Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site patrimonial de la Visitation

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Description

Le site patrimonial de la Visitation est un ancien ensemble religieux de tradition catholique aménagé à partir de la fin du XVIIe siècle. Il comprend les vestiges de l'église de Notre-Dame-de-la-Visitation, son presbytère, la section nord du cimetière paroissial ainsi qu'un charnier. L'église en pierre dont il ne reste que les murs, implantée dans un axe est-ouest, a été érigée de 1876 à 1878, modifiée en 1918 et 1919 et incendiée en 1977. Sa coquille ouverte présente une nef de plan rectangulaire terminée par une abside en hémicycle, et son périmètre inclut les vestiges d'une église plus petite bâtie en 1719. La façade en pierre, représentative de l'éclectisme du début du XXe siècle, possède un portail central surmonté d'une niche et d'un oculus inscrits dans un avant-corps flanqué de portes et de fenêtres. Une structure en métal contemporaine (tour d'observation) évoque le clocher surmonté d'une flèche qui coiffait autrefois le faîte du toit en façade; des supports métalliques, dont deux arqués, renforcent les murs tout en rappelant l'ancien décor. La structure de l'ancienne sacristie, reconstruite en 1997 et 1998, est greffée à l'abside dans le prolongement du choeur. Implanté au nord-est de l'église, le presbytère a été construit vers 1698 et agrandi à deux reprises, en 1841 et en 1953. Il s'agit d'un long bâtiment en pierre et en bois de plan rectangulaire, à un étage et demi, coiffé d'un toit à croupes et ceinturé sur trois côtés par une galerie couverte. Le cimetière paroissial se trouve au sud de l'ancienne sacristie. Il est entouré d'arbres et son allée centrale est bordée à l'extrémité nord par le charnier, un petit bâtiment en pierre coiffé d'un toit à croupes. Le site patrimonial de la Visitation est situé au milieu d'un petit vallon, sur un site paysager incluant des jardins. Il occupe un emplacement à l'intersection de voies anciennes, dans l'arrondissement municipal de Sainte-Foy-Sillery-Cap-Rouge de la ville de Québec.

Ce bien est classé site patrimonial. Un site inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec est associé au lieu.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Site patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1978-10-02

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 7 - Terrain exceptionnel
  • 11 - Site archéologique associé au bien classé

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Québec), 2016-12-09
    Prise d'effet : 2017-06-09
 

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Valeur patrimoniale

Le site patrimonial de la Visitation présente un intérêt pour sa valeur historique. La paroisse Notre-Dame de Foy est l'une des plus anciennes du Québec. Elle trouve son origine dans une mission fondée sur le plateau de Sainte-Foy, où le père jésuite Pierre-Joseph-Marie Chaumonot (1611-1693) s'établit avec les Hurons-Wendats en 1667. Une chapelle est aussitôt construite et dédiée à Notre-Dame de Foy. Une statue représentant la sainte est installée dans le temple, qui devient alors un lieu de pèlerinage. La paroisse de La Visitation de la Bienheureuse Vierge Marie, aussi désignée sous le nom de Notre-Dame de Foy, est érigée canoniquement en 1698. À la suite de l'incendie de la chapelle survenu peu de temps après, la fabrique déplace le noyau paroissial à environ un kilomètre à l'ouest, sur une propriété appartenant à Jacques Pinguet de Vaucour. Le presbytère bâti en 1698 et 1699 comprend une salle des habitants. Vers 1705, une église rudimentaire est construite, qui sera remplacée par un bâtiment en pierre élevé de 1719 à 1722. Au cours de l'hiver 1759 et 1760, peu avant la bataille de Sainte-Foy (28 avril 1760), l'église est utilisée comme poste fortifié par les soldats britanniques. Incendiée à leur départ, elle est rétablie au cours des années suivantes. Une nouvelle église est édifiée de 1876 à 1878 d'après les plans de Joseph-Ferdinand Peachy (1830-1903), un architecte réputé de Québec. La construction englobe l'ancien temple, qui est conservé jusqu'à la fin des travaux et utilisé pour le culte. L'église, incendiée en 1918, est reconstruite à partir des murs existants tout en agrandissant son abside, d'après les plans de l'abbé Henri-Arthur Scott (1858-1931). En 1977, elle est dévastée par un autre incendie qui n'épargne que les murs de pierre extérieurs. Le site témoigne donc d'un ensemble religieux villageois typique de ceux développés au Québec aux XVIIIe et XIXe siècles ainsi que de faits militaires associés à la Conquête.

