Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Église de Sainte-Rose-de-Lima

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Laval

Municipalité :

  • Laval

Date :

  • 1852 – 1856 (Construction)
  • 1857 – vers 1875 (Décoration intérieure)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Églises, temples, synagogues et mosquées)

Éléments associés

Patrimoine mobilier associé (19)

Groupes associés (1)

Personnes associées (12)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

L'église de Sainte-Rose-de-Lima est un lieu de culte catholique construit de 1852 à 1856. Le plan de ce bâtiment en pierre est composé d'une nef rectangulaire à trois vaisseaux et d'un choeur plus étroit terminé par une abside en hémicycle. D'inspiration néoclassique, sa façade monumentale en pierre de taille présente un avant-corps central flanqué de deux tours surmontées d'un clocher. L'avant-corps est orné de pilastres supportant un entablement et un fronton. Une sacristie en pierre de plan rectangulaire à deux étages et demi, coiffée d'un toit à deux versants légèrement retroussés, est greffée à l'abside dans le prolongement du choeur. L'église est implantée en retrait de la voie publique sur un terrain bordé à l'arrière par la rivière des Mille Îles. Le lieu de culte est situé dans un noyau institutionnel, au centre du secteur Sainte-Rose de la ville de Laval.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain. Des objets patrimoniaux classés sont associés au lieu.

Plan au sol :

Rectangulaire à choeur plus étroit que la nef

Nombre d'étages :

1

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Maçonnerie en pierre

Annexes :

  • Agrandissement
  • Autre
  • Sacristie

Saillies :

  • Avant-corps
  • Cheminée
  • Clocher
  • Clocheton
  • Tour

Fondations :

  • Pierre

Toit :

  • Forme : À deux versants droits retroussés
    Matériau : Tôle à baguettes

Porte principale :

  • bois massif et vitrage, à imposte

Autre(s) porte(s) :

  • bois massif, à imposte
  • bois massif, à imposte
  • bois massif
  • bois massif et vitrage, à imposte
  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte
  • bois, à panneaux et vitrage
  • contemporaine
  • entièrement vitrée
  • métallique

Fenêtre(s) :

  • carrée, À battants, à petits carreaux
  • cintrée, Fixe
  • circulaire, Oculus
  • Rectangulaire, À battants, à petits carreaux
  • Rectangulaire, À battants, à petits carreaux
  • Rectangulaire, À guillotine
  • Rectangulaire, Soupirail

Éléments architecturaux :

  • Acrotère
  • Applique
  • Chaîne d'angle
  • Chambranle
  • Clé
  • Corniche moulurée
  • Entablement
  • Fronton
  • Pierre millésimée
  • Pilastre
  • Portail
  • Table décorative

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2012-10-19

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel

Statuts antérieurs

  • Reconnaissance, 1974-12-27
 

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Valeur patrimoniale

L'église de Sainte-Rose-de-Lima présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Cette église évoque l'influence néoclassique sur l'architecture du Québec au XIXe siècle. De plus, elle rappelle les débuts de Victor Bourgeau (1809-1888), un architecte qui a beaucoup travaillé pour le diocèse de Montréal. Construit de 1852 à 1856, l'édifice constitue en effet l'une des premières églises qu'il ait entièrement conçues. La façade serait inspirée d'oeuvres des architectes John Ostell (1813-1892) de Montréal, Thomas Baillargé (1791-1859) de Québec et Minard Lafever (1798-1854) de New York. Elle reflète le néoclassicisme notamment par son revêtement en pierre de taille, son corps central à pilastres et fronton, ses ouvertures cintrées, ses portails latéraux, ses bandeaux et ses chaînes d'angle. Elle se rattache de plus à un type de façade monumentale, qui caractérise de nombreuses églises de cette époque, par ses cinq travées et ses deux tours surmontées d'un clocher. Ceux-ci sont représentatifs de la production de Bourgeau en raison de leur plan circulaire et de leurs deux tambours superposés coiffés d'une flèche. Le fronton est orné d'une statue monumentale de sainte Rose de Lima réalisée par Olindo Gratton (1855-1941) en 1895. Composée d'une âme en bois revêtue de métal repoussé, elle témoigne d'une technique utilisée par les sculpteurs au XIXe siècle. Par ailleurs, l'église présente un plan alors répandu, composé d'une nef rectangulaire à trois vaisseaux et d'un choeur plus étroit, qui offre plus d'espace, tenant ainsi compte de l'augmentation du nombre de paroissiens. Ce plan permet d'aménager des autels latéraux, à l'instar du plan en croix latine, mais à moindre coût. L'église de Sainte-Rose-de-Lima illustre donc des pratiques courantes en architecture religieuse au XIXe siècle, en plus de constituer une oeuvre de jeunesse de l'un des principaux architectes québécois de cette époque.

