Calvaire de Varennes
Type :
Patrimoine immobilier
Région administrative :
- Montérégie
Municipalité :
- Varennes
Date :
- 1829 (Construction)
- 1971 (Restauration)
- 2005 (Restauration)
Période :
- Le Régime britannique (1760 à 1867)
Thématique :
- Patrimoine religieux (Vie quotidienne)
Tradition religieuse :
- Christianisme (Catholicisme (rite latin))
Usage :
- Services et institutions (Calvaires, croix de chemin et chemins de croix)
Patrimoine mobilier associé (1)
Personnes associées (4)
- Beaulieu, Claude (1913 – 2002) - Architecte / concepteur(-trice)
- Berlinguet, Louis-Thomas (1790 – 1863) - Artiste / artisan(e)
- Dallaire, Roger ( – 2003)
- Richard, Ubaldin (1781 – après 1829) - Constructeur(-trice)
Inventaires associés (2)
Carte
Description
Le calvaire de Varennes est un ensemble religieux sculpté qui remonte à 1829 et représente la crucifixion. Il se compose d'un christ en croix flanqué des deux larrons ainsi que d'un édicule ouvert coiffé d'un toit à quatre versants. Ce calvaire se situe en bordure de l'ancienne rue principale de la ville de Varennes.
Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique aux sculptures et à l'édicule, ainsi qu'au terrain.
Le calvaire de Varennes bénéficie d'une aire de protection.
Plan au sol :
Carré
Nombre d'étages :
1
Groupement :
Détaché
Structure :
- Bois
Fondations :
- Béton
Toit :
-
Forme : En pavillon
Matériau : Tôle à la canadienne
Porte principale :
- à battants
Éléments architecturaux :
- Aisseliers
- Balustrade en bois
- Colonne
- Corniche moulurée
- Girouette
- Ornement sculpté
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Immeuble patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 1962-10-17 |
Catégories de conservation
|
|||
Délimitation | Aire de protection | Ministre de la Culture et des Communications | 1975-06-03 |
Valeur patrimoniale
Le calvaire de Varennes présente un intérêt patrimonial pour sa valeur ethnologique. Les calvaires québécois, souvent situés en bordure des voies publiques, occupaient une place importante dans la vie religieuse et sociale des catholiques. Ils témoignent de la dévotion envers les images du Christ souffrant ou mort. Au XIXe siècle, l'intérêt grandissant des fidèles pour les expressions dramatiques de la Passion, de la crucifixion, de l'Ecce Homo et de la Pietà suscite la création de nombreux calvaires et leur multiplication à partir des années 1850. Le calvaire assume la fonction de lieu de rassemblement lors de certaines fêtes religieuses, dont celles reliées au mois de Marie, remplaçant ainsi l'église pour les communautés rurales qui en sont éloignées. Il sert également de repère, ponctuant les routes du Québec.
Le calvaire de Varennes présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique liée à son ancienneté. Les calvaires font leur apparition au Québec au milieu du XVIIIe siècle, à la faveur d'une ferveur renouvelée envers le chemin de croix. Exposés aux intempéries, les premiers calvaires ont disparu au fil des ans. Celui de Varennes, qui remonte à 1829, est le plus ancien calvaire à trois personnages au Québec. Il fait partie du trésor établi lors de l'inventaire des calvaires et croix de chemin du Québec réalisé à compter de 1975. Ce trésor rassemble les 25 monuments, parmi les 2 863 inventoriés, qui sont à la fois des oeuvres de sculpture et d'architecture et qui occupent le même emplacement depuis au moins 1920.
