Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Église de Sainte-Famille

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Cap-Santé

Date :

  • 1754 – 1767 (Construction)
  • 1773 – 1782 (Décoration intérieure)
  • 1807 – 1811 (Reconstruction)
  • 1859 – 1861 (Décoration intérieure)
  • 1877 (Rénovation)
  • 1996 (Restauration)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Églises, temples, synagogues et mosquées)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (215)

Plaques commémoratives associées (1)

Événements associés (2)

Groupes associés (1)

Personnes associées (12)

Carte

Description

L'église de Sainte-Famille est un lieu de culte de tradition catholique construit de 1754 à 1767. D'un volume imposant, l'édifice en pierre aux murs élevés présente un plan en croix latine composé d'une nef à un vaisseau, d'un transept et d'un choeur plus étroit terminé par une abside en hémicycle. Sa façade monumentale, flanquée de deux tours surmontées de clochers, est animée d'une grande porte, de trois oculus et de trois niches aménagées dans le pignon. La sacristie est greffée à l'abside dans le prolongement du choeur. De plan rectangulaire et à un étage et demi, elle est coiffée, à l'instar de l'église, d'un toit à deux versants légèrement retroussés. L'église fait partie d'un ensemble religieux comprenant notamment un cimetière et un presbytère. Érigée au coeur du noyau ancien de la ville de Cap-Santé, elle s'élève sur une terrasse à proximité du fleuve Saint-Laurent.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain. Cinq objets patrimoniaux classés sont conservés dans le lieu de culte.

L'église est située dans le site patrimonial de Sainte-Famille, aussi classé.

Plan au sol :

Croix latine

Nombre d'étages :

1 ½

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Maçonnerie en pierre

Annexes :

  • Sacristie

Saillies :

  • Clocher

Fondations :

  • Pierre

Toit :

  • Forme : À deux versants droits retroussés
    Matériau : Tôle à la canadienne

Porte principale :

  • bois, à panneaux, à imposte

Fenêtre(s) :

  • circulaire, Oculus
  • Demi-circulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
  • Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
  • Rectangulaire, Coulissante

Éléments architecturaux :

  • Chambranle
  • Niche
  • Pilier
  • Vitrail

Haut de la page

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1986-08-22

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
 
Classement Situé dans un site patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1986-08-22
 

Haut de la page

Valeur patrimoniale

L'église de Sainte-Famille présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Cette église, qui est la plus vaste et la plus imposante érigée en milieu rural sous le Régime français, servira par la suite de modèle. Son caractère monumental est rendu par la hauteur des murs et par la composition distinctive de la façade. Cette dernière est animée par plusieurs ouvertures et cantonnée, au même alignement, de deux tours hors-oeuvre coiffées de clochers à double lanterne surmontés d'une flèche, qui accentuent la verticalité de l'édifice. Les appentis derrière les tours ainsi que les oculus au sommet des longs-pans n'apparaissent sur aucune autre église contemporaine. De plus, sous sa finition de couleur pâle uniforme, l'église de Sainte-Famille se distingue par la multiplicité de ses revêtements extérieurs, dont le parement en bois imitant la pierre de taille de la façade, témoin de la vogue néoclassique dans la seconde moitié du XIXe siècle.

L'église présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique liée à son intérieur. L'ensemble du décor sculpté est conçu et réalisé de 1859 à 1861 par l'architecte Raphaël Giroux (1815-1869), ancien élève de Thomas Baillairgé (1791-1859). Exécuté avec le maître plâtrier François Blouin, ce décor remarquable, le premier exécuté en entier par Giroux, englobe notamment les retables du choeur et des chapelles, la fausse voûte, l'entablement, la chaire, le banc d'oeuvre et les deux tribunes arrière. Son vocabulaire classique témoigne de l'influence de Baillairgé, mais s'en distingue par son traitement allongé et plus massif qui tient compte de la hauteur de l'intérieur. Le retable principal crée du mouvement par sa forme trapézoïdale et son avancée dans le choeur. Parmi les composantes du mobilier liturgique, mentionnons le tombeau à la romaine du maître-autel, typique de l'atelier des Écores et réalisé en 1809 par un sculpteur de cet atelier, ainsi que les trois tabernacles, exécutés en 1843 et 1844 par le sculpteur et doreur Louis-Xavier Leprohon (1795-1876).

