Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Collection du manoir Richelieu

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Oeuvres d'art du manoir Richelieu

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Éléments associés

Patrimoine mobilier associé (31)

Personnes associées (1)

Description

La collection du manoir Richelieu forme un ensemble de 31 objets réunis afin de décorer les espaces publics d'un hôtel. Exécutées sur une longue période allant du XVIIIe siècle aux années 1930, les pièces de la collection peuvent être divisées en trois groupes principaux, soit les peintures à l'huile, les ornements muraux et les objets artisanaux en fer forgé. Les oeuvres peintes illustrent principalement des thèmes de l'histoire canadienne et sont de dimensions variées. La plus grande occupe une surface de 3,6 mètres de hauteur et 5,7 mètres de largeur. Des trumeaux en bois et en plâtre composent la deuxième catégorie d'articles. Ils sont constitués d'un miroir surmonté d'une image peinte ou brodée. Les éléments en fer forgé comprennent des croix de cimetière et diverses grilles. L'ensemble est complété par une eau-forte sur papier.

Cette collection est classée ensemble patrimonial.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Ensemble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2012-10-19

Statuts antérieurs

  • Reconnaissance, 1976-10-08
 

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Valeur patrimoniale

La collection du manoir Richelieu présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Ces objets faisaient partie à l'origine d'une immense collection de plusieurs milliers d'articles liés à l'histoire du Canada. Cet ensemble a été constitué par William Hugh Coverdale (1871-1949), collectionneur passionné d'histoire et président de la compagnie de transport maritime Canada Steamship Lines de 1922 à 1949. La collection commence à prendre forme quand l'un des deux hôtels de l'entreprise, le manoir Richelieu à Pointe-au-Pic, est entièrement reconstruit après l'incendie de 1928. Coverdale choisit minutieusement des oeuvres d'art afin de décorer les murs du nouvel hôtel et de créer un lieu unique s'apparentant à une sorte de musée pour villégiateurs. L'un des critères de sélection des oeuvres, jugé aussi important que la qualité esthétique, est le sujet qui doit faire référence à l'histoire canadienne d'avant la Confédération. Coverdale s'inscrit ainsi dans une tendance née chez les collectionneurs canadiens au milieu du XIXe siècle. Cette prédilection pour les objets évoquant l'histoire ancienne du pays fait naître un type particulier de collection dénommé « Canadiana ». Outre son but avoué de promouvoir l'image prestigieuse de la compagnie, la « W.H. Coverdale Collection of Historical Canadiana » comporte une grande valeur documentaire et est aussi exposée dans un but éducatif. Coverdale continue d'accumuler des articles pour sa collection jusqu'à sa mort. Dans les années 1960, ces articles sont intégrés aux principales collections muséales du Québec et du Canada. La trentaine de pièces demeurées au manoir Richelieu rappellent cet ensemble qui a joué un rôle majeur dans l'histoire de la muséologie québécoise.

La collection du manoir Richelieu présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. En plus de posséder une valeur intrinsèque, chaque objet de la collection participe à un décor luxueux s'appuyant sur une véritable mise en scène esthétique. En réunissant ces oeuvres, Coverdale désire créer un cachet particulier s'accordant avec l'architecture des lieux, inspirée des anciens châteaux français. Par exemple, des trumeaux, sorte de « miroirs illustrés », sont disposés sur certaines sections de murs. Ces objets associés à l'époque Louis XV contribuent à donner aux pièces de l'hôtel le caractère noble recherché. Les pièces en fer forgé, de provenance européenne, agissent comme des rappels de la thématique patrimoniale des intérieurs en référant à des pratiques artisanales ancestrales. Quant aux peintures à l'huile, leur iconographie évocatrice et leurs qualités esthétiques en font les éléments dominants du décor. Chaque tableau avait sa place soigneusement attribuée par Coverdale. Ainsi, l'oeuvre d'Adam Sherriff-Scott (1887-1980) intitulée « Hélène de Champlain enseignant aux enfants indiens » était destinée à orner un salon réservé aux femmes, tandis que le portrait qu'il a réalisé du brigadier James Murray (vers 1721-1794) a donné son nom à la Murray Room, fumoir réservé aux hommes. Bien que Coverdale soit connu pour collectionner les oeuvres anciennes, il agit à quelques reprises comme mécène en commandant des tableaux d'envergure à des artistes contemporains renommés. Outre celles de Sherriff-Scott, deux grandes toiles du peintre Charles William Jefferys (1869-1951) sont aussi réalisées peu avant l'ouverture de l'hôtel en 1929. Les objets de la collection du manoir Richelieu, de provenances, d'époques et de styles variés, ont tous une fonction décorative au sein d'un ensemble savamment orchestré.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2010.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la collection du manoir Richelieu liés à ses valeurs historique et artistique comprennent, notamment :
- l'ensemble composé de 31 oeuvres;
- les matériaux, dont la peinture à l'huile sur toile, l'eau-forte sur papier, le fer forgé, le bois, le plâtre, le tissu et le miroir;
- les tableaux représentant des thèmes de l'histoire du Canada, dont « Le capitaine John Nairne débarquant à Murray Bay en 1761 » et « Philippe Gaultier, sieur de Comporté, premier seigneur de la Malbaie en 1672 » signés Charles William Jefferys, « Le brigadier James Murray » et « Hélène de Champlain enseignant aux enfants indiens » signés Adam Sherriff-Scott, « Christophe Colomb à la cour d'Isabelle et de Ferdinand » signé Wenceslas de Brozik, ainsi que les armoiries du cardinal Richelieu, oeuvre signée E.T. Adney;
- la paire de tableaux représentant une nature morte aux fleurs, signée Édouard Rollet, et la peinture représentant une scène à la fontaine, d'un auteur inconnu;
- l'eau-forte représentant un paysage avec une église gothique signée Axel Haig;
- les onze trumeaux comprenant chacun un miroir surmonté d'une image peinte ou brodée illustrant une scène champêtre, une scène galante ou un paysage maritime;
- les cinq croix de cimetière, dont certaines comportant des inscriptions nécrologiques et certaines en fer polychrome;
- les deux grilles de fenêtre, la grille d'imposte, la grille d'entrée et la plaque de cheminée en fer.