Le calvaire de Varennes présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. Ce calvaire est constitué, en effet, de trois personnages sculptés et d'un édicule de grande qualité. Le mauvais larron, reproduit d'après l'original par Roger Dallaire en 1979 pour des raisons de conservation, provient d'un premier calvaire érigé en 1774 à cet emplacement. Oeuvre de Michel Brisset, il aurait représenté le Christ à l'origine. Les deux autres sculptures acquises en 1850 pour remplacer le christ et le bon larron sont attribuées à Louis-Thomas Berlinguet (1790-1863), artiste réputé du milieu du XIXe siècle. L'édicule a été érigé en 1829, après que la structure antérieure ait été abattue par le vent. Le raffinement de son exécution se remarque notamment dans le toit à quatre versants surmonté d'un coq et sa dentelle de bois ainsi que dans la balustrade percée d'une porte à deux vantaux qui délimite l'espace sacré.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.
Éléments caractéristiques
Les éléments clés liés du calvaire de Varennes liés à ses valeurs ethnologique, historique et artistique comprennent, notamment :
- sa situation en bordure de l'ancienne rue principale de la ville de Varennes, sur un terrain dégagé;
- le muret en pierre entourant l'édicule;
- les caractéristiques de l'édicule, dont la structure en bois de plan carré, le toit à quatre versants couvert de tôle à la canadienne et surmonté d'une girouette en forme de coq, la dentelle de bois à la base du toit et la haute balustrade en bois;
- les caractéristiques des sculptures, dont la statue en bois du Christ en croix grandeur nature (le rendu réaliste de l'anatomie, la tête penchée sur l'épaule droite, les pieds cloués côte à côte sur le « suppedanum » (support sous les pieds), le traitement du « perizonium » ajusté à la taille et noué du côté droit), la statue en bois du bon larron grandeur nature, la statue en bois du mauvais larron grandeur nature caractérisée par un rendu plus schématique de l'anatomie ainsi que les trois croix ornementées (celle du centre terminée par des fleurs de lys et portant un « titulus » avec l'inscription « I.N.R.I. » dans sa partie supérieure).
Informations historiques
Dès 1774, Michel Brisset érige un premier christ en croix à l'emplacement de l'actuel calvaire de Varennes. Ce calvaire est agrandi en 1790 par l'addition de deux statues représentant les bon et mauvais larrons, réalisées par un artiste inconnu, ainsi que par la construction d'un édicule protégeant l'ensemble. Le calvaire est abattu par le vent en 1828.
En 1829, la fabrique confie la reconstruction du calvaire au menuisier Ubaldin Richard (né en 1781), qui lui donne son apparence et ses dimensions actuelles. Richard réinstalle fort probablement les statues du Christ et des larrons. Il érige un nouvel édicule au toit à quatre versants pour les protéger des intempéries. En 1850, la fabrique acquiert deux statues attribuées à Louis-Thomas Berlinguet (1790-1863) pour remplacer le christ et le bon larron, et c'est probablement à ce moment que l'oeuvre de Brisset est transformée en mauvais larron.
Le calvaire de Varennes est classé en 1962. L'édicule est restauré sous la direction de l'architecte Claude Beaulieu en 1971 afin de lui rendre son apparence du milieu du XIXe siècle. L'ensemble bénéficie d'une aire de protection depuis 1975.
La statue du mauvais larron étant endommagée, elle est remplacée en 1979 par une copie en bois sculptée réalisée par l'artiste Roger Dallaire. La sculpture originale est maintenant conservée dans l'église paroissiale. À l'automne 2004, l'édicule menace de s'écrouler. Le calvaire fait l'objet d'une importante restauration en 2005.
Emplacement
Region administrative :
- Montérégie
MRC :
- Marguerite-D'Youville
Municipalité :
- Varennes
Adresse :
- 2511, rue Sainte-Anne
Latitude :
- 45° 41' 25.7"
Longitude :
- -73° 26' 9.6"
Désignation cadastrale
Circonscription foncière | Division cadastrale | Désignation secondaire | Numéro de lot |
---|---|---|---|
Verchères | Paroisse de Varennes | Absent | 70 |
Références
Notices bibliographiques :
- CHOUINARD, Louise. « Calvaire ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 234.
- MILOT, Jocelyne et Jean SIMARD. Les croix de chemin du Québec : inventaire sélectif et trésor. Collection Patrimoines. Dossier, 10. Québec, Les publications du Québec, 1994. 510 p.