Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Domaine et manoir de Belle-Rivière

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Maison Robert-Burger
  • Manoir des Sulpiciens

Région administrative :

  • Laurentides

Municipalité :

  • Mirabel

Date :

  • 1804 (Construction)
  • 1961 (Restauration)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Bâtiments paradomestiques)
  • Fonction résidentielle (Manoirs seigneuriaux)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Groupes associés (1)

Carte

Description

Les domaine et manoir de Belle-Rivière comprennent une imposante demeure construite en 1804 et son domaine constitué d'un terrain boisé aux abords de la rivière Belle-Rivière. Le manoir en pierre est composé d'un corps de logis de plan rectangulaire à un étage et demi et d'une annexe latérale plus récente en retrait de la façade, tous deux coiffés de toits aigus à deux versants aux larmiers retroussés. Un ancien hangar à grain en pierre est également situé à l'arrière du manoir. Implantée dans un milieu agricole, cette propriété est située dans le secteur Sainte-Scholastique de la ville de Mirabel.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur des bâtiments, ainsi qu'au terrain.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

1 ½

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Maçonnerie en pierre

Annexes :

  • Agrandissement
  • Atelier d'artiste ou d'artisan

Saillies :

  • Cheminée
  • Entrée de cave
  • Escalier
  • Évent
  • Galerie
  • Perron

Fondations :

  • Pierre

Toit :

  • Forme : À deux versants droits retroussés
    Matériau : Tôle à baguettes

Porte principale :

  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte

Autre(s) porte(s) :

  • bois massif, à battants
  • bois, à panneaux et vitrage, à battants
  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte

Fenêtre(s) :

  • Rectangulaire, À battants, à petits carreaux

Lucarne(s) :

  • À fronton

Éléments architecturaux :

  • Appui
  • Balustrade en bois
  • Chambranle
  • Éléments polychromes
  • Retour de l'avant-toit

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1963-07-09

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 6 - Intérieur notable
  • 8 - Terrain supérieur
  • 12 - Potentiel archéologique significatif
 

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Valeur patrimoniale

Les domaine et manoir de Belle-Rivière présentent un intérêt patrimonial pour leur valeur historique. L'ensemble témoigne du régime seigneurial. Le domaine seigneurial comprend un manoir, qui est une demeure généralement plus vaste que les autres habitations, servant à la fois de résidence et de bureau au seigneur. Tout autour, se trouvent habituellement divers bâtiments nécessaires à la subsistance du seigneur et de ses censitaires, comme l'illustre l'ancien hangar à grain en pierre du domaine Belle-Rivière. Arrivés en 1657 et seigneurs de Montréal, les Sulpiciens deviennent titulaires de la seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes en 1717. Ils s'installent dans leur domaine d'Oka dès 1721. Le moulin banal que les Sulpiciens font construire en 1787 ne répond pas aux attentes et son emplacement oblige les censitaires à faire un long détour pour s'y rendre. C'est pourquoi un deuxième moulin, aujourd'hui disparu, est érigé en 1804 à Belle-Rivière, en même temps que le manoir. Ce dernier tient surtout lieu de résidence au meunier, tandis que l'économe chargé de percevoir les cens y fait une visite une fois l'an, généralement en hiver. Le domaine témoigne du pouvoir économique qu'avaient toujours les Sulpiciens dans la région de Montréal et ses environs au XIXe siècle.

Les domaine et manoir de Belle-Rivière présentent aussi un intérêt patrimonial pour leur valeur architecturale. Le manoir est représentatif de la maison rurale d'inspiration française et de son évolution. Le corps de logis en pierre bas et peu dégagé du sol, le toit aigu à deux versants droits et les fenêtres à battants à petits carreaux se rattachent à cette tradition. Le manoir de Belle-Rivière aurait subi des transformations entre 1830 et 1850. L'influence néoclassique, qui se fait sentir au Québec à partir des années 1810, se reflète entre autres dans les lucarnes à pignon, les larmiers retroussés et la présence de l'annexe.

