Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Chapelle Saint-Mark

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • St. Mark's Chapel

Région administrative :

  • Estrie

Municipalité :

  • Sherbrooke

Date :

  • 1853 – 1857 (Construction)
  • 1875 (Agrandissement)
  • 1891 (Destruction par incendie)
  • 1892 – 1899 (Reconstruction)
  • 1962 (Destruction partielle par incendie)
  • après 1962 (Rénovation)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Anglicanisme)

Usage :

  • Services et institutions (Chapelles privées)

Éléments associés

Patrimoine mobilier associé (83)

Groupes associés (3)

Personnes associées (11)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

La chapelle Saint-Mark est une chapelle collégiale anglicane construite de 1853 à 1857, agrandie en 1875 et reconstruite de 1891 à 1899. D'une architecture néogothique simple, l'édifice en brique rouge présente un plan formé d'une nef rectangulaire à un vaisseau et d'un choeur plus étroit terminé par une abside à pans coupés. Sa façade comprend un pignon découvert qui masque la pente du toit à deux versants droits. Le faîte est couronné au centre d'un clocheton et des contreforts rythment les murs. Située dans l'arrondissement municipal de Lennoxville de la ville de Sherbrooke, la chapelle fait partie intégrante de l'Université Bishop's. Elle est implantée perpendiculairement au McGreer Hall, auquel elle est reliée par une galerie, et à quelques pas de la Divinity House (faculté de théologie).

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'édifice, et pas au terrain.

Plan au sol :

Rectangulaire à choeur plus étroit que la nef

Nombre d'étages :

1

Groupement :

Adossé

Structure :

  • Bois
  • Indéterminé

Saillies :

  • Clocheton
  • Contrefort
  • Escalier
  • Perron

Fondations :

  • Pierre

Toit :

  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Ardoise
  • Forme : Octogonal
    Matériau : Ardoise

Porte principale :

  • bois massif, à battants

Fenêtre(s) :

  • à arc brisé, Fixe

Éléments architecturaux :

  • Acrotère
  • Amortissement
  • Bandeau
  • Chambranle
  • Corbeau
  • Corniche moulurée
  • Crête faîtière
  • Portail

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1989-04-21

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
 

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Valeur patrimoniale

La chapelle Saint-Mark présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique comme lieu de culte relié à un collège anglican, dit « church college ». Les chapelles sont indispensables à la composition de ce type d'institution. La chapelle Saint-Mark est intégrée à l'Université Bishop's, fondée en 1843 sous le nom de Bishop's College et qui a acquis son statut d'université en 1853. Ses structures décisionnelles sont restées assujetties à l'Église d'Angleterre jusqu'en 1947. La mission première de l'établissement consistait à former le clergé anglican du Québec. Il a aussi dispensé une formation autre que théologique à des étudiants de toutes les confessions. La chapelle, construite de 1853 à 1857 et dotée d'un choeur en 1875, sert depuis l'origine de lieu de culte aux étudiants et aux corps professoral et administratif. Son implantation illustre l'importance de ce type de bâtiment dans un « church college ». L'édifice est, en effet, relié par une galerie au McGreer Hall, le plus ancien immeuble du campus, et voisine la Divinity House, qui loge la faculté de théologie. En desservant l'unique collège anglican du Québec, la chapelle Saint-Mark a eu un rayonnement national.

La chapelle présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Cette chapelle témoigne de l'importance du néogothique dans l'architecture anglicane du XIXe siècle. Ce style est considéré par le clergé et les sociétés savantes qui étudient l'architecture gothique de Grande-Bretagne, telle la Cambridge Camden Society, comme l'expression même de leur confession. Entre autres, l'évêque du diocèse anglican de Québec George Jehoshaphat Mountain (1789-1863), qui a favorisé la fondation du collège, a publié des règles et des principes devant guider la construction des lieux de culte. La chapelle Saint-Mark correspond aux recommandations contenues dans la littérature anglicane de l'époque. Faite de matériaux durables comme la brique et la pierre, elle est caractérisée par des proportions équilibrées, un plan simple de même qu'une ornementation dépouillée. L'édifice présente une nef rectangulaire à un vaisseau et un choeur plus étroit terminé par une abside à pans coupés, un toit aigu, une façade sobre à pignon découvert, des ouvertures en arc brisé, trois baies jumelées au chevet et des contreforts. Il serait l'oeuvre de deux architectes britanniques établis à Toronto, John George Howard (1803-1890), créateur des plans d'origine, et Frank Darling (1850-1923), concepteur du choeur. Cette chapelle figure aujourd'hui parmi les quelques témoins de l'influence du clergé anglican et des sociétés savantes britanniques sur l'architecture religieuse du XIXe siècle au Québec.