L'église présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. La paroisse de Sainte-Famille, érigée canoniquement en 1714, est l'une des plus anciennes paroisses du Québec. Le curé Joseph Fillion (1726-1795) fait entreprendre la construction d'une nouvelle église en 1754, mais les travaux sont interrompus par la guerre de Sept Ans. En 1759, François de Lévis (1719-1787) réquisitionne, en effet, la main-d'oeuvre, les outils et les matériaux pour ériger le fort Jacques-Cartier, situé dans la même paroisse. Dernier bastion de la résistance des troupes françaises dans la vallée du Saint-Laurent, ce fort tombera aux mains des Britanniques le 10 septembre 1760, soit deux jours après la reddition de Montréal. Dans les mois suivants, l'ouvrage militaire est démantelé par les habitants, qui récupèrent les matériaux pour poursuivre la construction de l'église, dont le gros oeuvre est achevé en 1767. L'église de Sainte-Famille figure parmi les dix églises les plus anciennes à subsister au Québec.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2006.

Haut de la page

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'église de Sainte-Famille liés à ses valeurs architecturale, artistique et historique comprennent, notamment :
- ses proportions monumentales, dont la hauteur des murs;
- son volume, dont le plan en croix latine, composé d'une nef à un vaisseau, d'un transept et d'un choeur plus étroit terminé par une abside en hémicycle, le toit à deux versants légèrement retroussés ainsi que les appentis derrière les tours;
- les matériaux, dont les murs en pierre, les revêtements diversifiés (crépi, planches de bois verticales à couvre-joint, tuiles d'amiante, planches à clins, lambris de bois imitant la pierre de taille en façade) et la couverture en tôle à la canadienne;
- la façade imposante à ordonnance symétrique, dont le pignon souligné par les retours de corniche ainsi que les deux tours carrées sur le même alignement que la façade et leur clocher composé d'une double lanterne surmontée d'une flèche;
- les ouvertures, dont les trois portes en façade, la porte principale constituée de quatre vantaux surmontés de panneaux et d'une imposte vitrée et abritée par un porche à fronton et colonnes, les fenêtres en bois à petits carreaux surmontées d'une imposte cintrée, les oculus disposés dans le haut des longs-pans et ceux de la façade surmontés de trois niches dans le pignon, les fenêtres en bois à grands carreaux et l'unique fenêtre du mur est de la sacristie ainsi que les chambranles en bois moulurés et en pierre;
- la sacristie greffée à l'abside, de plan rectangulaire et à un étage et demi, coiffée d'un toit à deux versants légèrement retroussés;
- le décor architectural de l'église, dont la fausse voûte à arc surbaissé (ornée d'arcs doubleaux et de gloires), le retable du choeur d'ordre corinthien (trapézoïdal et avançant dans le choeur, formé de colonnes et de pilastres cannelés, d'un fronton en segment de cercle orné d'un écusson aux symboles religieux et d'un large entablement), les retables latéraux d'ordre corinthien (composés de pilastres cannelés et d'un large entablement), l'entablement sans architrave du transept et de la nef, le bandeau au-dessus des fenêtres ainsi que les lambris de bois à caissons dans le bas des murs;
- le maître-autel et les autels latéraux, la chaire, le banc d'oeuvre, les stalles du choeur, la table de communion et la clôture de choeur;
- les nombreux vitraux, dont ceux du choeur et des longs-pans illustrant des scènes de la vie du Christ et de la Vierge ainsi que ceux des oculus représentant notamment les apôtres;
- les tribunes arrière disposées sur deux niveaux, celle du second étant divisée au centre par le buffet d'orgue;
- la situation du lieu de culte dans le site patrimonial de Sainte-Famille, au coeur du noyau ancien de la ville de Cap-Santé;
- son intégration à un ensemble institutionnel catholique comprenant une place délimitée par un muret et englobant un puits et un monument au Sacré-Coeur, un cimetière et un presbytère;
- son implantation dans un axe est-ouest, le choeur orienté vers l'est.

Haut de la page

Informations historiques

L'église de Sainte-Famille de Cap-Santé est le troisième lieu de culte construit à cet emplacement. En 1709, une chapelle-presbytère est bâtie. La paroisse, érigée canoniquement en 1714, accueille alors son premier curé résidant. Une église en pierre, élevée de 1716 à 1718 au nord-est de l'église actuelle, succède à la chapelle. Détériorée et exiguë, elle sera remplacée par une nouvelle l'église, selon les voeux de Joseph Fillion (1726-1795), curé de la paroisse depuis 1752.

La construction de la plus vaste église de la Nouvelle-France débute en 1754. Les travaux, exécutés par corvées, sont toutefois interrompus par la guerre de Sept Ans. En 1759, François de Lévis (1719-1787) réquisitionne, en effet, la main-d'oeuvre, les outils et les matériaux pour ériger le fort Jacques-Cartier, sur une pointe de terre à proximité. Dernier bastion de la résistance des troupes françaises dans la vallée du Saint-Laurent, ce fort tombera aux mains des Britanniques le 10 septembre 1760, deux jours après la reddition de Montréal. Dans les mois suivants, l'ouvrage militaire est démantelé par les habitants, qui récupèrent les matériaux pour poursuivre la construction de l'église, dont le gros oeuvre est achevé en 1767.