L'église de Sainte-Rose-de-Lima présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique liée à son décor intérieur. Le décor architectural conçu en 1858 par Bourgeau reflète l'influence d'un voyage à Rome effectué l'année précédente, à la demande de l'évêque de Montréal Ignace Bourget (1799-1885), afin d'étudier la basilique Saint-Pierre. L'architecte crée un modèle simplifié de l'intérieur de la basilique, qu'il utilisera pour de nombreuses églises. L'intérieur de l'église de Sainte-Rose-de-Lima se rattache à ce modèle notamment par la fausse voûte à caissons, le large entablement ainsi que la colonnade et les pilastres d'ordre corinthien qui ornent le choeur et la nef. Des oeuvres anciennes d'un grand intérêt complètent ce décor. Entre autres, le maître-autel, qui provient de l'église précédente, a été réalisé en 1800 par le sculpteur montréalais Philippe Liébert (1733-1804) et figure parmi ses dernières oeuvres d'importance. Cet ouvrage illustre la qualité de son travail par la finesse des éléments sculptés et le tombeau à la romaine de style Louis XV. Les tombeaux d'autel de Liébert ont ultérieurement servi de modèle aux sculpteurs de l'atelier des Écores. L'intérieur de l'église témoigne donc du rôle joué par les évêques dans la construction des églises et de la maîtrise d'artisans renommés des XVIIIe et XIXe siècles.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.

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Éléments caractéristiques

Les éléments clés de l'église de Sainte-Rose-de-Lima liés à ses valeurs architecturale et artistique comprennent, notamment :
- sa situation au centre d'un noyau institutionnel;
- son implantation en retrait de la voie publique, sur un terrain bordé à l'arrière par la rivière des Mille Îles;
- son volume, dont le plan composé d'une nef rectangulaire à trois vaisseaux et d'un choeur plus étroit terminé par une abside en hémicycle ainsi que le toit à deux versants légèrement retroussés;
- les matériaux, dont la maçonnerie en pierre, la couverture en tôle à baguettes et les ouvertures en bois;
- les composantes de la façade monumentale en pierre de taille d'inspiration néoclassique divisée en cinq travées, dont l'avant-corps central (orné de pilastres supportant un entablement et un fronton couronné d'une statue de sainte Rose de Lima en bois revêtue de métal), les deux tours surmontées d'un clocher circulaire à deux lanternes, les portes cintrées en chêne de l'avant-corps, les portes rectangulaires en chêne des tours encadrées d'un portail (pilastres supportant un entablement et fronton en arc surbaissé), les fenêtres cintrées, les oculus des tours ainsi que les chambranles, les bandeaux et les chaînes d'angle;
- les composantes des murs latéraux des tours et de la nef, dont les fenêtres cintrées ainsi que les bandeaux, les chaînes d'angle et les chambranles en pierre de taille;
- les composantes des murs arrière de la nef et du choeur en moellons, dont les fenêtres cintrées ainsi que les chambranles et les chaînes d'angle en pierre de taille;
- les composantes de la sacristie greffée à l'abside dans le prolongement du choeur, dont le plan rectangulaire, l'élévation de deux étages et demi, le toit à deux versants légèrement retroussés, le clocheton sur le faîte, les fenêtres à battants à petits carreaux, les chambranles ainsi que les bandeaux et les chaînes d'angle en pierre de taille;
- le chemin couvert d'origine;
- le décor intérieur, dont la fausse voûte en anse de panier du vaisseau central décorée de caissons (ornés d'appliques en forme de rosace) et rythmée d'arcs doubleaux, le plafond des collatéraux décoré de caissons (ornés d'appliques variées), la colonnade et les pilastres d'ordre corinthien du choeur et de la nef supportant un large entablement, les retables des autels latéraux et les consoles des collatéraux alignées sur les caissons du plafond;
- le maître-autel doté d'un tabernacle (orné de trophées liturgiques et de motifs de style Adam) et d'un tombeau à la romaine de style Louis XV (orné d'un écureuil rongeant une feuille, d'un aigle maîtrisant un serpent, de têtes d'anges, de pattes de lion, de guirlandes et de motifs végétaux), les autels latéraux ainsi que la cuve de la chaire;
- les galeries latérales et les tribunes arrière accrochées à la colonnade, l'orgue Casavant et Frères occupant la deuxième tribune.

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Informations historiques

La paroisse Sainte-Rose-de-Lima est érigée en 1741, à la demande des habitants. Établis le long de la rivière des Mille Îles, ceux-ci estimaient qu'ils étaient trop éloignés de la paroisse Saint-François-de-Sale, à laquelle ils étaient rattachés. Un presbytère en pierre, construit la même année, abrite les missionnaires et sert de chapelle. En 1745, le premier curé vient s'y installer. Une église en bois est élevée l'année suivante, à environ deux kilomètres à l'est de l'église actuelle. Elle est incendiée en 1766, et les paroissiens sont toujours sans église en 1768. L'évêque du diocèse de Québec, Jean-Olivier Briand (1715-1794), décide alors de fusionner la nouvelle paroisse à l'ancienne, mais les fidèles s'y opposent, car ils doivent parcourir plus de quinze kilomètres pour assister aux offices. L'évêque fait tout de même interrompre le culte à Sainte-Rose en 1769, qui n'est repris qu'en 1785, après sa démission.

