Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Benoît dit Livernois, Jules-Isaïe

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Synthèse

Né le 22 octobre 1830 à Longueuil, Jules-Isaïe Benoît dit Livernois est le fils d'Amable Benoît dit Livernois, cultivateur, et de Desanges Beaudry.

Très jeune, Livernois quitte la ferme familiale pour se lancer dans diverses activités commerciales. Il est d'abord commis dans une maison de commerce de Québec, puis il possède son propre magasin à Saint-Zéphirin-de-Courval dès 1851. Il s'installe ensuite à Richmond, où il ouvre une boulangerie et un magasin. Il possède, de plus, deux établissements commerciaux le long de la ligne de la Compagnie du Grand Tronc de chemin de fer du Canada. Il fait faillite en 1853 et part pour les États-Unis dans le but d'amasser de l'argent pour calmer ses créanciers. En contournant le cap Horn (Chili), il se rend à San Francisco, où il fonde une usine de blanchissage à la vapeur, qui semble lui rapporter beaucoup. À la suite de pressions familiales, il décide de rentrer à Québec. Il vend son usine, mais est victime d'une escroquerie et se retrouve sans le sou. Il s'engage alors comme matelot pour effectuer le voyage de retour et doit même faire une partie du trajet à pied.

De retour à Québec, pauvre et affecté par la dépression et la fièvre, Livernois ouvre, en 1854, un commerce de machines à coudre, s'affiche comme daguerréotypiste dans la basse ville de Québec et possède une franchise d'estampes de caoutchouc. L'année suivante, il ouvre une papeterie-librairie et une autre chambre de daguerréotypie sur la rue Saint-Jean. Deux ans plus tard, la photographie devient son unique occupation et il se défait de son commerce de livres. En 1860, il forme pendant moins d'un an une société avec Théodore Gastonguay, pour offrir des ambrotypes dans le secteur du port. Au cours des années qui suivent, le photographe possède simultanément jusqu'à trois ateliers-studios, répartis entre la haute ville et la basse ville de Québec. Passionné par son métier, il prend plaisir, au cours de sa carrière, à initier ceux qui s'intéressent à la photographie. Afin de perfectionner sa technique, il part pour l'Europe en 1863 et voyage en Angleterre, en Écosse et à Paris.

Les studios, que Livernois gère en collaboration avec sa femme, jouissent d'une grande prospérité entre 1860 et 1865. Le photographe peut compter sur l'Université Laval, le Séminaire de Québec et une vaste clientèle de religieux pour remplir son carnet de commandes. Il réalise principalement des portraits, mais aussi des vues historiques, des photoreportages et des vues touristiques. Il profite de l'engouement pour le format de la carte de visite pour commercialiser, entre autres, des clichés de tableaux historiques sur le Canada, de cartes anciennes, de héros du pays, de membres du clergé, de monarques européens, de la ville de Québec et ses environs, de grandes stations de villégiature à La Malbaie et à Tadoussac, de monuments et de grands événements. Il contribue ainsi à la conservation et à la diffusion de trésors artistiques et historiques, et, par surcroît, à l'éducation populaire en ce qui a trait à l'histoire de son pays.

Un des premiers au Canada à illustrer des albums avec des photographies hors texte, Livernois fournit des prises de vues de villas bourgeoises de Québec pour l'ouvrage Maple Leaves Third Series¿ (1865) de James-MacPherson Le Moine et photographie la flore du pays pour Louis-Ovide Brunet et son traité Sites et végétaux du Canada (1866).

Il est décédé à Québec le 11 octobre 1865.

Il avait épousé à Québec, en 1849, Élise L'Heureux, fille d'un maître-cordonnier. Il est le père de Jules-Ernest Livernois, et le grand-père de Jules et de Paul Livernois.

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Références

Notices bibliographiques :

  • HAMEL-MINH, Louise. « Benoît, dit Livernois, Jules-Isaïe ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • KAREL, David. Dictionnaire des artistes de langue française en Amérique du Nord : peintres, sculpteurs, dessinateurs, graveurs, photographes et orfèvres. Québec, Musée du Québec / Les Presses de l'Université Laval, 1992. 962 p.
  • LESSARD, Michel. Les Livernois photographes. Québec, Musée du Québec, 1987. 338 p.

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