Les domaine et manoir de Belle-Rivière présentent également un intérêt patrimonial pour leur valeur ethnologique. L'annexe latérale du manoir, qui servait probablement de cuisine d'été, témoigne d'une longue tradition agricole ainsi que d'un mode de vie et de savoir-faire aujourd'hui tombés en désuétude. La cuisine d'été est généralement un petit bâtiment rattaché au corps de logis principal par un mur mitoyen. Les habitants s'y installent durant la belle saison pour vaquer à leurs occupations quotidiennes et procéder au grand ménage de la maison. Le transfert de la maisonnée dans la cuisine d'été permet aussi de garder la résidence propre puisque les travaux agricoles estivaux amènent plus de saleté à l'intérieur. Finalement, ce déménagement saisonnier permet de conserver la maison fraîche pour la nuit, car ses occupants continuent d'y dormir. L'annexe du manoir de Belle-Rivière possède toujours un imposant four à pain au sous-sol. Le four à pain sert aussi à d'autres usages comme la cuisson des fèves au lard, le séchage des fines herbes, du lin et des plumes d'oiseau. Lorsque le four est suffisamment chaud, les miches y sont déposées. Le four à pain peut être intégré dans l'âtre de la maison, constituer un feu autonome comme au manoir Belle-Rivière ou être abrité par un petit bâtiment isolé appelé fournil.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques des domaine et manoir de Belle-Rivière liés à leurs valeurs historique, architecturale et ethnologique comprennent, notamment :
- leur situation à proximité de la rivière Belle-Rivière, dans le secteur de Sainte-Scholastique, sur un vaste terrain plat, gazonné et planté d'arbres;
- les éléments représentatifs de la maison rurale d'inspiration française, dont le corps de logis en pierre de plan rectangulaire à un étage et demi bas et peu dégagé du sol, le toit aigu à deux versants (couverts de tôle à baguettes), les fenêtres à battants à petits carreaux et le mur de refend au sous-sol;
- les éléments représentatifs de la maison québécoise d'inspiration néoclassique, dont la symétrie et l'ordonnance des ouvertures en façade, les larmiers retroussés, les chambranles moulurés, les lucarnes à pignon et faux pilastres, la porte principale à carreaux et à imposte vitrée et la présence de l'annexe latérale en retrait de la façade;
- les souches de cheminée en pierre à deux têtes reliées par un muret dans les murs pignons, le four à pain au sous-sol de l'annexe et la cheminée du four à pain à l'arrière de celle-ci;
- la présence d'un hangar à grain en pierre derrière le manoir témoignant du caractère agricole du lieu.

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Informations historiques

Arrivés en 1657 et seigneurs de Montréal, les Sulpiciens deviennent titulaires de la seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes, sur la rive nord de la rivière des Prairies, en 1717. La communauté désire y déménager sa mission du Sault-au-Récollet afin d'éloigner les Autochtones de la mauvaise influence que les colons pourraient avoir sur eux. Ils s'installent dans leur domaine d'Oka dès 1721 et sa colonisation prend de l'ampleur au début des années 1780. Ainsi, en 1787, un moulin banal est bâti sur le domaine pour desservir les censitaires de plus en plus nombreux. La route pour s'y rendre est cependant longue et le moulin n'est pas aussi efficace que prévu, si bien que les censitaires vont faire moudre leur blé ailleurs. C'est dans ce contexte que les Sulpiciens font construire en 1804 un deuxième moulin, incendié en 1932, un manoir et un hangar à grain en pierre au bord de la rivière Belle-Rivière, sur le domaine du même nom. Dans son état actuel, le manoir illustre davantage l'architecture résidentielle des années 1830-1850.

Le domaine est vendu en 1876, mais les Sulpiciens se réservent les meubles et les objets mobiliers contenus dans le manoir ainsi que le droit d'y séjourner chaque année pour percevoir les cens, pratique qui perdure même après l'abolition du régime seigneurial en 1854. Les Sulpiciens quittent définitivement les lieux en 1911. En 1961, le propriétaire restaure le manoir et le hangar.

Les domaine et manoir de Belle-Rivière sont classés en 1963. Le manoir est sauvé de justesse de la démolition lors de l'aménagement de la zone aéroportuaire de Mirabel, au début des années 1970. Il était la propriété du Cégep de Saint-Jérôme en 2005.

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Emplacement

Region administrative :

  • Laurentides

MRC :

  • Mirabel

Municipalité :

  • Mirabel

Adresse :

  • 8106, rue de Belle-Rivière

Lieux-dits :

  • Sainte-Scholastique

Latitude :

  • 45° 37' 35.0"

Longitude :

  • -74° 5' 31.0"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Deux-Montagnes Paroisse de Sainte-Scholastique Absent 153
156 ptie
278

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Références

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • LAURIN, Serge, dir. Histoire des Laurentides. Sainte-Foy (Québec), Institut québécois de recherche sur la culture, 1989. 895 p.
  • LINTEAU, Paul-André. Brève histoire de Montréal. Montréal, Boréal, 1992. 165 p.
  • NOPPEN, Luc. « Ancienne seigneurie des sulpiciens (ou manoir de Belle-Rivière) ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 411-412.

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