Le site présente aussi un intérêt pour sa valeur archéologique. Le terrain renferme des témoins d'anciennes églises de la paroisse. En effet, les fouilles archéologiques menées de 1980 à 1982 ont entre autres permis de découvrir les fondations et le portail du temple entrepris en 1719, témoin de la bataille de Sainte-Foy en 1760, et les fondations du choeur plus étroit de l'église construite de 1876 à 1878. Le site met en valeur les vestiges de cette dernière, incendiée en 1918 et en 1977. En outre, les fouilles ont révélé la présence de nombreuses sépultures de paroissiens et de curés inhumés sous la nef et le choeur, dont les restes ont été déplacés dans le cimetière paroissial. Ces traces révèlent l'évolution de l'ensemble religieux depuis le Régime français jusqu'à la fin du XIXe siècle.

Le site présente également un intérêt pour sa valeur architecturale. L'ancien presbytère est une illustration de l'évolution de l'architecture résidentielle au Québec. Le premier carré en pierre, bâti vers 1698, servait de maison curiale et de salle des habitants. Il est agrandi à deux reprises. D'abord en 1841, alors que le menuisier Jean-Baptiste L'Heureux fils et le maçon Jean Paquet le prolongent vers l'ouest et modifient le toit. C'est vraisemblablement au cours de ces travaux qu'apparaissent certains détails néoclassiques. À la fin du XIXe siècle, le bâtiment acquiert ses grandes lucarnes pendantes, dont les lucarnes doubles à pignon au-dessus des deux portes qui marquaient autrefois le centre. La maison curiale est à nouveau allongée vers l'ouest en 1953, cette fois par une structure en bois. Le presbytère, avec ses dimensions imposantes et son décor architectural soigné, souligne le rôle important du curé dans la société traditionnelle.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site patrimonial de la Visitation liés à ses valeurs historique, archéologique et architecturale comprennent, notamment :
- l'implantation de l'église dans un axe est-ouest, le choeur étant orienté vers l'est;
- l'implantation du presbytère au nord-est de l'église;
- l'implantation du cimetière au sud de la sacristie;
- sa situation au milieu d'un petit vallon, à l'intersection de voies anciennes;
- le terrain en dénivellation vers le nord, planté d'arbres matures;
- la structure métallique rappelant le clocher, l'ancien décor et l'ornementation des ouvertures;
- les vestiges enfouis de l'église construite de 1719 à 1722 et les murs de celle érigée de 1876 à 1878 et reconstruite en 1918 et 1919;
- le pavage de couleur indiquant la forme et l'emplacement de l'église de 1719 et du choeur de l'église de 1876;
- les sépultures de paroissiens et de curés transportés de l'église vers le cimetière;
- la cloche et la croix de l'ancienne église, installées en permanence sur des socles;
- la portion du terrain renfermant des contextes archéologiques propices à la recherche et à l'interprétation du lieu;
- les caractéristiques des vestiges de l'église, dont la coquille ouverte reflétant le plan composé d'une nef rectangulaire terminée par une abside en hémicycle, les matériaux (dont la maçonnerie en pierre et les détails architecturaux en pierre de taille), les composantes de la façade (dont l'avant-corps central pourvu d'une niche à statue au-dessus d'une pierre gravée d'une inscription et percé d'un oculus, le fronton interrompu, les supports aménagés à la base du pignon, les ouvertures cintrées marquant les fenêtres et les portails ainsi que les chambranles et les chaînes d'angle en pierre de taille), les murs de la nef et du choeur percés de fenêtres cintrées ainsi que les chambranles en pierre de taille, ainsi que les composantes de la sacristie greffée à l'abside, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage et demi, les ouvertures rectangulaires à grands carreaux, le porche ainsi que les chambranles et les chaînes d'angle en pierre de taille;
- les caractéristiques du presbytère, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage et demi, le toit à croupes, les matériaux (notamment la maçonnerie en pierre et le parement en planches à clins de la partie centrale et de la partie est, la structure en bois de la partie ouest ainsi que les couvertures en tôle à la canadienne et à baguettes) les ouvertures, dont les fenêtres rectangulaires en bois à grands carreaux, les lucarnes pendantes à fronton aux joues ouvragées, les deux lucarnes doubles ainsi que les portes rectangulaires surmontées d'une imposte, les éléments menuisés liés à l'influence néoclassique (dont les chambranles incluant pilastres, entablement et fronton ainsi que la corniche à consoles), la galerie couverte ceinturant le bâtiment sur trois côtés (notamment les poteaux menuisés et l'escalier à montées convergentes), les éléments décoratifs, dont les planches cornières et la crête faîtière en fer forgé, les cheminées en brique, l'appentis du côté est et le garage séparé à trois portes avec toit à croupes;
- les caractéristiques du cimetière, dont son allée centrale bordée par un charnier à l'extrémité nord, sa ceinture d'arbres, son orientation nord-sud et les composantes du charnier en pierre, dont le plan carré, l'élévation d'un étage, le toit à croupes couvert de bardeaux de cèdre, les ouvertures rectangulaires et la large porte en bois.