Plusieurs travaux vont être effectués par la suite. Une fausse voûte est réalisée en 1773 et une tribune arrière est construite en 1782. L'atelier des Écores exécute un retable et le tombeau du maître-autel entre 1803 et 1809, et Louis-Xavier Leprohon (1795-1876) sculpte les trois tabernacles en 1843 et 1844. Les cloches des tours sont installées en 1774. Entre 1807 et 1811, le clocher de l'abside est démoli, et ceux des tours sont remplacés par les clochers actuels, les murs de pierre à l'exception du mur sud sont recouverts de bois et le toit du transept, de la même hauteur que celui de la nef jusqu'alors, est abaissé. En 1877, les appentis derrière les tours sont transformés en chapelles par l'architecte David Ouellet (1844-1915), et la façade est couverte d'un parement en bois imitant la pierre de taille et ornée d'un porche. Des planches verticales à couvre-joint sont posées sur les murs dans la seconde moitié du XIXe siècle.

L'ensemble du décor sculpté est conçu et réalisé de 1859 à 1861 par l'architecte Raphaël Giroux (1815-1869), ancien élève de Thomas Baillairgé (1791-1859). Exécuté avec le maître plâtrier François Blouin, ce décor remarquable, le premier exécuté en entier par Giroux, englobe notamment les retables du choeur et des chapelles, la fausse voûte, l'entablement, la chaire, le banc d'oeuvre et les deux tribunes arrière. Il est rehaussé par de nombreuses oeuvres d'art, dont le chandelier pascal de l'ancienne église sculpté en 1738 par Jean Valin (1691-1759), des tableaux de Joseph Légaré (1795-1855) et d'Antoine Plamondon (1804-1895), un Sacré-Coeur polychrome de Louis Jobin (1845-1928) et des vitraux de la firme Hobbs (1926). L'orgue du facteur Napoléon Déry (1843-1908) est installé en 1880. L'église renferme aussi les anciennes statues en bois des niches de la façade. Vraisemblablement réalisées dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, elles ont été remplacées par des copies en 1989. D'importants travaux de restauration touchant le toit et les clochers sont effectués en 1996.

L'église de Sainte-Famille est classée en 1986. Elle est incluse dans le site patrimonial de Sainte-Famille, classé au même moment, tout comme cinq objets patrimoniaux conservés dans l'église.

Haut de la page

Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Portneuf

Municipalité :

  • Cap-Santé

Adresse :

  • côte du Quai
  • 32, place de l'église

Latitude :

  • 46° 40' 13.46"

Longitude :

  • -71° 47' 13.43"

Désignation cadastrale :

  • Lot 5 829 683 Ptie

Haut de la page

Références

Notices bibliographiques :

  • AUGERON, Mickaël, dir., Dominique GUILLEMET, dir., Alain ROY, dir. et Marc ST-HILAIRE, dir. Les traces de la Nouvelle-France au Québec et en Poitou-Charentes. Québec, Les Presses de l'Université Laval, 2008. 308 p.
  • BELISLE, Jean et John R. PORTER. La sculpture ancienne au Québec : trois siècles d'art religieux et profane. Montréal, Éditions de l'Homme, 1986. 503 p.
  • BOURGET, Charles. « L'église Sainte-Famille de Cap-Santé. La façade harmonieuse québécoise au 18e siècle ». Fondation du patrimoine religieux du Québec. Fondation du patrimoine religieux du Québec [En ligne]. http://www.patrimoine-religieux.qc.ca/sfamcap/sfamcapf.htm
  • BOURQUE, Hélène et Paul LABRECQUE. Inventaire et évaluation patrimoniale des églises de la MRC de Portneuf : rapport d'expertise. Donnacona, Comité multisectoriel du patrimoine religieux de Portneuf, 2000. s.p.
  • BRAULT, Pierre et Paul RACINE. L'église de L'Acadie (Haut-Richelieu) et ses dépendances. L'Acadie, Fabrique Sainte-Marguerite-de-Blairfindie, 1992. 51 p.
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • LACASSE, Yves. « Oeuvres d'art de l'église de la Sainte-Famille ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999, p. 253-255.
  • MORISSET, Gérard. Le Cap-Santé, ses églises et son trésor. Montréal, Musée des beaux-arts de Montréal, 1980. 401 p.
  • NOPPEN, Luc. Les églises du Québec, 1600-1850. Montréal, Fides, 1977. 298 p.
  • ROY, Guy-André. « Église de la Sainte-Famille ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 308-309.

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013