La chapelle présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. Refait de 1892 à 1899, le décor est représentatif des intérieurs anglicans du XIXe siècle. Admirablement travaillé dans le frêne, il reflète certaines normes diffusées notamment dans les revues ecclésiologiques anglicanes, entre autres par son style néogothique, l'utilisation du bois comme matériau, la charpente apparente, l'arc brisé qui délimite l'espace du choeur et la sedilia (banc des officiants intégré au mur du choeur du côté de l'Évangile). De plus, la fonction de chapelle collégiale est évoquée dans le mobilier rehaussé de sculptures uniques. Richement ornées, les stalles placées à l'arrière de la nef sont destinées aux notables de l'université. Elles présentent les figures ailées du tétramorphe figurant l'homme, le lion, le taureau et l'aigle, qui symbolisent respectivement les évangélistes Matthieu, Marc, Luc et Jean. Sur les longs-pans, huit anges agenouillés et des fleurons à figures humaines ornent les stalles et les bancs. De magnifiques vitraux illustrant des scènes bibliques et des représentations de saints complètent ce décor d'une grande unité.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la chapelle Saint-Mark liés à ses valeurs historique, architecturale et artistique comprennent, notamment :
- sa situation sur le campus de l'Université Bishop's, à proximité de la faculté de théologie;
- son implantation perpendiculaire au bâtiment voisin et sa relation avec celui-ci;
- le volume, dont les dimensions (la longueur faisant trois fois et demi la largeur), le plan composé d'une nef rectangulaire à un vaisseau et d'un choeur plus étroit terminé par une abside à pans coupés ainsi que le toit aigu à deux versants droits couronné d'un clocheton octogonal au centre du faîte;
- la façade dotée d'un pignon découvert couronné d'une croix et appuyé sur des corbeaux, de contreforts, d'un portail central en arc brisé, d'une baie centrale triple en arc brisé à fenêtres trilobées, de bandeaux ainsi que d'archivoltes;
- les longs-pans dotés de contreforts, de baies jumelées en arc brisé à fenêtres trilobées et de bandeaux;
- l'abside dotée de contreforts, d'une baie triple en arc brisé à fenêtres trilobées au chevet, de baies jumelées en arc brisé à fenêtres trilobées sur les pans et les côtés ainsi que de bandeaux;
- les matériaux, dont la maçonnerie de brique rouge, la couverture d'ardoise, la pierre de taille grise des détails architecturaux (chambranles, archivoltes, bandeaux, rampants et corbeaux) et le bois des ouvertures (portes et fenêtres);
- le décor architectural en bois teint, dont la fausse voûte ogivale et lambrissée du choeur, la fausse voûte à arc en mitre lambrissée et la charpente apparente de la nef, la corniche à denticules, les lambris de demi-revêtement ornés d'arcs trilobés ainsi que les portes surmontées d'un gâble;
- l'arc brisé séparant le choeur de la nef;
- le retable sculpté du choeur rehaussé de statues, le maître-autel sculpté et la sedilia intégrée au mur du choeur du côté de l'Évangile;
- les bancs et les stalles en bois teint, dont les stalles à l'arrière de la nef munies d'un dorsal à gâbles et ornées sur les accoudoirs des figures ailées du tétramorphe (l'homme, le lion, le taureau et l'aigle), les trois rangées de stalles et de bancs latéraux de la nef ornés sur les accoudoirs de huit anges et aux extrémités de fleurons reproduisant pour certains des figures humaines ainsi que les prie-Dieu;
- les vitraux agrémentés de détails architecturaux gothiques et illustrés de scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament ainsi que de représentations de saints;
- l'orgue au buffet en bois teint sculpté.

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Informations historiques

Le Bishop's College est un collège confessionnel anglican, dit « church college ». Il a été fondé en 1843 grâce, entre autres, aux démarches entreprises en 1840 par le ministre anglican Lucius Doolittle (1800-1862) et par quelques habitants de Lennoxville, qui ont offert argent et terrain, de même qu'à la faveur de George Jehoshaphat Mountain (1789-1863), troisième évêque anglican du diocèse de Québec. Bishop's a pour mission première de former les futurs membres du clergé anglican du Québec. De plus, l'institution offre dès l'origine une formation autre que théologique à des étudiants de toutes confessions. Elle n'a cependant pas le pouvoir de décerner des diplômes, jusqu'à ce qu'une charte royale modifie son statut en celui d'université en 1853. L'University of Bishop's College est dès lors autorisée à délivrer des diplômes en théologie, en arts, en sciences, en affaires et en éducation. Avec la sécularisation de l'Université McGill l'année précédente, l'Université Bishop's devient le seul collège confessionnel anglican du Québec. Ses structures décisionnelles restent assujetties à l'Église d'Angleterre jusqu'en 1947, alors qu'elle devient une entité laïque.