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Informations historiques

Le site patrimonial de la Visitation est situé au coeur de l'une des plus anciennes paroisses du Québec. Celle-ci trouve son origine dans une mission fondée sur le plateau de Sainte-Foy, où le père jésuite Pierre-Joseph-Marie Chaumonot (1611-1693) s'établit avec les Hurons-Wendats en 1667. Une chapelle est aussitôt bâtie. Remplacée en 1669 par une autre construction en bois, elle dessert les Autochtones et les colons français établis à proximité. Une statue provenant d'un sanctuaire de Belgique et représentant Notre-Dame de Foy y est installée. Le temple, dédié à celle-ci, devient un lieu de pèlerinage.

En 1698, la paroisse de La Visitation de la Bienheureuse Vierge Marie, aussi désignée sous le nom de Notre-Dame de Foy, est érigée canoniquement par Mgr Jean-Baptiste de La Croix de Chevrières de Saint-Vallier (1653-1727). Charles-Amador Martin (1648-1697) est le premier curé résidant. Peu après, la chapelle est détruite par un incendie. La fabrique déplace alors le noyau paroissial vers l'ouest, sur une propriété appartenant à Jacques Pinguet de Vaucour. Un presbytère logeant une salle des habitants est bâti en 1698 et 1699 et un cimetière est aménagé. Une église rudimentaire est construite vers 1705, à laquelle succédera un bâtiment en pierre élevé de 1719 à 1722. Au cours de l'hiver 1759 et 1760, peu avant la bataille de Sainte-Foy (28 avril 1760), l'église est transformée en poste fortifié par les soldats britanniques. Incendiée à leur départ, elle témoigne donc de l'un des derniers affrontements entre les armées française et anglaise de la guerre de Sept Ans. Les importants travaux de restauration réalisés par la suite ne sont complétés qu'en 1774.

En 1841, le presbytère est agrandi vers l'ouest d'environ sept mètres et le toit est modifié. Les travaux sont réalisés par le menuisier Jean-Baptiste L'Heureux fils et le maçon Jean Paquet. En 1869, des lucarnes sont ajoutées afin d'éclairer les combles partiellement aménagés.

Une nouvelle église en pierre est érigée de 1876 à 1878 d'après les plans de Joseph-Ferdinand Peachy (1830-1903). Les travaux sont effectués par le maître maçon Jean-Thomas Pampalon (1829-1903) et l'entrepreneur en menuiserie et charpenterie Cyrias Ouellet. L'ancien temple, compris à l'intérieur des murs de la nouvelle église, est conservé et utilisé pour le culte jusqu'à la fin des travaux.

En 1898, un calvaire est offert à la fabrique par Mme Brophy en reconnaissance de la guérison de son petit-fils, John Brophy (né en 1897). Il comprend un christ sculpté par Louis Jobin (1845-1928).

En 1918, l'église est incendiée. Sa reconstruction à partir des murs existants est réalisée d'après les plans de l'abbé Henri-Arthur Scott (1858-1931). Les travaux s'échelonnent sur deux ans et comprennent l'agrandissement du choeur. En 1953, le presbytère est allongé d'environ dix mètres vers l'ouest. En 1977, l'église est de nouveau dévastée par un incendie, à l'exception de sa maçonnerie en pierre.

Le site patrimonial de la Visitation est classé en 1978. Une nouvelle église est construite en 1978 et 1979 à l'est du cimetière paroissial. Le christ du calvaire est intégré au choeur du nouveau lieu de culte, alors qu'une réplique sculptée par Fabien Pagé remplace l'oeuvre originale.

En 1980, la fabrique se départit du presbytère. De 1980 à 1982, des fouilles archéologiques sont menées sur le site de l'église. La Ville de Sainte-Foy acquiert les vestiges en 1993, puis le presbytère en 1997. La mise en valeur est réalisée d'après les plans de la firme d'architectes Simard, Amyot et Associés en 1997 et 1998. Un parc et des jardins sont aménagés, la structure de la sacristie est reconstruite, les vestiges de l'ancienne église sont consolidés et une tour d'observation symbolise l'ancien clocher. Le presbytère restauré abrite le Centre d'interprétation historique de Sainte-Foy.

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Québec

Municipalité :

  • Québec

Arrondissement municipal :

  • Sainte-Foy - Sillery

Adresse :

  • 2825, chemin Sainte-Foy
  • 801, route de l'Église

Latitude :

  • 46° 46' 43.463"

Longitude :

  • -71° 18' 12.438"

Désignation cadastrale :

  • Lot 2 011 154
  • Lot 2 011 162
  • Lot 2 011 163

Code Borden

CeEt-26      

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Documents

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Références

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • GOBEIL-TRUDEAU, Madeleine. « Église Notre-Dame-de-la-Visitation ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 234-235.
  • Ministère de la Culture et des Communications du Québec, Université Laval. École d'architecture et Ville de Québec. Les églises de Québec [En Ligne]. http://eglisesdequebec.org
  • s.a. « Le parc de l'église Notre-Dame-de-Foy, Sainte-Foy ». ARQ. No 97 (1997), p. 18.

Multimédias disponibles en ligne :

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