept, les chapelles en appentis adossées aux bas-côtés de la nef, les deux tours carrées disposées en diagonale flanquant la façade ainsi que la sacristie de plan rectangulaire à un étage et coiffée d'un toit mansardé entourant l'abside;
- les matériaux, dont le parement et les tours en pierre à bossages, la façade et les éléments ornementaux en pierre de taille, le soubassement en pierre rustiquée ainsi que la couverture en cuivre à baguettes;
- les composantes de la façade, dont les trois registres (deux étages et un soubassement) séparés par des corniches et les trois travées, le portail à trois arcs cintrés et l'escalier double, les trois fenêtres rectangulaires surmontées d'un fronton cintré et inscrites dans une arcade ainsi que le fronton triangulaire percé d'une niche recevant une statue;
- le soubassement percé d'une porte à double vantail encadrée de pilastres;
- la présence de l'auditorium.

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Informations historiques

L'histoire de l'église du Gesù est liée à celle des Jésuites à Montréal. Après la Conquête, les communautés religieuses masculines reçoivent l'interdiction de recruter de nouveaux membres. De nombreux jésuites quittent alors le Canada pour la France. La communauté s'éteint au tournant du XIXe siècle, avec le décès de ceux qui sont restés au pays.

À l'invitation de Mgr Ignace Bourget (1799-1885), évêque de Montréal, les Jésuites reviennent à Montréal en 1842, avec pour mission d'enseigner aux jeunes garçons. Le collège Sainte-Marie est édifié de 1846 à 1855, selon les plans du jésuite Félix Martin (1804-1886). Près de 20 ans plus tard, la chapelle initiale étant trop petite, Mgr Bourget demande la construction d'un nouveau temple qui servirait tout autant au public qu'aux élèves et aux pères.

Des plans sont présentés par plusieurs architectes, tels le père Arthur Jones et le père Georges Schneider. Finalement, ce sont ceux de Patrick C. Keely (1816-1896), un architecte d'origine irlandaise installé à Brooklyn, qui sont choisis. Keely a à son actif quelques dizaines d'églises.

Le lieu de culte porte le nom de l'église mère de la Compagnie de Jésus à Rome (1568-1584). À la demande de Mgr Bourget, il s'inspire de la Renaissance. L'évêque de Montréal désire un temple catholique se démarquant des églises néogothiques alors très répandues, dont plusieurs sont anglicanes.

Selon les plans de Keely, les deux tours en façade devaient supporter des flèches, mais elles sont demeurées inachevées.

Le décor peint constitue l'un des premiers trompe-l'oeil en grisaille ornant une église québécoise; il a été réalisé par l'artiste d'origine new-yorkaise Daniel Müller. Ces fresques sont des copies d'oeuvres des grands maîtres de l'École allemande qui illustrent un programme iconographique typiquement jésuite, soit la vie du Christ. Le décor sculpté qui le complète comprend entre autres le maître-autel en érable de même que les seize autels des chapelles latérales et les huit confessionnaux. Ce mobilier a été exécuté par A.-J. Pigeon, tout comme le magnifique parquet en marqueterie du choeur.

Au sous-sol se trouve un auditorium aménagé dès 1865. À partir des années 1930, des troupes professionnelles ayant joué un rôle important dans l'histoire du théâtre québécois, comme Les Compagnons de Saint-Laurent, s'y produisent. Le Théâtre du Nouveau Monde y a également fait ses premières représentations dans les années 1950.

En 1969, le collège Sainte-Marie ferme ses portes. Durant quelques années, l'édifice est loué à l'Université du Québec à Montréal. En 1975, le collège est démoli.

L'église du Gesù est reconnue en 1975. Deux ans plus tard, des travaux de rénovation et de réaménagement sont réalisés par les architectes Victor Laliberté, Gilles Larose et Jean-Marcel Petrucci. En 1983 et 1984, le lieu de culte est complètement restauré sous la supervision du père Claude Langlois. Il est devenu classé à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012. L'église et la salle de spectacle conservent leur vocation.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Ville-Marie

Adresse :

  • 1200, rue De Bleury
  • 1202, rue De Bleury

Latitude :

  • 45° 30' 19.467"

Longitude :

  • -73° 33' 58.506"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 340 636

Code Borden

BjFj-109      

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Références

Notices bibliographiques :

  • Communauté urbaine de Montréal. Architecture religieuse I : les églises. Répertoire d'architecture traditionnelle sur le territoire de la Communauté urbaine de Montréal, 1. Montréal, Communauté urbaine de Montréal, Service de la planification du territoire, 1981. 490 p.
  • GAUTHIER, Raymonde. « Église du Gesù ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 75-78.
  • PINARD, Guy. Montréal, son histoire, son architecture. Vol. 2. Montréal, Les Éditions La Presse, 1988. 421 p.

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