Dès la fondation, l'administration projette l'adjonction d'une chapelle, élément essentiel d'un « church college ». Toutefois, le manque de ressources financières retarde le chantier de dix ans. La chapelle, construite de 1853 à 1857, a vraisemblablement été conçue par un architecte britannique établi à Toronto, John George Howard (1803-1890). Elle présente d'abord un plan rectangulaire, sans abside. Jasper Hume Nicolls (1818-1877), premier recteur de l'université, collecte des fonds qui permettent d'ajouter un choeur plus étroit terminé par une abside à pans coupés. Cet agrandissement, dessiné par un autre architecte britannique de Toronto, Frank Darling (1850-1923), est effectué en 1875 par l'entrepreneur de Sherbrooke G. G. Bryant.

En 1891, un incendie détruit une grande partie du campus, ne laissant debout que les murs extérieurs de la chapelle. Elle est aussitôt rétablie selon des plans réalisés par le bureau d'architectes Taylor and Gordon de Montréal. Les entrepreneurs de Sherbrooke Napoléon Lemaire and Sons reconstruisent l'extérieur à partir des murs subsistants. Le décor intérieur est réalisé par l'entrepreneur de la même ville George Long et son assistant Georges Bélanger. Ils exécutent l'ensemble des ouvrages menuisés, tels que les stalles et la charpente apparente, à l'exception des figures sculptées, notamment les anges et les fleurons. Pour réaliser ces dernières, Long engage vraisemblablement une firme de Montréal. Le programme iconographique des vitraux est élaboré en 1893. Il compte des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament ainsi que des représentations de saints. Oeuvres des ateliers J. C. Spence and Sons de Montréal, ces vitraux sont installés entre 1895 et 1897. L'équipe de Long termine les travaux en 1899. Le retable du choeur et le maître-autel sont exécutés en 1912 par l'établissement Jones and Willis de Londres.

Un incendie survenu dans le sous-sol en 1962 entraîne quelques travaux de réfection de la chapelle en raison des dommages causés par l'eau et la fumée.

La chapelle Saint-Mark est classée en 1989. L'orgue S. R. Warren and Son de 1893, reconstruit par Casavant et Frères en 1940, est remplacé en 1993. Le nouvel orgue, dont l'installation souligne le 150e anniversaire de la chapelle, est fait sur mesure par le facteur de Saint-Hilaire Karl Wilhelm afin qu'il s'intègre parfaitement au décor.

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Emplacement

Region administrative :

  • Estrie

MRC :

  • Sherbrooke

Municipalité :

  • Sherbrooke

Arrondissement municipal :

  • Lennoxville

Adresse :

  • 2600, rue College

Lieux-dits :

  • Lennoxville

Localisation informelle :

La chapelle est accessible par l'entrée ouest du campus de l'Université Bishop's sur la rue College.

Latitude :

  • 45° 21' 57.481"

Longitude :

  • -71° 50' 56.394"

Désignation cadastrale :

  • Lot 5 164 656

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • BERGEVIN, Hélène. L'architecture des églises protestantes des Cantons de l'Est et des Bois-Francs au XIXe siècle. Sainte-Foy, Université Laval, Département d'histoire, 1981. 128 p.
  • CHAN, Hoi Kei Phoebe. Bishop's University : the Past, and Present and the Future - A Case Study in Promoting Heritage Campus Planning at Bishop's. Queen's University, 2011. 70 p.
  • GRANT, Anna M, dir. A Portrait of Bishop's University 1843-1993 L'Universite Bishop's: Une retrospective. Lennoxville, Bishop's University, 1994. 104 p.
  • LÉONIDOFF, Georges-Pierre. Étude de la chapelle d'un « church-college » au Québec : la chapelle St-Mark de l'Université Bishop à Lennoxville. s.l. 1985. 153 p.
  • NICHOLL, Christopher. Bishop's University, 1843-1970. Montréal/Kingston, McGill-Queen's University Press, 1994. 375 p.
  • Société d'histoire de Sherbrooke. « Chapelle St. Mark ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 481-482.
  • WAGG, Susan W. The Architecture of Andrew Thomas Taylor : Montreal’s Square Mile and Beyond. Montréal/Kingston, McGill-Queen's University Press, 2013. 246 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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