Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Géantes de la rue Saint-Jacques

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Caryatides de la rue Saint-Jacques

Région administrative :

  • Montréal

Éléments associés

Patrimoine mobilier associé (4)

Personnes associées (1)

Description

Les géantes de la rue Saint-Jacques forment un ensemble de quatre sculptures allégoriques en marbre blanc réalisées en 1907 et en 1908 par Henry Augustus Lukeman. D'une hauteur d'environ quatre mètres, les statues représentent des personnages féminins se tenant debout et vêtus d'un drapé, évoquant divers secteurs de l'économie. L'allégorie du transport tient dans ses mains une locomotive, celle de l'agriculture présente une gerbe de blé et une branche d'érable, celle de l'industrie porte une pioche et une lampe à l'huile tandis que celle de la pêcherie est flanquée d'un grand poisson à droite et tient un chalutier dans sa main gauche.

Ces biens sont classés comme un ensemble patrimonial.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Ensemble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2012-10-19

Statuts antérieurs

  • Reconnaissance, 1999-07-14
 

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Valeur patrimoniale

Les géantes de la rue Saint-Jacques présentent un intérêt patrimonial pour leur valeur artistique. Ces sculptures ont été réalisées par le sculpteur américain Henry Augustus Lukeman (1871-1935). Ce dernier est connu dans son pays d'origine comme étant un spécialiste de la statuaire et des monuments commémoratifs. Formé tout d'abord à New York, il poursuit son apprentissage à l'École des beaux-arts de Paris comme élève du sculpteur français Alexandre Falguière (1831-1900). Il se familiarise alors avec le renouveau classique du tournant du XXe siècle, aussi nommé « style beaux-arts ». Les architectes et les sculpteurs de l'époque puisent leur inspiration dans les oeuvres de l'Antiquité grecque, à la recherche de monumentalité, de prestige et d'harmonie. Lukeman met en pratique les principes de ce courant dans ces statues allégoriques qu'il exécute en 1907 et en 1908. En effet, leur taille imposante, l'utilisation d'un matériau noble, soit le marbre blanc, ainsi que les vêtements et les coiffures des personnages qui rappellent les statues grecques en font une oeuvre représentative des goûts de l'époque. Par ailleurs, ces statues constituent l'une des seules réalisations de Lukeman au Québec, voire au Canada, ses créations les plus connues se trouvant aux États-Unis.

Les géantes de la rue Saint-Jacques présentent également un intérêt patrimonial pour leur valeur historique. Ces sculptures, conçues pour orner la façade d'une banque, symbolisent l'essor économique du Canada et de la ville de Montréal au début du XXe siècle. À l'époque, le pays jouit d'une certaine prospérité engendrée par des industries florissantes, le développement du transport ferroviaire et l'exploitation de richesses naturelles abondantes. Montréal, qui possède notamment l'un des ports les plus importants en Amérique du Nord et qui constitue une plaque tournante du transport ferroviaire, devient la métropole économique du pays. En 1907 et en 1908, la Banque Royale du Canada érige un nouveau siège social en plein coeur du quartier des affaires de Montréal, près de la place d'Armes. La façade de l'édifice, inspirée d'un temple grec, comporte quatre statues représentant chacune un pilier de l'économie canadienne, soit l'industrie, le transport, l'agriculture et la pêche. Ces figures contribuent à projeter l'image prestigieuse recherchée par l'institution bancaire. Celle-ci souhaite en effet rappeler aux passants son rôle dans la construction du pays et dans l'épanouissement des arts. De façon plus générale, les oeuvres de Lukeman s'inscrivent dans une pratique privilégiée par les établissements bancaires depuis le XIXe siècle, consistant à utiliser le vocabulaire classique pour évoquer une idée de permanence, de solidité et de richesse.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2010.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques des géantes de la rue Saint-Jacques liés à leur valeur artistique et historique comprennent, notamment :
- leurs grandes dimensions;
- leur matériau, soit le marbre blanc de Géorgie;
- leurs caractéristiques rappelant les statues de déesses grecques, dont les quatre figures féminines se tenant debout avec un pied légèrement avancé, le vêtement drapé et la coiffure;
- la facture académique et la qualité d'exécution;
- les attributs des personnages représentant le transport, l'industrie, l'agriculture et la pêcherie, dont la locomotive, la pioche et la lampe à l'huile, la gerbe de blé et la branche d'érable, le poisson et le chalutier.

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Informations historiques

Les géantes de la rue Saint-Jacques sont exécutées en 1907 et en 1908 par le sculpteur américain Henry Augustus Lukeman (1871-1935). Ce dernier est connu dans son pays d'origine comme étant un spécialiste de la statuaire et des monuments commémoratifs. Les oeuvres sont commandées par la Banque Royale du Canada qui désire orner l'entablement de la façade de son nouveau siège social à Montréal. Le bâtiment, qui reprend la forme du temple de l'Érechthéion sur l'Acropole à Athènes, est situé en plein coeur du quartier des affaires de la ville, près de la place d'Armes, sur la rue Saint-Jacques. Les statues, d'une taille imposante, ont tôt fait d'être nommées les « géantes de la rue Saint-Jacques » par les passants.

Les quatre figures féminines, vêtues de drapés, sont inspirées des statues de déesses grecques. Elles s'inscrivent dans le renouveau classique en vogue au tournant du XXe siècle, aussi nommé « style beaux-arts ». Lukeman a d'ailleurs été formé à l'École des beaux-arts de Paris, auprès du sculpteur Alexandre Falguière (1831-1900). Chaque personnage est une allégorie d'un secteur de l'économie canadienne, soit le transport, l'industrie, l'agriculture et la pêcherie, et en porte les attributs.

En 1928, la Banque Royale déménage et vend l'immeuble à la Banque Provinciale du Canada, qui l'occupe jusque dans les années 1980. L'édifice est alors détruit, à l'exception de la façade. Les statues sont retirées de la façade en 1991 et acquises cinq ans plus tard par la compagnie Power Corporation. Celle-ci en fait don au Centre d'archives de Montréal en 1999.

Les géantes de la rue Saint-Jacques sont reconnues en 1999. Elles sont devenues classées à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • HALLÉ, Jacqueline. Les quatre géantes de la rue Saint-Jacques - Statues allégoriques. Montréal, Ministère de la Culture et des Communications, 1998. 61 p.
  • MCDOWALL, Duncan. Banque Royale; au coeur de l'action. Montréal, Les Éditions de l'Homme, 1993. 519 p.

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