Le terrain occupé par l'église actuelle est offert à la paroisse en 1788. Une église en pierre y est érigée aussitôt. En 1850, la population s'étant accrue rapidement, la fabrique désire remplacer l'église. L'architecte Victor Bourgeau (1809-1888), qui en est encore à ses débuts, est engagé pour dresser les plans du lieu de culte. Il présente trois projets : à un, deux ou trois clochers. Celui à deux clochers est retenu. Pour la façade, l'architecte puise dans le vocabulaire néoclassique qu'il a utilisé pour l'église de Mont-Saint-Grégoire. Il se serait inspiré d'oeuvres des architectes John Ostell (1813-1892) de Montréal, Thomas Baillargé (1791-1859) de Québec et Minard Lafever (1798-1854) de New York.

L'église de Sainte-Rose-de-Lima est édifiée de 1852 à 1856. La maçonnerie est confiée à François Labelle, qui utilise la pierre extraite de carrières avoisinantes fournie par le maçon Jean Labelle et le journalier Moïse Labelle. La charpente est réalisée par l'entrepreneur et charpentier Jean-Baptiste Joly.

En 1857, la paroisse entreprend de démolir l'ancienne église et transfère dans la nouvelle le maître-autel fabriqué en 1800 par Philippe Liébert (1733-1804), la lampe du sanctuaire conçue la même année par Salomon Marion (1782-1830), le chandelier pascal confectionné en 1824 par François Dugal (1796-1862) et les tableaux peints en 1832 par Yves Tessier (1800-1847). À l'origine, le tombeau du maître-autel est marbré et le tabernacle est doré à la feuille d'or. Une réplique en laiton de la porte (conservée au Musée national des beaux-arts du Québec) ferme aujourd'hui la réserve eucharistique.

Jean-Baptiste Joly est engagé en 1858 pour réaliser le décor architectural, selon les plans de Bourgeau. Le bois du plafond de la tribune de l'ancienne église sert à fabriquer celui de la sacristie. En 1875, Joly exécute les galeries latérales, la chaire et les autels latéraux, toujours conçus par Bourgeau. L'année suivante, le couronnement du tabernacle du maître-autel est entièrement refait. En 1883, l'édifice est couvert en tôle à baguettes. La façade est ornée en 1895 de la statue de sainte Rose de Lima, réalisée par le sculpteur montréalais Olindo Gratton (1855-1941). La tribune supérieure arrière est construite en 1902 afin d'accueillir l'orgue Casavant et Frères. Les vitraux, oeuvre de l'artiste verrier Delphis-Adolphe Beaulieu de Montréal, sont installés de 1925 à 1928. La table de la célébration est placée en 1962 dans le choeur.

L'église de Sainte-Rose-de-Lima est reconnue monument historique en 1974. Dix-huit oeuvres d'art qu'elle conserve sont classées au même moment. En 1980, le chemin de croix, attribué à Ferdinand Collibert et provenant de l'église Sainte-Anne à Verdun, remplace celui de 1894, et la chaire, enlevée depuis 1960, est réinstallée dans la nef, mais sans son abat-voix. Les portes de chêne verni dessinées par l'architecte Gilles Lavigueur sont posées vers 1990.

L'église est classée en 2012 avec l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel.

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Emplacement

Region administrative :

  • Laval

MRC :

  • Laval

Municipalité :

  • Laval

Adresse :

  • boulevard Sainte-Rose

Lieux-dits :

  • Sainte-Rose

Latitude :

  • 45° 36' 50.558"

Longitude :

  • -73° 47' 13.681"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Laval Village de Sainte-Rose Absent 44

Code Borden

BjFk-11      

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • CHAGNON, Joanne. « Oeuvres d'art de l'église de Sainte-Rose-de-Lima ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999, p. 171-174.
  • DEMETER, Laszlo, dir. Église de Sainte-Rose : inventaire architectural. Dossier, 4. Québec, Ministère des Affaires culturelles, Direction générale du patrimoine, 1975. 173 p.
  • FOURNIER, Rodolphe. Lieux et monuments historiques du nord de Montréal. Saint-Jean-sur-Richelieu, Éditions du Richelieu, 1978. 261 p.
  • GAUTHIER, Raymonde. « Église Sainte-Rose-de-Lima ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 380-381.
  • LÉGARÉ, Denyse. « L'église Sainte-Rose-de-Lima de Laval. Les clochers, symboles d'appartenance religieuse ». Fondation du patrimoine religieux du Québec. Fondation du patrimoine religieux du Québec [En ligne]. http://www.patrimoine-religieux.qc.ca/sroselaval/sroselavalf.htm

Multimédias disponibles en ligne :

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