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Informations historiques

La collection du manoir Richelieu est composée d'éléments qui faisaient partie à l'origine d'un immense ensemble de plusieurs milliers d'articles liés à l'histoire du Canada. Cet ensemble a été constitué par William Hugh Coverdale (1871-1949), collectionneur passionné d'histoire et président de la compagnie de transport maritime Canada Steamship Lines de 1922 à 1949. La collection commence à prendre forme en 1929 quand l'un des deux hôtels de l'entreprise, le manoir Richelieu à Pointe-au-Pic, est entièrement reconstruit après un incendie. Coverdale choisit minutieusement des oeuvres d'art afin de décorer les murs du nouvel hôtel et de créer un lieu unique s'apparentant à une sorte de musée pour villégiateurs. Bien qu'il soit davantage intéressé par les oeuvres anciennes, le collectionneur agit aussi comme mécène en commandant des tableaux d'envergure à des artistes contemporains renommés comme Adam Sherriff-Scott (1887-1980) et Charles William Jefferys (1869-1951).

Les oeuvres sont soigneusement sélectionnées selon plusieurs critères, dont leurs qualités esthétiques et décoratives et leur sujet devant faire référence à l'histoire canadienne d'avant la Confédération. Cette prédilection pour les objets évoquant l'histoire ancienne du pays est partagée par plusieurs collectionneurs depuis le milieu du XIXe siècle. Le type de collection qui en découle est dénommé « Canadiana ». Coverdale devient rapidement un expert dans ce domaine. Le manoir Richelieu ne pouvant bientôt plus accueillir d'autres d'objets, la collection s'étend à l'Hôtel Tadoussac, autre possession de la Canada Steamship Lines. Outre son but avoué de promouvoir l'image prestigieuse de la compagnie, la « W.H. Coverdale Collection of Historical Canadiana » comporte une grande valeur documentaire, et elle est aussi exposée dans un but éducatif. Des expositions itinérantes sont donc organisées, et des catalogues sont publiés.

Coverdale continue d'accumuler des articles pour sa collection jusqu'à sa mort. Dans les années 1960, ces articles sont intégrés aux principales collections muséales du Québec et du Canada.

La collection composée des 31 pièces demeurées en place au manoir Richelieu est reconnue en 1976. L'hôtel est rénové en 1998 et 1999 dans l'esprit du décor d'origine, et certains objets conservent leur emplacement initial choisi par Coverdale. La collection est devenue classée à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • COLLARD, Edgar Andrew. Passage to the Sea. The Story of Canadian Steamship Lines. Toronto, Doubleday Canada, 1991. 432 p.
  • COOKE, W. Martha E. Collection d'oeuvres canadiennes de W.H. Coverdale : peintures, aquarelles et dessins : collection du Manoir Richelieu. Ottawa, Archives publiques Canada, 1984. 299 p.
  • DUBÉ, Philippe. « Oeuvres d'art du Manoir Richelieu ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999, p. 210-214.
  • GAGNON-PRATTE, France. Fairmount le manoir Richelieu. Québec, Continuité, 2003. 86 p.
  • HAMEL, Nathalie. « Collection Coverdale ». s.a. Encyclopédie du patrimoine culturel de l'Amérique française [En ligne]. http://www.ameriquefrancaise.org/fr/article-63/Collection_Coverdale.html
  • HAMEL, Nathalie. La collection Coverdale: la construction d'un patrimoine national. Québec, Presses de l'Université Laval, 2009. 390 p.
  • TREMBLAY, François. William Hugh Coverdale, collectionneur: chronologie de Pointe-au-Pic (Manoir Richelieu) et de Tadoussac (Hôtel). La Malbaie, Musée régional Laure-Conan, 1979. 63 p.

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